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Qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwert yuioenfantspasdfghjklzxcvbnmqwe rtyuiopasdfghjklhfdajfhamourzxcv De la naissance à aujourd’hui, bnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmq pour une famille, pour un wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty Angelman. uiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopa sdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghj klzxcvbnmqwemaladiertyuiopasdfg hjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzx cvbnmqwertyusdfgijdvyjkespoirhjk lzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvb nmqwpaparentsdfghjklzxcvbnmqw ertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyui opasdfghjkcjmdopgvaqerfvglzxcvb nmqwertyuiopasdfghviejklzxcvbnm qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwert yuiopasdfghjklzxcvbnmrtyuiopasd Travail de certificat Ecole de maturité spécialisée 01/01/2013 Zoé Schnegg Travail de certificat Zoé Schnegg Table des matières 1. Introduction 2. Développement 2.1 Partie théorique p.3 p.3 p.3 2.1.a) Histoire du syndrome d’Angelman p.3 2.1.b) Etiologie p.4 2.1.c) Caractéristiques et symptômes 1. Le retard 2. Traits faciaux spécifiques 3. Comportement général et les centres d’intérêts p.4 p.4 p.5 p.5 2.1.d) Conséquences pour les personnes (enfants et adultes) atteintes de ce syndrome 2.2 Partie personnelle p.6 p.7 2.2.1 Présentations des sujets 2.2.1.1 MAËL 2.2.1.1.a) Actuellement 2.2.1.2 ULYSSE 2.2.1.2.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.2.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.2.c) Actuellement 2.2.1.2.d) Activités 2.2.1.2.e) Le moment de manger 2.2.1.2.f) Le moment du coucher 2.2.1.3 ARTHUR 2.2.1.3.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.3.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.3.c) Actuellement 2.2.1.3.d) Activités 2.2.1.3.e) Le moment de manger 2.2.1.3.f) Le moment du coucher 2.2.1.4 MAEWENN 2.2.1.4.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.4.b) Les actions et réactions après le diagnostic -1- p.7 p.7 p.8 p.8 p.9 p.9 p.10 p.10 p.10 p.10 p.11 p.11 p.12 p.12 p.13 p.13 p.13 p.14 p.14 p.14 2.2.1.4.c) Actuellement 2.2.1.4.d) Le moment de manger 2.2.1.4.e)Le moment du coucher 2.2.1.5 ARTHUR Ange 2.2.1.5.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.5.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.5.c) Actuellement 2.2.1.5.d) Le moment de manger 2.2.1.5.e)Le moment du coucher 2.2.1.6 EVA 2.2.1.6.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.6.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.6.c) Actuellement 2.2.1.6.d) Le moment de manger 2.2.1.6.e)Le moment du coucher 2.2.1.7 MAUDE 2.2.1.7.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.7.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.7.c) Actuellement 2.2.1.7.d) Le moment de manger 2.2.1.7.e)Le moment du coucher 2.2.1.8 NICOLAS 2.2.1.8.a) De la naissance au diagnostic 2.2.1.8.b) Les actions et réactions après le diagnostic 2.2.1.8.c)Actuellement 2.2.1.8.d) Le moment de manger 2.2.1.8.e) Le moment du coucher 2.2.2Regroupement général 2.2.2.A) Le cas du diagnostic 2.2.2.B) Premières impressions face au nourrisson et plus tard 2.2.2.C) Réactions générales 2.2.2.D) Assurance 2.2.2.E) Etablissement 2.2.2.F) Associations 2.2.2.G) Piscine 2.2.2.H) Anges et cadeaux du ciel? Conclusion Résumé Bibliographie et remerciements -2- p.14 p.15 p.15 p.15 p.16 p.16 p.16 p.16 p.17 p.17 p.17 p.17 p.18 p.18 p.18 p.18 p.18 p.19 p.19 p.19 p.19 p.20 p.20 p.20 p.20 p.21 p.21 p.21 p.21 p.22 p.22 p.23 p.23 p.24 p.24 P.25 p.26 p.27 p.27/28 1.Introduction Mon travail se base avant tout sur ce que vivent les gens atteints du syndrome d’Angelman ainsi que leur famille. J’ai fait passer une interview et fait circuler un questionnaire aux parents ou grands-parents de 8 personnes atteintes de ce syndrome. (Une personne de Suisse et sept de France) Au départ mon travail était parti pour être une étude de cas, mais il s’est avéré qu’il serait dommage de ne pas comparer entre elles plusieurs situations différentes. C’est pourquoi, le pilier central de la partie personnelle est Arthur, le seul petit garçon venant de Suisse, et le seul que j’ai pu rencontrer en personne. Plusieurs informations seront données sur toutes ces familles et sur les capacités des patients, comme par exemple ce qu’il s’est passé de la naissance au diagnostic, leur mode de vie suite au diagnostic ainsi que leurs activités, etc. Malheureusement, il faudrait une bibliothèque entière pour raconter ce que toutes ces familles ont vécu, c’est pourquoi je vais aller directement à l’essentiel, sauf pour le petit Arthur qui aura droit à plusieurs pages rien qu’à lui. Certaines personnes auront elles aussi plus de choses développées, ce n’est pas car je les juge plus intéressantes, mais parce qu’elles ont vécu un chemin un peu plus particuliers. Ensuite, il y aura des comparaisons, entre les différentes façons de réagir à l’annonce du handicap, entre les différentes prises en charge suivant les pays, etc. Dans les annexes vous pourrez trouver les questionnaires auxquels les gens ont répondu ainsi que certaines interviews. (Celles dont les informations n’apparaissent pas dans le travail lui-même) Il y a bien entendu au début, une partie théorique qui vous permettra de comprendre les conséquences générales du syndrome d’Angelman, d’où il découle et tout ce qui le différencie des autres handicaps. 2.Développement 2.1 Partie théorique 2.1.a) Histoire du syndrome d’Angelman. Le syndrome d’Angelman a été découvert par un pédiatre anglais du même nom, Harry Angelman. En 1965, il décrivit 3 enfants atteints de troubles du développement, et qui possédaient les mêmes caractéristiques. Ils étaient tous trois atteint d’ataxie (manque de coordination des mouvements volontaires), sujets à des accès de rires prolongés et de crises d’épilepsie. Ils présentaient tous également une ressemblance au niveau facial et crânien et une pigmentation très faible de la peau. Angelman appelait ces enfants « des enfants marionnettes » à cause de leurs mouvements saccadés et de leurs éclats de rire. Peu après, cette maladie fut appelée « le -3- syndrome du pantin hilare », mais cette appellation étant quelque peu péjorative, son nom fut changé en « syndrome d’Angleman ». Jusque dans les années 80 le syndrome d’Angelman était une maladie quasiment inexistante, mais avec de nouvelles découvertes dans le domaine des chromosomes, un élan de fascination a déferlé sur la population scientifique. Après plusieurs études épidémiologiques, il a été trouvé qu’un individu sur 12'000 à 20'000 était atteint du syndrome. Autant d’adultes que d’enfants. Actuellement, dans nos sociétés occidentales, tous les gens atteints, enfants ou adultes sont recensés dans les affaires de la santé. 