N° 38 - JUIN 2004 - CERCLE franco
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N° 38 - JUIN 2004 - CERCLE franco
1 Juin 2004 N°38 C.E.R.C.L.E FRANCO-HELLENIQUE LE BULLETIN d’Information Sommaire L’été Grec Page 1 Chateaubriand : Athènes est entre Paris et Jérusalem Pâques Grecques Page 2 Page3 Voyage en Asie Mineure Page64 Ma mère disait …. Page 4 La Grèce au fil des jours… Page 6 Le Printemps des langues Page9 L’Eté Grec Cette année, plus que jamais, l'été sera grec. La ville d'Athènes attend depuis huit ans que la flamme olympique revienne au foyer. C'est une nouvelle occasion qui s'offre à la Grèce de renouveler son message civilisateur. Mais ne nous payons pas de mots et le lyrisme du moment ne doit pas nous cacher la réalité. Les jeux sont à la fois une rencontre pacifique entre athlètes de toutes races et de toutes confessions, une grande manifestation sportive, et une grande opération politique et commerciale. Cette ambivalence des jeux n'est pas nouvelle, il suffit pour cela de se remémorer la très belle conférence donnée au mois de mars par Mme Visa-Ondarçuhu. Bénéfices commerciaux et bénéfices politiques ont toujours été présents à ces rendez-vous olympiques. Simplement, dans l'antiquité, il y avait aussi les dieux, aujourd'hui si absents ! Nous pouvons seulement souhaiter que la Grèce soit digne de son passé en nous donnant des jeux où les marchands seront relégués au second plan et la loyauté des participants au tout premier rang. Souhaiter également Jumelage Communauté de Salvagnac - Rpasani Lu dans notre bibliothèque : « L’espadon » Fête des élèves du 11 juin 2004 La Grèce à l’honneur à la Bibliothèque Saint Exupéry Conférence de Mme VisaOndarçuhu « Olympionique : un atout en politique »! L'AGENDA du CERCLE Page10 Page 10 Page 11 Page 11 Page 11 Page 12 que la Grèce nous offre des jeux modestes et beaux qui ouvrent la voie à d'autres "petits pays". L'été européen sera également plus grec que jamais avec l'arrivée, au sein de l'Union Européenne, de la république de Chypre. Notre joie d'accueillir Chypre est quelque peu ternie par l'échec des négociations qui auraient dû conduire vers une prochaine réunification de l'île. Le chemin de la négociation est particulièrement périlleux mais il faudra bien un jour l'emprunter à nouveau. Nous voilà dans des considérations bien éloignées du quotidien du C.E.R.C.L.E me direz-vous. Je ne le pense pas car l'objectif premier de notre association c'est l'échange et la meilleure connaissance réciproque de nos cultures. Rien de ce qui arrive à la Grèce ne peut nous laisser indifférents. Nous arrivons au terme d'une nouvelle année d'existence et d'activité, l'assemblée générale qui se tiendra à la rentrée établira le bilan et tracera les perspectives futures. Notre association compte toujours plus de nouveaux membres, c'est encourageant pour tous mais cela créé également des responsabilités. Celles de ne pas décevoir ceux qui adhèrent au C.E.R.C.L.E pour trouver un écho de la culture et de la civilisation grecque. Face à cette croissance, nous devons mettre en place des équipes d'amis et de membres qui puissent nous permettre de ré- Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 2 pondre à l'attente en proposant activités et manifestations. Il faut bien le reconnaître les tâches d'organisation reposent sur un petit nombre d'entre nous. Cette situation fragilise tout l'édifice de l'association. Nous devons impérativement modifier cette situation. En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous de bonnes vacances. PIERRE FABRE Chateaubriand : « Athènes est entre Paris et Jérusalem » Dans mon précédent article qui concernait Joseph de Villèle, j’avais évoqué le rôle capital joué par Chateaubriand, l’un des premiers parmi les philhellènes, dans l’intervention française de 1827. Chateaubriand a tracé une route, tous les philhellènes qui l’ont emprunté depuis, lui en sont d’une certaine façon redevables. Aujourd’hui, je vous invite à parcourir l’un de ses principaux ouvrages, probablement l’un des moins connus, L’itinéraire de Paris à Jérusalem, paru en 1811. Lamartine dira de ce livre qu’il est, en fait, le premier « guide » de voyage. L’ancêtre des « Guides bleus » et du « Guide du Routard » en somme. C’est le récit d’un jeune homme de 28 ans qui accomplit, en 1806, un chemin qui se transforme peu à peu en initiation, en pèlerinage, à l’heure où la France napoléonienne met l’Europe à feu et à sang. C’est un récit dont de nombreux fragments seront repris dans LES MARTYRS et surtout dans LES MEMOIRES, preuve que son auteur le considérait comme une part constitutive de lui-même. L’itinéraire de Paris à Jérusalem nous offre l’image de la Grèce à la veille de la guerre de libération quand les moyens de transport, cheval et bateau, étaient inconfortables et très risqués mais quand la lenteur des déplacements permettait de s’habituer à une nouvelle vie et de partager beaucoup mieux qu’aujourd’hui l’hospitalité chaleureuse des populations locales. Alité, soigné par les grecs, Chateaubriand en appréciera le réconfort. Chateaubriand a surnommé injustement L’ITINERAIRE, le « livre de poste des ruines », je dis injustement car si l’ouvrage décrit le prestigieux passé de la mère de nos civilisations occidentales, il n’en demeure pas moins une source abondante de renseignements sur les mœurs et les coutumes de la Grèce occupée en 1806. Pour moi, L’ITINERAIRE est un guide poétique où la couleur et l’ardeur des sentiments surpassent souvent les descriptions académiques. Chateaubriand se consacre à peindre la Grèce avec un talent qui fera de lui l’un des meilleurs auteurs de son siècle : « Ces collines et ces ruines de Sparte, écrit-il, ne paraissaient point désolées comme lorsqu'on les voit de près; elles semblent au contraire teintes de pourpre, de violet, d'or pâle. Ce ne sont point les feuilles d'un vert cru et froid qui font les admirables paysages, ce sont les effets de la lumière. » Il participe au tableau, il est le peintre, l’historien et l’acteur : « Je m'enveloppai dans mon manteau, et je me couchai au bord de l'Eurotas sous un laurier. La nuit était si pure et si sereine que la voie lactée formait comme une aube réfléchie par l'eau du fleuve... Je m'endormis les yeux attachés au ciel, ayant précisément au-dessus de ma tête la belle constellation du cygne de Léda. » De la description des ruines à l’art poétique d’Homère ou au génie tragique d’Euripide, il entraîne consciemment ou inconsciemment le lecteur vers le caractère inéluctable et la légitimité des évènements qui se produiront à partir de mars 1821 et qui symbolisent, pour lui, une seconde Renaissance à la fois politique et civique complémentaire de la première qui fut au XVIe siècle essentiellement culturelle. Quel courage ne montre-t-il pas, en effet ! Chateaubriand par Girodet Lui, ce marie-louise de la politique, ce petit jeune sans grande expérience s’attaque au principe immuable et plusieurs fois séculaire de la naturelle alliance francoturque créée par François Ier et traditionnellement approuvée par les historiens français jacobins, notamment Michelet et Calmette ? Cette alliance signée au détriment des intérêts chrétiens qu’ils soient catholiques en Autriche et en Croatie, protestants en Hongrie et Transylvanie, orthodoxes en Serbie, en Roumanie et en Grèce, confirmée par Louis XIV, Colbert et Napoléon Ier, était alors le pivot de la politique française en Méditerranée orientale. Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 3 Cette position qu’il affiche clairement dans la Préface de son livre lui vaudra de solides et permanentes rancœurs dans le corps diplomatique français de l’époque. Cette Préface est un ardent plaidoyer en faveur de la Grèce opprimée. Chateaubriand prend parti …, à contrecourant des élites politiques. Toute sa vie, il restera fidèle à cette conviction qui est de vivre dans un siècle où Athènes redeviendrait capitale : « J’ai vu, du haut de l’Acropole, le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette ; les corneilles, qui nichent autour de la citadelle mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au dessous de nous ; leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour ; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l'ombre le long des flancs de l'Hymette et annonçaient les parcs ou les chalets des abeilles ; Athènes, l' Acropole et les débris du Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pêcher; les sculptures de Phidias, frappées horizontalement d'un rayon d'or, s'animaient et semblaient se mouvoir sur le marbre par la mobilité des ombres du relief ; au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l'éclat du jour nouveau, brillait sur l'horizon du couchant comme un rocher de pourpre et de feu. Du lieu où nous étions placés, nous aurions pu voir, dans les beaux jours d'Athènes, les flottes sortir du Pirée pour combattre l'ennemi ou pour se rendre aux fêtes de Délos ». Le temps et les pages consacrées, le lyrisme de l’auteur, associent à parts égales Sparte et Athènes comme une tardive réconciliation poétique des deux cités. L’influence de Chateaubriand et de son ITINERAIRE a été considérable au XIXe siècle. De nombreux auteurs dont Lamartine, Hugo, Gérard de Nerval qui proclame, dans MYRTHO, « Car la Muse m’a fait l’un des fils de la Grèce », Flaubert, Barrès et Maurras lui ont emboîté le pas dans ce qu’on a qualifié « l’Orientalisme ». Mais ce terme ne doit pas nous surprendre. N’apprenions-nous pas encore, au Lycée, dans les années 60, sous le terme « La Question d’Orient », copyrighté MALET ET ISAAC, les récits des combats pour l’indépendance de la Grèce ? Une chose est certaine, Chateaubriand, par son œuvre a contribué à changer le point de vue des français qui étaient fondés à préférer l’hexagone aux aventures lointaines. Ministre des Affaires étrangères du roi Charles X, il a convaincu beaucoup de ses compatriotes du nord et du centre à devenir, un peu, méditerranéens. En partance vers Jérusalem, c’est au Sounion qu’il fait ses adieux à la Grèce avant que Lord Byron, autre poète, ne grave son nom sur la pierre du temple : « Je découvrais au loin la mer de l’Archipel avec toutes ses îles : le soleil couchant rougissait les côtes de Kéa et les quatorze belles colonnes de marbre blanc au pied desquelles je m’étais assis. Les sauges et les genévriers répandaient autour des ruines une odeur aromatique, et le bruit des vagues montait à peine jusqu’à moi … Au plus beau coucher de soleil avait succédé la plus belle nuit. Le firmament répété dans les vagues avait l’air de reposer au fond de la mer … Par intervalles, des brises passagères troublaient dans la mer l’image du ciel, agitaient les constellations, et venaient expirer parmi les colonnes du temple avec un faible murmure. » Mer Egée, fille de la Méditerranée ! Méditerranée, mer sans marée, carrefour de 3 continents, des 3 religions, sollicitée sans cesse par les stratèges et les financiers. Alors, pourquoi pas « Omphalos » ? EDOUARD THILLIEZ Pâques grecques 2 mai 2004 Depuis le temps que nous fêtons les Pâques grecques ensemble certains rites se sont instaurés. D’abord le choix de la date. Reconnaissons que cette année nous n’avions que trois semaines de retard sur le calendrier orthodoxe. De plus, comment auriez-vous pu vous passer de la présence de votre président, de votre trésorier et d’autres personnalités, qui prenaient ce jour-là leur envol pour la Turquie ? Ensuite, le menu – L’apéritif au Floc de Gascogne, accompagné des œufs teints en rouge dont Cécile nous a rappelé la légende, les entrées et les desserts préparés par les cordons bleus du C.E.R.C.L.E., toujours aussi succulents. Le non moins traditionnel « arnaki » nous paraît chaque année plus succulent ! Puis le lieu. Le beau château de Mons, avec sa terrasse et ses jardins, est toujours aussi accueillant. Mais je me demande si j’oserai un jour faire remarquer à qui de droit que l’énorme bouteille d’Armagnac, sur le buffet d’une des salles à manger, n’est pas un NabuchodonoSAURE (sic). Le plaisir de l’aller et retour en bus (maintenant que les chauffeurs connaissent bien le chemin) où l’on peut reprendre contact et bavarder avec les amis n’est pas négligeable non plus. Et il semble qu’un autre rite, qui nous honore, soit en train de se créer, à notre grande joie. C’est tout simplement la présence de Madame MARINAKIS, Consul Général de Grèce à Marseille. Cette journée du 2 mai a été, comme toujours, une réussite. Nous étions presque une centaine ce que notre cher président a souligné…en ajoutant qu’il aimerait bien que nous soyons aussi nombreux aux conférences. Prenez-en note ! Beaucoup de participants au superbe voyage en Turquie, plus exactement dans les comptoirs grecs du Sudest se sont retrouvés pour comparer leurs impressions et admirer, ou échanger, les innombrables photographies prises. Le record doit revenir à Lydie et Daniel VEHREYLEWEGHEN, avec six cents clichés. Et l’album déjà prêt, avec même tous les plans des lieux visités que notre guide nous a distribués. Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 4 Ne pourrions-nous pas trouver un prétexte pour nous réunir aussi nombreux avant les fêtes de Noël ? SIMONE CARVAILLO VOYAGE EN ASIE MINEURE (du 11 au 18 avril 2004) Ce voyage était organisé par Line et Nicolas FAMILIADES (Line souffrante, n’a pu malheureusement venir avec nous). Les sites visités datent en moyenne de 400 avant JC à l’époque de l’empire romain. Ci-dessous, voici les principales phases de ce périple. Dimanche 11 avril. Nous sommes 25 participants (es) à nous retrouver à l’aéroport de Blagnac. Après 3 heures de vol nous débarquons à Izmir (Smyrne jusqu’en 1922) troisième ville de Turquie après Istanbul et Ankara ; elle compte 3 millions d’habitants. Nous faisons connaissance avec le tandem qui nous pilotera toute la semaine : HALIT notre guide et NAIL notre chauffeur de car. Après un tour de la ville nous prenons nos quartiers pour deux nuits à l’hôtel Kaya Prestige. Ensuite on se ballade à pied sur le front de mer. La rade est immense et superbe.- C’est de là qu’en 1922 des milliers de Grecs quittèrent la ville en flammes et durent s’enfuir vers la Grèce et les autres pays d’Europe.