Salut Sponge et la Rock n` Balls team

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Salut Sponge et la Rock n` Balls team
Score : Profondeur 1 – Superficiel 0
Actifs dans l’est de la France depuis 1998, S-Core vient de sortir son
troisième album des plus matures et aboutis qui soit. En bon enfant des
90’s, j’ai toujours su que ces gars-là avaient écouté les mêmes choses
que moi à l’époque. Confirmation par Bertrand "Bertos" Champredonde
(guitare) et Jean-Christophe "Ket" Ketterer (chant) dans cette interview.
Mais comme ils l’expliquent, ce n’est pas du copier-coller, tout cela a été
longuement mûri, digéré, affiné pour une musique aussi lourde que
profonde, relativement personnelle. Ce qui ne gâche rien c’est que leur
démarche respire autant la sincérité que la qualité. Du coup, ça méritait
bien que Rock ‘n Balls se plie au petit jeu des questions-réponses pour
faire en sorte qu’ils marquent un max de points avec Into the Deepest…
Ce qui serait une juste victoire.
Entretien avec Bertrand "Bertos" Champredonde (Guitare)
et Jean-Christophe "Ket" Ketterer (chant)
Interview et édition par Vanarkh
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Vanarkh (Rock'N'Balls) : Salut ! Comme c’est votre première interview pour Rock'N'Balls,
peux-tu s’il te plait me parler de l’histoire de S-Core ? Au fait, je me suis souvent
demandé comment on devait interpréter votre nom ?
Bertos (guitare) : Salut Vanarkh !!! Pour te la faire courte, S-core est un groupe de Métal
basé à Strasbourg, membre du collectif DIRTY 8 (HOUSEBOUND, SUPERBUTT, X-VISION,SCORE) et formé en 1998. Eh oui déjà!!! En ce qui concerne le nom du groupe, il faut le
voir comme une contraction de « To score » (marquer des points) et « Hardcore »... Ce
qui nous donne S-CORE. Plus sérieusement, je suis avec Ket (chant) le seul à connaître
la signification exacte du nom S-core... Et pour le savoir il faudra faire preuve de
persuasion et de patience!!! :-)
V : Alors, il semblerait que la sortie de votre troisième album Into the Deepest a été un
peu chaotique. Que s’est-il passé ?
Bertos : Chaotique est un bien grand mot, mais nous avons effectivement pris un
certain retard à la sortie dû à un problème de pressage de notre distributeur... Mais
bon, nous sommes soulagés et ravis d'avoir enfin notre bébé dans les mains.
V : En même temps, cela fait 5 ans qu’on attend un successeur à Gust of Rage.
Pourquoi un tel délai ? Manque d’inspiration ?
Bertos : Non pas du tout, les morceaux ont été rapidement composés du moins en
grande partie après la sortie de Gust of Rage... Cela dit nous avons eu quelques pépins
qui nous ont malheureusement mis à la bourre. Nous avons tout d'abord changé de
batteur, puisque notre ancien batteur ne pouvait plus réellement être à 100% suite à
des problèmes physiques qui le faisaient souffrir en jouant... Il fallait par conséquent
recruter un nouveau frappeur, et le bon ! Nous avons pris le temps et auditionné une
bonne dizaine de prétendants et notre choix s'est porté sur David, et le moins qu'on
puisse dire c'est que nous ne nous sommes pas trompés... Il fallait par conséquent lui
apprendre notre répertoire, mais nous voulions aussi qu'il puisse intégrer son style sur les
nouveaux titres et composer quelques morceaux avec lui...
V : Peux-tu m’expliquer le titre de l’album ainsi que le rapport avec la photo de la
pochette, fort éthérée en opposition à un contenu très intense ?
Bertos : Sur cette question, je vais laisser la parole à Ket car c'est lui qui a géré
l'artwork...
Ket (chant) : Into the deepest… est en quelque sorte une espèce de résumé de
l’ensemble des textes qui composent cet album mais c’est aussi le titre du dernier
morceau de cet album, ce qui lui donne un caractère encore plus fort et symbolique.
