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ESPACE D’ART
GALERIE 1M3
LAUSANNE
DOSSIER DE PRESSE
EXPOSITION
OUTRE TOMBE
UNE PROPOSITION DE PASCAL ROUSSEAU
DU 09 JUIN AU 07 JUILLET 2007
AVEC
Emmanuelle Antille
Raphaël Boccanfuso
Athéné Galiciadis
David Hominal
Mélodie Mousset
Julie Picq
Tatiana Rihs
Scanner
OUTRE-TOMBE
With: Emmanuelle Antille, Raphaël Boccanfuso, Athéné Galiciadis, David Hominal, Mélodie Mousset,
Julie Picq, Tatiana Rihs, Scanner
DU 09 JUIN AU 07 JUILLET 2007
VERNISSAGE LE 8 JUIN 2007, 19H.
Cette exposition est née d’une collaboration entre la galerie 1M3 et la section d’Histoire de
l’Art de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne (UNIL). Elle a été conçue et organisée par
un groupe d’étudiant(e)s regroupé(e)s dans un séminaire dirigé par le professeur Pascal Rousseau,
en partenariat avec l’équipe de 1M3. Cette proposition, qui vise à interroger les liens entre imaginaire
technologique, modes de représentations et systèmes de croyance à l’âge contemporain, s’inscrit
dans la continuité d’une première collaboration menée, en 2006, avec le Musée cantonal des Beaux
Arts, pour la Nuit des Musées (« Sous influence. Résurgences de l’hypnose dans l’art contemporain »).
L´évocation médiumnique de Paul Klee pour le vernissage de l´exposition « Strange Powers
» à New York ; un dialogue avec le fantôme du médium Katie King à la Biennale de Vilnius.
Il n’est plus rare aujourd’hui de rencontrer fantômes et revenants sur les scènes de l’art
contemporain confirmant l’intérêt des artistes pour le fantastique, le paranormal, les
communications avec l’au-delà. Car loin d’être resté dans le grenier d’un spiritisme fin de
siècle, ce lien avec les « autres mondes », celui des morts en particulier, nourrit toujours les
imaginaires, là où les savoirs scientifiques (les frontières établies du vivant, les normes cliniques
des niveaux de conscience) laissent des champs non résolus, des parts de mystère.
Ce regain d’intérêt pour ces « phénomènes non expliqués » nous rappelle au passage combien
l’histoire des technologies de la communication, du code Morse (1835) aux enregistrements sur
bande magnétique de Friedrich Jurgenson (1959), a toujours été fascinée par de possibles contacts
avec l´au-delà. Connues aujourd’hui sous le nom de « Transcommunication Instrumentale » (TCI) ou «
Electronic Voice Phenomena » (EVP), ces possibles captures d’images ou de sons de survivants, qui
laissent sceptiques les milieux scientifiques, trouvent de nombreux relais dans les réseaux d’échange
du web ou les imaginaires populaires de la télévision (de Six Feet Under à X-Files) que les artistes
réactivent dans la distance critique, la dérive utopique ou le premier degré. Media is Medium.
L’exposition « OUTRE TOMBE » rassemble des œuvres de jeunes artistes, notamment issus de
la scène suisse (ECAL, Beaux Arts de Genève), qui s’inscrivent dans cette fascination pour le
paranormal et les communications médiumniques avec l’au-delà et ses figures (les spectres, les
revenants, les fantômes et les intermédiaires, …). Elle montre combien l’art d’aujourd’hui se joue
de ce dialogue entre mondes parallèles par de multiples formes transgressives, souvent ludiques
(photographie de spectres, chasseurs de fantômes), parfois rituelles ou plus expérimentales
(enregistrements magnétiques, expériences télépathiques ou hallucinatoires), et où l’ambiance
« gothique » des oeuvres, partagée entre ironie et fascination, incite moins à interroger la réalité
tangible des phénomènes qu’à surfer sur les marges productives des systèmes de croyance.
Au centre du dispositif, Breakthrough, une pièce sonore de Scanner, alias Robin Rimbaud (1964)
qui réfère explicitement aux expériences pionnières de Konstantin Raudive et Friedrich Jürgenson
sur les enregistrements de voix de l’au-delà (EVP). L’artiste a pour cela installé un système de
microphones dans sa maison d’enfance, aujourd’hui vide. La retranscription acoustique et ses
effets d’amplifications jouent sur la suggestion mentale des bruits, la possibilité d’y déceler
des traces de dialogue avec les anciens occupants. Ce territoire sonore est spatialement
suggéré au sol par un tapis noir dont la forme circulaire fait subtilement écho aux chaînes
humaines des rituels collectifs organisés par certains adeptes de la « transcommunication ».
Les survivants font aussi irruption dans le monde des images, s’immiscent dans les ondes du tube
cathodique. L’oeuvre Transcommunication de l’artiste franco-suisse Raphaël Boccanfuso (1964)
traite de ce curieux phénomène d’apparition spectrale de portraits sur les écrans de télévision
éteinte. Le montage vidéo présente le commentaire d’une personne, Mme Saas, ayant expérimenté,
photographie à l’appui, cette forme d’apparition, et dont le témoigange est confronté ici aux points
de vue d’un sémiologue de l’image et d’un spécialiste de la transcommunication. Cette œuvre prend
la forme de l’enquête et du documentaire pour aborder la question de la croyance et des légendes
urbaines issues de l’univers technologique : « J’ai opté, nous dit l’artiste, pour la forme documentaire.