- En ce dimanche cette partie de ville est animée et agréable. Après un dîner de type « international » la plupart d’entre nous vont se coucher car demain on se lève à 6 heures ! Lundi 12 avril. Après le p’tit dej’ départ à 7 h pour Pergame située à 100 km au nord d’Izmir. Cette ville échut en 323 av JC à Lysimaque, à la mort d’Alexandre le Gd, puis à Philétère ; ensuite ce fut le règne des Attalides I-II et III de 241 à 133 av JC et la ville devint la capitale romaine d’Asie. En 166 ap JC elle compte 150.000 habitants. Nous visitons l’Asclépieion où les malades suivaient des cures à base d’herbes, de bains, de massages et de traitements psychiques. Ensuite nous visitons l’acropole qui comprend les temples d’Athéna et de Trajan (98 av JC). Nous sommes surpris de l’exiguïté de la bibliothèque alors qu’elle était célèbre pour contenir plus de 200.000 rouleaux de parchemins. Nous parvenons à un superbe théâtre hellénistique de 10.000 spectateurs et situé sur le dénivelé abrupt d’une colline. Dans la ville basse est située la cour rouge, sanctuaire en briques construit au 2e s. après JC et dédié aux divinités égyptiennes Isis ou Apis. Après un déjeuner sympathique où nous savourons la cuisine turque, nous descendons à Sardes situé à 160 km au sud-est et qui fût la capitale de la Lydie. Ici en 550 av JC le roi Crésus ramassa des pépites d’or dans le fleuve Pactole (si célèbre dans les paraboles) devenu aujourd’hui un modeste ruisseau traversé à gué par les chèvres ! Ensuite, visite d’un site antique (170 av JC) niché au cœur d’une vallée d’oliveraies, avec un gymnase paré d’un superbe portique à deux étages reconstitué avec goût par les archéologues. Tout près c’est le temple d’Artémis, où subsistent 2 colonnes ioniques, situé dans un cadre qui nous invite à la rêverie. Halit nous y offre des boissons dont le célèbre Raki concurrent de l’ouzo. Il nous apprend l’existence à l’époque d’un complexe nommé « le complexe de Candiles » un roi qui avait une femme si belle qu’il en avait des complexes ! Il fit voir sa belle en tenue d’Eve à son chef militaire caché dans une penderie. Certains de nos compagnons de voyage du Cercle ont conclu avec justesse que ce complexe de Candiles -chandelier en grec- explique le terme « tenir la chandelle » ! Nous regagnons notre hôtel à Izmir où notre dîner est accompagné du piano-bar et de chansons turques fredonnées par de charmantes turques dînant aux tables voisines. Mardi 13 avril. Nous partons à 8h15 vers Priène, Milet et Didymes (entre 140 et 200 km). Notre guide Halit nous apprend à dire bonjour en turc Günaydin. Tous les matins, durant les trajets, il nous fait un tracé historique, économique et social de la Turquie –du paléolithique à 2004. Nous apprenons beaucoup car sa culture est vaste, il est soucieux d’objectivité et son sens critique est développé. Nous traversons les riches terres d’Asie Mineure où l’on cultive le coton, le tabac, la vigne, l’olivier, les légumes et les fruits. Il n’est pas étonnant que cette région ait été tant convoitée tout au long des siècles. Arrivée à Priène situé sur le mont Mycale ; c’est un site enchanteur. La mer a reculé de 4km depuis l’antiquité et les alluvions déposées par les bras de la rivière Méandre (là aussi un terme bien connu) coupèrent Priène pour toujours de la mer et ce fut peu à peu le déclin. Nous voyons un théâtre de 6000 places (4e av JC) avec un beau bâtiment de scène. Dans la cité, les rues se croisent à angle droit délimitant les îlots d’habitation créés par l’urbaniste Hippodamos. Puis c’est le Bouleuterium qui accueillait 640 citoyens sur ses gradins. Enfin c’est le temple d’Athéna (11x6col. en style ionique) construit sous Alexandre le Gd ; il reste 5 colonnes aujourd’hui. A 25 km au sud c’est Milet fondée au 9e s. av. JC, la plus importante cité du dodécapole ; c’est la patrie du mathématicien Thalès. Nous voyons le théâtre dont la cavea, refaite par les romains, pouvait accueillir 15000 spectateurs. Enfin ce sont les thermes qui nous impressionnent, que Marc-Aurèle avait fait bâtir pour son épouse Faustine (180 av JC). A Didymes, à 14 h. on se régale avec les spécialités culinaires de la taverne. Deux précisions à noter en Turquie : 1) la marque de l’eau minérale se nomme…Pinar ! 2) A chaque fois que nous allons aux toilettes le prix est de 500.000 livres soit …30 centimes d’€. A ce taux de change, nos poches sont remplies de livres turques et chacun d’entre nous passera une part de son temps de la semaine à faire les conversions dans sa tête ! Mais Halit nous a dit qu’en janvier 2005 les zéros seront abolis. L’après-midi, visite du site antique avec le temple d’Apollon, lié à la présence d’une source sacrée et qui abritait un oracle. Le temple d’origine détruit par les Per- Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 5 ses et reconstruit vers 330 av JC comptait 10 piliers en façade et 21 piliers sur les côtés –1,95m de diamètre et 6,126m de circonférence-! Nous sommes admiratifs. En 1500 le temple est détruit par un tremblement de terre, les colonnes sont effondrées et les blocs s’étalent encore au sol comme des rondelles de saucisson…En soirée nous gagnons la ville de Bodrum et l’hôtel Hersant situé à 6 km. Comme chaque soir, un certain (grand) nombre de nos fidèles compagnons se rassemblent autour du raki de l’amitié ; ils font la « kouventa ». Ambroise se fait une joie d’agrémenter tous les jours nos discussions culturelles ’’d’histoires’’ ! L’ambiance du groupe est chaleureuse et amicale Mercredi 14 avril. Dans sa conférence du matin, Halit nous dit que les femmes turques ont le droit de vote et d’avortement depuis 1930. La journée d’aujourd’hui sera plus relax. Nous remontons au nord à 90km au bord du lac de Bafa pour visiter le site d’Héraklée de Latmos situé dans un paysage poétique loin de tout bruit. Dans l’eau du lac, des rochers extraordinaires ; dans certains sont creusés des tombes, un autre ressemble à un bateau de plaisance ancré sur lequel niche des oiseaux. La nature est verdoyante et fleurie. Plus loin, un mur d’enceinte antique long de 6km et les ruines d’un monastère. Nous sommes émus devant tant de beauté. Nous poursuivons la visite pédestre par un petit cirque antique ; pour y accéder, nous traversons un charmant village accompagnés d’une cohorte de paysannes typiques en chalvar et la tête recouverte d’un fichu (rien à voir avec le voile). Elles vendent des chapeaux tricotés et des broderies. Les chapeaux ont du succès. Puis, déjeuner sur une terrasse qui surplombe le lac ; c’est superbe mais Eole souffle du froid que nous combattons à l’aide de plats turcs et de petites amphores de vin ! Nous redescendons à 40km au sud voir le temple d’Euromos de style corinthien consacré à Zeus et datant de l’époque romaine. Là aussi le site est superbe. (Photo du groupe dans le théâtre d’Ephèse) Le car nous amène à Bodrum, ville archi touristique et dont le port est encombré de bateaux de luxe comme à St Trop. Seul le château St Pierre situé sur une pointe ro- cheuse, vaut le coup d’oeil. Bodrum s’appelait Halicarnasse dans l’antiquité ; c’était le fief du roi Mausole dont le tombeau fût commencé sous son règne. De là vient l’origine du mot mausolée ! Ensuite, retour à l’hôtel Ersan où quelques-uns (es) vont goûter à la piscine (couverte)...et au sauna avant de dîner autour d’un buffet bien achalandé. Jeudi 15 avril. Halit nous apprend que la langue turque est un composé d’origine hongroise et finnoise. Nous arrivons près de Kaunos pour prendre un petit bateau qui nous fait passer devant des tombeaux rupestres lyciens encastrés dans des falaises rouges (4e s av JC) ; c’est superbe. La cité antique est située au pied d’une acropole qui dominait la mer aujourd’hui très en recul. On venait s’y soigner. Le théâtre romain de 5000 places s’accroche à l’acropole ; la vue sur le delta est magnifique, le temps est doux. Assis sur les gradins, nous sommes tous contemplatifs et rêveurs. Retour à la réalité, à pied à l’embarcadère pour déjeuner. Ambroise réussit des tours de fakir avec une serviette...et