Jean-Claude Ellena Parfumeur de la maison Hermès

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Jean-Claude Ellena Parfumeur de la maison Hermès
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Jean-Claude Ellena
Parfumeur de la maison Hermès
En juin 2004, Hermès confiait à Jean-Claude Ellena son patrimoine olfactif et
la création de ses nouveaux parfums. Fils de parfumeur, originaire de Grasse,
il est alors l’auteur de nombreux classiques (First de Van Cleef & Arpels,
Déclaration de Cartier, Eau Parfumée au thé vert de Bulgari, Eau de Campagne de
Sisley ou Cologne Bigarade pour les Éditions de Parfums Frédéric Malle).
Entre la maison parisienne et le parfumeur grassois, la rencontre s’est inscrite
dès le début dans le partage des mêmes valeurs, le respect du savoir-faire et une
volonté commune de singularité. Une alchimie qui doit moins au hasard qu’à
une intime et totale complicité. “Dans cette belle maison qui a le sens profond
des métiers, je réalise un rêve merveilleux : exercer ma passion avec autant
d’exigence créative que de liberté.”
Généalogie des rencontres
Grand admirateur d’Edmond Roudnitska qui révolutionna en son temps
l’art et la théorie de la composition olfactive (par exemple en 1951 avec
l’Eau d’Hermès, le premier parfum de la maison conçu avec la complicité
d’Emile Hermès) Jean-Claude Ellena se souvient : “Il entra ainsi dans ma vie, à
tel point que j’ai gardé longtemps le secret désir d’être nommé “compositeur
de parfums”, alors que lui-même n’a jamais fait figurer cette qualité sur sa carte
de visite, mais simplement le titre de parfumeur.”
Il se rappelle aussi, que jeune parfumeur passionné par la réflexion autant que
par les créations du maître Roudnitska, il interrogea longtemps les secrets de
son savoir-faire et sa rigueur de la composition : “La lecture de ses écrits et
l’odeur de ses créations m’attiraient et devenaient objet de savoir.”
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Un savoir et un savoir-faire qu’il n’a cessé lui-même d’enrichir et
d’expérimenter, au point d’être à son tour en mesure d’en livrer les secrets.
Publié en 2007 dans la collection Que sais-je ? des Presses Universitaires de
France, Le Parfum donne sa propre vision du métier.
Peut-on encore invoquer le hasard lorsque l’on sait que, quelques décennies
plus tôt, le même éditeur avait déjà publié, sous le même titre et dans la même
collection, les écrits d’Edmond Roudnitska sur le sujet ? Si l’on ajoute à cela
que l’Eau d’Hermès figure parmi les parfums fétiches de Jean-Claude Ellena, il
semble dès lors évident que les voies empruntées par Hermès étaient un jour
destinées à croiser celle du parfumeur.
Le sens du métier
Élevé dans le sérail, Jean-Claude Ellena a d’abord fait ses classes comme ouvrier
dans une usine grassoise, avant d’entrer en 1968 à l’école de Givaudan en
Suisse, et de devenir parfumeur.
Lorsqu’il commence à composer pour les marchés internationaux, il formule
en additionnant des matériaux, à la recherche d’un style ou d’une “révélation
créative”, mais sans avoir complètement percé l’énigme de la construction d’un
parfum. La découverte du travail d’Edmond Roudnitska à la fin des années
soixante-dix est un moment majeur qui nourrira non seulement sa façon de
concevoir, mais aussi de formuler.
Bientôt il restreint sa palette, repense la forme et le rapport des odeurs, traque
la surcharge et les redondances. Il s’installe peu à peu dans l’épure et la
simplicité, s’évadant des sentiers battus, du “bruit olfactif”, à la recherche d’une
vérité de parfumeur dont les termes se préciseront encore davantage à partir des
années quatre-vingt-dix. First de Van Cleef & Arpels (créé en 1976 avec plus
de cent cinquante ingrédients) et l’Eau Parfumée au thé vert de Bulgari
(imaginée seize ans plus tard avec une vingtaine de matières premières) témoignent
de cette évolution dans son approche de la composition.
Dans son langage, on ne parle ni marché, ni cible, ni concept :“Avant tout, je
revendique pour tous les parfums la forme, la distinction, l’imagination, la
générosité, la sensualité, la surprise, afin qu’aucun d’entre eux ne se réduise
simplement à un produit, à un objet, à une marchandise.”
