Jésus est mésestimé par Hérode
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Jésus est mésestimé par Hérode
Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 1 Jésus est mésestimé par Hérode (Matt. 14.1-12) Introduction Wernher Von Braun WVB est l’un des grands hommes de science du siècle passé. Né en Allemagne, détenteur d’un doctorat en Sciences Physiques, il a été le constructeur redouté des V1 et des V2, puis aux Etats-Unis, l’un des hommes clés de la conquête spatiale. Ce que l’on sait moins sur cet homme, c’est qu’il était un croyant convaincu. Il écrit : Pour moi, je n’ai pas à me prouver Dieu, je peux dire que je le vois, que j’en expérimente en quelque sorte la présence, pour la seule raison qu’il me paraîtrait inconcevable de penser qu’on pourrait faire des calculs et des prévisions scientifiques si précises et si complexes que ceux que nous avons dû faire, si cet univers cosmique n’était pas soumis à des lois précises et constantes qui , seules, peuvent les permettre. Il n’y a, que je sache, jamais eu de lois sans un législateur… Dieu est pour moi ce Législateur suprême à qui les mondes obéissent. J’ai lu plusieurs citations où il défend sa compréhension biblique du monde. Je ne sais pas s’il était né de nouveau — dans le sens où il s’était approprié pour lui-même la mort et la résurrection du Christ — mais au moins, il n’avait pas endurci son cœur au témoignage de Dieu… Contrairement à l’histoire que nous allons lire… > Les 5 manifestations d’un cœur de pierre. 1 ¶ En ce temps–là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus, dit à ses serviteurs : C’est Jean–Baptiste ! 2 Il est ressuscité des morts, et c’est pour cela qu’il se fait par lui des miracles. 3 Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l’avait lié et mis en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, 4 parce que Jean lui disait : Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme. 5 Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle regardait Jean comme un prophète. 6 Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, 7 de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. 8 A l’instigation de sa mère, elle dit : Donne–moi ici, sur un plat, la tête de Jean–Baptiste. 9 Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donne, 10 et il envoya décapiter Jean dans la prison. 11 Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère » 1 - Confusion spirituelle (Matt. 14.1-2) « 1 En ce temps–là, Hérode le tétrarque entendit parler de Jésus et dit à ses serviteurs : 2 C’est Jean–Baptiste ! Il est ressuscité des morts, et c’est pour cela qu’il a le pouvoir de faire des miracles. » « Hérode le Tétrarque » était le fils d’Hérode le Grand et de Malthace, une Samaritaine. © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 2 Hérode le Grand était un Iduméen, dont la race avait été forcée d’embrasser le judaïsme par Jean Hyrcan qui les avait vaincu en 125 av. J.-C. Son père (Antipater) avait reçu de César le titre de procurateur de Judée en 47 av. J.-C., et il avait confié à son second fils, Hérode le Grand, l’administration de la Galilée. Il avait alors 25 ans. Avec l’aide de Rome, il devint « roi de Judée » en 37 av. J.-C. et règnera jusqu’à l’an 4 av. notre ère ; c’est lui qui met à mort les enfants de moins de deux ans au moment de la naissance de Jésus. C’était un mégalo maniaque, marié à 10 femmes dont plusieurs des enfants ont été mêlés à des intrigues politiques qui leur ont coûté la vie. Hérode était si brutal et si paranoïaque que César Auguste s’est exclamé : « Il vaut mieux être le porc d’Hérode que son fils ! » Hérode, dit le Grand, eut 10 épouses, qui, avec leurs divers enfants, furent mêlées à des intrigues souvent féroces pour s’assurer au moins une partie du pouvoir. Il y eut des complots, vrais ou inventés, contre la vie même d’Hérode, et celui-ci, rendu à moitié dément par les soupçons, fit mettre à mort successivement: sa femme Mariamne (la 1re de ce nom) jusque-là favorite, les 2 fils de celle-ci, Alexandre et Aristobule, puis un autre de ses fils, Antipater, 5 jours avant son propre décès (Ant. 15.7.4; 16.11.7; 17.3.2; Guerre 1.29.2; 1.33.7). Il n’est pas surprenant qu’Auguste ait ridiculisé ce tyran en s’écriant: "Il vaut mieux être le porc d’Hérode que son fils !" A sa mort, son royaume fut divisé en trois, et le Hérode que mentionne Matthieu porte aussi le nom d’Antipas, que Jésus surnomme « le Renard » (Luc 3.19 ; Matt 23.7). Son exemple familial n’est pas brillant. Un père polygame, et colérique au point de tuer plusieurs de ses fils, et même sa femme préférée Mariamne. Jésus met en garde ses disciples contre « le levain d’Hérode » (Mc 8.15), ce qui suppose une influence importante de cet homme. C’est vers lui que Pilate enverra Jésus quelque temps plus tard. Hérode espérait même voir quelques miracles de sa part. Nous complèterons le portrait familial plus tard. Jésus parcourait la Galilée, et faisait de nombreux miracles. Et voilà notre Hérode très confus. Qui est Jésus ? Il se pose finalement la même question que les habitants de Nazareth. La suite du récit nous rappelle qu’il avait fait tuer Jean-Baptiste, et qu’il avait une peur superstitieuse d’un retour de manivelle de ce méfait. Observez la confusion spirituelle : Il est incapable de comprendre qui est Jésus. Il ne sait rien de la résurrection Il est incapable de saisir le rôle prophétique de Jean-Baptiste. Comme Pilate, il se moque implicitement de Jésus affirmant qu’il est la vérité. 2 - Confusion familiale (Matt. 14.3-4) « 3 Car Hérode s’était saisi de Jean, l’avait enchaîné et mis en prison, à cause d’Hérodiade, femme de Philippe, son frère. 4 En effet Jean lui disait : Il ne t’est pas permis de l’avoir (pour femme) ». © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 3 Sa vie de famille était mouvementée — ce qui est toujours le cas quand on a plusieurs femmes ! Il épousa une fille d’Aretas, roi des Arabes nabatéens, dont la capitale était Pétra , la cité emmurée dans le roc. (cf. Indiana Jones et le temple maudit.) Lors d’un séjour à Rome, chez son demi-frère, Hérode Philippe, il tombe amoureux de sa belle-sœur, Hérodias, et l’épouse après avoir répudié sa propre épouse. Le divorce et le remariage étaient devenu tellement courants, que Sénèque nous dit qu’à Rome, on ne compte pas l’âge des femmes de consuls par les années, mais par le nombre de leurs maris ! Les conséquences de ce choix se sont fait sentir tout au long de sa vie : D’abord, cela a engendré une guerre contre Aretas, son ex-beau-père, à cause de l’offense familiale qu’il venait de subir. Mais en plus Hérodias a été pour lui ce que Jézabel a été pour Achab. Proverbes 27:15 est l’image même de cette femme : « Une gouttière qui ne cesse de couler par un jour de pluie et une femme querelleuse sont comparables. » Hérodias l’a poussé à tuer Jean-Baptiste, ce qui restera son crime le plus lâche, et lui laissera toujours cette conscience troublée que l’on discerne dans ce récit. Hérodias était une femme jalouse et assoiffée de pouvoir. Elle voulait que son mari soit roi de tout Israël, et non seulement de la Galilée. Alors elle le poussa à demander à Rome, auprès de l’empereur Caligula, cette royauté là. Seulement voilà qu’Agrippa avait déjà informé l’empereur Caligula des complots de ce renard… Devinez où il fut exilé ? Hérode fut exilé … à Lyon, en Gaule, en 39 ap. J.-C. (Ant. 18.7) ! Notre ville a eu plusieurs célébrités quand même ! mais il serait mort plus tard en Espagne. Voilà le parcours familial d’Hérode. Et c’est précisément ce que lui avait reproché JeanBaptiste : « Il ne t’est pas permis de l’avoir (pour femme) » (13.4). Jean Baptiste observe la vie de ce monarque et lui dit ce qui ne va pas. Par le temps du verbe, on perçoit que Jean-Baptiste ne cessait de lui dire « il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme. » Luc 3:19 indique qu’il était régulier dans son jugement d’Hérode. Lors des vœux du président, chaque 1er janvier, Hérode entendait Jean-Baptiste lui crier cette phrase ! Lorsqu’il allait inaugurer une crèche à Césarée, ou un nouveau centre de télécommunication, Jean-Baptiste lui criait : « il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme ! ». Il est moralement répréhensible de répudier sa femme ou son mari, et de prendre un autre conjoint. Cela s’appelle un adultère. Et c’est ce qui se passe quand notre spiritualité n’est pas vraie. La conscience s’anesthésie et la confusion gagne la famille. Faisons un petit détour pour aborder la question du mariage et du divorce. La création : « l’homme quittera son père ou sa mère et il s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair » (Gen 2.24). La volonté de Dieu est qu’un homme et une femme « collent » l’un à l’autre, au point de devenir un être commun. Cet être unique, n’est plus constitué d’un mari et d’une femme, il est devenu un « marfem, » un