Halit prend des leçons ! Nous reprenons le bateau pour atteindre la plage d’Hizituzu où les tortues marines viennent se reproduire à la période des pontes. Trois compagnes et un compagnon se baignent dans une eau plutôt froide et un vent violent et aigre. Nous les admirons. Enfin, c’est le retour puis le car pour arriver à l’hôtel Montana près de Fethiye. Vendredi 16 avril. Réveil à 6h15. (sauf pour 2 chambres où le réveil téléphonique a sonné à 1h30 ! Deux compagnes ont dû se remettre au lit après avoir fait leurs valises, en voyant l’erreur) A 7h15 départ pour Aphrodisias à 260 km et situé au pied du Mt Babaday ; le site voué à Aphrodite déesse de l’amour, a été fouillé par les archéologues américains en 1960. Nous visitons le stade de 30.000 places qui est le plus beau du bassin méditerranéen ; 262 m de long sur 59 m de large. Puis c’est l’odéon (1000 places) qui servait aux sénateurs et à des spectacles, d’ailleurs la scène est ornée de sculptures. C’est un petit bijou. Puis nous voyons les thermes d’Adrien situés au milieu de marais, ça lui donne un aspect étrange et poétique. L’agora en forme de stade de 195 m de long cerné de colonnes comportait une grande piscine à l’intérieur. Enfin l’immense théâtre où se déroulaient des jeux violents. Le musée est d’une grande richesse. Nous déjeunons dans une taverne proche à l’abri du vent. Halit, qui est aussi musicien, nous chante une très belle chanson mélancolique en s’accompagnant sur une sorte de mandoline à long manche. C’est un beau moment apprécié par nous tous. Ensuite, visite d’une fabrique de tapis ; quelques uns se laissent tenter. Nous arrivons à Pamukkale à 19h30 à l’hôtel Richmond riche de 3000 chambres ! Après raki et dîner nous partons au dodo. Samedi 17 avril. Départ à 7h 30 pour visiter les ruines d’Hiérapolis près des sources chaudes et calcaires. Fondé au 2e s av JC il était l’un des centres de l’empire romain et comptait 100.000 habitants. Nous empruntons Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 6 la voie romaine et arrivons au théâtre de 10.000 places dont le bâtiment de scène a été bien reconstitué par les archéos italiens. Puis nous voyons les célèbres sources chaudes très calcaires qui ont sculpté des plates-formes et des vasques ; l’eau prend des reflets aux couleurs surprenantes. En turc, Pamukkale veut dire châteaux de coton. A 10h30 nous partons pour Ephèse à 200 km à l’est près de la côte. Sur la route à Isabely, pays des fraises, Halit en achète qu’il nous fait déguster. Avant de déjeuner, arrêt à Meryemana où nous visitons la maisonnette où la vierge aurait vécu les dernières années de sa vie. A la taverne on goûte de succulents lokoums et on en achète pour ramener en France. Ensuite c’est le site superbe d’Ephèse que l’on admire sous la pluie. On descend la voie centrale dite « voie arcadienne » qui comportait des galeries marchandes et où les inscriptions sont encore lisibles sur certaines ruines. Il y avait jusqu’à 250.000habitants et c’était la résidence des gouverneurs romains et le centre commercial et bancaire le plus important d’Asie (3e s av JC). Puis c’est la célèbre bibliothèque de Celsius et le grand théâtre de 24.000 places. Beau panorama du haut des gradins. Hélas il faut (déjà) repartir... afin d’aller chez un fabriquant de vêtements de cuir. A Izmir vers 19h45 nous dînons et après avoir fêté l’anniversaire d’une compagne, nous allons nous coucher car le réveil est à 2h45 (c’est dur le tourisme !) et p’tit dej’ !. L’avion part à 6 heures. A 8 heures nous atterrissons à Toulouse après un vol très ensommeillé. Notre Président a remercié très chaleureusement LINE et NICOLAS pour la très belle organisation de ce voyage où tout a été bien prévu et pensé. Le circuit, les sites, le choix du guide, les hôtels et les restaurants. Il a fait les éloges d’HALIT comme guide. Il a ajouté que la réussite de ce voyage était due également à la bonne entente qui a régné dans le groupe. Il a terminé en évoquant un projet de voyage pour l’an prochain. Nous sommes tous prêts à repartir ! LILIANE ET MICHEL CHRISTODOULOS Ma mère disait 1°) Ό̟οιoς βιάζεται , σκοντάφτει. « Qui se presse trop, a la fin trébuche» ce qui peut être rapproché d’un proverbe français du XIXe s. : « qui trop se hâte reste en chemin. » 2°) Ό̟οιoς έχει τα γένεια , έχει και τα χτένια. « Qui a la barbe a le peigne. » Autrement dit, celui qui a des responsabilités (la barbe) a aussi entre ses mains la solution (le peigne), d’où l’obligation pour qui a des charges et qui entreprend SEUL une action d’envergure d’être en mesure de la résoudre : puisqu’il a la barbe il doit avoir le peigne. 3°) Ποιός θα βγάλει το φίδι α̟’την τρύ̟α ; « Qui va sortir le serpent du trou ? » Qui va prendre la responsabilité de résoudre un problème épineux et dangereux ? Toute relation entre ces proverbes et des faits actuels ne peut être qu’une simple coïncidence. ΝΊΚΟΣ ΦΑΜΗΛΙΆ∆ΗΣ La Grèce au fil des jours Jeudi 29 Janvier 2004 M.Simitis vient de faire ses adieux, en tant que premier ministre, à l’assemblée nationale. Il a cédé la direction du Pasok à M. Papandréou, et, en Grèce, c’est le président du parti, si celui-ci a la majorité, qui devient premier ministre. Le moment était solennel. M.Simitis était à la tête du gouvernement depuis huit ans. Geste d’élégance : le partant n’a pas manqué de remercier l’opposition, aussi essentielle, dans une démocratie, que les gouvernants eux-mêmes. Autre sortie réussie il y a quelques jours : celle de M. Mitsotakis qui renonce à se présenter aux prochaines élections. Le personnage est très discuté. Il avait pourtant été le seul homme politique d’importance à rendre visite, en compagnie de sa fille, Mme Bakogianni, actuellement maire d’Athènes, à Milosévitch, peu de jours avant les bombardements de l’OTAN sur la Serbie et le Kosovo. Quand on voit l’état actuel des Balkans, notamment du Kosovo, on se dit que la démarche n’était pas si déraisonnable. Vendredi 6 Février 2004 Un fait divers relevant de la gaudriole fait aujourd’hui la une du très sérieux moteur de recherche Yahoo transmettant une information émanant de la très sérieuse AFP, information déjà mentionnée dans le non moins sérieux quotidien grec To Vima. C’était quelques jours avant Noël à l’aéroport d’Athènes. Une britannique d’une quarantaine d’années, en passant sous le portique de détection des métaux, déclencha la fureur de la sonnette d’alarme. Après une investigation poussée, les agents de sécurité eurent la surprise de constater que l’objet métallique n’était autre qu’une…ceinture de chasteté. L’intéressée, si l’on peut Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 7 dire, déclara aux policiers que son mari l’avait contrainte à porter la ceinture pour s’assurer qu’elle n’aurait aucune aventure extraconjugale lors de son séjour en Grèce. Mais aucun média ne nous dit comment elle avait pu tromper la vigilance des contrôleurs lors du voyage aller. Quoi qu’il en soit, l’aventure constitue un hommage sonore au pouvoir de séduction des grecs et une illustration de la méfiance qui en découle. Mercredi 11 Février 2004 M. Georges Papandréou, fils du fondateur du Pasok (parti socialiste) et actuel ministre des affaires étrangères, vient d’être triomphalement élu président du parti à la suite d’une procédure assez singulière dont certains contestent la régularité. Prenaient part au vote non seulement les adhérents mais aussi les amis et sympathisants âgés