atelier greffe sauvage 19 10 2014

SSSOL EN VIE
ATELIER GREFFE SAUVAGE
du 19/10/2014
Intervenant : Jacques BARBÉ
STRUCTURE D'UN ARBRE
Pour greffer comme pour tailler, il faut s'initier à lire l'arbre, à comprendre ses parties, sa structure,
son organisation. Comprendre comment il fonctionne, comment il vit.
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LE GREFFAGE
Le greffage est une opération qui consiste à juxtaposer intimement un végétal nommé greffon, à un
autre qui deviendra le support nourricier, appelé sujet, ou porte-greffe, dans l'espoir qu'une soudure
rapide et définitive se produise par raccordement des tissus libériens (assurant la conduction de la
sève élaborée) et ligneux (assurant la conduction de la sève brute).
Sur le plan agronomique, l'intérêt de la greffe est d'associer les caractéristiques du porte-greffe et du
greffon, le premier apportant notamment l'adaptation au sol et au climat, la rusticité et la vigueur par
exemple, le second celles des produits sélectionnés, fruits et fleurs par exemple que l'on désire
obtenir.
Le bouturage et le greffage permettent tous deux de reproduire une plante à l'identique (clonage) à
la différence du semis qui lui perpétue l'espèce, mais en croisant le patrimoine génétique des parents
dans leur descendance (donc en donnant un phénotype distinct). Le bouturage est plutôt utilisé par
les amateurs car il est beaucoup plus simple à réaliser que le greffage et ne nécessite aucun matériel
particulier. Son seul inconvénient est d'être souvent plus lent à produire des fruits ou des fleurs. De
plus, certaines variétés ne se bouturent pas du tout ou très difficilement.
La greffe sauvage
Le sujet est un sauvageon, c.a.d . un arbre ou un arbuste qui a poussé spontanément et sans culture,
qui présente l'avantage d'être adapté au sol et au climat du lieu où il a poussé et d'être
immédiatement disponible. Ce type de greffe était très pratiquée par les anciens. Elle est tombée en
désuétude pour différentes raisons, notamment à cause de la disparition des haies bocagères où les
sauvageons étaient abondants.
Le greffon doit être en retard végétatif par rapport au sujet. Pour les greffes d'été, on ne laisse sur le
greffon que les pétioles (on ôte la partie verte de la feuille) qui, s'ils chutent au bout de quelques
semaines, nous indiqueront que la greffe a pris. Il est préférable de prélever les greffons situés aux
extrémités de l'arbre et au sud, d'éviter ceux situés au centre ainsi que les gourmands et les branches
présentant des symptômes de maladies ou des traces de ravageurs.
L'OUTILLAGE
Pour greffer, on utilise un greffoir bien adapté. Il en existe plusieurs modèles, ceux à lame pointue
et spatule dits écussonnoirs sont destinés à la greffe en écusson, à la greffe en couronne et aux
greffes de côté sous écorce. Les greffoirs à lame à bout arrondi, dits "greffoirs à vigne", conviennent
pour les greffes en fente, à l’anglaise, en incrustation ; sécateur, scie et ébrancheur seront
indispensables pour rabattre les plus gros sujets. Jacques, lui, utilise un opinel taillé d'un seul côté et
dont il a arrondi le bout pour des questions de sécurité. Il faut des outils très bien affûtés. Il nous
recommande d'utiliser des pierres diamantées (HM diffusion 14.90 euros)
Les finitions des ligatures nécessitent raphia, cordelette en coton ou lanières en caoutchouc biodégradables et mastic à greffer.
On peut se munir d'étiquettes pour noter la variété greffée.
Il faut penser à désinfecter tout son matériel par exemple à l'alcool à brûler après chaque usage.
Pour avoir des chances de réussite, les coupures doivent être nettes pour favoriser la soudure.
