Homélie du 28 Octobre 2012 - Paroisse Vallée de l`Aisne

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Homélie du 28 Octobre 2012 - Paroisse Vallée de l`Aisne
Homélie du 28 Octobre 2012
Extrait du Paroisse Vallée de l'Aisne Oise
http://vallee-aisne60.cef.fr/Homelie-du-28-Octobre-2012.html
Trentième dimanche du temps ordinaire
Homélie du 28 Octobre 2012
- Attichy - Homélies de la Communauté -
Date de mise en ligne : samedi 3 novembre 2012
Paroisse Vallée de l'Aisne Oise
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Homélie du 28 Octobre 2012
st hubert
Il y a 1285 ans mourrait Saint Hubert, c'était en 727 dans les Ardennes actuelles. La légende qui fit de lui le saint
patron des chasseurs est touchante, puisque Dieu se manifesta à lui d'une manière peut commune.
L'histoire vous la connaissez ; alors qu'il était à la chasse un Vendredi Saint, il poursuivait un cerf qu'il ne pouvait
rattraper. Quand l'animal s'arrêta enfin, il vit dans ses bois la Croix blanche et lumineuse du Seigneur et il entendit
une voix céleste l'enjoignant à changer de vie. Je ne sais si telle aventure vous est survenue, mais une chose est
sûre et cette légende chrétienne le dévoile, la passion de cet homme pour la chasse fut l'occasion d'une rencontre
avec le divin qui changea sa vie ! Au beau milieu d'un bois solitaire le coeur du chasseur s'est mis à palpiter pour le
ciel.
Je veux être honnête avec vous, je ne suis pas chasseur et je ne sais pas tenir un fusil, je ne sais pas traquer le
gibier, le tirer, le saigner et le dépecer ; mais je sais le manger. Néanmoins, je me risque avec vous de méditer sur
votre vie, sur votre passion qu'est chasser ; je me dis en moi-même que le chasseur d'âmes que je suis rencontre les
mêmes joies et les mêmes craintes, qu'il ressent les mêmes peurs et les mêmes joies du coeur quand il a trouvé ce
qu'il cherchait.
Je vais m'arrêter sur trois expériences du chasseur, il y a en a d'autres, mais
La saint hubert
celles-ci ont retenues mon attention ! La rencontre avec la terre ; la traque dans le silence ; la joie du partage !
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Homélie du 28 Octobre 2012
Tout d'abord la rencontre avec la terre. Dès l'aurore il quitte sa maison douillette et chaude, pour retrouver la terre ! Il
y a une rencontre avec cette terre, nous lui appartenons, nous faisons partie d'elle. Un Psaume dit : « l'homme
connait son chemin ! » et un autre dit de Dieu : « toi tu connais nos sentiers ». Dans la beauté sauvage, des
paysages, dans les parfums de la forêt et des champs le coeur de l'homme s'ouvre à autre chose, à une présence
perceptible, celle du Créateur. Il n'est pas facile de voir Dieu dans le quotidien de l'existence à cause de toutes les
distractions si nombreuses qui nous sollicitent. Sortir de soi, prendre un autre chemin, explorer parfois l'inconnu,
s'égarer ; tout autant d'expériences qui sont les notre et qui font découvrir les richesses insoupçonnées de notre
monde et de nos vies !
La traque dans le silence : Dans son parcours solitaire le chasseur ne cherche pas que le gibier, il se cherche
lui-même, il se parle à lui-même, il s'écoute dans sa conscience. Le premier être vivant qu'il rencontre c'est
lui-même. Le silence de la nature est une bénédiction pour l'esprit de l'homme, si l'oiseau peut s'envoler et le lapin se
terrer, le chasseur ne peut pas s'ignorer lui-même. Puisque la bouche doit se taire, le coeur peut parler ; puisque le
corps doit se discipliner, l'âme en est libérée. Alors qu'il se trouve à l'extérieur et qu'il parcourt les sentiers boueux de
l'Oise et de l'Aisne, il fait aussi l'air de rien son petit chemin intérieur. Parfois s'il reconnait bien le champ, le fossé, le
bosquet, il est toutefois perplexe face à son coeur qui médite tout en marchant. C'est ainsi que Jésus s'invita au soir
de sa résurrection sur une route solitaire de Palestine ou deux disciples discutent de la douleur d'avoir perdu leur
ami. Ils sont rejoints dans leur peine, leurs coeurs saignent encore, le deuil n'est pas fait et Dieu rencontre ces deux
blessés qui peuvent pleurer personne ne les voyant. Cette rencontre va les changer, la consolation être donnée.