2.1.b) Etiologie. Le syndrome d’Angelman est une maladie génétique. C’est-à-dire que pendant la « création » de l’embryon, il y a eu un problème au niveau des chromosomes. Dans la maladie d’Angelman, cela se passe au niveau du chromosome 15 de la mère. Si le problème vient du chromosome 15 du père, l’enfant ne sera pas atteint du syndrome d’Angelman, mais d’une autre pathologie appelée « le syndrome de Prader-Willi ». Une autre maladie génétique mais qui n’a rien en commun avec la maladie d’Angelman. Il peut aussi y avoir d’autres facteurs quant au déclenchement de la maladie. Elle peut apparaître chez l’enfant, quand il y a eu deux chromosomes 15 du père, et aucun de la mère alors qu’il en faut un de chaque parent. Chez d’autres malades, aucune anomalie génétique n’a été découverte et pourtant ces gens sont bien atteints du syndrome d’Angelman, ce qui montre que des progrès doivent encore être faits dans le domaine génétique au sujet de cette pathologie. Il est possible de détecter ce syndrome au bout de la 14 ème semaine de grossesse grâce à une amniocentèse. Mais cette maladie étant rare, l’amniocentèse n’est pratiquée que lorsqu’un enfant du couple est déjà atteint du syndrome. Chromosome 15 d’une femme. La zone en rouge est la zone responsable du syndrome d’Angelman. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Angelman.PNG 2.1.c) Caractéristiques et symptômes. 1. Le retard. Un enfant atteint du syndrome d’Angelman est victime de retard, mais pas pour tout. Par exemple, le sourire et les relations sociales apparaissent à l’âge prévu, mais ensuite, le développement psychomoteur est ralenti. -4- Un enfant qui n’est atteint d’aucune pathologie apprend généralement à marcher entre 12 et 18 mois, alors qu’un enfant atteint du syndrome d’Angelman apprend à marcher entre 18 mois et 7 ans. Un tiers des petits atteints du syndrome ne parlent pas du tout, et il est rare que ceux qui parlent, aient plus de cinq mots dans leur vocabulaire. Mais la compréhension est relativement préservée notamment grâce aux gestes associés à certains mots ou certaines actions. 2. Traits faciaux spécifiques. Les enfants atteints du syndrome ont tous des traits en communs, ils pourraient tous passer pour des frères et sœurs tant leur visage ont des traits spécifiques. Tout d’abord, ils ont des yeux très clairs, et 60% des enfants ont des yeux bleus. Ils sont généralement atteints de strabisme (« un défaut de parallélisme des axes visuels1 »). 1 définition du mot strabisme dans le dictionnaire google. Leurs cheveux et leur peau sont clairs également. Ils ont une faible pigmentation de la peau. Ils ont également une bouche large et souriante, et parfois une protrusion (« position avancée ou mouvement vers l’avant d’un organe 2 ») de la langue. Leurs dents sont écartées, et leur tête est souvent plus petite que la moyenne et plate à l’arrière. 2 définition du mot protrusion dans le dictionnaire google. 3. Le comportement général et les centres d’intérêts. Les gens ont longtemps cru que ces enfants avaient des traits autistiques, à cause des stéréotypes de l’autisme (mouvements saccadés, balancements du corps, éclats de rire inattendus) qu’on retrouve chez les patients du syndrome d’Angelman. Ils sont généralement joyeux, il y a très peu de moment durant la journée où ils ne sont pas pris d’éclats de rire, ou tout simplement en train de sourire à qui le regarde. Habituellement, les patients du syndrome sont capables d’apprendre certains gestes en rapport avec la vie de tous les jours, par exemple, s’ils veulent un câlin, avec un geste spécifique élaboré avec ses parents, il sera capable de le demander. Ceci est très pratique, car n’ayant pas la parole, ils ont au moins un moyen, même limité, de communiquer avec le monde qui les entoure. Ils sont également capables d’obéir à des ordres simples et directs. Ils ont aussi une très bonne mémoire visuelle, spécialement des visages et des directions. Les deux tiers des enfants en bas âge souffrent de problèmes d’alimentation. -5- Les patients du syndrome ont un seuil de douleur élevée et une intolérance à la chaleur, ce qui amène à des troubles du sommeil. Les enfants en bas âge principalement peuvent avoir de gros accès de fièvre, et souvent pendant la nuit. Alors, pour leur bien, ils dorment dans une chambre dont la température est au-dessous de la température générale de la maison. Pour encore expliquer les troubles du sommeil, ils souffrent pour la plupart d’hyperactivité, et ont donc un sommeil léger en plus du problème de la chaleur et de la fièvre. Jusqu’à l’âge de dix ans environ (parfois plus) les enfants souffrent de crises d’épilepsie, plus ou moins graves selon le patient. Mais à partir de dix ans, les crises s’espacent de plus en plus et sont de moins en moins violentes, jusqu’à disparaître presque complétement. Les patients atteints du syndrome ont un grand besoin de compagnie, ils recherchent sans cesse le contact physique. N’ayant pas accès à la parole, c’est aussi un moyen de montrer de l’affection et de l’intérêt pour les gens qui les entourent. Leurs centres d’intérêt sont multiples, encore une fois tout dépend de chacun, mais il y a quand même des ressemblances entre les individus. Ils apprécient beaucoup les jeux à répétitions, comme les jeux de balles, les jeux d’eau (ils ont une très grande attirance pour l’eau), regarder la télé ou des images etc. Ils sont aussi très attirés par les miroirs, par leur reflet. Certains de ces enfants peuvent passer des heures à se regarder dans un miroir, à faire des gestes et voir le reflet en face d’eux reproduire la même chose. Il n’y a pas de certitude que le patient sache qu’il s’agit de lui-même, on ne peut que le supposer mais c’est ce qui paraît le plus probable. 2.1.d) Conséquences pour les personnes (enfants et adultes) atteintes de ce syndrome. Une des conséquences logiques pour ceux qui sont atteints de cette maladie, est qu’ils ne pourront jamais faire comme tout le monde. Ils auront toujours besoin d’une aide, et ne seront jamais indépendants. Les enfants ont besoin d’un enseignement spécialisé, car leur cognitif est touché, pas comme chez un enfant handicapé uniquement physiquement. Ils ne sauront jamais parler avec des phrases, mais la plupart arriveront à communiquer par gestes, et ils se battent pour savoir le faire, car ils ont un besoin immense de partage et de communication. Ils devraient également suivre des séances d’ergothérapie, ce qui leur permettrait de devenir un petit peu indépendant, par exemple de savoir s’habiller seul, se laver etc. Il est aussi recommandé qu’ils suivent durant toute leur vie de la physiothérapie pour éviter des problèmes de déformation des membres à cause de leur problème de motricité parfois, ou juste pour les faire bouger, et qu’ils aient un contact physique avec des -6- spécialistes qui peuvent leur donner énormément de calme et de bien être en les manipulant. Il y a beaucoup moins d’adultes que d’enfants qui ont été décrit dans le monde, sans doute à cause de la découverte assez récente du syndrome. Mais on sait qu’ils peuvent vivres jusqu’à 75 ans et qu’à l’âge adulte, de nombreuses caractéristiques de l’enfance changent ou disparaissent. Par exemple les problèmes du sommeil se résolvent et les crises d’épilepsies disparaissent. L’hyperactivité est moins forte, et peut disparaitre complétement. Par contre leur joie de vivre, leur bonne humeur et leurs éclats de rire sont encore bien là. Des risques d’obésité peuvent apparaitre et surtout chez les femmes, car bouger devient parfois difficile. Et comme il est dit plus haut, ils ne pourront jamais être indépendants mais ils peuvent travailler en ateliers protégés par exemple, car ils sont capables de faire de petits travaux simples. Ce qui leur permet d’avoir une activité stable ainsi qu’une routine. 2.2 Partie personnelle 2.2.1 Présentation des sujets. La présentation des sujets permet de connaître le parcours de chacune de ces personnes. Autant pour l’enfant ou l’adulte atteint du syndrome, que pour la famille. Ils seront présentés du plus jeune au plus âgé, c’est-à-dire d’un enfant de 2 ans à un adulte de 29 ans. Il y a 8 personnes qui seront présentées, chacune avec leurs caractéristiques et leur photo pour permettre de poser un visage sur ces personnes. 2.2.1.1 MAËL Prénom : Maël Age : 2 ans Taille : 85 cm Poids : 10 kg Cheveux : bruns Yeux : bruns Habite en : France Fratrie : - Pour Maël il n’a pas été possible d’avoir une interview avec les parents, mais ils ont répondu au questionnaire, donc certaines informations concernant Maël ont pu être récoltées. -7- 2.2.1.1.a) actuellement Maël est un petit garçon atteint du syndrome d’Angelman. Il habite en France et il a deux ans. C’est un petit garçon très têtu selon ses parents. Maël ne sait pas parler, mais il comprend en revanche très bien ce que lui disent ses parents. Un exemple de la vie courante ; lorsque sa maman lui demande d’aller se préparer pour le bain, Maël comprend très bien et va directement se mettre à la salle de bain. Ses parents commencent gentiment à intégrer des photos dans son langage pour qu’il arrive à exprimer ce qu’il veut. Des photos utilisées comme pictogramme peuvent donner un langage très varié pour celui qui l’utilise. En complément ils veulent introduire le langage des signes à petites doses. Maël ne marche pas mais il est actuellement capable de se tenir debout s’il se tient à une chaise ou à une table. Il sait aussi se rasseoir seul, ce qui est souvent un problème pour les enfants atteints du syndrome à cause de leur manque de souplesse. S’il ne se déplace pas en longeant la table ou le canapé, il se déplace sur les fesses à vive allure, ce qui fait qu’il arrive souvent à passer outre le regard de ses parents. A l’extérieur Maël se déplace en poussette, ce qui ne pose pas encore trop de difficultés vu son jeune âge. Maël ne suit pas de régime particulier, mais il est incapable de manger seul. Il peut par contre boire seul avec une chope pour bébé, mais il préfère nettement jouer avec ou la lancer. Maël va actuellement à la crèche où il s’initie à la peinture. Il ne subit pas de crise d’épilepsie bien qu’il soit victime d’hyperactivité, de troubles du sommeil, de problème respiratoire (peutêtre lié au syndrome, mais il n’y a pas de preuve) et de reflux gastriques comme la plupart des gens atteints du syndrome. Il est suivi par de nombreux médecins comme une psychomotricienne, une orthophoniste, un kinésithérapeute, une pneumologue, une ostéopathe et une neurologue. Tous ces médecins font que leurs journées sont bien remplies si l’on imagine qu’ils doivent les voir plusieurs fois par mois. 2.2.1.2 ULYSSE Prénom : Ulysse Age : 2 ans Taille : - Poids : 10.5 kg Cheveux : blonds Yeux : bleus Habite en : France Fratrie : En création Les informations sur Ulysse viennent exceptionnellement de sa grand-maman et pas de ses parents. Quand la question « pourquoi ? » a été posée, la réponse a été que la grandmaman était plus proactive que les parents concernant la maladie. -8- Ulysse fut diagnostiqué Angelman quelques jours après son anniversaire, il avait alors un an. 2.2.1.2.a) De la naissance au diagnostic Déjà à sa naissance, Ulysse était un petit garçon tout raide, qui ne se détendait pas, « une vraie boule de nerfs » comme le fit remarquer sa grand-maman. Tous ses mouvements étaient désordonnés et ceci ne s’améliorait pas même après plusieurs jours. A l’âge de 5 mois, il ne pleurait toujours presque pas, ne faisait pas de vocalises et son regard ne s’arrêtait jamais sur quelque chose. Ensuite, d’autres problèmes intervinrent : tout d’abord, à 7 mois Ulysse ne se tenait toujours pas en position assise. Puis ils remarquèrent un début de strabisme. Ce qui les amena à consulter un ophtalmologue qui leur dit que ce problème pouvait provenir du cerveau. A partir de là, c’est chez un neuro-pédiatre qu’ils furent envoyés. Le neuro-pédiatre fit passer à Ulysse un encéphalogramme, où rien d’anormal ne fut remarqué, puis il décida de faire des examens sanguins. Ce sont ces examens qui montrèrent que le 15ème chromosome de la mère avait un défaut. 2.2.1.2.b) les actions et les réactions après le diagnostic Quand la nouvelle tomba, la maman d’Ulysse réussit à ne pas commettre l’erreur d’aller voir sur internet ce qui se disait à propos de la maladie. Elle garda seulement les informations qu’elle avait reçues du neuro-pédiatre. Elle eut une très bonne réaction en faisant ça, car sur internet, souvent ne sont mentionnés que les cas les plus graves. Il y eut une heureuse circonstance dans cette période difficile. Une réunion de l’association française du syndrome d’Angelman (AFSA) fut tenue à Paris dix jours après l’annonce de la maladie d’Ulysse. Ce sont les grands-parents qui y allèrent, les parents ne se sentant pas encore prêts. Ils écoutèrent pendant un jour et demi des témoignages de parents, de médecins et de chercheurs et purent poser des questions etc. Ces informations récoltées furent données aux parents à petites doses quand les situations l’imposaient. A la mi-juillet, la maman d’Ulysse alla tout de même sur internet voir ce qui se disait du syndrome, et juste après, elle fit le pas exceptionnel d’envoyer un e-mail annonçant à tous leurs amis qu’Ulysse était atteint du syndrome d’Angelman. La réaction du papa d’Ulysse fut très différente. Ce fut un énorme coup dur pour lui. Il avait de la peine à porter son fils dans ses bras, de la peine à accepter sans doute que tous les espoirs basé sur son fils ne se réaliseraient pas. S’ensuivit aussi pour une lui une dépression, bien qu’il remonte la pente aujourd’hui. L’annonce de la maladie d’Ulysse resserra les liens dans toute la famille, personne ne rejeta Ulysse, mais tous l’acceptèrent et tous firent en sorte d’aider les parents. -9- 2.2.1.2.c) actuellement Ulysse n’a pour l’instant aucun moyen de communication à part avec le regard. Il n’a pas non plus encore appris à marcher, mais se déplace actuellement sur les fesses avec les jambes en « V » (comme sur la photo ci-dessus), par des mouvements saccadés. Comme la plupart des enfants atteints du syndrome il est totalement dépendant des autres, c’est-à-dire qu’il n’est pas capable de se laver, de s’habiller et de manger seul. Il est actuellement intégré dans une crèche et cela à l’air de bien se passer pour l’instant, bien qu’il ne soit pas suivit par quelqu’un de spécialisé. Ulysse subit des crises d’épilepsie depuis qu’il a 20 mois. Ses crises ont d’ailleurs fait fuir sa première nourrice, ce qui amena la maman à se démener pour trouver une autre nourrice ou une crèche pour s’occuper de lui. Ulysse a parfois des insomnies mais pour l’instant il gère cela seul, sans faire appel à ses parents. Quant aux médecins et aux traitements, il fait une séance de kinésithérapie ainsi que de la psychomotricité une fois par semaine. Pour plus tard sont envisagés des séances d’orthophonie. 2.2.1.2.d) Activités Les activités d’Ulysse ne sont pas extraordinaires, car il y a beaucoup de choses qu’il n’est pas capable de faire. En revanche il y a quelque chose qu’il apprécie énormément, c’est de se trouver dans l’eau. Pendant l’été il adore se baigner dans la mer ou alors être installé dans une bassine au milieu du jardin. Pour ce qui est du reste de l’année, le bain lui convient très bien. Ces autres activités sont avant tout des mouvements à apprendre qu’il peut pratiquer en jeux. Par exemple quand il est couché, l’aider à se mettre debout et ensuite le faire asseoir, ce qui est avant tout un exercice, peut devenir quelque chose d’amusant car il est le centre d’intérêt et a un contact physique avec des gens. Sinon, comme tous les enfants, Ulysse a des jouets souvent renouvelés. 2.2.1.2.e) le moment de manger Le moment de manger n’est pas un combat chez Ulysse car il a plutôt bon appétit pour ce qu’il aime. Il mange de tout, mais il boit peu. Il ne mange pas seul car il n’y arrive pas vraiment, mais si des poires sont présentées à lui (un fruit qu’il adore), il va tout faire pour attraper la poire avec sa main et manger seul. 2.2.1.2.f) le moment du coucher Ulysse va au lit en général juste après le repas et après s’être fait brosser les dents. Il est mis au lit et on lui explique tout calmement que c’est le moment d’éteindre la lumière, de se reposer et de dormir. Il n’y a pas vraiment de rituel. -10- 2.2.1.3 ARTHUR Prénom : Arthur Age : 4 ans Taille : 90cm Poids : 15 kg Cheveux : blonds Yeux : gris-bleu Habite en : Suisse Fratrie : 1 sœur Voici Arthur, le seul petit garçon Suisse et romand qu’il a été possible de rencontrer. Il a 4 ans et a été diagnostiqué Angelman à l’âge de un an et demi. Les informations viennent de son papa. 2.2.1.3.a) de la naissance au diagnostic Arthur est né au milieu du mois de décembre, et presque immédiatement, son papa a senti que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’était pas trop à l’aise avec lui, mais il se disait que son fils était flemmard. Les parents avaient déjà eu une autre petite fille avant Arthur, qui justement était un bébé très éveillé. Alors les parents se sont dits de ne pas comparer et de laisser le temps au petit. La famille remarquait aussi que quelque chose n’était pas normal, mais il y avait beaucoup de déni, ils n’en parlaient pas et faisaient comme si il n’y avait rien. Il est plus facile de dire que tout est normal plutôt que d’investiguer au risque de trouver quelque chose de plus ou moins grave. A 9 mois il ne parvenait toujours pas à se tenir en position assise et le papa se posait de plus en plus de questions. Sa femme, un jour, emmena Arthur chez le physiothérapeute. Une fois là-bas, il y avait un neuro-pédiatre qui demanda d’asseoir Arthur. Il se laissa faire et regarda le neuro-pédiatre avec son immense sourire tellement spécifique au syndrome d’Angelman. Le neuro-pédiatre demanda à la maman s’ils avaient déjà fait les tests pour cette pathologie, mais elle n’avait encore jamais entendu ce nom. Arrivée à la maison elle tapa sur internet « le syndrome d’Angelman » et ce fut un choc. Rien n’était sûr et son mari essayait de la rassurer, mais comment ne pas être effrayée quand on pense que son fils pourrait être atteint de ce syndrome ? Quelques temps après une prise de sang a été faite et le diagnostic est tombé, il y avait un dégât au 15ème chromosome maternel. -11- 2.2.1.3.b) les actions et les réactions après le diagnostic. Bien entendu la première réaction pour les parents est la tristesse. Viennent ensuite la peur, et tout de même le soulagement de pouvoir poser un nom sur cette maladie. Et d’enfin savoir quoi faire pour aider Arthur, pour se préparer au futur etc. Le papa était particulièrement soulagé car depuis le début il affirmait que son fils avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Mais bien sûr la tristesse et la déception sont tout de même là. Tous les projets qu’ils avaient déjà imaginés pour ce petit garçon ne seraient jamais réalisables. Et comme le dit son papa : « de toute façon il est là, et on s’y attache à ce petit bonhomme ! » La mère était plus effrayée que déçue, effrayée d’avoir regardé ces informations sur le syndrome avant d’avoir parlé avec un médecin et avant d’être sûre qu’Arthur était bien atteint de cela. Mathilde (6ans), la grande sœur d’Arthur, a bien entendu vu l’arrivé d’un petit frère comme l’arrivée d’un intrus. Aujourd’hui elle commence à comprendre que son petit frère n’est pas comme tous les autres petits garçons. Elle commence à avoir des gestes tendres envers lui, par exemple à le prendre dans ses bras, et plus seulement à le gronder quand il vient l’embêter dans sa chambre. Mathilde doit beaucoup se débrouiller seule car ses parents sont tous les deux accaparés par Arthur, mais pour l’instant elle le vit très bien car c’est une petite fille débrouillarde. Maintenant qu’Arthur va dans une école de pédagogie curative (CPCJB), les parents peuvent prendre un peu plus de temps avec elle durant la journée. La réaction des gens dans la rue est une réaction que beaucoup de gens ont. Si les parents les mettent au courant du handicap d’Arthur, ils diront que ça va aller, que c’est un cadeau du ciel etc. Mais comme le fait remarquer le père, ce n’est pas eux qui doivent vivre avec lui, avec son énergie, ses problèmes et ses déceptions. Les relations de couple ne sont plus pareilles depuis l’arrivée d’Arthur. Avec un enfant normal, le couple n’est déjà plus le même, mais un enfant handicapé demande tellement de travail et peut rendre tellement nerveux que les relations entre les parents ont énormément changées. Au début, après la tombée du diagnostic, ce n’était plus vraiment un couple, mais plutôt deux étrangers qui devaient vivre les mêmes évènements difficiles. Et bien sûr, passer du temps à deux est de plus en plus difficile car placer un enfant chez une nounou ou chez des amis ou de la famille est tout à fait possible, mais placer un enfant handicapé qui a besoin de certaines structures spécifiques, n’est pas toujours possible. Par exemple Arthur a absolument besoin d’un lit à barreau si l’on ne veut pas qu’il se balade au milieu de la nuit dans toute la maison. 2.2.1.3.c) actuellement Arthur est aujourd’hui capable de marcher, et surtout de courir. Son hyperactivité fait qu’il est une vraie pile électrique et qu’il est capable de faire beaucoup de bêtises assez rapidement. Il ne sait pas parler, mais fait de plus en plus de sons avec des syllabes, par exemple des « ah, oh, ou ». -12- Il est capable de reconnaître son prénom, de savoir quand on l’appelle, mais ce qu’il comprend le mieux, c’est quand il voit de la nourriture sur la table et qu’il sait que c’est le moment de manger. Pour lui faire comprendre que telle ou telle chose est interdite, il faut utiliser la grosse voix, mais en grandissant il semblerait que ça ait de moins en moins d’effet. A l’extérieur il se déplace en poussette bien qu’il puisse se déplacer aussi à pieds, mais avec quelques difficultés car le sol de dehors n’est souvent pas assez régulier. Arthur subissait des crises d’épilepsie jusqu’en juin 2012, environ une toute les deux semaines et à un degré assez élevé. Deux médicaments appelés « Orfiril » et « Keppra » semblent avoir un bon effet sur lui puisqu’il n’en subit plus actuellement. Dans l’école de pédagogie curative Arthur suit toutes les thérapies dont il a besoin, c’està-dire de l’ergothérapie, de la physiothérapie et de la kinésithérapie. 2.2.1.3.d) Activités Une activité qui plaît tout particulièrement à Arthur est de mettre une balle ou un autre objet dans un seau et de faire tourner celui-ci. Il peut ainsi rester plusieurs minutes, en étant calme, à regarder la balle tourner au fond du seau. Est-ce le mouvement de la balle ou le bruit que cela produit qui l’intéresse, on ne peut que faire des suppositions. 2.2.1.3.e) le moment de manger Arthur a bon appétit en tout cas maintenant. Lorsqu’il était petit, il était impossible pour lui de se nourrir au sein et par le biberon c’était aussi très compliqué. Ses parents devaient trouer le bout de la tétine pour que le lait se vide tout seul, car il n’arrivait pas à faire le mouvement de succion avec sa bouche. 2.2.1.3.f) le moment du coucher Pour aller au lit et qu’Arthur dorme, ses parents ont mis en place un rituel. Toute la petite famille se réunit autour du lit d’Arthur et chante une chanson ensemble. Il possède deux « doudous », sa chope, et une pate qu’il prend partout avec lui, sauf à l’école où il n’y a plus droit -13- 2.2.1.4 MAEWENN Prénom : Maewenn Age : 6ans Taille : 1.18m Poids : 25kg Cheveux: châtain clair Yeux : bleus Habite en : France Fratrie : 1 frère Les informations concernant Maewenn viennent de sa maman. 2.2.1.4.a) de la naissance au diagnostique A la naissance de Maewenn, personne n’a pensé que quelque chose n’était pas normal malgré le fait qu’elle avait des problèmes de déglutition. Etant leur premier enfant les parents n’avaient pas eu d’autres références pour remarquer que quelque chose clochait. C’est à 9 mois que le médecin généraliste a commencé de s’inquiéter à cause de l’absence de babillages. Ils ont ensuite été dirigés vers le Cadipa (Centre alpin de diagnostic précoce de l’autisme), ils ont fait passer à Maewenn plusieurs examens et pour finir une généticienne a fait passer un examen du sang et le syndrome a été découvert. Maewenn avait alors un an et demi. 2.2.1.4.b) les actions et les réactions après le diagnostic. Pendant les deux premières semaines après la découverte du syndrome, les deux parents étaient au plus bas. Mais le fait que leur fille soit là et qu’elle ait besoin d’eux les encouragèrent à se reprendre en main. Les premiers mois, la maman avait du mal à regarder les autres enfants, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi cela tombait sur sa fille, mais cette phase a fini par passer. La grossesse du petit frère de Maewenn fut un moment très stressant, car si c’était un défaut de mécanisme, il aurait été alors possible que le petit frère de Maewenn soit lui aussi atteint du syndrome. A la 14ème semaine une amniocentèse a été pratiquée et il a été prouvé que cet enfant n’était pas porteur du syndrome. 2.2.1.4.c) actuellement Maewenn est capable de dire trois mots : « papa, maman, barbapapa ». Elle a commencé à les articuler à l’âge de 2 ans mais depuis il n’y a plus eu de changements. -14- Elle comprend très bien quand les gens parlent d’elle et elle est capable d’obéir à un ordre, même des ordres hors contextes. Elle a commencé à marcher à l’âge de deux ans et elle est encore capable de faire des randonnées de plusieurs heures en montagne, bien qu’elle ait quelques difficultés de concentration sur les sentiers avec de gros cailloux. Elle sait aussi faire du vélo (avec les petites roulettes) mais elle ne maîtrise pas la vitesse et ne sait pas freiner, ce qui est passablement dangereux, et la prochaine étape à apprendre ! Elle est capable de sentir et de montrer quand elle a le besoin d’aller aux toilettes. Pour l’instant Maewenn fait sa 4ème année d’école maternelle mais ses parents espèrent pouvoir l’intégrer à une école spécialisée pour l’année prochaine. Maewenn ne subit pas de crises d’épilepsie mais de l’hyperactivité et des insomnies. 2.2.1.4.d) le moment de manger Maewenn sait manger seule mais pas très proprement. Elle mange de tout et c’est bien cela le problème, elle ne semble pas connaître la satiété. Tant qu’on lui donne elle est capable de manger. Alors il faut faire attention à ne rien lui laisser sous la main. 2.2.1.4.e) le moment du coucher La petite routine est de regarder un petit dessin animé ou de lire une histoire avec son petit frère, elle suit plus ou moins les deux. Son sommeil est irrégulier, tout dépend son degré de fatigue, mais ces derniers temps elle peut se réveiller jusqu’à 20 fois par nuit. 2.2.1.5 ARTHUR Ange Prénom : Arthur Ange R. Age : 10 ans Taille : 1.35m Poids : 24kg Cheveux : châtains Yeux : verts Habite en : France Fratrie : 1 frère Les informations le concernant viennent de sa maman. -15- 2.2.1.5.a) de la naissance au diagnostique A sa naissance Arthur pleurait beaucoup, ses parents ont ressenti un mal-être venant de leur enfant et c’est ainsi qu’ils ont commencé à penser qu’il y avait un problème. Arthur a été hospitalisé à de nombreuses reprises à Vichy. Le personnel y a tenu des propos déplorables et malhonnêtes. Nombreux médecins disaient qu’Arthur n’avait rien et qu’il faisait de la comédie pendant que d’autres demandaient aux parents si ils n’étaient pas cousins ou en tout cas de la même famille, ce qui expliquerait l’état d’Arthur. A l’âge de 9 mois Arthur était malade et un médecin de garde leur a dit qu’à leur place, il irait directement à Paris. Arrivé à Paris, ils rencontrèrent des spécialistes qui leur parlèrent du syndrome d’Angelman et qui proposèrent de faire une analyse génétique. Les parents acceptèrent et durent attendre les résultats pendant deux mois. Pendant ces deux mois ils allèrent voir sur internet ce qu’était ce syndrome. Ils furent tous deux très stressés et angoissés. Arthur avait 2 ans lorsque le diagnostic est tombé. 2.2.1.5.b) les actions et les réactions après le diagnostic. Le diagnostic les a plutôt soulagés, surtout la maman qui pensait que son fils était comme ça à cause de l’accouchement. Bien entendu, les médecins ne lui ont pas précisé que le problème se trouvait au 15ème chromosome maternel. Elle ne l’a découvert que plus tard en faisant des recherches. Ensuite les parents ont vécu une période de « deuil » qui a duré environ un an et demi. Ils se sont renfermés sur eux-mêmes pendant cette période, mais leur couple en est ressorti encore plus soudé qu’avant. Arthur a un petit frère prénommé Ange (comme son deuxième prénom à lui) de 3 ans son cadet, avec qui il est proche. Arthur subit de nombreuses moqueries maintenant qu’il est assez grand. Il y a de nombreux regards moqueurs appuyés et parfois même des moqueries ouvertes. C’est dans ces moments-là que les parents prennent la défense de leur fils et que parfois même Ange s’en mêle. 2.2.1.5.c) actuellement Arthur ne parle pas, mais il comprend parfaitement quand il se fait gronder. Il a appris à marcher seul à l’âge de 4 ans et il est encore capable de marcher en terrain plat. Arthur faisait du cheval, malheureusement le centre équestre a fermé. Faire du cheval le détendait beaucoup au niveau musculaire, et il apprenait à garder une position tonique. 