M085 - Maxime Tremblay - Communauté métropolitaine de Montréal

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M085 - Maxime Tremblay - Communauté métropolitaine de Montréal
Consultations publiques de la Communauté Métropolitaine de Montréal
Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD)
Vision commune : La ceinture verte et bleue du Grand Montréal
MÉMOIRE
La reconnaissance des populations d’hirondelles noires (Progne
subis) en tant que patrimoine naturel et la pérennité des
écosystèmes terrestres et aquatiques
Présenté par :
Maxime Tremblay
Natif de Saint-Jean-sur-Richelieu et ayant grandi en plein cœur de la zone bioclimatique de
l’érablière à caryers, je m’intéresse aux arbres et aux oiseaux depuis au moins l’âge de 9 ans.
C’est en 1978 que j’ai établi une colonie d’hirondelles noires, que l’on nommait à cette
époque hirondelle pourprée. Les hirondelles étant fidèles à leur lieu de nidification, cette
colonie existe toujours après 33 ans.
Dernièrement, je me suis impliqué avec divers organismes de conservation des milieux
naturels, dont en particulier la Coalition Verte afin de faire valoir l’importance de maintenir
les derniers écosystèmes terrestres et aquatiques non modifiés par l’homme.
Depuis 7 saisons, je parcours les lieux de nidification des hirondelles noires pour le territoire
du Québec pour en faire l’inventaire. Je suis en mesure d’affirmer que les populations
d’hirondelles noires ont considérablement diminué depuis les années 1980 et les colonies
actuelles sont précaires. Les hirondelles sont de bons indicateurs pour valider la santé des
écosystèmes. La quantité et la variété des insectes volants qu’elles requièrent pour leur
alimentation en témoignent.
Ainsi, cet oiseau insectivore est sensible à son milieu de vie. Certains épandages de pesticides
sur des parcelles cultivées au Québec situées à proximité des colonies ne seraient pas
étrangers au déclin des populations d’hirondelles.
Le fleuve Saint-Laurent est la principale voie migratoire pour cette espèce. Le sud du Québec
constitue la limite nord-est de l’aire de nidification pour toute l’Amérique du Nord. Sur le
territoire du Grand Montréal, en particulier l’écosystème des rapides de Lachine constitue un
endroit de prédilection pour l’hirondelle noire. En effet, cet endroit est riche en insectes qui
naissent à partir de larves aquatiques.
Les hirondelles noires ont adopté depuis longtemps les nichoirs artificiels fabriqués par les
humains. Les colonies dépendent donc exclusivement de l’intervention humaine pour assurer
leur survie.
Sur le territoire du Grand Montréal, les arrondissements de Beaconsfield, Dorval, Lachine,
LaSalle, Verdun et Pointe-Aux-Trembles accueillent des colonies d’hirondelles noires.
Sauf exception pour deux colonies où il s’agit de propriétaires privés qui accueillent les
oiseaux, les nichoirs installés sont localisés sur des territoires municipaux. En fait, toutes les
colonies sont implantées en marge des berges du fleuve Saint-Laurent, principalement dans
les parcs littoraux.
Malheureusement, la gestion de ces colonies d’hirondelles noires par les arrondissements
montréalais est déficiente. Certains nichoirs sont installés trop tardivement au printemps ou
tout simplement ne sont pas réinstallés l’année suivante. Certains nichoirs ne sont pas
entretenus et sont dans un état de délabrement accablant. Aussi, plusieurs nichoirs doivent
être relocalisés, car l’environnement immédiat ne convient pas aux hirondelles. Tous ces
facteurs ne contribuent pas à optimiser les populations d’hirondelles noires et d’en assurer la
pérennité.
Au niveau des arrondissements montréalais, il serait impératif d’assurer à long terme une
gestion efficace des colonies d’hirondelles noires de façon à reconnaître et conserver ce
patrimoine naturel, un peu comme à l’image de Parcs Québec en ce qui concerne les
populations de fous de Bassan à l’Île Bonaventure.
Donc, il serait primordial d’assurer de façon pérenne la vocation actuelle des parcs littoraux
et de mettre une emphase accrue sur le volet «conservation» en ce qui concerne l’écotone de
ces parcs en bordure du fleuve, qui sont essentiels pour les colonies d’hirondelles noires et
aussi pour de nombreuses autres espèces qui représentent une grande biodiversité pour
l’archipel montréalais au point de vue de la flore et de la faune, tant au niveau terrestre qu’au
niveau aquatique.

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