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TYPES DE GREFFE
Le type de greffe va dépendre de la grosseur du sujet, de celle du greffon et de la saison. On compte
38 techniques de greffe qu'on répartit en 3 catégories. Parmi les plus utilisées, on trouve :
-greffe en écusson qui est la plus utilisée pour les fruits à noyaux et à privilégier à chaque fois que
cela est possible car c'est la greffe la moins agressive
-greffe en fente, très facile à mettre en œuvre
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-greffe en couronne, assez simple mais qui demande de la minutie
-greffe à l'anglaise, plutôt conseillée aux jardiniers confirmés
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-greffe par approche qui se produit fréquemment naturellement (quand deux arbres poussent l'un à
côté de l'autre par exemple), méthode à privilégier pour les greffes dites « difficiles »...
Pour que la greffe prenne, outre le choix de la technique, il faut tenir compte de la période
(printemps ou été) et de la compatibilité entre sujet et greffon.
-chip budding qui fait partie des greffes dites « à oeil », tel l’écussonnage. Elle peut s’effectuer à
oeil poussant ou à oeil dormant.
-Période de greffe
Retenez globalement que :
-la greffe en fente, par incrustation, à l'anglaise (sans décollement d'écorce) sont à faire entre janvier
et mars ;
-couronne et coulée (décollement d'écorce) en avril, mai ;
-écusson et chip budding (décollement d'écorce) entre juin et septembre.
Il faut éviter de greffer durant les journées froides ou venteuses ou bien quand la chaleur est
accablante.
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Arbres fruitiers
Abricotier
Période
• avril
• août
Type de greffe
• Greffe à l'anglaise.
• Greffe en écusson.
Amandier
• mars
• août
• Greffe en fente.
• Greffe en écusson.
• avril
• septembre
• Greffe en fente et greffe à l'anglaise.
• Greffe en écusson.
Cognassier
• avril
• août
• Greffe en fente et greffe à l'anglaise.
• Greffe en écusson.
Noyer
• mars
• avril
• Greffe en fente.
• Greffer au collet.
Olivier
• mars
• septembre
• Greffe en fente.
• Greffe en couronne.
• Greffe en écusson.
• août et septembre
• mai et août
• Greffe en fente, greffe en plaçage.
• Greffe en écusson.
• août et septembre
• Greffe en écusson.
• mars - mai
• août - septembre
• Greffe en fente, greffe à l'anglaise.
• Greffe en couronne.
• Greffe en écusson.
• mars - mai
• juillet - août
• Greffe en fente, greffe à l'anglaise.
• Greffe en couronne.
• Greffe en écusson.
• mars - septembre
• Greffe en fente.
Cerisier
Oranger
Pêcher
Pommier
Poirier
Prunier
La compatibilité ou affinité
Pour qu'il y ait réussite d'une greffe, il faut qu'il y ait affinité entre les parties porte-greffe et greffon.
Cette affinité est la résultante d'une certaine communauté de structure anatomique, de nutrition et de
végétation. On dira aussi qu'il faut que les espèces employées se rapprochent botaniquement
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parlant.
Des unions durables entre des espèces différentes ne sont pas rares : le cognassier est employé
comme porte-greffe du poirier ; la tomate peut être greffée avec des résultats appréciables sur la
stramoine (Datura stramonium), sur le tabac et sur la pomme de terre. Le poirier forme une union
durable avec l'aubépine et le néflier européen.
On peut retenir que les pommiers se greffe sur pommiers, les poiriers sur cognassiers, les arbres à
noyaux sur pruniers, prunus, prunelliers, les cerisiers sur merisiers.
Bibliographie :
Les fruits du Verger traditionnel, RENOVA
La forêt fruitière ou l'art de rendre productifs friches, landes, causses, garriges et maquis, Maurice
Chaudière, Éditions de Terran
Le greffage, les techniques les plus actuelles et la plantation des arbres fruitiers, Evelyne Leterme,
GRPA/Editions du Rouergue
L'homme qui plantait des arbres, Jean Giono
https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk