La plate-forme Delta 3 : un succès unique en France
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La plate-forme Delta 3 : un succès unique en France
F209 P 34 35 DELTA 3 15:16 Page 1 > Spécial transport et logistique DOSSIER 35 La plate-forme Delta 3 : un succès unique en France Photo : FACE Alain BENARD Une autoroute ferroviaire Dourges-Hendaye a plate-forme multimodale et logistique Delta 3 est opérationnelle depuis décembre 2003, à Dourges, à quelque 20 kilomètres au sud de Lille. S’étendant sur 330 hectares, elle offre un centre de services, un terminal de transport combiné trimodal et 330 000 m2 d’entrepôts logistiques de classe A. A Dourges, les entrepôts se répartissent en trois zones : à Distripôle Delta 3, on compte 136 000 m2, en cinq bâtiments sur 32 ha ; à Distrirail Delta 3, on compte 70 000 m2 d’entrepôts embranchés fer, en deux bâtiments; enfin la zone “LA” Nord accueille 125 000 m2 d’entrepôts. Le centre de services comprend 1 200 m2 de bureaux, une station de distribution de carburant, un restaurant libre C’est le nombre service et un parking poids de transbordements par an lourds de 75 places. prévus en 2010 à delta 3. S’y ajoutent un hôtel et un restaurant. Le succès a été rapide et avec les derniers bâtiments actuellement en construction, cette plate-forme arrive à saturation. En ce mois de mai 2009, doit être livré un entrepôt Décathlon de 57 000 m2, au centre d’un espace total de 17 ha, en fa- L 120 000 FACE GRANDLILLE - n°209 - Mai 2009 www.facegrandlille.com çade de l’autoroute A1 (300 emplois) La société GEFCO loue 18 000 m2 à Distripôle Delta 3. Leroy-Merlin agrandit ses bâtiments de 58 000 à 66 000 m2. Enfin, la Chambre de commerce et d’industrie de Lens occupe 1 370 m2 de bâtiments tertiaires. Un agrandissement de 120 hectares Dès la conception de la plate forme Delta 3, son extension avait été prévue, indique Bernard Pacory, son directeur général délégué. “120 hectares sont en cours d’acquisition par l’Etablissement Public Foncier. L’enquête publique se tiendra en 2010, les travaux débuteront à la mi 2011 et la livraison devrait se faire fin 2012, début 2013. Cette zone permettra la construction de 230 000 m2 d’entrepôts avec des bâtiments de 80 000 m2 et non plus de 60 000 m2 comme il nous était demandé pour la première tranche de la plate-forme. Pour celle-ci, le dernier bâtiment sera lancé en juin et début 2010 tout sera plein. Il est d’autre part presque assuré que tous les bâtiments de la deuxième tranche seront commercialisés avant la fin des travaux.” Et Bernard Pacory de poursuivre : “Le canal Seine-Nord sera un accélérateur et un facilitateur en permettant de relier la région parisienne aux pays du Nord, Belgique et Pays-Bas. Il massifiera les trafics à la fois vers l’Escaut et vers Dunkerque et Lille. Cette augmentation de trafics profitera à toutes les plates-formes. Les ponts, actuellement à 5,25 mètres, seront surélevés à 7 mètres. Nous parviendrons à 120 000 transbordements par an à Delta 3 et à 86 000 à Lille. Ce n’est, bien sûr, pas indifférent au développement économique. La plateforme de Dourges génère déjà 1 200 emplois directs et autant d’indirects.” ACTUALITÉ Succès pour la plate-forme multimodale Delta 3 à Dourges : la première tranche arrive à saturation et la deuxième va bientôt être lancée EN CHIFFRES 34 23/04/09 Autre projet en cours : l’autoroute ferroviaire Dourges-Hendaye, pour le transport de remorques. “Nous sommes actuellement au moment du choix entre deux opérateurs : Modalhor ou Arbel Fauvet Rail, précise Bernard Pacory. Le premier a déjà réalisé Luxembourg-Perpignan. Le réseau actuel permet la liaison Dourges-Hendaye en gabarit haut ou bas. Un autre exemple est la liaison Ambérieu-en-Bugey - Milan. ” Après celle de 120 ha qui démarre maintenant, aucune autre extension de Delta 3 n’est prévue, ni réalisable. “L’extension de delta 3 ce sera la plate-forme de Marquion, déclare Bernard Pacory, qui sera à peu près de la même taille (350 ha). Voies Navigables de France va lancer le “dialogue compétitif” avec des appels à candidature pour la construction , les modalités techniques. Le groupe sera retenu fin 2010. La question du gestionnaire fait l’objet d’une discussion de dix huit mois environ”. Ce qui n’est pas dit, mais qui peut être pourrait être le groupe “Ports de Lille” qui gérerait aussi la nouvelle plateforme de Marquion. Au fil des années, il s’est en effet transformé d’un simple site de transbordement de marchandises en vrac en un complexe de plates-formes multimodales drainant des trafics en provenance du monde entier. Ports de Lille gère en direct ou est impliqué dans la gestion d’une douzaine de sites portuaires, tant dans la Métropole lilloise (Halluin, Wambrechies, Lille, Loos-Sequedin, Houplin Ancoisne, Santes Haubourdin) que dans la région (Saint-Saulve, Marquion, Dourges, Harnes, Arques). La plate-forme Delta 3 a connu une réussite unique en France, car tout s’est très bien passé, tant du coté des financeurs (Europe, Etat, Région, Société d’économie mixte, syndicat mixte, etc.) que des clients. Dourges s’est imbriqué dans un réseau qui maillera parfaitement la région quand Marquion entré en service. “Maintenant, conclut Bernard Pacory, il faut monter en puissance et tirer le maximum de l’existant”. Paul FROISSART Le groupe Roquette déplore l’enclavement du site de Lestrem Lorsque la famille Roquette a choisi le site de Lestrem pour y implanter une usine, en 1933, c'était notamment en raison de sa bonne desserte par la route, le fer et la Lys canalisée. Depuis l'usine a grandi et est devenue gigantesque mais les infrastructures n'ont guère bougé. Le rail s'arrête à Merville, la route serpente à travers les villages avant de rejoindre l'A25, la rivière est toujours canalisée mais n'a pas changé de gabarit. Elle ne peut accueillir que des péniches Freycinet de 220 tonnes. Le résultat est handicapant pour le groupe Roquette qui fait entrer 2 millions de tonnes chaque année dans l'usine et en fait sortir autant. 75% des matières premières qui arrivent à Lestrem le font par le rail, 25% par des camions routiers et rien par transport fluvial. C'est quasiment l'inverse pour les produits qui sortent de l'usine : 90% par transport routier, 8% par voie fluviale et 2% par le rail. “Une bonne logistique”, indique Christophe de La Sayette, directeur logistique du groupe Roquette, voudrait donc que soit creusé un bras de canal qui permette de rejoindre l'actuel canal à grand gabarit, à Hinges, près de Béthune. Cet accès au réseau à grand gabarit français autoriserait l'approvisionnement en céréales en provenance de pays tiers ou d'ex-pays de l'Est via Dunkerque aussi bien que des silos de Picardie et du grand nord de la France. Mais ce projet de barreau fluvial ne semblerait pas devoir émerger avant 2020 au plus tôt… Cela va un peu mieux côté routes. Une nouvelle route Merville-Béthune sera finie d'ici 2 ou 3 ans et une autre reliant Estaires à Armentières commence à émerger. C'est une question de patience et de longueur de temps P.F. www.facegrandlille.com FACE GRANDLILLE - n°209 - Mai 2009