être hybride ! C’est mon invention, ce terme ! Il y a le marfem Mich-Bé — Michel et Béa — le marfem FloLo — pour Florent & Lori — le marfem Da-Ju — pour Daniel et Julia… Dans tous les © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 4 domaines de la vie, le « marfem » doit travailler à réussir cette unité. Il doit y avoir respect mutuel, acceptation mutuelle, encouragement mutuel. Il doit y avoir unité des corps, il doit y avoir unité de pensée, il doit y avoir unité spirituelle… Vous aurez remarqué que devenir est au futur. C’est une unité qui se construit. Romains 7.1ss s’appuie sur cette notion d’indissolubilité du mariage. « 1 ¶ Ignorez–vous, frères, –– car je parle à des gens qui connaissent la loi –– que la loi exerce son pouvoir sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ?2 Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari.3 Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre. » La chute : Mais voilà que la désobéissance de l’homme et de la femme entraîne une malédiction sur le monde et sur la vie, et la vie de couple, ce n’est plus tout rose ! . La différence entre un homme et une femme devient source de conflits — et non d’enrichissement. Le respect de l’autre est devenu jugement. L’acceptation est devenue colère, haine ou silence, retrait. L’amertume creuse des fossés, et l’incompréhension élève des murs. Le couple devient parfois meurtrissure qui chaque jour arrache la croûte d’une plaie mal cicatrisée. Depuis Gen 3, il n’est plus naturel pour un homme de protéger son épouse et de la valoriser. De conduire son foyer avec dignité. D’aimer inconditionnellement sa femme, comme Christ aime l’Eglise. D’accepter le sacrifice de soi pour le bien de l’autre. Depuis Gen 3, il n’est plus naturel pour une femme de se placer sous son mari, et de lui manifester tendresse, respect, et encouragement. Parfois les hommes et les femmes agissent avec une telle folie, qu’ils prennent une lame de rasoir et taillent le marfem. Pas une fois. Tous les jours. Sans jamais s’en repentir ou exprimer du regret. Et le marfem saigne. Parfois, il y a qui prennent la tronçonneuse et amputent le marfem. Ils disent à la moitié d’eux même : ‘dégage.’ C’est ce qu’a fait Hérode. Il renvoie sa femme, parce qu’il en trouve une plus séduisante. L’ arrangement : Et à cause de la dureté de leur cœur, Dieu régule le divorce. Deut 24.1-4 « 1 Lorsqu’un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne plus obtenir sa faveur, parce qu’il aura trouvé en elle quelque chose d’inconvenant, il écrira pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. 2 Elle sortira de chez lui, s’en ira et pourra devenir la femme d’un autre homme. 3 Si ce dernier homme cesse de l’aimer, écrit pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, la renvoie de sa maison ; ou bien, si ce dernier homme qui l’a prise pour femme vient à mourir, 4 alors le premier mari qui l’avait renvoyée ne pourra pas la reprendre pour femme après qu’elle a été souillée, car c’est une horreur devant l’Éternel, et tu ne chargeras pas d’un péché le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. » - - La cause ? Une inconvenance. Un terme difficile à saisir qui évoque la nudité, ou la honte. Le processus ? Une lettre garantissant des droits à la personne divorcée. Le résultat ? Une rupture définitive. Le Judaïsme a interprété cette inconvenance de façon variée. Une école de pensée disait que si une femme faisait brûler un plat, c’était « inconvenant », et cause de divorce ! Une autre disait que seul l’adultère était assez grave pour justifier une telle décision. Mais l’arrangement que Dieu accorde à Israël par l’intermédiaire de Moïse, n’est qu’un arrangement, une tolérance. La pensée de Dieu demeure inchangée : Mal 2.16 affirme que Dieu haït le divorce / la répudiation. « 16 Car je hais la répudiation, Dit l’Eternel, le Dieu d’Israël. » Jésus Christ : Les propos du Christ sont clairs. Luc 16.18 : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 5 Devant des affirmations aussi catégoriques, les scribes et les Pharisiens ont demandé des précisions à Jésus Christ. Lisons Matthieu 19.3ss : adultère. » 3 Les Pharisiens l’abordèrent et dirent pour l’éprouver : Est–il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n’importe quel motif ? 4 Il répondit : N’avez–vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme 5 et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. 