En revanche, il est toujours question d’émotion, de curiosité et surtout de
plaisir : “Le plaisir est de nature égoïste, le luxe est le partage. La parfumerie,
comme tous les métiers d’art, a pour objet de créer des produits dont la
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finalité est avant tout le plaisir des sens. Comme homme et compositeur
de parfums, il me faut prendre du plaisir pour en donner à mon tour. Plaisir
de surprendre, d’évoquer, de suggérer, de se laisser deviner peu à peu.”
Une approche qui ne pouvait que coïncider avec celle de la maison Hermès,
tant sur le sens du métier que dans l’esprit des créations.
Sources d’inspirations
Entre Hermès et Jean-Claude Ellena, la connivence s’installe avant même
qu’il n’en devienne le parfumeur exclusif autour du projet d’Un Jardin en
Méditerranée. Inspiré par les thèmes annuels proposés par la maison Hermès,
le parfumeur a créé depuis, au gré de ses voyages olfactifs, trois autres ParfumsJardins qui esquissent une nouvelle géographie sensorielle. Des Parfums-Jardins
à partager.
La toute première escapade se traduit dès 2003 par la création d’Un Jardin
en Méditerranée. Imaginé comme une aquarelle, le parfum s’inspire dans
une veine poétique du jardin tunisien de Leïla Menchari (Directrice de la
décoration d’Hermès). Tel un carnet de voyage, il évoque cet univers d’ombre,
d’eau et de lumière, sur le thème d’un figuier mâtiné d’agrumes
méditerranéens. “La fragrance privilégie l’effet végétal de la feuille de figuier
froissée et la fraîcheur amère acidulée d’un zeste orangé sur une structure
boisée, aérée par les notes florales légères de l’hédione (une composante
du jasmin). Intensités et proportions s’équilibrent pour mieux restituer l’odeur
de ce figuier, signe et symbole de la Méditerranée.”
Avec Un Jardin sur le Nil composé en 2005, Jean-Claude Ellena inscrit une
seconde destination à son carnet de voyage impressionniste. Une balade dans
les îles-jardins du Nil à Assouan est le point de départ de ce nouveau
vagabondage olfactif. Mangue verte, lotus, encens, calamus et bois de sycomore
sont au cœur de cette ode rafraîchissante.
“Sur le chemin du retour d’Égypte, je relis mes notes et griffonne une courte
recette composée de parcelles d’odeurs qui se juxtaposent, le parfum a pris
tournure dans ma tête. Il me restera à lui donner une forme où tout est dévoilé :
à la fois légère et présente, vive et généreuse, comme un écho à ces jardins qui
bordent le Nil.”
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En 2008, Un Jardin après la Mousson explore cette fois les facettes d’une Inde
inattendue, lorsque la mousson rend à la terre ce que le soleil lui a pris et chasse
le souffle brûlant de la sécheresse. Une renaissance de la nature saisie au Kerala,
dans un univers gorgé d’eau.
“Le déluge a cessé. Les nuages noirs ont laissé place à un bleu calme et serein.
Les canaux sont devenus miroirs. L’air suffocant s’est fait parfum. Je sors mon
nez. Le grand jardin respire. Les arbres se redressent. Les feuilles reverdissent.
L’herbe se trémousse. De jeunes pousses apparaissent. L’odeur renaît, vive, claire,
mouillée. C’est ce jardin accueillant que j’ai mis en flacon”.
Gingembre, cardamome, coriandre, poivre et vétiver participent, loin des idées
préconçues, à cette nouvelle expression olfactive de l’Inde.
En 2011, Un Jardin sur le Toit, opère un véritable retour aux sources et nous
transporte dans un lieu inattendu. Le thème “Artisan Contemporain” mène
Jean-Claude Ellena sur le toit du 24, faubourg Saint-Honoré, au cœur de
la maison Hermès. On y découvre un jardin, petit carré de nature façonné
par la main de l’homme, jouxtant les ateliers, un miracle en plein “royaume
Haussmanien”.
“La place d’un parfumeur est nulle part et partout. Ainsi, un jour, j’ai trouvé
à côté ce que je croyais être lointain. J’étais venu là plusieurs fois. Mes pas
avaient fait jaillir des odeurs d’herbe grasse, de terre humide, dont j’aimais me
laisser pénétrer.”
Un pommier, un poirier, un magnolia dans l’air de Paris, des herbes folles
créent un parfum de lumière et de plaisir.
