One man show » de Newton Aduaka

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One man show » de Newton Aduaka
« One man show » de Newton Aduaka
Réalisateur: Newton Aduaka
Producteur: Granit Films
Scénariste: Newton Aduaka
Photographe: Mathias Raaflaub
Montage: Newton Aduaka
Preneur de Son : Lebouteux Amaury
Musique: Nicolas BaBy, Igor Nikitinski, Js Bach, Ketil Bjornstadt,
Theloneous Monk
Casting: Emile Abossolo Mbo, Aissa Maiga, Odile Roire, Fatima Adoum,
Kwame Pocrain
Awards: Premio de la Critica, FEPACO 2013
Contact: Newton Aduaka
E. [email protected]
Né à l'Est du Nigéria en 1966, Newton I. Aduaka grandit à Lagos, la
capitale, où sa famille s'installe après la guerre du Biafr. Diplômé en
1990, il écrit de nombreux scénarios et publie des nouvelles considérées
comme les meilleures de son temps, tout en exerçant en parallèle le
métier d'ingénieur du son.
C’est un film très difficile. Après Ezra, je voulais faire un film simple, mais
faire simple est une chose très difficile.
s’ouvre sur un anniversaire. Sur la pelouse verte d’une maison, les
pitreries d’un clown et les éclats de rires d’enfants emplissent l’air. Des
enfants hilares, la mère aux anges et le père en tenue de clown. C’est
l’image d’une famille heureuse. Mais ici les images sont trompeuses et
rapidement le film délaisse le soleil du bonheur pour s’enfoncer dans les
profondeurs d’une vie d’homme assez terne. La partition du film en trois
parties suggère effectivement cette descente dans les cercles de l’Enfer
inspirée par la Divine comédie de Dante. Emil est un comédien de one
man’s show qui vit en France. Malheureusement le one man’s show est
un art en déclin, supplanté dans le cœur du public, de plus en plus, par
les shows virtuels. A cinquante ans, il vient aussi d’apprendre qu’il a un
cancer à l’estomac. Sa vie privée n’a pas été non plus un long fleuve
tranquille. Entre ses trois femmes, Black, Blanche, Beur, et son fils, cet
homme qui s’accroche à son art contre vent et marée semble incapable
d’attachement envers les êtres qui l’entourent.
Le film de Newton Aduaka est d’abord une méditation sur le rapport de
l’homme aux femmes et sur la responsabilité. « Rien n’est vrai dans ta
vie » lui dit son amante Fatima. C’est à se demander si Emil quitte un
moment son rôle de comédien. De quel poids de vérité leste-il sa parole
? Pèse-t-elle d’un égal sur scène et dans l’intimité ?
L’omniprésence des miroirs dans le film et surtout le choix du réalisateur
de filmer plutôt les reflets du personnage sur les surfaces spéculaires
tels les carreaux, les vitres et les glaces dans ces face-à-face avec ses
différentes femmes posent le problème de l’identité. Le miroir renvoie-t-il
une image vraie ou juste un reflet ?
Ce film est aussi un bilan sans concession d’un échec. L’art d’Emil est
condamné à la disparition, lui-même l’est par son cancer et sa vie
conjugale est un triple échec. Seul le fils Akhena peut le sauver d’un
ratage complet. Ce fils dont le nom peut être perçu comme un diminutif
d’Akhenaton, le pharaon bâtisseur de Louxor sera celui qui bâtira
certainement sa vie avec la solidité d’une pyramide à partir des gravats
laissés par l’expérience du père.

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