Forcément il vient conclure le tout et c’est en théorie ce avec quoi les personnes vont
terminer leur écoute. Les textes abordent, la plupart du temps, des faits très personnels.
En fait, il faut comprendre « into the deepest self », au plus profond de soi, une manière
de dire qu’on a voulu donner tout ce qu’on avait de plus personnel et de plus
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authentique. Quelque chose qui nous tient à cœur et qui vient du plus profond de nos
tripes. En ce qui concerne l’artwork, nous voulions quelque chose de simple et de très
épuré mais qui reste graphique. La forêt peut avoir une connotation sombre, profonde,
limite menaçante ou représenter un endroit calme où tu peux te retrouver seul face à
toi même et laisser libre court à la réflexion, à l’introspection, au plus profond… de soi.
V : Votre bio mentionne que Into the Deepest a été enregistré au studio au Downtown
de Strasbourg puis au FH Studios de Metz, avec Chris Edrich aux manettes. Pourquoi
deux studios et pourquoi ceux-là ? Chris Edrich est moins connu que Stéphane Buriez
qui avait produit votre premier album. Est-ce un choix artistique ou financier ? Qu’a-t-il
apporté à S-Core ?
Bertos : C'était plus simple d'un point de vue logistique pour nous. Nous avons enregistré
Riot...Process Engaged notre premier album au LB LAB dans la banlieue Lilloise et Gust
of Rage au Bakery studios à Budapest (Hongrie)... Cette fois-ci, nous voulions être plus
proches de chez nous et enregistrer avec une personne de confiance… Chris (Edrich)
est un ami de longue date et il était intéressé par le projet. Les choses se sont mises en
place tout naturellement, et nous sommes vraiment satisfaits de cette collaboration
puisqu'il nous suit également en live et c'est la première fois que cela nous arrive. En un
mot c'est TOP !!! Il est peut-être moins connu qu'untel ou untel, mais cela n'altère en rien
la qualité et le professionnalisme qui lui sont liés...
« En fait, il faut comprendre le titre de l’album comme « into the deepest
self », au plus profond de soi. Une manière de dire qu’on a voulu donner
tout ce qu’on avait de plus personnel et de plus authentique. » (Ket)
V : Je trouve que Into the Deepest possède un son plus compact et touffu que Gust Of
Rage. Et les compos sont plus complexes aussi, comme si parfois vous aviez mille idées
à caser ou une envie de continuer le plaisir de jouer sans fin…
Bertos : Je préfère dire « varié » plutôt que « complexe »... C'est très important dans le
fonctionnement de S-core de ne pas faire deux fois la même chose tout en gardant
une identité propre... C'est un peu paradoxal, mais c'est une réalité. Ce qui compte
pour nous c'est de garder une cohésion et une homogénéité entre les titres même si ils
ne sont pas semblables, un peu comme des histoires où des humeurs, des fois c'est plus
rapide où rythmé, des fois c'est plus lourd et lancinant...
V : « Varié » est effectivement le mot que j’utiliserais pour qualifier tout l’album dans le
sens où il alterne beaucoup de passages plus lents et lourds. Avec un morceau comme
« My Guardian Angels », on est presque dans du stoner/doom voire du metal sudiste à
la Down ? D’où est venue cette idée d’évolution ?
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Bertos : Dans S-core, on ne se dit jamais « faut faire ci, faut faire ça ». Le groupe existe
depuis 1998 et forcement il a changé dans le temps, c'est normal je pense... Un groupe
est une alchimie construite par plusieurs personnes et ces personnes changent de par
leur nature dans le temps... Notre « Evolution » est due aussi à l'évolution de nos goûts
en matière de musique et je trouve que cela rend la musique de S-core plus
« humaine » et décomplexée. Merci pour la comparaison à « Down », ça fait plaisir
parce qu'on adore !!!
V : En même temps, ça reste du S-Core, à savoir un son très groovy et très typé 90’s. Ton
avis ?
Bertos : C'est notre tronc commun... Nous avons été bercés par la scène US des années
90, notre son et notre manière de jouer en résulte forcément. Au niveau prod à
proprement parler, je trouve que ça reste la référence et que les productions actuelles
sonnent un peu trop « informatique » à mon goût...