6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. 7 Pourquoi donc, lui dirent–ils, Moïse a–t–il commandé de donner (à la femme) un acte de divorce et de (la) répudier. 8 Il leur dit : C’est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. 9 Mais je vous dis : Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité et en épouse une autre, commet un adultère. - Jésus rappelle la création du « marfem » . L’intention de Dieu sera toujours 1 homme + 1 femme pour 1 vie. - Avec cet appel radical : que l’homme ne coupe pas ce que Dieu a collé. - Jésus enseigne qu’avec la Loi de Moïse, Dieu a fait une concession, « à cause de la dureté du cœur de l’homme. » - Et fidèle à son habitude, il définit plus clairement l’intention de la loi de Moïse au verset 9 : au sein du peuple de l’alliance, le divorce et le remariage ne sont possibles qu’avec l’inconduite sexuelle. Mais même là, c’est une permission, et non un droit. A partir du moment où l’on réfléchit au divorce en terme de droit, on passe à côté de la plaque. - J’ai eu connaissance de l’histoire d’un pasteur, qui est tombé dans l’adultère, qui bien entendu a cessé son ministère. Ils sont repartis dans leur pays d’origine avec son épouse. Cette fois, c’est elle qui a eu une liaison avec un autre homme. Et il y a eu un miracle…Ils ont eu une telle volonté de reconstruire leur couple, que quelques années plus tard, ils étaient de nouveau dans le ministère. Nous avons un Dieu de grâce qui sait reconstruire ce que nous détruisons. Paul : Jésus relève l’utilisation juste de la Loi de Moïse, qui s’applique aux couples d’aujourd’hui. L’apôtre Paul rappelle cette loi du Christ en 1 Cor. 7.10-11. « 10 A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari. 11 (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. » Puis il évoque des situations dont ne parle pas le Christ — ce n’est pas que l’avis de Paul soit moins inspiré ! Paul va étendre, en sa qualité d’apôtre, le champ d’application du divorce. 1 Cor 7.12-15 : « 12 Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non–croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie pas ; 13 et si une femme a un mari non–croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie pas son mari. 14 Car le mari non–croyant est sanctifié par la femme, et la femme non–croyante est sanctifiée par le frère, autrement, vos enfants seraient impurs, tandis qu’en fait ils sont saints. 15 Si le non–croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la soeur n’est pas lié en pareil cas. Dieu nous a appelés (à vivre) dans la paix. 16 En effet comment savoir, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou comment savoir, mari, si tu sauveras ta femme ? » - Je connais des couples mixtes croyant / non croyant, où le mari, la femme a fait ce qui était humainement possible de faire pour former le marfem. Sans succès. Si le non-croyant veut partir, qu’il parte, en assumant son départ. Le lien du mariage ne subsiste plus (v. 15). Que faut-il retenir de tout ceci ? Ce que Jésus dit. : « La dureté du cœur ». C’est là où tout se joue, n’est-ce pas ? Quand le cœur est dur, il ne voit plus correctement. Quand la parole de Dieu n’a pas d’effet sur nos pensées, et sur notre obéissance, et que l’on devient insensible aux messages de Jean-Baptiste. C’est là que se situe le combat. © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 6 Et il y a tellement d’occasions d’endurcir son cœur. Les relations professionnelles qui parfois sont faites de poison. Les enfants qui prennent des chemins qu’on souhaiterait qu’ils ne prennent pas. Bref, des circonstances variées entaillent notre amour pour Christ, si justement, on ne fait pas attention. Je suppose que Dieu brise dans nos vies ce qui est artificiel et ce qui se raidit, et la seule arme que j’ai trouvé utile dans ce combat, c’est la pratique régulière du genoux plié, des mains tendues vers Christ, de la dépendance en la puissance du Saint Esprit, qui n’apparaît pas toujours aussi tangible et palpable que la faiblesse qu’on ressent. Hérode croyait pouvoir légitimer son adultère. Il avait rejeté sa femme, et en avait épousé une autre. Et plutôt que de se laisser reprendre humblement, il avait choisi d’éteindre la voix de la conscience en la tuant. 