La préparation : Il est évident que passer un an au Brésil ne

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La préparation : Il est évident que passer un an au Brésil ne
François Petitgirard
M1 ENSACF
Rapport d’échange international
Année 2011/2012 Caxias Do Sul, Brésil
La préparation :
Il est évident que passer un an au Brésil ne s’improvise pas. Il est très important de s’assurer
des préparatifs de l’arrivée sur place. En résumé il faut avoir le sens des priorités en se
posant les bonnes questions : Sous quelles conditions le pays dans lequel je vais étudier me
laisse séjourner une année scolaire ? Sous quelles conditions la faculté étrangère accepte-telle de m’accueillir ? Où vais-je trouver un logement? Voilà à mon sens trois grandes
questions qu’il faut se poser et auxquelles il faut trouver des solutions dans les quelques
mois qui suivent le moment où l’ENSACF accepte votre demande d’échange international et
le départ.
Le sud du Brésil :
L’ENSACF propose un échange avec le Brésil à Caxias Do Sul dans la pointe sud du pays, non
loin de la frontière uruguayenne et argentine. L’image qu’on se fait du Brésil est celle qu’on
reçoit des médias. Ainsi pour la plupart des gens, le Brésil est un pays chaud où on danse la
samba et on passe tout son temps à la plage. Il faut savoir que cette image du Brésil est
quelque peu faussée et se rapproche de la culture Carioca (de Rio de Janeiro). Mais elle est
comparable à celle que les brésiliens se font de nous : tous les français vivent à Paris !
Caxias Do Sul se trouve dans l’état du Rio Grande Do Sul, dans la région de la Sierra Gaùcha.
« Sierra » signifie petite montagne en portugais, cette ville est située à peu près à 800
mètres d’altitude et possède un climat montagneux. Un étranger arrivant dans cette ville
peut donc très facilement se laisser surprendre par les températures parfois très basses lors
de l’hiver à son arrivée (nos saisons sont inversées par rapport à celles du Brésil, le pays se
trouvant dans l’hémisphère Sud). En effet la première chose qui surprend c’est le froid ! Le
thermomètre descend parfois jusqu’à 0°, la majorité du pays connaissant des températures
avoisinant les 30° en moyenne, les architectes brésiliens ne connaissent pas l’isolation. Il
peut donc faire extrêmement froid à l’intérieur des bâtiments pendant l’hiver.
Caxias n’est donc pas une ville de bord de plage, on peut la comparer à Clermont-Ferrand,
cette ville ne s’est pas faite au bord d’un cours d’eau ni d’un quelconque point d’eau. Le Rio
Grande Do Sul était la première destination des émigrants Européens italiens de la fin du
19ème siècle. Il n’est donc pas étonnant de retrouver un style de vie proche de celui européen
(cependant avec des différences évidentes). S’il y avait un « Brésil occidental » je le situerai
sans nul doute dans cette partie du territoire.
François Petitgirard
M1 ENSACF
Rapport d’échange international
Année 2011/2012 Caxias Do Sul, Brésil
Habiter à Caxias Do Sul :
La majorité des étudiants à la UCS (Universidade de Caxias Do Sul) ont toujours vécu à Caxias
Do Sul. Ainsi, contrairement à la France, il est beaucoup plus rare de trouver des étudiants
ayant leur propre domicile. Ajouter à cela, les prix de locations qui restent élevés, par
rapport au salaire moyen qu’on peut toucher à Caxias Do Sul avec un job d’étudiant.
Il existe tout de même des propriétaires proposant à des prix raisonnables (pour un Français)
des kitchenettes, des appartements à plusieurs pièces et même des maisons. Ces dernières
sont en générale proposées pour des groupes d’étudiants appelés « Respublica »,
l’équivalent de nos colocations en un peu plus nombreux.
La UCS propose une liste de contacts de propriétaires et peut parfaitement s’occuper de
trouver un logement pour un étudiant étranger arrivant. Il est important de prendre contact
(par mail c’est suffisant) avec le bureau des relations internationales de la faculté, afin de
leur faire savoir votre date d’arrivée et vos exigences concernant votre futur logement (en
colocation ? mixte ? combien pouvez-vous payer par mois …?).
Il est préférable de passer par la UCS, vous pouvez tenter une recherche de votre côté
seulement il y a souvent un risque que le propriétaire tente de vous arnaquer. En effet
certains pensent, qu’un étudiant étranger a forcement un revenu correct et est prêt à payer
n’importe quelle somme d’argent pour avoir un logement. Pour vous donner un petit ordre
d’idée, un appartement trois pièces peut se louer pour 300 euros par mois charges
comprises par locataire (2)
Si votre recherche avant de partir n’a pas porté ses fruits, il existe des hôtels le temps de
trouver un logement qui vous convient (les nuits restent chères ; Caxias Do Sul n'a pas
d’auberge de jeunesse !).
Le portugais :
Le Brésil est l’unique pays d’Amérique du Sud à avoir été colonisé par le Royaume du
Portugal. C’est donc également l’unique pays du continent parlant portugais, on parle même
un portugais du brésil, car l’accent est plus chantant et beaucoup de mots différent de par
leur sens. Dire que le portugais est pratiquement la même langue que l’espagnol est une
aberration, mais les 2 langues sont très proches. Certains mots sont les mêmes mais n’ont
pas forcement le même sens !