2.2.1.5.d) le moment de manger Le moment du repas est un moment de stress car Arthur mange peu et il sélectionne ce qu’il veut manger (principalement du sucré). -16- 2.2.1.5.e) le moment du coucher Arthur est mis au lit tout tranquillement avec des câlins, des histoires et des bisous. Il a droit à ses peluches et est entouré de coussins pour avoir son « nid » douillet. 2.2.1.6 EVA Prénom : Eva Age : 12 ans Taille : 1.40m Poids : 33kg Cheveux : noirs Yeux : marrons-verts Habite en : France Fratrie : 2 frères 2.2.1.6.a) de la naissance au diagnostic Avant la naissance d’Eva, les parents avaient déjà eu un autre enfant appelé Victor. Il avait 3 ans lors de la naissance d’Eva. Ils ont pu alors comparer les bébés, et ils ont pu voir assez rapidement qu’il y avait un problème avec Eva. Ils sont passés par plusieurs médecins jusqu’à ce qu’un d’eux fasse une prise de sang et qu’il découvre de quoi souffrait Eva, elle avait alors 18 mois. 2.2.1.6.b) les actions et les réactions après le diagnostic. La première impression est le ciel qui tombe sur la tête. Mais ils ont pu encaisser le coup, car ils ont dans la famille de la maman d’autres enfants handicapés. Pour le père ce fut plus dur, sa famille n’est pas beaucoup intéressée par Eva, car ils n’ont jamais eu à faire au handicap. Il est en plus quelqu’un qui intériorise beaucoup et qui ne va pas facilement « vider son sac ». Le grand frère d’Eva, Victor, a vécu la découverte de sa maladie. Il avait 3 ans. Il a très bien intégré ça, et d’après ses parents ça l’a fait grandir. Virgile, le petit frère d’Eva est né quand elle avait deux ans. Il a toujours connu sa grande sœur comme ça, et il a intériorisé le fait que toutes les grandes sœurs sont comme Eva. Il était étonné d’apprendre que ses camarades de classes avaient des grandes sœurs qui n’étaient pas comme la sienne. -17- 2.2.1.6.c) actuellement Eva ne parle pas, mais par contre elle comprend très bien quand les gens parlent d’elle. D’ailleurs, s’ils ne font pas assez attention à elle quand ils en parlent, elle peut crier pour qu’on la prenne plus en considération. Elle a été capable de marcher seule à l’âge de 10 ans, mais actuellement elle marche très peu (à cause d’une déformation du pied). La famille a déménagé plusieurs fois, du nord au sud, et la maman a remarqué que plus ils descendaient dans le sud, plus Eva était acceptée facilement. Si elle fait signe au gens au marché, les gens du sud viendront lui parler alors que dans le nord, il n’y a qu’une personne ou deux qui s’approche d’Eva et qui ne « fuient » pas. 2.2.1.6.d) le moment de manger Le plaisir du repas dépend des jours et sans doute de la fatigue d’Eva, il y a des jours où elle mangera très bien, et des jours où elle ne mangera pratiquement rien. Mais ses parents ne la force pas à manger, sinon à cause du stress elle va vomir tout ce qu’elle aura ingéré, et ça n’avancerait à rien, à part à la rendre encore plus mal. 2.2.1.6.e) le moment du coucher Eva prend de la mélatonine (médicament qui régule le sommeil) pour dormir. Ses parents la couche mais ne vont jamais la voir dans sa chambre après. C’est à Eva d’appeler et non à ses parents de guetter. 2.2.1.7 MAUDE Prénom : Maude Age : 26 ans Taille : 1.55m Poids : 45 kg Cheveux : châtains Yeux : marrons Habite en : France Fratrie : 1 frère/1 sœur 2.2.1.7.a) de la naissance au diagnostic La maman de Maude était seule à la naissance de sa fille, son papa étant parti. Mais la grand-maman de Maude l’a aidée et c’est elle qui a remarqué que ce n’était pas normal que Maude ait autant de peine à téter. -18- Maude a été hospitalisée pendant 5 mois. Comme le syndrome n’était pas très connu en 1986, Maude a servi de « cobaye ». Elle est finalement sortie de l’hôpital, après une batterie de tests en tout genre, mais ils ne savaient toujours pas ce qu’elle avait. Mais lorsque Maude avait 9 ans, sa maman rencontra un neurologue qui rentrait des Etats-Unis et qui venait de diagnostiqué un enfant de 12 ans là-bas. Et c’est ainsi que le syndrome a été découvert chez Maude. 2.2.1.7.b) les actions et les réactions après le diagnostic. La découverte du problème a été un soulagement, car ça a permis à la maman de prendre contact avec d’autres gens qui vivaient la même chose qu’elle. Elle n’était donc plus seule face à tout ça. Par contre dans son entourage il y a eu un tri sélectif. Certains de ses amis se sont éloignés, ils ne savaient plus quoi lui dire ni ne savaient comment réagir. A croire que le handicap fait peur aux gens même si ce ne sont pas eux qui sont directement touchés. 2.2.1.7.c) actuellement Maude ne parle pas, mais comprend les mots entendus depuis toujours, par exemple son prénom, l’eau, le chocolat etc. Elle a appris à marcher à l’âge de 4 ans mais actuellement elle ne peut pas marcher plus de trois minutes et il faut pour cela qu’elle soit aidée par quelqu’un. Maude à un frère et une sœur (17 et 20 ans), et ils sont très présents. Ils ont dit à leur maman que le jour où elle ne pourra plus s’en occuper, ils s’en chargeront. Mais leur mère leur a interdit, car le handicap de Maude est déjà assez difficile et paralysant pour elle sans qu’elle donne encore ceci à ses autres enfants qui sont malgré eux touchés par le handicap de leur sœur. 2.2.1.7.d) le moment de manger C’est un moment cauchemardesque de la journée car, pour faire manger Maude il faut deux personnes. Une qui la tient et l’autre qui la nourrit. Peut-être est-ce des séquelles de son enfance où elle n’arrivait pas à bien téter ni à avaler, et que cette peur de s’étouffer soit encore présente ? Maude a aussi de gros problèmes de transit (constipation) et la prise de médicaments est un gros problème pour elle. Alors on peut dire qu’elle suit un régime spécial, car il y a beaucoup de légume pour faciliter le transit. 2.2.1.7.e) le moment du coucher Pour mettre Maude au lit ce n’est pas un problème, car après une journée dans la Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) où elle passe la journée, elle est souvent fatiguée et va au lit tôt, même si elle reste souvent un long moment dans son lit à ne rien faire de particulier et juste à décompresser. -19- 2.2.1.8 NICOLAS Prénom : Nicolas Age : 29 ans Taille : 1.90m Poids : 100 kg Cheveux : marrons Yeux : bleus Habite en : France Fratrie : - 2.2.1.8.a) de la naissance au diagnostique Les parents étaient inquiets dès la naissance de Nicolas mais à cause d’un accouchement difficile. C’est à partir de 2 ans qu’ils se sont vraiment demandé ce que Nicolas avait, malgré le fait que les médecins prétendaient qu’il était seulement paresseux. En 1982 cette maladie était peu connue, et pourtant la neurologue de Nicolas était une spécialiste du syndrome d’Angelman. Mais elle effectua les tests sanguins quand Nicolas avait 12 ans et pas avant. C’est là qu’ils apprirent qu’il était atteint du syndrome. Mais contrairement aux autres gens mentionnés avant, il n’y a pas eu un problème au niveau du chromosome maternel mais il y a eu une disomie paternelle, c’est-à-dire que Nicolas a deux chromosomes 15 de son père au lieu d’en avoir un de chaque parent. Il a donc une forme modérée du syndrome. 