Haendel - Water Music
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Haendel - Water Music
Georg Friedrich Haendel (1685-1759) Water Music Suite n°1 en fa majeur HWV 348 Ouverture. Adagio e staccato. Allegro, andante, allegro. Presto. Air. Menuet. Bourrée. Hornpipe. Andante ou Allegro Suite n°2 en ré majeur HWV 349 Allegro. Alla hornpipe. Menuet pour trompette. Lentement. Bourrée Suite n°3 en sol majeur HWV 350 Menuet. Rigaudon. Menuet 1. Menuet 2. Country Dance. Dès son installation à Londres, en 1711, Haendel devient le compositeur le plus en vue du royaume grâce à des partitions qui célèbrent avec magnificence le pouvoir : l'Ode pour l'anniversaire de la Reine Anne, puis l'Utrecht Te Deum and Jubilate (1713). Compositeur prolixe, il est aussi un fantastique organisateur de la vie musicale anglaise, symbolisée par l’excellence de l’Académie royale de musique. Passé maître dans les jeux de l'intrigue, s’imposant face à ses rivaux, Haendel émerveille son public avec de nouvelles partitions : Giulio Cesare, Tamerlano, Rodelinda, Alessandro... Il reçoit une annuité de 200 Livres Sterling, annuité bientôt doublée par l'Electeur de Hanovre qui s’est fait couronner roi d'Angleterre. La Water Music est, avec la Music for the Royal Fireworks, l'une des œuvres de plein air les plus célèbres de tous les temps. Ces deux musiques populaires, au sens le plus noble du terme associent dans une même communion, le peuple et son souverain. La Water Music s'organise en trois suites, d’une durée totale de trois quarts d'heure. Chaque suite réunit des danses variées et parfois même des pièces sans indication. Ce sont des suites typiquement baroques, qui regroupent diverses danses : bourrée, menuet, hornpipe et autre rigaudon, etc. Pour autant, la suite instrumentale si parfaitement équilibrée à l'origine, prend des allures beaucoup plus souples dans ces Water Music. Les rythmes et timbres proviennent de toute l'Europe avec une prédilection pour l'Angleterre (l'emploi si particulier des vents), l'Italie (par la forme, proche du concerto grosso) et la France. La France de Versailles, avant tout, car bien que Louis XIV ait disparu depuis deux ans (nous sommes alors en 1717), ce sont toujours les fêtes de Versailles qui restent en mémoire. L'écriture des suites est confiée à des effectifs d'une cinquantaine de musiciens. La Suite en Sol, par exemple, ne fait pas appel aux cuivres. Elle est plus chambriste et correspond davantage au moment requis pour le souper du Roi. En revanche, la Suite en Ré nécessite l’ajout de deux trompettes, qui accentuent le caractère grandiose de la descente de la Tamise. Haendel savait que les monarques anglais ne possédaient pas un goût très prononcé pour la musique. Les suites composées par Haendel ne sont, par conséquent, que pur divertissement. C'est avant tout l'atmosphère de fête qui prévaut, le roi Georges Ier et la cour n'étant pas plus exigeants que les badauds londoniens. Le souverain n’a qu’un seul désir : que sa promenade nocturne sur la Tamise, ce 17 juillet 1717 soit la plus réussie possible ! Si l'on en croit les chroniqueurs de l'époque, ce fut un spectacle grandiose et des plus mémorables : « Le Roi embarqua à huit heures et remonta la rivière de Whitehall à Chelsea. Là, il s'amarra pour un souper splendide avant de rejoindre Saint-James à quatre heure et demi du matin. Le concert plut tant à sa Majesté, qu'il ordonna qu'on le répète trois fois… ». Stéphane Friédérich A VOIR Handel's Water Music, Recreating a Royal spectaclar, film reconstituant le voyage sur la Tamise avec l'English Concert, dir. Andrew Manze (DVD BBC Opus Arte) .