François Petitgirard
M1 ENSACF
Rapport d’échange international
Année 2011/2012 Caxias Do Sul, Brésil
Le portugais n’est pas une langue extrêmement complexe mais elle demande cependant
une gymnastique quotidienne avant de l’intégrer complètement. Le moins évident pour les
francophones, est sans nul doute la prononciation de certains sons qui n’existent pas dans le
Français oral. Mais les règles de conjugaison et de grammaire ne sont pas si éloignées de
notre langue.
Si l'on n’a jamais appris le portugais avant de venir vivre au Brésil ce n’est pas dramatique.
Seulement les efforts devront être plus développés pour celui qui souhaite apprendre et
pratiquer en peu de temps. Il faut donc se forcer à rester avec des Brésiliens, lire et surtout
questionner ses camarades avec tous les moyens du bord qui sont à disposition (anglais,
espagnol, dessins, langage du corps !…). Le premier mois est difficile mentalement et
physiquement car on ne comprend absolument rien et on a tendance à se fatiguer très vite
car notre cerveau n’est pas habitué à entendre une autre langue et donc fait plus d’effort.
Mais le travail finit toujours par payer et c’est un réel plaisir de s’apercevoir que chaque jour
on comprend un peu plus les conversations. Finalement ce travail ne prend pas tant de
temps, si l'on se force on peut tenir une conversation dans un portugais à peu près correct
en trois ou quatre mois selon les personnes.
La UCS propose des cours de portugais pour les étudiants étrangers arrivants, il est
important de les suivre pour avoir des notions de grammaire et de conjugaison.
Etudiant en architecture à la UCS :
La UCS possède deux campus. Le principal se trouve à l’est du centre ville, il renferme la
plupart des disciplines proposées (sociologie, médecine, psychologie, ingénieries, pédagogie,
histoire, géographie, économie, communication…). Le second campus se trouve à l’opposé
de ce dernier, à l’ouest. Il est important de savoir qu’il y a 40 minutes de bus entre le centre
ville et le campus où se trouvent les cours d’architecture. Il se trouve pratiquement à
l’entrée d’une forêt dans un ancien couvent pour fille. On peut y suivre des cours d’art
plastique, de stylisme et de design.
Les étudiants brésiliens ont le choix de prendre les matières qu’ils souhaitent par semestre,
le projet reste obligatoire. Lorsqu’ils s’inscrivent à la UCS les étudiants ont un nombre de
crédits à valider, ils restent libres dans leur choix concernant leur matières. Cette liberté est
due au fait que la UCS est une université privée et non fédérale. Cependant les matières
restent sensiblement proches de l’enseignement français. Ainsi on peut trouver des cours de
projet, mais également de structure, de dessin, de dessin assisté par ordinateur, d’histoire,
de calcul d’acoustique, d’écoulement des eaux, de construction…
François Petitgirard
M1 ENSACF
Rapport d’échange international
Année 2011/2012 Caxias Do Sul, Brésil
L’enseignement est beaucoup plus technique que celui de l’ENSACF et attache moins
d’importance à la partie théorique. Les étudiants sont professionnalisés très tôt. Ainsi la
journée type d’un étudiant en architectures à la UCS commence par aller travailler le matin
au sein d’une agence jusqu’en milieu d’après-midi. Puis il y va suivre en moyenne deux cours
de 2h30 chacun de 17h à 22h. Travailler dans une agence à l’année n’est pas une obligation,
étant donné que les architectes n’embauchent les étudiants uniquement en tant que
stagiaire. C’est cependant la garantie d’une place au sein de l’agence après que l’étudiant
soit diplômé.
La vie au brésil :
Le brésil est un pays très jeune, sortant d’une très longue période de crise économique et
sociale. Il fait désormais partie des pays en voix de développement dont les médias
internationaux parlent tout le temps. Mais le pays renferme encore une grande pauvreté en
cohabitation avec une population extrêmement riche. C’est cet écart immense entre la
classe pauvre et la classe riche qui crée une tension forte à certains endroits du pays. Il est
évident qu’en 10 ans ces tensions ont nettement diminué mais elles restent encore
présentes. Il faut donc voyager au Brésil avec prudence sans évidement tomber dans la
paranoïa. Il suffit juste de suivre quelque règle simples : sortir avec une copie d’une pièce
d’identité (jamais l’original), avoir sur soi le numéro d’une personne brésilienne en cas de
réel problème, éviter de sortir avec sa carte bleue et retirer de l’argent la journée.
Soulignons tout de même le fait que le Brésil, contrairement à ce qu’on pourrait penser, est
un pays de plus en plus sûr. De plus, une personne pauvre ne veut pas forcement cacher un
narcotrafiquant en puissance. Il est important d’essayer de rencontrer ce monde, de voir là
où il vit afin d’en tirer ses propre conclusions. De nombreuses ONG opèrent au Brésil mais
également des actions à plus petite échelle telle que la mise en place de maisons de jeunes
dans les quartiers populaires. Aussi contradictoire que cela puisse paraître cette pauvreté
fait également la richesse du pays, sur le plan culturel, humain et architectural.