Lire Marco Polo au Moyen Âge. Traduction, diffusion et réception du
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Lire Marco Polo au Moyen Âge. Traduction, diffusion et réception du
Sélection d’ouvrages présentés en hommage lors des séances 2015 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. « J’ai l’honneur de présenter à l’Académie, en hommage de son auteur, madame Christine Gadrat-Ouerfelli, le livre qu’elle vient de faire paraître à Turnhout, aux éditions Brepols, à la date de 2015, en 516 pages in-folio et l3 planches, sous le titre Lire Marco Polo au Moyen Âge. Traduction, diffusion et réception du Devisement du monde, qui constitue le tome XII de la collection Terrarum orbis. Elle présente d’abord un inventaire complet des manuscrits conservés. Si celui qu’écrivit le Vénitien avec Rusticello durant sa captivité à Gênes en 1298 a disparu, nous en conservons 141, qu’elle a analysés en les répartissant en 26 versions différentes et qui appartiennent à 13 langues (dont le tchèque et le gaélique), la traduction latine de Francesco Pipino, réalisée à Venise dans les premières années du XIVe siècle, ayant connu la plus large diffusion ; elle a reconnu les différentes familles de chacune de ces versions et les particularités de chaque manuscrit, donnant même en appendice le texte de l’un d’eux, encore inédit. Après ce catalogue, elle a dressé une liste de ceux qui ont commandé ces livres pour définir les milieux sociaux où se situent ces lecteurs : souverains, membres de l’aristocratie nobiliaire, médecins, marchands (ceux-ci moins nombreux qu’on ne le supposerait, car le Devisement n’est pas un manuel de commerce à la manière de Pegolotti), et surtout religieux appartenant aux ordres missionnaires. Des éléments ont été empruntés à d’autres ouvrages, Jean de Mandeville ou Odoric de Pordenone en particulier. L’œuvre de Marco a été particulièrement utilisée par les ·géographes, notamment en Allemagne, et ceci nous vaut des aperçus très intéressants sur ce domaine et les principaux acteurs de celui-ci, notamment Henri le Chartreux, ainsi que sur les perspectives concernant la part qu’a tenue l’œuvre du Vénitien dans le domaine des grandes découvertes. L’influence de cette œuvre sur Christophe Colomb et la controverse qui a suivi font aussi l’objet d’une étude attentive. Cette étude si fouillée, que complètent de nombreux appendices, très précise dans le détail, est le fruit d’un travail considérable appuyé sur une érudition dont il faut souligner la qualité. Elle nous apporte sur une œuvre majeure de la littérature des voyages comme de la géographie médiévale qui retient aujourd’hui une large attention, ainsi que sur sa tradition manuscrite, une contribution qui rendra de grands services, en analysant scrupuleusement tout ce qui nous est parvenu de ce que le Moyen Âge a retenu de l’œuvre du voyageur vénitien et de ce que les deux siècles suivants en ont tiré comme informations. Il faut souligner l’excellence de cette œuvre érudite qui ne manquera pas d’être mise à profit. » Lire Marco Polo au Moyen Âge. Brepols Jean RICHARD Le 2 octobre 2015 www.aibl.fr 1