Pour mes études, j`avais envie de partir loin
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Pour mes études, j`avais envie de partir loin
Les Herbiers, le 22 septembre 2016 «Pour mes études, j'avais envie de partir loin» Les études supérieures riment souvent avec départ de la maison. La famille Arnaud, aux Herbiers, a vécu cette étape avec deux de ses (grands) enfants. Elle raconte. Témoignage «Ce n'était pas évident de voir Marion partir seule à Paris », observe Christine, sa maman. La cadette de la famille Arnaud a fait ses valises l'an passé. « C'est une fille. Elle était jeune (18 ans à peine). C'est pourquoi nous avons fait le choix d'une résidence étudiante. Il y a' un gardien et un digicode à l'entrée. C'est plus sûr. En plus, c'est un meublé ; on évitait un gros déménagement. » Départ de la maison, autonomie... Un vent de liberté souffle lors du passage aux études supérieures. « J'avais vraiment envie de partir loin, remarque Marion, ex-lycéenne à Jean-XXIII. J'ai quand même eu un petit pincement au cœur le jour du départ ; mais ça n'a pas duré longtemps. » Sur place, elle a retrouvé une cousine et s'est vite fait des amis. La capitale était son objectif. Mission accomplie, avec, qui plus est, la satisfaction de suivre la formation qu'elle ambitionnait à la Sorbonne : une licence de Lettres Édition Médias Audiovisuel, plus de l'anglais. À la date de parution de cet article, Marion Arnaud, ici accompagnée de sa mère Christine, est déjà repartie pour Paris. Tracas administratifs Pour la jeune Herbretaise, ce fut un plongeon dans la « vraie » vie. « Je ne pensais pas qu'il y avait autant de choses à régler, reconnaît Marion. La fac a perdu mon dossier. J'ai eu du mal à récupérer mon certificat scolaire en septembre. Or, il est essentiel pour le reste : mutuelle, allocations, carte de transport... et pour entrer en cours ! Seule, j'aurais été perdue. » Passé les tracasseries, sa mère voit le bon côté des choses : « Toutes ces difficultés lui montrent qu'il faut bien suivre ses dossiers et que tout n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser. C'est formateur. » Organisation, anticipation et accompagnement sont les maîtres mots que la famille Arnaud a mis en œuvre afin que tout se passe au mieux. Marion a apprécié les voyages « découverte » en famille. « Nous sommes allés sur place dès juin pour se rendre compte de l'environnement, choisir la résidence et repérer les lieux (trajets, métro, grande surface à côté...), raconte Christiane. C'était aussi l'idéal pour gérer l'administratif. » Suite logique Le départ des enfants peut changer en profondeur les habitudes familiales. « On a déjà vécu ça avec notre aîné, mais il avait beaucoup d'activités à l'extérieur, remarque la mère de famille. On a vraiment senti la différence avec Marion. Elle prenait bien sa place à la maison. » La situation n'est pas vécue comme un drame, mais comme la suite logique des choses. Et puis, il y a le téléphone. Marion n'est pas avare de coups de fil. Les vacances ont été l'occasion de la voir revenir dans son foyer herbretais. Pour sa seconde année parisienne, l'étudiante est rodée. Elle maîtrise aussi son budget. « Ajuster ses dépenses à ses moyens, c'est tout un apprentissage. Elle est raisonnable », apprécie Christine. Et comme la jeune étudiante avait envie de quelques extra, elle a travaillé trois mois cet été. «Donner de l'ambition aux jeunes qui nous sont confiés» Quand il s'agit d'orientation, les lycées doivent être à l'écoute de leurs élèves. Pour autant, ils ne peuvent pas se satisfaire du moins-disant. « Nous essayons de donner de l'ambition aux jeunes qui nous sont confiés, indique Gaëtan Vrignon, directeur de Jean-XXIII. Nous essayons de faire en sorte qu'ils s'ouvrent à des formations plus sélectives et pas seulement à celles proposées localement. » Démarche totalement partagée par Dominique Suire, le proviseur du lycée public Jean-Monnet. Le travail porte ses fruits et positionne même les Herbretais parmi les « bons » élèves au niveau hexagonal. « On a de plus en plus de jeunes qui partent faire des études supérieures de type classes préparatoires aux grandes écoles », observe Dominique Suire. En 2015, 10,7 % de ses bacheliers avaient fait ce choix. Le lycée privé Jean-XXIII affichait ce même taux l'année précédente. À titre comparatif, au niveau de la Vendée, seuls 5,8 % de la promotion 2015 ont tenté l'aventure dans ce type de cursus. Le pourcentage atteint 8,3 % au niveau national. À Jean-XXIII, ce résultat est le fruit « du travail réalisé lors des temps d'orientation qui vise à ouvrir les jeunes et surtout à les rassurer », précise Gaëtan Vrignon. De son côté, le lycée Jean-Monnet organise une semaine de l'orientation chaque année. Institutionnels et employeurs viennent présenter un large panel de métiers. Et quand les lycéens invoquent leur attachement au pays pour limiter leurs perspectives, l'équipe pédagogique .sait avancer d'autres arguments. « On montre, qu'effectivement, il faut partir pour se former, mais que le retour au pays est possible », détaille Dominique Suire. C'est le sens de la thématique « Partir pour mieux revenir ». Le chef d'établissement insiste aussi envers les filles « qui ne doivent pas s'interdire de domaine d'activité ». L'orientation vers les formations élitistes, n'est évidemment pas la seule raison d'être du travail d'orientation. L'objectif principal est bien que chacun trouve sa voie.