agrandir - Krav Maga Mons
Transcription
agrandir - Krav Maga Mons
41 LUNDI 23 MAI 2016 KRAV MAGA – ON A TESTÉ POUR VOUS Le Krav Maga, une méthode dans l’air du temps e Krav Maga, méthode d’auto-défense réaliste, séduit chaque année de plus en plus de curieux. Entre les agressions largement médiatisées, les attentats et la volonté d’apprendre à se défendre, nombreux sont ceux qui optent pour cette discipline. La Capitale s’est donc plongée en immersion l’espace d’un stage de deux jours pour découvrir cette méthode qui, disons-le tout de suite, s’adresse à quasiment n’importe qui. L Krav Maga. Voilà un nom qui ne vous dira peut-être pas grandchose. Pourtant, c’est une méthode de défense de plus en plus populaire qui repose sur l’acquisition de techniques très réalistes et qui doit répondre à des situations réelles de la vie de tous les jours. Ce sport de combats rapprochés traîne parfois une image négative et est perçu comme une discipline ultra-violente pouvant, dans des cas extrêmes, mener à la mort. À l’occasion d’un stage organisé à Braine-l’Alleud en présence de Gabi Noah, numéro un mondial en la matière, La Capitale s’est donc plongée en immersion le temps d’un week-end pour vivre l’expérience d’un adepte du Krav Maga. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’on est très loin de certaines idées reçues. D’abord en termes de public. Alors qu’on pourrait s’attendre à voir une ribambelle de gros bras peupler la salle, ce n’est pas le Un stage dispensé par Gabi Noah, le no1 mondial me dire « j’aimerais apprendre à me battre ». Je leur dis que la boxe thaï ou la boxe anglaise ce n’est pas ici. On apprend aux gens à se défendre », insiste Jérémy. Pour le premier jour, et bien échauffé après un exercice pour le moins original (où il s’agit de courir, éviter les autres et faire quelques pompages et autres abdos) qui permet de hausser le rythme cardiaque, « et donc de recréer les symptômes du stress que nous apprenons à gérer », explique Jérémy, Gabi Noah a montré un ensemble de techniques qui permettent de neutraliser un adversaire porteur d’une arme et qui menace par exemple un proche. Différentes techniques ont été enseignées tout au long du stage. © DR cas. Femmes et enfants (dont un de 10 ans !) sont largement représentés tandis qu’on retrouve aussi des personnes plus âgées tout à fait aptes à apprendre les différentes techniques. Ensuite sur la prétendue violence. Bien sûr, Gabi Noah et les instructeurs enseignent des tech- niques de riposte ou d’attaque. On reste tout de même dans une logique de combat rapproché mais comme le rappelle Jérémy Vanderoost, instructeur gradé de Krav Maga à Braine-l’Alleud et grand amateur des sports de combat, « on apprend aux per- sonnes à se protéger. Pas à se dé- chaîner sur leur adversaire. C’est même écrit dans la loi ! La défense doit être immédiate et proportionnelle à l’agression. » Désireux de faire votre caïd et d’aligner les crochets parce que vous aimez la baston, passez votre chemin. « Parfois, on vient me voir pour DEVENIR UN RÉFLEXE Ensuite, chacun, par petit groupe, devait répéter inlassablement les techniques afin de les acquérir mais surtout d’en faire des réflexes. Le lendemain, place au « dirty fight », soit l’acquisition de techniques d’attaque. Comme le rappelle Harry Mariette, directeur mondial, « le fight n’est qu’une composante du Krav Maga ». Si la séance était particulièrement intense, elle a au moins permis de tester les duels et ce, dans un profond respect de l’adversaire, l’idée n’étant jamais de blesser son partenaire d’entraînement mais bien, répétons-le, d’acquérir les différentes tech- niques pour en faire des réflexes. Tout cela en ne perdant jamais de vue le côté réaliste de la discipline. Ce sur quoi insistent beaucoup les instructeurs. UNE MÉTHODE RÉALISTE Jérémy Vanderoost, qui s’est pris au jeu il y a plusieurs années, transmet chaque semaine sa passion à ses « élèves » en insistant toujours sur cet aspect réel. « Je l’explique toujours à mes élèves : si vous êtes en joue et qu’on vous demande votre portefeuille ou votre voiture, faites-le. Ça ne vaut pas la peine de risquer de prendre une balle pour si peu alors qu’on a une assurance… Si je suis seul dans ma voiture, je la leur laisserai. Par contre, si mes enfants sont sur le siège arrière, ce sera différent. Tout est une question de contexte. Mes élèves sont souvent surpris quand je leur dis ça. Ils nous voient parfois comme des super-héros. Mais ce n’est pas le cas. Il arrive que parfois il n’y ait même aucune possibilité de s’en sortir. La méthode est réaliste, c’est sa spécificité. » Bref, une expérience enrichissante qui balaie d’un revers de la main plusieurs faux a priori. MICKAËL FABRI à noter Si vous souhaitez plus d’informations : www.ikmkravmaga.be Gabi Noah est venu faire partager son expertise aux élèves mais aussi aux instructeurs « Chacun doit pouvoir se défendre » Ce n’est pas tous les jours qu’un numéro 1 mondial d’une discipline vient en Belgique. Tout le week-end, entre 120 et 150 personnes s’étaient données rendezvous au hall des sports de Brainel’Alleud pour un stage de Krav Maga dispensé par Gabi Noah. Une personnalité qui reste très attachée à la Belgique. « Il y a beaucoup de pays dans le monde qui organise des séances de Krav Maga. La Belgique est d’ailleurs un pays très important en termes d’affiliés et j’aime particulièrement m’y rendre », précise- t-il, alors qu’il vient entre 3 et 5 fois par an chez nous. Gabi Noah, c’est surtout une pointure en matière de combats rapprochés. Il a formé plusieurs unités d’élites dans différents pays et aujourd’hui, s’il continue à partager ses connaissances et sa maîtrise, il voit un nombre croissant de « civils » fréquenter les cours. « Les instructeurs en Belgique font ça de manière très professionnelle. Ils ont débuté le Krav Maga comme un hobby et maintenant, ils se sont professionnalisés, donnant des Durant le premier jour, le thème était de pouvoir défendre quelqu’un. cours à un public très varié. » En plus de dispenser occasionnellement un stage comme celui de ce week-end, ses apparitions en Belgique sont aussi, et surtout, très importantes pour les instructeurs à qui il permet une sorte d’actualisation et de perfectionnement des différentes techniques. Forcément, elles évoluent et les instructeurs sont toujours avides d’améliorer leurs acquis. « Le but du Krav Maga n’est pas voir réellement se défendre et d’apprendre et d’améliorer ses techniques. Et ce pour chacun. » Dès aujourd’hui, Gabi Noah est reparti vers un autre pays, lui qui fait chaque année trois ou quatre fois le tour du monde pour dispenser ses précieux conseils. D’ailleurs, il estime que « chacun doit pouvoir se défendre. Le Krav Maga permet d’augmenter la confiance en soi. C’est très simple à apprendre et ce indépendamment du physique de la personne. » d’en faire un sport. C’est une Voilà qui devrait convaincre les conséquence. L’objectif est de pou- indécis. - Une partie de l’apprentissage repose sur la répétition des gestes d’attaque. Loin des clichés, de nombreuses femmes y ont participé. Gabi Noah (milieu) et les instructeurs montraient les techniques. © DR Pour ne rien négliger, des armes factices étaient à disposition. Gabi Noah montrait systématiquement chacun des exercices. 41