2.2.1.8.b) les actions et les réactions après le diagnostique Comme cela faisait 12 ans que la famille de Nicolas vivait avec ses retards, ils furent soulagés de savoir enfin ce qu’il avait et de voir qu’ils l’avaient stimulé un maximum et pas juste de l’avoir laissé évoluer à son rythme à cause de « son retard ». Nicolas n’a jamais bénéficié d’une technique pour apprendre à parler mais il s’est créé son propre langage et peut maintenant dire environ 400 mots. 2.2.1.8.c) actuellement Nicolas est capable de dire 400 mots mais ne les associe pas dans des phrases. A part pour la phrase : « Papa encore à boire coca ». Il utilise également des photos et des gestes pour se faire comprendre. Nicolas a commencé à marcher seul entre 18 mois et 2 ans mais malheureusement il a perdu beaucoup de sa motricité notamment à cause de la prise de certains médicaments. Nicolas adore regarder la télévision, commenter ce qu’il y regarde, et il est capable d’allumer et d’éteindre la télévision ainsi que le lecteur DVD seul. Il passe aussi beaucoup de temps sur son iPad qu’il a reçu récemment. -20- 2.2.1.8.d) le moment de manger Tout se passe bien lors des repas car Nicolas mange seul et boit seul également. Sauf la viande qui doit être coupée au préalable. Il n’a pas d’allergie alors il mange de tout même si ses parents essaient de lui faire des repas allégés. 2.2.1.8.e) le moment du coucher Il y a plusieurs routines possibles. Si son papa n’est pas là, Nicolas va se coucher après le repas, il met une émission quelconque à la télévision ce qui va le bercer et il s’endormira seul. Si son papa est présent, c’est sa maman qui va le coucher. Pour qu’il s’endorme il a besoin d’un contact physique avec elle et il lui tient donc la main. Une fois qu’il s’est endormi, elle quitte la chambre sans le réveiller. S’il n’y a que la baby-sitter, elle va aller avec lui dans sa chambre, Nicolas va lui raconter sa journée puis elle le laissera seul. Toutes les nuits Nicolas se réveille vers une heure du matin. Pour qu’il se rendorme il a besoin d’avoir la présence de sa maman. Si c’est sa grand-mère qui est à la maison, et non ses parents, Nicolas ne va pas l’appeler car il sait qu’elle dort dans un studio en bas. Donc il est capable de se rendormir seul quand il n’a pas le choix. 2.2.2 regroupement général Le regroupement général est la mise ensemble de toute les informations récoltées sur ces familles. Cela va permettre d’avoir une vue général du syndrome d’Angelman et pas uniquement basé sur la littérature mais sur des cas réels et contactés récemment. 2.2.2A) le cas du diagnostique Grâce à ces 8 personnes d’âge différents, il est possible de voir l’évolution de la médecine génétique entre les années 1980 jusqu’à nos jours. Pour les enfants atteints du syndrome d’Angelman et nés avant 1990, le diagnostic ne se posait pas rapidement. Comme vu plus haut, des parents ont même dû attendre que leur fils ait 12 ans pour savoir de quoi il était atteint. Mais grâce à l’avancée en médecine de nos pays occidentaux, le temps d’attente est moins long. Si l’on compare leur année de naissance et l’âge où le diagnostic a été posé, on voit clairement que ceux qui sont nés plus tard, sont découverts plus tôt. Prénom Année de naissance Ulysse Arthur Maewenn Arthur Ange Eva Maude Nicolas 2010 2008 2006 2002 2000 1986 1982 -21- Age à la découverte du syndrome 1 an 1.5 ans 1.5 ans 2 ans 1.5 ans 9 ans 12 ans Malheureusement entre la naissance de Maude et d’Eva il y a un saut de 14 ans, ce qui ne permet pas de regarder si l’âge auquel les enfants ont été diagnostiqués change soudain radicalement ou s’il change petit à petit. Bien entendu les technologies sont à peu près au même niveau en Suisse qu’en France, c’est pourquoi Arthur se trouve également dans ce tableau, malgré qu’il soit le seul à ne pas être français. 2.2.2.B) premières impressions face au nourrisson et plus tard. Tous les parents qui ont déjà eu un enfant remarquent dès les premiers jours que quelque chose ne va pas avec leur petit. Cela est souvent dû à l’allaitement qui ne se passe pas bien. L’enfant atteint du syndrome n’arrive pas à téter correctement, ou alors il a plus de rejet qu’un enfant « normal ». Ensuite le fait qu’il ait un problème se remarque au fil de sa croissance. Soit à cause des mauvaises nuits que passe l’enfant, soit à cause de ses mouvements et des positions dans lesquelles il se met. Malheureusement, quand les parents disent ça au médecin traitant, celui-ci parle souvent d’un retard ou de flemmardise venant de l’enfant. Heureusement, de nos jours, comme le test génétique est plus praticable, en tout cas dans nos sociétés, c’est assez rapidement qu’ils décident de le faire. Mais avant le test génétique, les parents doivent emmener leur enfant chez de nombreux spécialistes. Par exemple chez des ophtalmologues (à cause de leur strabisme), chez des kinésithérapeutes (à cause de la position assise qu’il n’arrive pas à avoir) ou encore chez des psychologues (quand les enfants ont plus de 3 ans). Ils doivent en général passer par tous ces médecins différents avant d’atteindre le neurologue qui pourra vraiment les aider. C’est notamment ce qui distingue le syndrome d’Angelman de nombreux autres handicaps car, durant les premiers mois de l’enfant, à part quelques petits problèmes, on peut penser que ces enfants n’ont rien. Mais c’est au moment où ils deviennent grands, qu’ils ont de la peine à marcher et qu’il ne parle toujours pas que le handicap se remarque plus facilement. Comme a dit un papa lors d’une interview : « ce n’est pas marqué sur le front du bonhomme qu’il n’est pas comme les autres, et en plus il a une bonne bouille avec son grand sourire, qui attire facilement les gens.» 2.2.2.C) réactions générales Bien que ce soit un énorme coup dur pour les parents d’apprendre que leur enfant est atteint du syndrome d’Angelman, il y a à chaque fois un certain soulagement d’apprendre de quoi il « souffre ». Un soulagement de savoir comment s’y prendre pour l’aider, de savoir que ce n’est pas quelque chose dont les parents sont coupables, mais plutôt la faute à pas de chance. Presque à chaque fois, la première chose qu’ils font quand le nom « Angelman » est prononcé, est d’aller voir sur internet de quoi il en retourne. C’est sans doute un besoin, même si ce n’est pas la meilleure chose à faire. Car internet montre des cas en général assez grave, alors que chaque cas est unique. Certains enfants n’auront jamais de crise -22- d’épilepsie, d’autres sauront marcher et n’auront pas besoin d’être en fauteuil avant longtemps etc. D’après ce que les parents ont pu en dire, les moqueries ne viennent pas quand on voit vraiment que les enfants ou adultes sont handicapés. Elles viennent plutôt quand l’enfant est capable de marcher, de se tenir tranquille, et que soudain il a un énorme éclat de rire, où qu’il se met à saliver plus que d’habitude etc. A croire que les gens regardent peu les gens en chaises roulantes ou en poussettes, mais qu’ils se permettent de juger des gens qui en apparence sont « comme eux ». Les réactions des parents peuvent être très différentes. Il y a : 1) ceux qui ne disent rien et qui préfère partir pour ne pas éclater. 2) ceux qui expliquent calmement de quoi leur enfant est atteint. 3) ceux qui proposent gentiment à la personne d’en face de garder cet enfant une semaine et de venir dire ce qu’elle en pense après. (Ce cas ressort en général quand la remarque de la personne est plutôt lancée contre l’éducation ou contre les parents) En général pour les deux dernières options, les gens qui se sont moqués se sentent tellement mal à l’aise, que ce sont eux qui fuient. 