J'oserai dire que comme votre saint patron Hubert, Dieu vous attend, il vous rencontre dans vos chasses. Si les
habiles chasseurs que vous êtes traquent le gibier, pendant ce temps Dieu lui est à la cherche vos coeurs !
Saint Hubert
La joie du partage : On peut lire dans le premier livre de la Bible : « Esaü revenu de la chasse dit à son père Isaac :
« Que mon père se lève et mange de la chasse de son fils, afin que ton âme me bénisse ! » Je vous le disais en
commençant, si je ne sais pas chasser je sais manger, et des repas de chasseurs j'en ai fait quelques- uns. Comme
enfant tout d'abord, se retrouver dans un pavillon de chasse du sud de l'Oise au coin du feu, dans un brouhaha
assourdissant, dans une ambiance chaleureuse, un peu la joie de la victoire. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de
prières pour débuter le repas, mais personne ne se fait prier pour partager, ensemble ou chez soi. Le chasseur est
généreux et dans un monde devenu plus égoïste, vous êtes de ceux qui savent donner. Vous donnez de ce que
vous avez traqué, de ce que vous avez tué ! Et même parfois le luxe, vous vous chassez et vos femmes vont le
cuisiner. C'est en famille, une famille d'hommes mais une famille qui n'est pas fermée. Cette convivialité, cette
fraternité qui fait partager entre soi mais volontiers avec d'autres. Au fond le chasseur est un solitaire et en même
temps un ami, on ne chasse pas seul et parfois qu'importe on n'a rien tiré mais on a partagé. Ces joies de la
rencontre, ces échanges joviales, ce lien avec ses bêtes car le chien du chasseur fait partie de la fête. On lit dans le
livre de Tobie : « L'enfant partit avec l'ange, et le chien suivit derrière. » Qui penserait trouver dans un passage
biblique l'évocation surprenante du chien accompagnant l'homme sur son chemin ?
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Homélie du 28 Octobre 2012
Cette citation ouvre ma conclusion. Certains diront aujourd'hui, qu'elle horreur que la chasse, on tue des animaux.
Ces réactions ne cessent de me surprendre et à bien réfléchir je ne les comprends pas. Je ne le dis pas pour vous
faire plaisir, je le pense, je dirai c'est d'abord du bon sens ! Le chasseur n'est pas un tueur, le monde d'aujourd'hui
est malade avec ses mots, on ne sait plus parler, on confond bien des choses. L'homme n'est pas le prédateur de la
nature comme on nous le dit parfois. Dieu dans sa paternelle bienveillance nous confie sa création, elle est à notre
usage. C'est vrai qu'il faut une écologie de la nature et bien la chasse en fait partie ; les animaux sont faits pour
l'homme. Il y a une noblesse dans la chasse, un esprit, on ne fait pas n'importe quoi, c'est une école de la vie parce
que la mort est présente et bien sûr on tue. On nous dira aujourd'hui pas pour vivre, je dirai oui pas pour survivre
mais pour bien vivre, car comment vivre sur notre terre si nous ne pouvons la parcourir et la contempler ? Pour des
esprits modernes notre messe est doublement vieux jeu, parce que c'est une messe et en plus pour les chasseurs ;
une tradition du fond des âges qui a quel sens ? Je réponds le bon, c'est le bon sens, nous chassons, nous prions ;
reconnaissez-le vous chassez plus que vous ne priez mais même une prière simple et courte nous fait vivre chaque
action avec plus de relief. Vive Saint Hubert, vive les chasseurs, que le Seigneur vous bénisse et qu'il vous protège
dans vos sorties !
Post-scriptum :
Frère Jean Frédéric
Communauté Saint Jean
Prieuré Notre Dame de la Compassion
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