d’au moins 16 ans. Quelques chiffres donneront la dimension de l’entreprise : 3000 points de vote, 1.013.000 votants. Seul candidat, M. Papandréou obtient 98,8% des voix. A l’approche des élections législatives, l’échiquier politique est agité de convulsions résultant du « transfert » (metagrafh>) de personnalités qui changent de camp, comme un sportif change d’équipe à la fin de la saison, pour mieux assurer leur élection. On dit en France qu’elles « retournent leur veste. » On dit en Grèce qu’elles changent de maillot (alla>zoun fane>la). Les éditorialistes ne manquent pas de déplorer cette « footballisation » (podosfairopoi>hsh) de la politique. Mardi 17 Février 2004 Les citoyens grecs sont friands de sondages. Les plus récents indiquent un ressaisissement du Pasok à la suite de la prise en mains du parti par M. Papandréou. La chute de la Nouvelle Démocratie (parti d’opposition de centre-droit) inspire aujourd’hui le caricaturiste de Ta Néa, le journal le plus lu en Grèce ( près de 100.000 exemplaires) et l’un des plus engagés derrière le Pasok, ce qui explique la cruelle ironie du dessin. On y voit la N.D en chute libre mais encore dans la zone positive. Elle crie durant sa chute : « Jusqu’ici tout va très bien ». Les observateurs estiment que le débat télévisé qui aura lieu le Jeudi 26 Février aura une importance décisive. Déplorons au passage l’utilisation d’un mot anglais « debate » ( ntimpe>it ) qui écorche les oreilles alors que la langue grecque offre un large choix de termes équivalents. Sans recourir au trop belliqueux « agonas » (agw>nav), pourquoi ne pas utiliser le terme parfois employé pour désigner les débats télévisés : « anamètrissi » (aname>trhsh) ou un néologisme qui sonne grec comme « tilémachia » »(thlemaci>a) ou encore tout simplement « sizitissi » (suzh>thsh) : discussion ?…Ce recours inutile au vocabulaire anglais relève plus du pédantisme que de l’inculture. Les mots sauvages chassent les mots familiers comme la fausse monnaie chasse la bonne : « >Hrqan t/a>gria na diw>xoun ta h>mera. » Vendredi 27 Février 2004 Franc succès hier du débat télévisé : il aurait été suivi par 3.696.000 téléspectateurs. En fait il ne s’agissait pas d’une discussion libre mais de monologues successifs des 5 participants, car étaient représentés tous les partis qui ont des sièges aux parlements grec ou européen. Pas de possibilité d’empoignade sévère, d’où le qualificatif de « laït » donné par certains à ce « dibèït ». Pour les tenants de M. Papandréou, comme le journal Ethnos, le président du Pasok a gagné sur tous les tableaux, sur le fond comme sur la forme, en grec : sur « la substance et les impressions » ( ousi>a kai entupw>seiv ). Pour les partisans de M. Caramanlis, comme le journal Kathimèrini, le chef du Pasok a perdu sur tous les plans, au point que sa mauvaise prestation aura renforcé les petits partis de gauche. Plus nuancé, un autre éditorialiste du même journal affirme qu’il n’y a eu ni Waterloo ni triomphe romain. Lundi 8 mars 2004 La chute de la Nouvelle Démocratie que prévoyait et souhaitait Ta Néa n’a pas eu lieu. Les derniers sondages indiquaient un net redressement et le parti de M. Caramanlis (47 ans) l’emporte avec 45,37 % de suffrages. Grâce à la prime accordée au parti arrivant en tête il sera crédité de 167 sièges sur un total de 300. Trois autres partis seront représentés à l’Assemblée : le Pasok (40,55 %), le parti communiste ( (5,89 %), et le Sinapismos qui porte mal son nom de « Coalition… Le résultat confirme que les sondages ne fournissent qu’un instantané fugace et trompeur de la réalité. Le caricaturiste de Ta Néa fait part de sa déception dans un très sobre et très pudique dessin représentant un paysage sous la pluie avec, comme légende, les deux premiers mots de la chanson de Tsitsanis : Sunnefiasme>nh kuriakh> (Dimanche nuageux). dessin de Kostas Mitropoulos Ta Néa du 17 février 2004 Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 8 férence pour le problème. « Den poula>ei »,(ça ne se vend pas) disaient-ils pour se justifier. A mesure que l’on approche du dénouement, les positions se durcissent et les pressions se multiplient. « On pousse Chypre à gravir le Golgotha », titre un journal. M. Stéphanopoulos, président de la République grecque, conseille d’être réaliste et de ne pas se déterminer en fonction des sentiments ( to sunaisqhmatiko> ).Mais comment faire abstraction des sentiments tant il y a eu de ressentiments accumulés ? M. Tassos Papadopoulos, dans une adresse au peuple Chypriote, développe sans animosité une argumentation strictement rationnelle. « Si nous disons « oui » au référendum, nous aurons comme seule garantie la bonne volonté de la Turquie…Les points positifs pour les turcs seront immédiatement mis en application et les quelques points positifs pour nous ne le seront que de façon aléatoire dans le futur. » Dessin de Kostas Mitropoulos dans Ta Néa Les commentateurs se montrent très perspicaces a posteriori. Ils expliquent que M. Papandréou était arrivé trop récemment à la tête du parti pour pouvoir redresser la situation. De plus, lors des « transferts » dont nous avons parlé, il avait fait la part belle à des libéraux déclarés, tels M.s Andrianopoulos et Manos. On a noté aussi que, diplomate de carrière, il manque d’expérience dans l’art de s’adresser aux foules lors des rassemblements, ce que l’on appelle en Grèce l’éloquence « du balcon » (tou mpalkoniou>). Mais le diagnostic le plus lapidaire et sans doute le plus juste est celui de cet homme de la rue rencontré par l’envoyé spécial du journal Libération : « Le Pasok était fatigué et les gens étaient fatigués du Pasok » après 20 ans de pouvoir interrompus seulement par les 3 ans et demi qu’a duré le gouvernement Mitsotakis de 1989 à 1993. Mardi 30 Mars 2004 En ce qui concerne le problème de Chypre, il n’y a rien à espérer de la réunion de Lucerne chargée d’amender et, si possible, d’imposer le plan Anan, ce monstre bureaucratique de 9.000 pages concocté, dit-on, par des juristes anglais. Nous ne reviendrons pas sur son contenu dont nous avons indiqué en d’autres occasions les grandes lignes. La presse grecque, unanime, le juge sévèrement et ironiquement : « Plan à la turque », « plan avec fez », « plan de l’absurde », « plan …aman ! », ( aman étant un mot turc adopté par les grecs et signifiant : pitié ! ). M.Papadopoulos, le président grecchypriote n’a pas d’autre choix tactique que de le refuser. Car en le refusant, il ne perd rien puisque Chypre est de toute façon admise dans l’Europe, et il incite la partie turco-chypriote à être moins intransigeante dans les négociations qui ne manqueront pas de reprendre après ce nouvel échec, même si elles s’avèrent difficiles. Mercredi 7 Avril 2004 L’affaire de Chypre monopolise l’attention des médias grecs alors que certains leur reprochaient leur indif- Mardi 27 Avril 2004 Les chypriotes grecs ont massivement (75 %) rejeté le plan Anan alors que les chypriotes turcs ont voté « oui » à 65%, désavouant ainsi leur chef M. Denktash opposé à ce plan qui aurait sans doute sonné le glas de sa carrière politique. Après ce « Non retentissant » ( Brontero> o>ci ) des Chypriotes grecs, on est consterné de lire dans la presse occidentale des appréciations dont l’ignorance le dispute au parti pris. Voilà par exemple que notre journal de référence (Le Monde) se transforme en journal de préférences en dénonçant aujourd’hui dans un