Les plantes du littoral, vertus culinaires et médicinales

Transcription

Les plantes du littoral, vertus culinaires et médicinales
Société des Sciences Naturelles
de la Charente-Maritime
Mercredi 6 mai 18h
1943° séance
Présidence de Jean-François Heil
- 91 participants Conférence :
Les plantes du littoral, vertus culinaires et médicinales
animée par
Anne Richard
à fleur de marée
Ingénieur en agriculture, Anne Richard crée en 2001
l’association à Fleur de marée pour faire découvrir et partager
sa connaissance des plantes sauvages et leur utilisation, son
objectif étant une approche sensitive de la nature. Le marais,
territoire méconnu et suspect, était considéré comme une zone
insalubre.
La conférencière rappelle qu’il n’existe pas de mauvaises
herbes mais des plantes dont on ne connaît pas l’usage, et
qu’elle est toujours en recherche des remèdes de « bonnes
femmes ».
Les végétaux sont présentés de la partie inférieure de l’estran à la partie supérieure recouverte par les fortes marées et le haut
des plages avec un regroupement par famille.
Au niveau de la slikke : présence de spartine, et de statice ou lavande de mer Limonium vulgare, et d’armoise maritime, Artemisia
maritima qui soigne les boutons et les vers présence à l’île Madame et dans l’estuaire de la Seudre.
Sur le haut de la plage, le pourpier de mer Honckenia peploides, plante pionnière est consommé au Québec sous le nom de
sabline, présente une architecture remarquable avec des feuilles opposées décussées, la feuille est grasse, c’est une plante
succulente avec des racines profondes.
Sur le schorre et en haut des falaises présence d’obione ou épinard de mer, très commune en Europe du Nord dans les étiers, les
feuilles de 2cm se mangent crues, en salade, cuites poêlées. De la même famille des Chénopodiacées, l’arroche hastée Atriplex
hastata forme des massifs de 50cm de haut, se consomme comme les épinards. La salicorne annuelle plus goûteuse que les
vivaces (goût amer) se consomme crue ou cuite. Les feuilles cylindriques de la soude maritime sont succulentes, plante annuelle.
En haut du schorre, la soude ligneuse, de couleur rouge à l’automne, fait du bois dont les cendres étaient utilisées comme lessive.
Beta maritima, ancêtre de toutes les betteraves commercialisées, plante bisannuelle, dont les feuilles se consomment comme les
épinards. Le jonc maritime permet la fabrication de la jonchée ou lait caillé. Présence du scirpe maritime à la tige triangulaire de la
famille des cypéracées et d’Inule fausse criste. L’aster maritime, en Normandie les jeunes feuilles sont vendues sous le nom
« oreille de cochon ». La criste-marine fait l’objet de recettes médicales anticellulite, les graines flottent, transportées par la mer et
s’installent dans les anfractuosités. Le plantain maritime : le feuille est vendue au Québec (rappelle un goût de champignon), le
plantain corne de cerf 10cm de diamètre est excellent en salade. Présence du gazon d’Espagne Armeria maritima.
Les Alliacées :
le poireau des vignes Allium polyantum délicieux – ne pas arracher les bulbilles à la base-,
l’ail des vignes,
présence d’asperges 1cm de diamètre, l’asperge officinale est toxique à la floraison.
Le muscari à toupet est recherché en Italie et en Méditerranée pour son petit bulbe consommé bouilli et passé à la poêle.
Les Crucifères ou Brassicacées : le chou sauvage, Brassica oleracea espèce protégée, est l’ancêtre de tous les choux, présence à
Mortagne en haut des falaises et en Normandie. Brassica nigra ou moutarde noire 2m50 de haut, sa fleur comestible présente un
28 rue Albert 1er – 17000 La Rochelle. Tél. : 05.46.31.87.17 [email protected]
Fondée en 1836 – Reconnue d’utilité publique depuis 1852 – Agréée au titre de l’environnement-département de la Charente-Maritime
www.societesciences17.org
Société des Sciences Naturelles
de la Charente-Maritime
goût piquant, mise au vinaigre. Sur les tiges desséchées, les graines récoltées en été servent à la fabrication de la moutarde. La
roquette sauvage Diplotaxis tenuifolia a une fleur au parfum de vanille, les feuilles entrent dans la composition du muesclin.
Les Ombellifères :
la criste marine,
le fenouil dont la tige recouverte de sucre donne un jus délicieux,
le maceron, plante envahissante donne à l’automne de gros fruits noirs très piquants, les bulbes se consomment comme des
endives au jambon, les racines noires pivotantes sont excellentes, la tige a un goût proche de l’angélique, le maceron a été détrôné
par le céleri.
Le céleri sauvage,
La grande cigüe, très toxique, possède une tige reconnaissable avec des taches rouges.
La petite oseille à ne pas confondre avec l’arum sauvage qui possède une nervure parallèle au bord de la feuille.
Les Malvacées :
La mauve est bonne pour le transit et soigne la gorge, guimauve officinale.
Citons également la cardère ou cabaret des oiseaux utilisée pour feutrer la laine (aspect type loden) dont la hampe commence une
floraison au milieu, ou l’arroche Atriplex halimus consommé comme les épinards, le fragon petit houx au fruit toxique facilite la
circulation veineuse, l’aubépine dont le fruit est utilisé en confiture et ses feuilles comme régulateur cardiaque, l’églantier, ancêtre
des rosiers, dont le fruit riche en vitamine C permet la fabrication de tisanes et boissons et à maturité donnera le poil à gratter, les
ronces, les mûres…
En dehors des toxiques réputées, les plantes du littoral peuvent avoir de multiples utilisations culinaires ou médicinales, le secret
étant de récolter tout ou partie au bon stade de végétation. Une présentation succulente, très appréciée par les participants, Nos
remerciements les plus chaleureux à Anne Richard.
Son site : www.afleurdemaree.fr
Martine Gachignard
secrétaire
28 rue Albert 1er – 17000 La Rochelle. Tél. : 05.46.31.87.17 [email protected]
Fondée en 1836 – Reconnue d’utilité publique depuis 1852 – Agréée au titre de l’environnement-département de la Charente-Maritime
www.societesciences17.org