V : Comment décrirais-tu votre style ? Au début, vous parliez de power-core. C’est
quoi ? Et maintenant, vous sentez-vous appartenir à une scène quelconque ? Que
penses-tu de toute cette effervescence metalcore actuelle ?
Bertos : Il est difficile de parler de style à proprement parlé, en tout cas je trouve que
notre identité s'affirme de plus en plus dans le temps et que notre musique est plus
singulière à l'heure actuelle que par le passé... C'est plutôt cool en fait. En ce qui
concerne la scène métal en général, je suis ravi de voir qu'il se passe toujours des
choses et que les jeunes groupes prennent le relais des plus anciens. Ça va dans le bon
sens, le public est plus éclectique qu'avant, il y a un peu moins la guerre des styles
comme à l'époque. L'essentiel c'est de se bouger, de se rendre aux concerts et de
soutenir les groupes « underground » pour continuer à les faire exister.
V : Il y a 3 groupes qui me sont souvent venu à l’esprit depuis que je vous écoute :
Skinlab, Pissing Razors et Crowbar. D’accord ? Pourquoi ?
Bertos : Cool, que du bon!!! Je prends ça comme un compliment car il est clair que
nous adorons des groupes comme Skinlab et Crowbar, malheureusement trop
méconnus du grand public... Pour Pissing Razors j'avais complètement oublié l'existence
de ce groupe, mais en tout cas ça nous avait bien fait délirer à l'époque. Excellent !!!
V : Penses-tu qu’il y a encore un complexe du groupe français par rapport aux anglosaxons et américains en particulier? Pourquoi selon toi, les frenchies ne deviennent
jamais énormes comme n’importe quel truc venant des US ?
Bertos : Il faut comparer ce qui est comparable. C'est comme en sport, on dira que la
source n'est pas la même. Combien de groupes US réussissent en comparaison du
nombre de groupes existants ? Je trouve que la France se situe bien et que les groupes
sont de qualité et originaux, mais c'est sûr que des « Metallica » ça ne sort pas tous les
jours. On a au moins le mérite d'avoir une scène existante depuis des décennies et qui
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se renouvelle et puis il y a Gojira qui défonce tout sur son passage. Ils sont un peu seuls
à ce niveau-là mais c'est déjà bien d'en avoir un, il faut bien commencer par quelque
chose...
« S-core reste un groupe amateur et underground, mais cela ne nous
empêche pas d'avancer et de tenir nos objectifs en sortant de nouveaux
albums que nous produisons et de partir sur les routes pour prêcher la
bonne parole. » (Bertos)
V : Penses-tu que vous êtes arrivés trop tard ou au mauvais endroit pour pouvoir
cartonner partout dans le monde ?
Bertos : Je pense pour ma part que nous vivrons, vivons et avons vécu des moments
formidables grâce à la musique et au groupe, cela nous a permis de jouer en France,
en Europe et d'ouvrir pour de grands groupes (Korn, Machine Head, Hatebreed, ProPain, Gojira, Mass Hysteria, etc...) et de pouvoir assouvir nos rêves les plus fous. Mais il
faut replacer les choses dans leur contexte, S-core reste un groupe amateur et
underground, mais cela ne nous empêche pas d'avancer et de tenir nos objectifs en
sortant de nouveaux albums que nous produisons et de partir sur les routes pour
prêcher la bonne parole.
V : Peux-tu expliquer de quoi traitent vos textes ?
Ket : En ce qui concerne les thèmes abordés, cela tourne grosso modo toujours autour
des mêmes choses que sur Gust of Rage. Avec peut être un côté plus personnel pour
ma part (vu que Bertrand et Christian ont écrit certains textes également). En ce qui me
concerne, je suis obligé de parler de choses qui me tiennent à cœur, qui me
taraudent… Ce sont pour la plupart des faits relatant d’expériences personnelles
douloureuses, des souffrances ancrées au fond de soi, de relationnel complexe avec
certaines personnes proches, des êtres aimés que tu as malheureusement perdu… Je
sais ce n’est pas très gai tout ça mais je ne m’imagine pas hurler dans un micro à
propos de sujets qui ne me sont pas propres. Derrière un micro j’ai besoin d’émotion et
plus l’émotion est grande plus le rendu sera bon… à mon humble avis !
V : D’où vient le texte parlé au milieu de « Choose », ça me rappelle le début du film
« Trainspotting »... De quoi parle exactement ce morceau ?
Ket : Tu as vu juste ! En effet, les paroles sont tirées de l’affiche du film « Trainspotting ».
J’ai toujours adoré cette affiche (et le film par la même occasion) et je m’étais toujours
dit que tout le texte qui s’y trouve sonnerait bien sur un morceau de S-core ! Une sorte
de clin d’œil au film en quelque sorte ! De quoi parle le morceau ? En fait si tu écoutes
bien, les couplets et les refrains sont aussi extraits de la même tirade ! Choose your
future, choose life !!!
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V : Avec les quelques sons électroniques, « Handful Of Nails » dénote un peu du reste et
donne une touche plus moderne. Est-ce juste un essai ou est-ce une direction vers
laquelle vous aller évoluer ?
Bertos : Électronique ??? Tu sais, comme je te l'ai dit précédemment, on ne fait pas
vraiment de calculs quand on compose des morceaux... Le beat du premier riff de ce
morceau nous plaisait bien et on a développé certains arrangements en studio avec
un peu plus d'effets sur les guitares qu'à l'accoutumée... Si tu trouves ça moderne,
pourquoi pas. En même temps je n'ai pas l'impression que S-core sonne tant « old
school » que ça... :-)
V : Justement comment vois-tu votre futur ? Devra-t-on encore attendre 5 ans pour un
successeur à cet excellent album ?
Bertos : Cela dépendra de nos plannings de fous que nous avons... Plus sérieusement à
chaque fois que j'ai dit que la sortie du prochain album était imminente, je me suis
planté. Donc surprise!!! On va déjà défendre celui-ci en faisant des concerts et en se
faisant plaisir. Après on se remettra au boulot, promis!!! On essayera quand même de
s'y remettre le plus tôt possible...
V : Je suppose que vous allez défendre les nouveaux morceaux sur scène. Qu’y a-t-il
de prévu : des dates à gauche à droite, une tournée complète en tête d’affiche, une
tournée en support d’un autre band ? Et si tu pouvais choisir ?
Bertos : C'est en cours de booking, mais les dates commencent à tomber avec des gigs
en France avec nos potes strasbourgeois d'ABSURDITY, une mini tournée dans les pays
d'Europe de l'est avec Blindness qui est un autre groupe strasbourgeois qui déchire au
printemps et une tournée estivale à Cuba, histoire de se la bronzer tranquille !!! Des
dates pour l'automne 2013 sont également en train de se booker...et pourquoi un petit
tour support sympa, l'avenir nous le dira...
« Je ne m’imagine pas hurler dans un micro à propos de sujets qui ne me
sont pas propres. Derrière un micro j’ai besoin d’émotion et plus l’émotion
est grande plus le rendu sera bon. » (Ket)
V : Question traditionnelle pour Rock'N'Balls: quel est ton TOP 3 des meilleurs albums de
tous les temps et pourquoi ?
Bertos : WAOUUUWWWW!!! La question qui tue !!!
En tout cas, si c'est des albums de Métal...Je dirais And Justice for All... de Metallica,
Chaos A.D de Sepultura et The Great Southern Trendkill de Pantera, mais c'est vraiment
difficile de faire un choix, il y en a tellement que j'adore !!! En tout cas, pour ma part ce
sont des albums qui me nourrissent dans ma vie de musicien et dans ce que j'aime
dans le Métal tout simplement.
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V : Merci beaucoup pour le temps que tu as accordé à Rock’n Balls et pour toutes tes
réponses. A bientôt !
Bertos : Pas de quoi c'était un plaisir de répondre à tes questions... Merci à toi et à Rock
n' Balls de vous intéresser à des groupes comme S-core et à soutenir la scène française,
c'est COOL !!!
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