Monsieur le Président - Ambassade de la RDC en France

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Monsieur le Président - Ambassade de la RDC en France
Monsieur le Président,
Au nom de Son Excellence Monsieur Joseph KABILA
KABANGE, Président de la République Démocratique du Congo,
retenu par des pressantes obligations d'Etat au pays, et que j'ai
l'honneur de représenter à ce Sommet, je voudrais, avant toutes
choses, vous remercier, Monsieur le Président Ibrahim
BOUBACAR KEÏTA, le Gouvernement ainsi que le peuple
maliens, pour l’accueil chaleureux et fraternel dont ma délégation
et moi-même, avons fait l’objet, ainsi que toute la sollicitude dont
nous bénéficions depuis notre arrivée à Bamako.
Je voudrais également saisir cette occasion pour exprimer à la
République Française toute ma gratitude pour les efforts
inlassables consentis dans la défense de la cause de la paix et de
la sécurité en Afrique, et particulièrement en République
Démocratique du Congo. C’est pourquoi, je tiens à vous rendre,
Monsieur le Président François HOLLANDE, un vibrant hommage
pour toutes vos initiatives renouvelées dans la promotion des
valeurs que nous partageons.
Monsieur le Président,
Je voudrais vous féliciter pour l’organisation de notre Sommet sur
ce thème d’actualité, à savoir : « Le Partenariat, la Paix et
l’Emergence », et vous remercier aussi d’avoir bien voulu inviter
mon pays, la République Démocratique du Congo, à y participer.
Le Sommet de Bamako est la suite logique de celui que nous
avions tenu en décembre 2013, à Paris, sur « la Paix et la
Sécurité en Afrique » à l’issue duquel nous avions adopté
d’importantes résolutions.
Une évaluation sans complaisance desdites résolutions sera sans
nul doute de nature à aider notre réflexion dans la prise de
décisions pour faire face aux multiples menaces qui se dressent
devant nous, notamment le terrorisme et ses nombreuses
facettes, la cybercriminalité, les atteintes à la sûreté et la sécurité
maritimes.
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En effet, la donne internationale en matière de sécurité a
complètement changé aujourd’hui, avec la prolifération de conflits
internes et l’émergence de nouvelles menaces, de type
transversal et asymétrique, qui s’étendent du terrorisme à la
criminalité transnationale organisée.
Pour la République Démocratique du Congo, la réponse efficace
à ces défis auxquels l’Afrique est confrontée consiste d’abord en
la prévention des crises avant qu’elles n’explosent, ensuite en la
collaboration inter institutions dans la lutte contre les menaces
asymétriques et enfin, en la définition des mandats des
opérations de maintien ou de rétablissement de la paix.
Ces opérations devraient se concevoir comme fondamentalement
transitoires et s’inscrire dans une démarche résolument tournée
vers la sortie de crise, le rétablissement et la consolidation de
l’État d’accueil dans ses fonctions régaliennes et dans ses
capacités à répondre aux aspirations légitimes de ses
populations, notamment, à travers des programmes concertés de
désarmement, démobilisation et réintégration, ainsi que de la
réforme du secteur de la sécurité.
À cet effet, il faudra prendre rapidement en charge les situations
nécessitant une solidarité internationale. C’est ainsi que l’adoption
en septembre 2015 du Programme de développement durable à
l’horizon 2030 fut une étape importante dans cet effort de la
communauté internationale de ne laisser de côté la dimension
humaine.
Ces fléaux tant décriés en Afrique de l’Ouest, dans la Corne de
l’Afrique, dans le bassin du lac Tchad et dans la région du Sahel
n’épargnent pas la République Démocratique du Congo. Ceci
m’offre l’opportunité de le rappeler et de le recommander
vivement à l’agenda des priorités de notre forum.
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Car, il importe de souligner, Monsieur le Président, que la Région
des Grands Lacs africains, nonobstant les progrès réalisés depuis
la signature en 2013 de l’ « Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité
et le Développement pour la République Démocratique du Congo
et la région » demeure en proie à des actes terroristes de la part
des forces négatives violant systématiquement la dignité humaine
dans la partie Est de mon pays.
Concernant la situation en République Démocratique du Congo,
je suis heureux d’annoncer à ce Sommet que le Dialogue
Politique National Inclusif convoqué par le Président de la
République, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, a
finalement abouti, sous l’égide de la Conférence Episcopale
Nationale du Congo, à la signature, le 31 décembre 2016, d’un
Accord politique réglant la gestion du pays pendant la période
pré-électorale et électorale.
Cet accord se fonde sur les conclusions du dernier Accord
contracté le 18 octobre 2016, sous la facilitation de l’Union
Africaine, en la personne de Son Excellence Edem KODJO,
Ancien Premier Ministre du Togo et Ancien Secrétaire Général de
l’OUA, avec l’appui du Comité International de soutien composé
des représentants respectivement des Nations Unies, de l’Union
Européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
de la Communauté pour le Développement pour l’Afrique Australe
et de la Conférence Internationale sur la Paix dans la Région des
Grands Lacs.
C’est un compromis qui balise la voie vers l’organisation des
élections libres, transparentes et apaisées à la faveur d’une
gestion consensuelle et inclusive du pays par les trois parties
prenantes, savoir, la Majorité Présidentielle, l’Opposition politique
et la Société Civile dans le strict respect de la Constitution.
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Aux termes de ce compromis historique, les parties prenantes
doivent convenir d’un Arrangement particulier déterminant les
modalités d’application de l’Accord et sanctionnant la fin des
négociations.
Concrètement Monsieur le Président, il est question de la mise en
place du Conseil National de suivi de l’Accord, de la nomination
du Premier Ministre issu de l’Opposition politique et, partant, de la
composition du Gouvernement de Large Union Nationale.
C’est pour dégager une entente sur ces ultimes questions que le
Président de la République Joseph KABILA a renouvelé la
mission des bons offices confiée à la Conférence Episcopale
Nationale du Congo en vue de recueillir les dernières propositions
des parties prenantes portant sur la conclusion dudit
Arrangement.
C’est le lieu pour moi, Messieurs les Présidents, d’exhorter le
Sommet Afrique-France de Bamako ainsi que nos partenaires
privilégiés de nous accompagner dans la mise en œuvre de cet
Accord, fruit d’un consensus inclusif en vue de la consolidation de
la paix, de la stabilité, de la démocratie et du développement de
la République Démocratique du Congo voire de la Région des
Grands Lacs.
Monsieur le Président,
Je vous remercie.
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