La Vache à Mille Francs

Transcription

La Vache à Mille Francs
LA VACHE A MILLE FRANCS
PARODIE DE JEAN POIRET SUR UNE MUSIQUE DE JACQUES BREL
Texte aimablement transmis par Clémentine Jouffroy, qui interprète cette chanson sur son CD autoproduit
(contactez [email protected] ou www.parischanson.net)
Au premier temps de la vache
Toute seule dans son pré elle est là
Au premier temps de la vache
Y’a l’él’veur y’a la bête et y’a moi
Et ma faim qui bat la mesure
La mesure de mon estomac
Et ma faim qui bat la mesure
Mesure aussi mes fins de mois
Une vache à 1000 francs
Comme ce serait charmant
Comme ce serait charmant
Et beaucoup plus tentant
Qu’une vache à 2000 francs
Une vache à 1000 francs
Une vache à 1000 francs
F’rait l’filet à 100 francs l’rumsteck à 60 francs
Le gîte à 40 francs l’aloyau à 30 francs
La culotte à 20 francs
Une culotte à 20 francs f’rait la côte à 15 francs
La poitrine à 12 francs la bavette à 10 francs
Le collier à 8 francs le jarret à 4 francs
Un jarret à 4 francs
Ce s’rait intéressant et plus avantageux
Pour faire un pot-au-feu
Qu’un jarret à 100 francs
Un jarret à 4 francs
Au deuxième temps de la vache
C’est à peine si je l’aperçois
Au deuxième temps de la vache
Y’a du monde entre la bête et moi
Il y a l’tueur qui passe la mesure
L’transporteur qui lui emboîte le pas
Pendant qu’le ministre nous assure
Que la viande de la vache ne monte pas
Une vache à 1000 francs acquise dans
l’Morbihan
Devient chemin faisant
Comme par enchantement
Une vache à 5000 francs en arrivant au Mans
Une vache à 5000 francs on ne sait pas comment
Augmente de vingt pour cent en traversant le
Mans
Et d’vient par conséquent
Une vache à 6000 francs
Une vache à 6000 francs
C’est bougrement tentant
C’est bougrement tentant
Pour les gens d’Orléans
D’en faire innocemment
Une vache à 10 000 francs
Une vache à dix mille en sortant de la ville
Prise dans un tourbillon devient à Arpajon
Par un calcul habile une vache à vingt mille
Cent mille à Montlhéry deux cents à Juvisy
Trois cent mille à Orly arrivant à Paris
À la porte d’Italie la vache n’a plus de prix
La vache est aux Gob’lins multipliée par vingt
Par deux cent cinquante-deux au carr’four
Richelieu
Et par huit cent dix-sept en sortant d’la Villette
Au dernier temps de la vache
En rôti sur l’étal elle est là
Au dernier temps de la vache
Y’a un monde entre sa viande et moi
Et l’État qui prend des mesures
L’État qui mesure notre émoi
Et l’État qui prend des mesures
Fait monter un peu plus chaque mois
De la vache à 100 francs on en mangeait autant
Autant qu’on en voulait et plus qu’il n’en fallait
À midi au dîner et dans l’café au lait
D’la vache à 500 francs c’est déjà plus gênant
Moi qu’en mange en moyenne 10 kilos par
semaine
Pour avoir mon content j’en privais les enfants
De la vache à 1000 francs de la vache à 1000
francs
Il vaut mieux carrément se gaver d’ortolans
Et se faire des homards tartinés de caviar
D’la vache à 2000 francs ce s’ra pour l’jour de
l’an
On la mang’ra truffée sur un grand canapé
Et on gard’ra l’foie gras pour les aut’ jours du
mois
D’la vache à 5000 francs ça d’viendra un
plac’ment
Avec mes lingots d’or dans mon grand coffre-fort
J’entass’rai des rumstecks et des coupons
d’bifteck
D’la vache à 5000 francs ça d’vient décourageant
C’est pas qu’on soit méchant
Mais un beau jour pourtant
Il faudra bien qu’on sache
Qu’on n’peut plus suivre la vache
Oh ! la vache la sale vache
Oh ! la vache nous rendra fous !
Oh ! la vache la sale vache
Oh ! la vache nous rendra fous !
Oh ! la vache la sale vache
Oh ! la vache la sale vache… Ah !