J’ai opéré ce choix parce que c’est la forme généralement admise de l’objectivité. C’est celle que
l’on oppose à la fiction. Si l’on parle de genre on est ici entre le fantastique pour le sujet, puisqu’il
y est question d’un phénomène paranormal, et le documentaire, pour la forme ». Ou quand le
paranormal instaure une instance de soupçon face au transport électromagnétique de l’image.
Julie Picq (1983) recycle l’univers ludique du dessin animé, dont la liberté du vocabulaire permet
tout naturellement l’invention de multiples créatures fantasques. Elle se déploie dans l’espace de
l’exposition par un Wall Painting (Lyrics by Cab Calloway, 2007 ) dont le motif a été inspiré par une
chansonnette de Calloway « Minnie the Moocher », utilisée dans une séquence de Betty Boop (1932).
Dans cet épisode, Betty Boop se retrouve dans une caverne habitée par toutes sortes de spectres.
Le fantôme d’un morse apparaît et entame la chanson, transcrite en partie en scat (suite de mots,
d’onomatopées ou de syllabes vocalisés sans signification mais qui créent un équivalent instrumental
par le seul effet d’intonation). On retrouve là, sous sa forme populaire, l’exorcisation comique de la
danse macabre mais aussi l’idée d’une communication parallèle à déchiffrer au-delà des conventions
du langage. Avec Drapés (2007), il ne s’agit pas de photographie à proprement parler (dans l’esprit
des photographies spirites qui fleurissent au milieu du XIXème siècle, à la suite des mystifications de
Buguet), mais d’images numériques 3D. Le drapé qui habille le modèle est calculé par un programme,
créant une situation irréelle à l’aide de quelques paramètres simples qui donnent forme au « fantôme ».
On retrouve ces fantômes de façon beaucoup plus spectrale dans l’œuvre de Mélodie Mousset
(1981) et Tatiana Rihs (1976), I’m a Ghost (2007), un tirage sérigraphié où s’inscrit la phrase-titre
au jus de citron, invisible à l’œil avant un noircissement à la chaleur. L’énoncé spirite, à peine visible,
est emprunté à un ouvrage de Hildegard Schäfer, Théorie et pratique de la transcommunication,
recensant une série de conversations téléphoniques consacrées à ce phénomène. Déjouant avec
humour les procédés occultes de la cryptographie, cette œuvre, à tirage multiple offert au public,
illustre le caractère insaisissable des phénomènes d’apparition , pointant l’impossibilité de s’approprier
la face cachée du réel, pour mieux souligner son caractère fugace et fantasmagorique.
Athene Galiciadis (1978) explore l’horizon proprement fictionnel de ces imaginaires des autres
mondes. Dans Transformation Sans Titre (2007), une série de quatre pièces associe peinture à l’huile,
photographie, reprographie et sculpture, pour servir de tremplin poétique vers de nouvelles dimensions.
L’œuvre en frise rapporte l’histoire d’une silhouette féminine, perdue en forêt pendant plusieurs jours et,
sous état de conscience modifié, se confondant dans la dimension géométrique d’un carré noir puis
d’un cube. Au-delà de l’étrangeté de ce récit, Galiciadis déplace ici l’héritage formaliste du Carré noir
de Malevitch (1915), emblème suprématiste du passage vers l’unité ultime du « monde sans objets »,
l’unité de tout contenu, de toute conscience. Le noir comme espace de « toutes les possibilités ».
Emmanuelle Antille (1972) réalise des films et des séries de films dont elle tire de vastes installations
vidéos dans lesquelles le rêve, la fiction et la réalité, l’imaginaire et l’hallucination, se mélangent étroitement
et se confondent : «Le rêve est une vie parallèle, une forme de réalité. Dans le rêve tout se décloisonne.»
L’œuvre qu’elle présente dans cette exposition est intitulée Skull Shaker. Elle est composée d’un petit
crâne doré - qui fonctionne comme un maracas, instrument de percussion rempli d’une centaines de
petites perles - et d’un CD contenant une chanson vaudoue, composée par Christian Pahud, écrite
et interprétée par Antille. La chanson rituelle, incantation entre morts et vivants voire entre mortsvivants, commence doucement, au son du maracas puis, petit à petit, s’ouvre à d’autres instruments
et voix qui se chevauchent et s’accélèrent dans un long crescendo jusqu’à la transe vaudoue.
David Hominal (1976) et son jeu sur les mots Deadline (2005) évoque un possible au-delà du sens
fermé des mots quand les mots dialoguent avec les morts. Les lettres se rétrécissent, s’allongent, la
syntaxe fluctuante semble se désagréger en tout moment. A la fois limite (Dead) mais aussi contact
(Line) : la ligne de communication avec l’au-delà. La dimension banale des signes se transforme en
litanie qui permet de franchir l’infranchissable. « Dead » devient le mot de passe et de passage. La
communication devient possible, hors de toute syntaxe, de tout cadre, hors du temps et de l’espace.
OUTRE-TOMBE, vues générales.
«Lyrics by Cab Calloway» & «Drappés», Wall drawing et tirrages numériques, Julie Picq, 2007.
«Drappés», tirrages numériques, Julie Picq, 2007.
«Lyrics by Cab Calloway» & «Drappés», Wall drawing et tirrages numériques, Julie Picq, 2007.
R. Boccanfuso, Installation photo dans le cube. 2007
«Skull Shaker» - E. Antille, 2007
«Transformation Sans Titre» - A. Galiciadis 2007.
«Breakthrough» - Scanner, 2007.
«Dead Line», Mine de plomb sur papier - D. Hominal, 2005.
«I am a ghost» - Mélodie Mousset & Tatiana Rihs, 2007.
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LAUSANNE
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