éditorial non signé et qui engage par conséquent la totalité de la rédaction « le nationalisme borné de la partie grecque ». Faisant fi de la modération et de l’objectivité dont on créditait autrefois ce journal, le plumitif de service ajoute : « La responsabilité de ce fiasco revient aux chypriotes grecs. » C’est faire bon marché des motifs qui ont poussé 75% de ces chypriotes grecs à manifester leur opposition. Passe encore que 20% de la population (dont 100.000 colons venus d’Anatolie) contrôle 30% du territoire. Mais le plan Anan donne à cette minorité, qui refuse de s’assumer comme telle, les mêmes droits de représentation qu’à la majorité, ce qui oblige à avoir recours à des arbitres étrangers en cas d’impasse politique. Il permet en outre aux troupes turques de stationner au Nord de l’île jusqu’en 2018…Passons sur le reste, par exemple sur la situation ubuesque qui résulterait de l’application du plan en ce qui concerne les emblèmes nationaux, les hymnes, les représentations à l’étranger…Bref, on pourrait facilement retourner la responsabilité du fiasco à ceux qui ont conçu ce plan aussi injuste qu’inapplicable. Dimanche 30 Mai 2004 Signalons rapidement les évènements qui ont marqué la vie publique au cours de ce mois de Mai : reprise des dissensions entre l’église orthodoxe grecque et le patriarche de Constantinople, explosion de trois « bombinettes » prés du commissariat du quartier de Kallithéa dans le but évident d’alimenter un climat Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 9 d’insécurité , visite officielle en Grèce, avec détour en Thrace, de M. Erdogan, premier ministre turc, dont l’épouse porte le « foulard traditionnel », début réussi de la pose du toit du stade olympique, deux tentatives déjouées de journalistes britanniques pour pénétrer dans le stade pour montrer que les mesures de sécurité sont insuffisantes, sortie du film « La guerre de Troie » dont le journal Ta Nèa dit qu’il « a tué Homère », et enfin, 3ème place obtenue au Concours Eurovision de la chanson par l’ancien sportif Sakis Rouvas dont 3,5 millions de téléspectateurs ont attendu la prestation devant leur poste de télévision. Une fois de plus c’est la langue anglaise qui est sortie victorieuse de la confrontation : dans ce domaine de la chanson, on sert dans tous les pays le même sandwich sorti du même fast food. Seule change la quantité de ketchup. Tous ces mots sont couramment utilisés en Grèce. Mais l’honneur des autres langues est sauf : en consultant le dictionnaire, on apprend que le mot « ketchup » vient du chinois… Terminons tout de même sur une question qui préoccupe le monde entier, celle de la sécurité lors du déroulement des jeux olympiques. La surveillance aérienne y jouera un grand rôle. « Le moindre moustique ne déviera pas de son plan de vol », dit en plaisantant le ministre chargé de cette tâche. LOUIS DELON Printemps des Langues Cela devient un rendez-vous incontournable pour le C.E.R.C.L.E que la présence au Forum des Langues ! Ce dimanche 30 mai, c’était en effet notre quatrième participation consécutive. C’est peut-être pour nous l’occasion de dire quelques mots sur les origines de cette manifestation et ses initiateurs. Elle a été imaginée, il y a près de dix ans, par le Carrefour Culturel Arnaud Bernard, association particulièrement inventive pour déployer des activités susceptibles de recréer des liens sociaux si souvent mis à mal par la vie urbaine moderne. C’est cette association qui est à l’origine, au début des années 80, de l’organisation des repas de quartier, idée reprise aujourd’hui dans toute la France et même au-delà. Claude SICRE et les Fabulous Troubadours en sont les figures emblématiques. Partant du constat que la diversité est source de richesse, la manifestation a pour objectif la promotion des langues, de toutes les langues (et non des pays). Toutes les associations qui œuvrent à la connaissance ou à la diffusion des langues et des cultures sont donc invitées à tenir un stand sur la prestigieuse Place du Capitole. Soulignons que, comme pour les repas de quartier, cette initiative a été reprise par d’autres villes, à la plus grande satisfaction des fondateurs. Revenons à la manifestation de cette année. La date retenue, le week-end de Pentecôte, nous faisait craindre le pire ! Cela explique sans doute l’absence de quelques stands. Dès 8 heures du matin, en pleine installation, les premières violentes averses n’étaient point faites pour nous rassurer. Pourtant à partir de onze heures et puis ensuite en début d’après midi nous avons retrouvé l’affluence habituelle. Nous avons retrouvé le même plaisir à discuter, donner quelques renseignements sur la Grèce et la langue grecque (question la plus fréquente : quelle est la différence entre le « grec ancien » et le « grec moderne »), à distribuer les alphabets et les poèmes de Solomos, Cavafy, Ritsos ou Séféris préparés par Ghyslaine, à écrire en grec sur des supports variés tel ou tel mot pour les « collectionneurs » de langues. Notre stand s’était enrichi d’un costume sur mannequin, de planches sur le costume grec ancien reprises de la conférence d’Ambroise Familiadès et de quelques plats grecs gracieusement offerts aux visiteurs du stand. Surtout nous avons noué de nombreux contacts avec des personnes souhaitant apprendre le grec moderne et qui se sont déclarées très intéressées par les cours dispensés par le C.E.R.C.L.E.. Tout ceci nous incite à revenir encore à cette manifestation. Et je tiens à remercier tous les amis du C.E.R.C.L.E qui nous ont rendu visite et plus particulièrement ceux qui ont consacré tout ou partie de leur dimanche pour assurer notre présence et affirmer la vitalité de la langue grecque. PIERRE FABRE Périple Méditerranéen au Musée Saint Raymond Nous étions tout juste 15, ce dimanche 28 Mars pour participer à la visite commentée de l’exposition présentée par le Musée Saint Raymond, Musée des Antiques de Toulouse. Cette exposition a été, une fois encore serrait-on tenté de dire, l’occasion de faire connaître l’extraordinaire richesse des collections du Musée. Les objets exposés, d’origines géographiques et d’époques très diverses témoignaient des échanges incessants entre les territoires riverains de la Méditerranée : de l’Afrique du Nord au Proche Orient de l’Egypte à l’Asie Mineure selon des routes maritimes constantes prenant appui sur les échelles insulaires. Tour à tour pacifiques ou guerriers, les contacts ont favorisé la diffusion des techniques et des arts. La présentation des œuvres : pièces de monnaie, figurines, vaisselle de table, verres était particulièrement réussie et soutenue par une iconographie riche et particulièrement claire. A cette occasion, le Musée a présenté une de ses dernières acquisitions : un relief funéraire du III ème siècle après Jésus-Christ provenant de Palmyre. Pour un certain nombre de participants, cette exposition a été une excellente propédeutique aux découvertes in situ qu’ils s’apprêtaient à faire au cours du voyage organisé par le C.E.R.C.L.E en Asie Mineure. PETROS SIDERAS Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 10 Jumelage Communauté de Salvagnac - RAYANH Il y a presque trois ans que Monsieur Montabrut, membre du C.E.R.C.L.E et ses amis de l’Association Culturelle de Salvagnac, près de Rabastens dans le Tarn, avec à leur tête leur dynamique Président, Monsieur Henny, avaient exprimé le désir de rapprocher leur communauté de