L’éloge de la matière
Pour Hermès comme pour Jean-Claude Ellena, le savoir-faire prend sa source
dans la passion du métier et l’amour des belles matières qu’ont en commun ces
artisans des belles choses.
“Pour le compositeur de parfums que je suis, la relation aux odeurs et aux
parfums est non seulement analytique ou synthétique, mais aussi physique, car
j’ai besoin de les manipuler, de les travailler pour les posséder, souligne le
parfumeur. Les odeurs sont comme des mots ou des couleurs. Des matériaux
de construction. De ma propre construction.”
Comme pour illustrer ses propos, Jean-Claude Ellena pose, dès l’automne 2004,
les quatre premières pierres d’une collection baptisée Hermessence, créée en
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exclusivité pour les magasins Hermès et régulièrement enrichie depuis.
Hymnes à la matière transformée, ces fragrances, désormais au nombre de onze
avec Epice Marine, réinventent sous la forme de poèmes olfactifs épurés des
matières premières d’exception.
En maraudeur d’odeurs comme il se décrit lui-même, Jean-Claude Ellena
nourrit chez Hermès son insatiable appétit de sensations.Tout est prétexte à
l’inspiration : “Le thème d’un parfum peut naître non seulement d’une matière
revisitée, mais encore de l’intérêt pour un territoire olfactif comme l’odeur
d’une étoffe, du goudron, d’un bois...” Autant de pistes de création que le
parfumeur emprunte notamment pour étoffer l’univers des Parfums Romans.
Ainsi Terre d’Hermès, métaphore masculine d’une terre matière, tout entière
structurée autour d’une alchimie verticale de bois. Ou Kelly Calèche,
interprétation d’un souvenir de visite dans la “réserve à cuir d’Hermès”,
entrepôt de peaux où Jean-Claude Ellena imagine les premières notes de cette
nouvelle symphonie d’émotions. Ou encore Voyage d’Hermès, qui raconte la
relation profonde et originale qu’Hermès entretient depuis toujours avec le
voyage. Et en 2013 Jour d’Hermès, une profusion de fleurs, pour célébrer de
manière lumineuse et sensuelle le féminin.
Très proche du travail de l’artisan dont il respecte profondément le savoir faire
et l’apparente simplicité, le parfumeur revient inlassablement aux matières
premières qu’il sait aussi célébrer juste pour ce qu’elles sont, de façon plus
instantanée, un peu comme on peint une aquarelle.
Et cette célébration de la matière pour la matière, c’est justement l’angle qu’il
s’est donné pour explorer le champ des Colognes et constituer autour de l’Eau
d’orange verte (créée en 1979) une nouvelle collection. Ecriture limpide, directe
et pleine de générosité, il propose, en 2009, avec Eau de pamplemousse rose
et Eau de gentiane blanche, une série d’instantanés olfactifs guidés par la
matière. Et en 2013 Eau de mandarine ambrée et Eau de narcisse bleu.
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Le parfum en majuscule
Le parfum comme supplément d’âme, ni caprice, ni objet de convoitise.
Des parfums à sentir pour faire l’expérience de la sensualité au sens le
plus authentique, autant que pour réjouir l’esprit dans leur faculté de faire
jaillir le rêve. Le parfum, forme olfactive, comme on dit œuvre d’art, ou source
d’émotion aux confins de la mémoire et de la culture.
Le parfum, comme une ambition partagée ou comme une vocation, comme
un pacte scellé en toute sincérité et complicité entre Jean-Claude Ellena et la
maison Hermès.
Écrivain d’odeurs
«L’odeur est un mot, le parfum est la littérature»
Jean-Claude Ellena
En 2011, Jean-Claude Ellena publie chez Sabine Wespieser éditeur
son Journal d’un parfumeur dans lequel il partage de manière intime et
authentique sa passion pour son métier, ses rencontres et ses joies, mais
également les moment de doutes et d’hésitation indissociables de la création.
Il offre ainsi au plus grand nombre une plongée dans le quotidien de son
passionnant métier de parfumeur.
Finissant sur un abrégé d’odeurs, invitation à juxtaposer les matériaux qui
ensemble produiront l’illusion du jasmin, de la poire, du cachou ou de la barbe
à papa, son Journal d’un parfumeur est un éloge, par l’exemple, de l’intuition, de
la curiosité et de l’imagination.
En 2013, l’écrivain d’odeurs livre son premier roman : La note verte, publié
aussi chez Sabine Wespieser.
Hermès, 2012
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