L`épigénétique dans la mélanogenèse

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L`épigénétique dans la mélanogenèse
L’épigénétique dans la mélanogenèse
Notre peau est la première barrière protectrice de notre corps et le plus exposé de nos organes. Nous n’avons de cesse de
développer des soins pour la préserver contre les nombreux effets nuisibles de l’environnement tels que les UV par exemple.
La mélanogenèse est le processus de pigmentation de la peau qui la protège contre les méfaits de l’environnement. Il s’agit d’un
processus multi-étapes durant lequel les mélanocytes, cellules localisées dans l’épiderme de la peau, synthétisent la mélanine.
Les enzymes tyrosinase (TYR), tyrosinase-related protein 1 et 2 (TRP1 et TRP2) et le facteur de transcription MITF
(Microphthalmia Associated Transcription Factor) sont des protéines clés de ce processus. Elles doivent être finement régulées
pour éviter l’apparition de défauts du teint.
L’épigénétique régule ces processus biologiques par la modulation de l’expression des gènes. Les microARNs (miARNs) sont
aujourd’hui reconnus comme des acteurs clés de l’épigénétique. Ce sont des ARNs non codants endogènes capable de réprimer
l’expression d’un ou plusieurs gènes par interférence à l’ARN c’est-à-dire par la liaison à l’ARN messager cible.
Cette répression engendre la variation du niveau d’expression de la protéine correspondante.
Une base de données universelle nommée miRBase (http://www.mirbase.org/) a été créée par un laboratoire de la faculté des
Sciences de Manchester. Elle répertorie la séquence, les annotations et les publications de plus de 2500 miARNs chez l’homme.
Cette base est utilisée par de nombreux algorithmes d’analyses de séquences génomiques afin de prédire les cibles et les
fonctions des microARNs (par exemple TargetScan et Diana microT-CDS). Ces prédictions sont des sources inépuisables
d’hypothèses permettant d’orienter les analyses expérimentales.
Parallèlement, le développement de technologies d’analyses expérimentales dédiées aux miARNs a contribué à une meilleure
connaissance de la biologie des miARNs. Les inhibiteurs ou inducteurs synthétiques des miARNs, associés aux technologies
«omics», ont démontré le rôle crucial de ces régulateurs de l’épigénétique dans l’ensemble des processus biologiques et
notamment dans la mélanogenèse. Les technologies « omics » utilisées regroupent les techniques telles que les profils
d’expression génique, le criblage fonctionnel ou encore les méthodes de localisation des miARNs dans la cellule (hybridation in
situ).
Ainsi, des études ont montrées que miR-218, miR-125b, miR-25, miR-137, miR-340 régulaient le facteur de transcription MITF.
De la même façon d’autres auteurs ont mis en évidence que miR-125 avait la capacité de moduler TYR et TRP1. Enfin, plusieurs
études ont démontré le rôle de miR-320, miR-378, miR-192 et miR-194 dans la mélanogenèse sans identifier clairement leurs
cibles.
La recherche a permis d’améliorer la connaissance des mécanismes de régulation de la mélanogenèse par les miARNs.
Désormais, il est possible de développer de nouveaux ingrédients actifs perfecteurs de teints, capables de modifier le niveau
d’expression des miARNs dans les cellules de la peau et ainsi de moduler les gènes clés de la mélanogenèse.
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