3 - Confusion égocentrique (Matt. 14.5) « 5 Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle tenait Jean pour un prophète. Hérode est coincé dans sa tête. Il ne sait plus quoi faire, entre le bien et le mal. D’un côté il voulait tuer cet homme. D’un autre, il avait peur que la foule se mutine contre lui. Marc 6.20 « car Hérode craignait Jean, sachant qu’il était un homme juste et saint ; il le protégeait et quand il l’avait entendu, il était très perplexe ; pourtant il l’écoutait avec plaisir. » Jean était en prison à ce moment là. Et probablement que ses seuls moments de liberté consistaient précisément en ces audiences étranges avec ce monarque immoral. C’est probablement dans ce contexte que Jean-Baptiste lui disait son besoin de repentance. Hérode appréciait Jean Baptiste, et il était fasciné par sa rigueur. Un peu comme on peut être fasciné par le danger d’un scorpion… on voudrait s’approcher et en même temps rester éloigné. C’est souvent le cas. La conscience s’engourdit quand nos cœurs deviennent insensibles à Dieu. On est prêt au compromis. Un peu comme le roi Saül, qui obéit partiellement à l’ordre de Dieu d’exécuter les animaux — il garde quelques-unes des plus belles bêtes. Un peu comme Annanias & Saphira qui mentent au sujet de l’argent qu’ils veulent donner à l’église. Et bien entendu, Hérode est incapable de faire la part des choses. Il est incapable de prendre en compte les paroles de Dieu. Vous savez pourquoi ? Ecoutez ce que dit Hébreux : « Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal » (Héb. 5.14). C’est curieux ce cycle. L’usage, la détermination à discerner ce qui est bien de ce qui est mal, engendre un désir pour une nourriture solide. Pas étonnant que Hérode soit incapable de faire la différence. Pas étonnant qu’il y ait tant de confusion. Il n’a fait que consulter de s’adonner à ses penchants naturels. © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 7 4- Confusion identitaire (Matt. 14.8-9) « 6 Or, pour l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu (des convives) et plut à Hérode, 7 en sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. 8 A l’instigation de sa mère elle dit : Donne–moi ici–même sur un plat la tête de Jean–Baptiste. » Une autre marque de sa confusion relève de son rôle de roi, de beau-père et de mari. C’est l’historien Flavius Joseph qui nous rapporte que la fille d’Hérodiade s’appelait Salomé. C’était la fille de Philippe, le 1er mari d’Hérodiade et demi frère d’Hérode. Salomé était donc la nièce par alliance d’Hérode. Hérodias était méprisée par le peuple Juif, et la prédication de Jean Baptiste avait vraisemblablement attisé à la fois le mépris du peuple et l’amertume d’Hérodiade. Cette femme trouve le bon moment pour sa contre attaque lors de l’anniversaire de son mari. En ce temps là, les anniversaires étaient des fêtes païennes que ni les Juifs ni les Chrétiens ne fréquentaient. Il y avait une débauche monstrueuse, et les festivités comportaient beuveries et orgies — tout ce que les sens réclamaient ! L’influence morale d’Hérodias se voit dans le fait que sa propre fille danse de façon très suggestive. Au point que son beau père en est tout émoustillé — l’euphémisme elle « plut à Hérode » suggère une séduction incestueuse. Nul doute qu’Hérodias connaissait bien son mari et que sous l’influence de l’alcool il serait vite prêt à tout promettre… Et pour éviter qu’Hérode ne change d’avis une fois ‘dessaoulé’, Marc 6.25 nous apprend qu’elle a demandé sa tête « tout de suite. » En tant que roi, Hérode aurait dû tenir la justice. En tant que mari, il aurait dû dire à sa femme de se taire. En tant que beau-père, il aurait dû protéger la pureté sa belle-fille. Abruti par le vin, Hérode a montré qu’il avait perdu toute dignité d’homme. Une lavette, un bateau sans gouvernail poussé par les passions, une marionnette conduite par ses femmes… Grosse confusion identitaire. Nous ne sommes peut-être pas le roi Hérode. Mais certains sont patrons. D’autres sont maris. D’autres sont beaux-pères. D’autres sont des épouses. D’autres sont des mères. Dans tous ces cas de figure qui nous concernent, j’espère que nous ne manifesterons pas cette confusion d’identité, rejetant ce que nous sommes pour influencer au mal. Mais au contraire, que les épouses influencent paisiblement leur mari au bien, que les filles demeurent pures dans leur comportement, et que les maris conduisent de façon honorable leur maisonnée. 5 - Confusion morale (Matt. 14.9-12) « 9 Le roi fut attristé, mais à cause de ses serments et des convives, il commanda de la lui donner 10 et envoya décapiter Jean dans la prison. 