communes avec un équivalent en Grèce. RAYANH, dans la région du Sud Olympe, sollicitée par le C.E.R.C.L.E, a accepté la proposition et le projet est devenu réalité. Après une courte rencontre mais de qualité, à RAYANH, l’été dernier, quatre éminents représentants de cette commune (Le Maire et son épouse, la Présidente et la Trésorière de l’association des femmes de RAYANH) ont été accueillis de façon en tous points exceptionnelle du 31 mai au 4 juin 2004 à Salvagnac. Quatre jours de rencontres, de visites, de travail et d’échanges mais aussi – et surtout – de chaleur, de convivialité et d’amitié qui ont permis de tisser des liens solides entre les deux communautés. Les rapsaniotes sont repartis la tête pleine d’images et de projets mais surtout avec le sentiment, maintes fois exprimé d’avoir pu vraiment connaître et apprécier leurs amis salvagnacois. Objectif largement atteint qui augure d’un avenir prometteur pour ce partenariat. Il est vrai que la vigne et le vin, principales caractéristiques de ces deux régions, ont grandement facilité les choses. Notre C.E.R.C.L.E Franco-hellénique qui a eu le privilège de recevoir les amis grecs le dernier jour, par sa modeste contribution à ce projet a, une fois de plus, honoré les objectifs qu’il s’est fixé depuis sa création, à savoir rapprocher nos deux pays. Longue vie au partenariat Salvagnaco-rapsaniote ! DIAMANDIS AGATHOPOULOS DANS NOTRE BIBLIOTHEQUE : L ESPADON. Il est des romans qui tentent d’évoquer une réalité sans être réalistes, de faire de ses personnages la métaphore des engrenages qui mènent au drame. Tel est le roman L’Espadon du turc Osman Necmi Gürmen. Peu de renseignements sur l’écrivain au dos du livre. Un des choix littéraires de Gürmen est de donner à chaque personnage, chaque lieu, chaque situation, valeur de symbole. Position littéraire dangereuse quand il s’agit de roman. Tout en décantant jusqu’au symbole, l’auteur doit garder un minimum de particularités à ses personnages ou situations sous peine de tomber dans l’abstraction d’une démonstration. Si de charger de valeur symbolique les personnages vise à atteindre à la sorcellerie de la poésie cela suppose, à notre avis, une autre démarche que celle de vouloir conter une histoire. Il nous semble que dans la démarche poétique, l’auteur confie à la seule magie des mots (par la contagion ou le choc des rimes, des rythmes, des sons, des significations) la mission de créer de nouveaux sens. Le récit, s’il n’est pas déconstruit, est très secondaire. La démarche de Gürmen consiste à se tenir dans un équilibre instable entre le roman et l’abstraction symbolique de la poésie. Evite-t-il la démonstration ? Le roman met en scènes les forces qui ont abouti à la partition de Chypre. Il applique un principe mécanique simple : toute force qui s’exerce en un point suscite une force contraire. Ainsi, chaque personnage a son jumeau en opposition. Il n’est pas jusqu’aux animaux qui n’aient leur contre valeur. Le bel espadon, symbole de Chypre, a son frère maléfique dans le requin. C’est une construction un peu naïve qui ôte de la crédibilité au roman. Les seuls qui échappent à cette gémellité en opposition sont les deux personnages centraux, les « pères », les « aïeux », les Adam qui, après leurs pères, soient les seuls à avoir planté leurs racines dans ce coin de Chypre. Le berger turc Kâni et le pécheur grec Yanni sont de véritables jumeaux. Ces deux Adam et leurs Eve vivent dans un paradis fraternel. Le couple formé par la fille de l’un et le fils de l’autre qui construit sa chambre nuptiale « dans les branches » personnifie cette amitié. C’est beau, mais…Mais le lecteur n’y croit pas. La situation originaire est réduite à une simplification idyllique. Ce procédé de simplification vers l’idéal ou le dramatique est souvent mis en œuvre et a des effets asthéniants. Gürmen cherche l’adhésion du lecteur par l’envoûtement poétique. Il use du leitmotiv et de ses charmes, comme celui ci : « Au delà des baies, à la pointe des pointes, la forêt ornait de genévriers les crêtes des rochers nus. Alchimie verticale des bleus qui se mêlent, d’horizons qui se perdent, profondeur de ciel, et dans l’abysse l’immensité de la voûte céleste ». Il parvient, par ce biais, à maintenir un climat poétique et mythique qui rejette en arrière-plan le scepticisme du lecteur. L’ouvrage oscille entre exemplarité et lyrisme. Et parfois, le symbolique frôle le grotesque à force d’être insistant. C’est l’effet que nous a fait la métaphore longuement filée des statuettes d’argile pétries par Yanni et qui confondent d’admiration Eva. Elles deviennent les « bébés » d’Eva et Stélio, son amoureux transi supplie Yanni « de faire des bébés à Eva » ! A l’intérieur de chaque scène passe la vibration de la vie. Le romancier sait innerver son récit avec des sentiments simplement humains, colère, chagrin, angoisse et manque des enfants partis au loin. Les personnages ne sont pas tous monolithiques, Eva, la jeune américaine « sans doute avait-elle entrevu ce qu’elle n’avait jamais vu, pressenti ce qu’elle n’avait jamais su », et Niko, le fils, un instant, envahi par son enfance, « perd les pédales » . Mais la tension dramatique d’une scène aussi forte que l’affrontement du père turc avec sa fille aînée Ayshé, jeune intellectuelle éprise d’idées nouvelles, perd de son acuité parce que l’auteur lui donne son pendant dans la discussion du père grec avec son fils Niko qui de retour des Etats-Unis apporte la pêche industrielle et la pollution. Il dénude l’un et l’autre événement de leur charge de Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 11 violence, de souffrance, d’humanité pour en faire la même image des forces d’un progrès dévastateur. Il est des romans qui ratent leur cible à force de trop vouloir bien faire. L’Espadon est de ceux là. Mais sa lecture n’est pas du temps perdu. D’abord, parce que l’on voit bien quelles forces (et pas seulement le nationalisme) ont conduit à la catastrophe chypriote. Mais surtout, grâce à la surprenante beauté de certains passages, où le lyrisme de Gürmen se déploie dans toute sa chaleur. GHISLAINE MAGOGA Fête des élèves 11 Juin 2004 Après une première expérience réussie l’an dernier, tout naturellement le Goethe Institut et le C.E.R.C.L.E ont proposé d’organiser, à nouveau, une fête commune pour la fin des cours. N’ayant pu disposer de la « Ferme des cinquante » à Ramonville, très demandée en cette fin d’année scolaire et universitaire, la fête s’est tenue vendredi 11 juin dans la grande salle voûtée du 4 bis rue Clémence Isaure. Malgré l’heure tardive et le début d’un week-end d’été, tout le monde a répondu présent. Après que M.Franz, directeur du Goethe et M.Fabre, Président du C.E.R.C.L.E aient remercié les élèves et les enseignants pour leur travail et leur persévérance, un hommage a été rendu par l’assemblée à M.Daniels, responsable des cours pour le Goethe Institut qui, après plus de trente ans passés dans l’établissement toulousain, rejoint le siège de l’institution à Munich où il aura en charge les examens. Après ces brèves interventions, les différents cours ont proposé quelques petits sketchs et chansons destinés à nous montrer combien le travail de l’année leur avait permis de progresser dans la maîtrise d’une langue étrangère. Tout cela s’est terminé dans la bonne humeur autour de tables bien garnies de toutes les spécialités allemandes, grecques et …toulousaines. Félicitations