AG ATTAC 29 (Quimper
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AG ATTAC 29 (Quimper - 23.01.2010) NOTE DE REFLEXION SUR LES AXES D'INTERVENTION D'ATTAC (Note réalisée à partir du rapport d'orientation de l'AG ATTAC – Grenoble – 5-6 décembre 2009) I - Un monde-marchandise en crise globale La crise est globale parce qu'elle résulte des contradictions d'un capitalisme dont les logiques d'accumulation et de marchandisation ont été poussées à leur paroxysme. Ce système repose sur l'exploitation du travail et des ressources naturelles pour le plus grand profit de ceux qui possèdent le capital. La libre circulation des capitaux, le libre échange des marchandises, la finance planétaire ont pris le pas sur toute forme de protection des populations et miné les possibilités pour chaque peuple de conduire son destin. Le capitalisme fait craquer la société de toutes parts : les inégalités explosent en cadence, les tissus sociaux se désagrègent, la finance spécule à qui mieux mieux, les biens communs sont accaparés par les grosses sociétés privées à mesure que les Etats laissent libre le marché… Or, les activités humaines partout dans le monde dont dépendent la qualité de vie, le bien être et la solidarité, tels que la culture, l'éducation, la santé, l'eau, les transports collectifs, la poste, le logement social… doivent être impérativement placées hors de la tutelle du marché. II – Combattre la crise globale dans la perspective de l'émancipation humaine 1. Deux priorités • Approfondir nos analyses critiques des sujets qui constituent le socle de notre identité, et parfaire nos moyens de transmission t d'éducation. • Initier (avec d'autres) des actions citoyennes concrètes qui commencent à construire dès aujourd'hui le monde de demain. 2. Une méthode • Mobilisations populaires et expérimentations de nouvelles pratiques alternatives • Choix stratégiques de la démocratie comme chemin et comme finalité 3. Quatre champs d'intervention pour 2010-2012 a) Subordonner la finance et réglementer les échanges Campagne citoyenne : "Je change ma banque ou je change de banque" Poursuivre l'indispensable socialisation des secteurs bancaire et financier, parfaire notre analyse critique des grandes fortunes, de leurs réseaux, des relations entre sociétés multinationales, des banques dites mutualistes ou d'économie sociale… Favoriser le développement d'institutions de crédit solidaire pour financer les projets d'utilité sociale et écologique. Instaurer des taxes globales (transactions financières, émissions de gaz à effet de serre, taxes kilométriques sur les transports…) comme instruments de régulation publique mondiale. b) Répondre à l'ensemble de la crise écologique et à l'urgence climatique L'après Copenhague (change the system, not the climate !). Sont en jeu : l'accès égal pour tous les citoyens du monde aux ressources naturelles, la gestion raisonnable de celles-ci, le partage mondial des connaissances et des techniques pour maîtriser les changements inévitables et s'y adapter. Campagne pour la reconquête de l'eau, la relocalisation des productions soutenables, le commerce équitable, les circuits courts économes en énergie fossile, un habitat sobre en énergie, contre la mainmise des OGM et des multinationales sur le vivant et l'alimentation, et la privatisation des services publics… Renforcement des liens avec le réseau "Urgence climatique, justice sociale" c) Pour les droits sociaux Explication des enjeux de la protection sociale, des services publics, du droit du travail et de la réduction des inégalités (en 2010, seront d'actualité la réforme des retraites, la réforme de l'assurance maladie, l'augmentation des tarifs électricité, gaz et impôts locaux, etc. Soutien des luttes sociales, des initiatives des chômeurs et des précaires, pour le droit à une vie décente pour toutes les victimes de la crise et de la logique du profit. NOTE : Si comme aujourd'hui les mouvements de résistance demeurent confinés dans leurs sphères respectives (luttes syndicales "dos au mur", manif de chômeurs, actions écologistes, etc.), pire encore s'ils s'opposaient les uns aux autres (ex. défense de l'emploi contre écologie), s'ils restaient défensifs, s'ils ne parvenaient pas à imposer l'intervention directe des citoyens dans les décisions qui les concernent, l'échec est probable, et le système dominant continuerait à secréter reculs sociaux, misère, famine, guerre et désastres écologiques. d) Un développement économique solidaire et économe Quelles alternatives à la croissance économique éternelle ou au toujours plus ? Un développement qualitatif autour des services non marchands des biens publics, de la relocalisation ("vivre, décider et travailler au pays", ce slogan des années 70-80 serait-il dépassé ?) Quelle agriculture paysanne ? Quelle pêche responsable ? Quels outils industriels de production de biens utiles et durables ? Bannir le jetable ? Quelle solidarité et accords de coopération entre le Nord et le Sud ? III – Nos moyens d'action - Les structures d'Attac : CL, CNCL, Conseils Scientifique, CA, Commissions et groupes de travail… - Les outils de communication : livres, brochures plaquettes, communication électronique a) Un adhérent davantage impliqué Les adhésions à Attac connaissent une forte instabilité. Le non renouvellement représente en moyenne 29% des adhésions d'une année. Dans le Finistère, cela représente 40% (2009/2008). Les adhésions nouvelles ne compensent plus les départs. L'objectif est de stabiliser les effectifs, voire de progresser France 2008 2009 2010 11.473 9.117 (- 2356 = 20,5%) 10.000 Finistère 111 84 (- 27 = 24,3%) 100 ? Cette importante diminution doit nous interroger. Le redressement du nombre d'adhérents doit être un chantier majeur b) Des alliances à construire Etre catalyseur de convergences autour d'un projet rassembleur (ex. l'eau) dans le cadre des forums sociaux locaux, universités populaires : Avec les membres fondateurs d'Attac : AITEC, Les Amis de la Terre, Artisans du Monde, Confédération Paysanne, CGSCOP, CRID, DAL, FSU, MRAP, SNESUP/SNUI, Solidaires, Survie Avec les autres composantes du mouvement social tout en maintenant la radicalité de nos principaux thèmes NOTE : N'étant pas un parti politique et ne participant pas à la conquête et à l'exercice du pouvoir, Attac se situe dans la perspective de construire des pouvoirs citoyens. De même, Attac n'a pas à participer à la recomposition des partis politiques mais peut jouer un rôle en termes d'idées et de formation citoyenne sur lequel la recomposition politique pourrait s'appuyer. Note rédigée par Henri Guillou, ATTAC Quimper Le 15 janvier 2010