11 Sa tête fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. 12 Les disciples de Jean vinrent prendre son corps et l’ensevelirent. Et ils allèrent l’annoncer à Jésus. » Ce n’est pas qu’Hérode était attristé par cet acte en tant que tel. Ce n’est pas qu’il ait eu envie de se repentir. Les serments à cette époque, surtout de la bouche d’un roi, étaient réputés inviolables. Entourés de militaires, et d’autres chefs politiques, Hérode aurait perdu un levier majeur : celle d’accomplir des promesses violentes. © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 8 Les monarques avaient droit de vie et de mort. Et de telles cruautés étaient monnaie courante dans ces contrées. On raconte qu’un ancêtre d’Hérodias, Alexandre Junius fit crucifier 800 rebelles lors d’un banquet, et pendant qu’ils mouraient lentement sur la croix, leurs femmes et leurs enfants furent mis à mort devant leurs yeux. Fulvia, l’une des femmes d’Antoine, agissait souvent avec la violence d’Hérodiade. On rapporte qu’elle-même, « pour satisfaire sa haine ou sa cupidité, fut responsable de la mort de beaucoup de gens, y compris de gens qui étaient inconnus de son mari. Regardant un jour une tête qu'on lui apportait, elle s'écria: "Je n'avais jamais vu cet homme!". Nous lisons dans l'histoire que Marc-Antoine se faisait aussi apporter, pendant le repas, les têtes des proscrits, et que Fulvia, sa femme, prit sur ses genoux la tête de Cicéron, et perça sa langue avec les épingles qu’elle utilisait pour tenir ses cheveux. La confusion d’Hérode a atteint son comble. Il est incapable de voir ni de percevoir la réalité spirituelle. Il montre encore de l’intérêt pour les choses spirituelles. Luc 9.9 nous dit qu’il cherchait à voir Jésus — cette même fascination pour le miraculeux. En Luc 13.31, « A ce moment–là quelques Pharisiens vinrent lui dire : Va–t’en, pars d’ici, car Hérode veut te tuer. 32 Il leur dit : Allez dire à ce renard : Voici : je chasse les démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain ; et le troisième jour, ce sera pour moi l’achèvement. » Et lorsque Pilate renvoie Jésus à Hérode, ce dernier « en eut une grande joie, car depuis quelque temps il désirait le voir à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait lui voir faire quelque miracle. 9 Il l’interrogea assez longuement, mais Jésus ne lui répondit rien. 10 Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là et l’accusaient avec véhémence. 11 Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris ; et après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. 12 Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant » (Luc 23.8-12). En plaçant sur ces épaules ce manteau de pourpre, Hérode s’est distingué en se moquant du Roi des rois. Il a aussi ajouté à ses souffrances, car un vêtement sur un corps déchiqueté par le fouet, a dû être douloureux. Surtout quand on lui a arraché ce même vêtement… Conclusion En Marc 8.15 nous lisons : « Jésus leur fit cette recommandation : Gardez–vous attentivement du levain des Pharisiens et du levain d’Hérode. » Ne trouvez-vous pas curieux que Jésus mette en garde ses disciples de l’influence d’Hérode ? A quoi peut correspondre ce levain d’Hérode ? surtout pour des disciples ? Quel danger cela peut-il être ? A mon avis, c’est la fascination du miracle et du spirituel mais jamais associée à la volonté d’obéissance et sans le changement de maître… On peut aimer écouter Jean-Baptiste. On peut aimer écouter des prédications. Mais sans le désir de les vivre ? C’est un poison anesthésiant. Une influence qui s’étendra dans la vie. Il y a cinq marques d’endurcissement chez Hérode, et j’espère qu’elles ne se retrouvent pas chez nous. Je suppose qu’i ici et là, de temps en temps, nos cœurs se sont endurcis et qu’ il est nécessaire de plier le genou et de dire : « Seigneur, ma nuque est raide, pardonne moi, je veux vraiment revenir à toi ! Je veux vraiment renouveler mon engagement et te suivre ! Seigneur garde nous de ce levain. © Un poisson dans le net/Florent Varak http://www.unpoissondansle.net/mat Évangile selon Matthieu Matthieu 14.1-12 Page 9 Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/). Vous êtes libres de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public, de modifier cette création. Selon les conditions suivantes : - Paternité. Vous devez citer le nom de l’auteur original. - Pas d’Utilisation Commerciale. 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