donc à tous les organisateurs, à tous les élèves et les enseignants. Nous souhaitons de bonnes vacances pour tous et rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles aventures. PETROS SIDERAS La Grèce à l’honneur à la bibliothèque Saint-Exupéry. L’équipe de la Bibliothèque Municipale des quartiers de Bagatelle – La Faourette a saisi l’occasion offerte par l’organisation des jeux olympiques à Athènes pour faire une présentation de la Grèce au travers de différents as- pects. Le projet ne se limitait pas aux seules activités de cette bibliothèque de quartier mais impliquait de nombreux acteurs : tels que les différents établissements scolaires (écoles et collèges) et de nombreuses associations. Chacun prenant en charge le développement et la présentation d’un aspect de la Grèce antique ou contemporaine. Tout naturellement les organisateurs se sont rapprochés du C.E.R.C.L.E Franco-hellénique pour que nous leur apportions un concours sur divers points. Ainsi le C.E.R.C.L.E a bien volontiers mis à la disposition de la bibliothèque Saint Exupéry l’exposition sur les Jeux Olympiques au travers des œuvres d’art antique. Celle-ci est présentée dans la salle de lecture de la bibliothèque du 24 mai au 19 juin 2004. Par ailleurs, une des associations du quartier avait comme projet la réalisation de costumes grecs. Notre grand couturier, Ambroise Familiadès, a apporté son concours éclairé à ces réalisations. Enfin, une après-midi « lecture » était organisée le Mercredi 2 juin. C’est Jean Sotiropoulos qui est allé lire, en grec, quelques poèmes de Cavafy, manière de faire entendre à l’assemblée la belle musique de la langue grecque, M.Séraphin de la Bibliothèque Saint Exupéry donnant la traduction des poèmes. Malheureusement, en raison de l’heure d’organisation des manifestations, nous n’avons pu réunir notre chorale pour chanter quelques chansons grecques, pas plus que nous n’avons pu produire quelques danses grecques. Toutes nos félicitations aux organisateurs de la manifestation qui a donné à la population de ces quartiers, l’occasion de mieux connaître la Grèce. Nous devons aussi remercier les amis du C.E.R.C.L.E qui ont apporté leur concours à ce projet. PETROS SIDERAS Conférence « Olympionique : un atout en Politique » Ce jeudi 18 mars 2004, le C.ER.C.L.E Francohellénique avait l’honneur et le privilège de recevoir Madame Valérie VISA-ONDARCUHU, professeur de langue et littérature grecques à l’université Toulouse II le Mirail. Cette jeune et brillante enseignante, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, avait répondu à l’invitation de notre ami Jean TERRIEUX et avait gentiment accepté de prononcer une conférence pour notre association. Année olympique oblige, Mme VISAONDARCUHU dont la thèse de doctorat portait sur « l’image de l’athlète de Homère à la fin du Vème siècle avant Jésus-Christ », avait choisi de nous parler ce soir là des rapports entre la renommée athlétique et la politique. Il n’est pas rare de nos jours que la notoriété sportive soit utilisée pour conduire des carrières politiques. Pour ne s’en tenir qu’à notre pays et au seul poste de ministre Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected] 12 de la jeunesse et des sports, plusieurs noms nous viennent à l’esprit (Roger Bambuck, Guy Drut, Alain Calmat et actuellement Jean-François Lamour). Ce constat est à l’origine de l’interrogation de Mme VISA ONDARCUHU. Et le projet de sa conférence était d’examiner quels étaient les rapports entre l’athlète et la politique, entre l’athlète et la Cité. Au moyen d’une lecture serrée des écrits Mme VISA ONDARCUHU a d’abord cherché à montrer comment la Cité s’associe étroitement au succès de l’athlète, puis examiné, ensuite, quelques exemples fameux de la valeur du titre de vainqueur des jeux olympiques dans la conduite de carrière politique, pour conclure que le titre olympique sans être un atout absolu constitue un tremplin pour entamer celle-ci. Les odes épiniciennes, exécutées en public lors du retour du vainqueur dans sa cité, présentent quasiment toutes la même forme et font toutes l’éloge du vainqueur, de sa famille et enfin de sa Cité. Pindare est un des principaux compositeurs de telles odes. Mme VISA-ONDARCUHU souligne que, sur toutes les épigrammes disposées sur les offrandes des sanctuaires, vainqueurs et cités sont toujours associés dans la victoire. D’ailleurs les offrandes, manière dont l’athlète se donne à voir pour la postérité, ont connu des modifications qui nous renseignent sur l’évolution de la sensibilité dans l’antiquité. Ainsi de la représentation de l’instrument de la victoire, le cheval par exemple, on passe à la représentation de l’athlète qui s’affiche dans le monument. A partir des Olympiques de Pindare, on mesure ce que pouvait représenter une victoire aux jeux. La première Olympique est ainsi consacrée aux victoires de Hiéron de Syracuse et de son cheval Phérénikos. La participation aux jeux, coûteuse et donc réservée à une élite, manifestait en elle-même la notoriété de celui qui y participait. Mais une victoire apportait une marque supplémentaire d’excellence et le sentiment de fierté que la Cité pouvait ressentir intéresse au premier chef les maîtres des Cités. Si pour certains, tel Hiéron de Syracuse, la victoire olympique apporte un surcroît de notoriété elle ne précède pas la carrière politique. Pour d’autres, au contraire, elle représente un atout majeur qui sera amplement utilisé dans la construction de cette carrière politique. La rigueur et la précision de la démonstration ont impressionné l’assemblée. Dans le débat qui s’est instauré en conclusion quelques auditeurs ont fait remarquer qu’en définitive, sur ce point au moins, les anciens n’étaient pas plus vertueux que nous. Le fait de monnayer une notoriété acquise dans les domaines sportifs pour des profits politiques n’est pas une idée neuve. Le fait d’associer la Cité aux victoires de ses champions non plus ! Les Cités antiques ont eu aussi leur 14 juillet 1998…mais elles avaient aussi Pindare ! AGENDA DU C.E.R.C.L.E Mercredi 22 septembre 2004 : Réunion de rentrée pour l’organisation des cours 19 heures au siège de l’association Jeudi 23 septembre 2004 : Réunion du Conseil d’administration 20h30 au siège de l’association Mercredi 6 octobre 2004 : Réunion du club lecture – restaurant le SIBEMOL à 20 h – « La fille de Bohême » de Alexandros Papadiamandis- réservation pour le repas au 05.61.63.86.05 Lundi 11 octobre 2004 : Réouverture de la Bibliothèque Lundi 11 octobre ou 18 octobre 2004 reprise des cours (pour l’inscription au cours téléphoner au 05.61.23.67.05 ou 05.6.1.13.04.16 ou 05.61.40.06.63 Samedi 16 octobre 2004 à 18h30 – Assemblée générale. Une convocation sera adressée à chaque adhérent TO NERO Tou bra>cou ligosto> nero>, ap/ th> siwph> agiasme>no ap to karte>ri tou pouliou, th skia> thv pikoda>fnhv Krufa> to pi>nei h kleftouria> kai to laimo> shkw>nei san to spourgi>ti kai bloga> th ftwcoma>na Ella>da L’EAU Sous la roche, un peu d’eau bénie par le silence, Par le guet de l’oiseau, l’ombre des lauriers-roses. Les Klephtes y boivent en secret, lèvent le cou Comme les moineaux et rendent grâce à leur pauvre mère, la Grèce Yannis Ritsos –Dix huit petites chansons pour la patrie amère PETROS SIDERAS Bulletin d'information n°38 édité par le C.E.R.C.L.E. Franco-hellénique 4 bis, rue Clémence Isaure -31000 Toulouse tél 05-61-36-81-00 E-Mail : [email protected]