2.2.2.D) Assurance En France, les frais liés au syndrome d’Angelman sont pris en charge partiellement par l’Etat. Les frais pour des aménagements dans la maison et au-dehors sont pris en partie par la Maison Départementale Du Handicap (MDPH), mais les démarches sont difficiles pour obtenir une aide. Certaines assurances prennent aussi les frais médicamenteux mais qu’en partie seulement. En fait, la plupart des frais (couches, poussettes, chaises etc) sont prises en charge autours des 75% environ. Le reste est à payer de sa poche. 2.2.2.E) Etablissements Sur huit personnes, quatre sont en Institut Médico Educatif (IME) et une devrait y rentrer l’année prochaine. Pour ceux qui n’y sont pas, c’est car leur âge ne leur permet pas encore. Un institut médico éducatif est une école qui accueille les enfants et les adultes qui sont atteints de déficience intellectuelle et/ou physique. Ils y pratiquent de nombreuses activités telles que : - La balnéothérapie : physiothérapie ou rééducation se pratiquant dans l’eau. - La psychomotricité : discipline qui sert à prévenir ou à soigner les troubles psychomoteurs. - La kinésithérapie : exercices participant au renforcement musculaire et à la mobilité. -23- - L’ergothérapie : permet d’apprendre ou réapprendre les petites tâches du quotidien pour permettre un peu d’indépendance. Ils peuvent aussi faire de la marche, de la musique, de l’art plastique, du poney etc. Tout dépend ensuite de ce que l’établissement propose comme services à part ces quatre disciplines médicales. Certains sont aussi en parallèle dans une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS), c’est un établissement qui accueille des personne handicapé mentalement, ils peuvent y rester toute l’année ou alors y être que la journée et rentrer chez eux en fin d’après-midi. Ces établissements permettent de décharger les parents et de faire qu’ils aient du temps pour eux, ou au moins le temps de travailler et de ne pas être jour et nuit avec leur enfant. 2.2.2.F) Associations Presque tous les parents font partis d’une association ou plus concernant le syndrome d’Angelman, celle que les gens suivent le plus est l’Association Française du Syndrome d’Angelman (AFSA). Elle permet aux gens de discuter sur des forums, de se partager leurs anecdotes ou de demander conseil et d’en donner. Il n’y a pas d’association comme ceci en Suisse, mais il paraît que l’idée est en train de germer petit à petit. 2.2.2.G) Piscine Il est souvent dit que les gens atteint du syndrome ont une forte attirance pour l’eau, c’est pourquoi une observation minutieuse du comportement d’Arthur (Suisse) a été faite hors de l’eau, et lorsqu’il se trouvait dans l’eau. Malheureusement cela n’a pu être fait qu’une fois et pas plusieurs fois à des jours différents. Hors de l’eau, Arthur court partout, il grimpe sur tout, il crie, il rigole etc. Il monte sur les genoux des gens et n’a pas l’air attentif à beaucoup de chose tellement il veut tout faire en même temps ! Une fois qu’Arthur était dans l’eau, on le sentait plus calme, il ne criait plus (à part dans ses accès de fou-rire), il restait sagement assis dans l’eau à s’amuser avec ses jouets. Alors que si hors de l’eau on essayait de l’asseoir, au bout de 10 secondes il était déjà descendu de la chaise et il se trouvait à l’autre bout de l’appartement Est-ce que l’eau plaît car elle permet de soulever un peu la personne? Pour Arthur il est difficile de le savoir car il n’avait de loin pas de l’eau jusqu’aux oreilles. Les autres parents qui partent en vacances à la mer avec leurs enfants voient mieux la différence. D’après eux leurs enfants aiment être dans l’eau car c’est le seul endroit où ils peuvent bouger facilement. L’endroit où ils se sentent légers et où ils peuvent courir par exemple. Alors que sur la terre ferme ils ne peuvent pour certains, marcher que 3 minutes quand ils sont accompagnés de quelqu’un. -24- Par contre d’autres parents n’ont pas remarqué une attirance flagrante pour l’eau, mais ce qui est certain, c’est qu’ils se sentent tous bien dans l’eau, ou en tout cas ils n’en ont pas peur. Arthur rentrant dans son petit coin d’eau et très concentré pour le faire. 2.2.2.H) Anges et cadeaux du ciel ? Le nom du syndrome d’Angelman traduit littéralement et en mélangeant un peu les langues, donne la signification de : « homme-Ange ». Dans le langage populaire, un ange est un être venu du ciel, donné par la main de Dieu et l’être le plus pur qui existe. Quand on demande aux parents ce qu’ils pensent de cette appellation, les avis se regroupent. Pour certaines caractéristiques de l’Ange ils sont d’accord avec cette appellation, pour d’autres non. Ils ne sont pas d’accord car : quelqu’un atteint du syndrome n’est pas chanceux, ce n’est pas un cadeau pour lui d’être tel qu’il est, bien que certains parents pensent qu’ils sont très heureux comme ça. Les parents se mettent pratiquement tous d’accord pour dire que ce n’est pas un cadeau non plus pour la famille et l’entourage. Ceux qui pensent ça, sont en général ceux qui ont d’autres enfants et qui voient à quel point parfois, ils les laissent de côté car eux, peuvent se débrouiller seuls. Vivre avec un enfant atteint du syndrome ça veut dire se donner complétement à lui, être toujours là pour lui et tout faire pour qu’il soit bien. Le rôle de parent est de faire ceci avec tous ses enfants bien sûr, mais un enfant atteint du syndrome demande une surveillance et une attention constante. Ils sont d’accord car : Quelqu’un qui est atteint du syndrome est quelqu’un qui ne fera jamais de mal exprès autours de lui. Il ne sera pas toujours gentil, mais il ne fera jamais quelque chose contre quelqu’un exprès. Si soudain il devient violent ce n’est pas dirigé contre la personne mais c’est un appel au secours pour dire que quelque chose ne va pas. Comme l’on fait remarquer certains parents, leur sourire illumine tout. A moins qu’ils soient vraiment contrariés ou qu’ils souffrent, les Angelman sont toujours en train de rigoler, de -25- rechercher le contact physique avec les gens. Ils s’ouvrent aux gens et donne le sourire autours d’eux. Chacun à sa façon personnelle de voir ceci car chacun a un contact différent avec son enfant, et surtout un enfant différent des autres. 3. Conclusion Les personnes qui sont atteintes du syndrome d’Angelman subissent beaucoup de choses entre les problèmes de sommeil, les crises d’épilepsie, l’hyperactivité, les mouvements désordonnés et tout le reste. Et pourtant je tiens à faire remarquer qu’il n’y en a aucun qui est toujours en train de faire des crises ou de se laisser aller. Au contraire ils se battent pour essayer de communiquer pour certains, pour d’autres, avoir un contact avec les gens. Et chaque jour ils ont quand même le sourire, et ils rigolent de tout, ils s’amusent d’un rien. Alors comment dire si ces personnes sont malheureuses d’être comme elles sont ou si au contraire elles sont bien comme ça, à peut-être ne pas pouvoir faire tout ce à quoi elle rêve ou que sais-je, mais heureuses d’être entourées de gens qui les aiment autant et qui font tout pour les aider. Je voudrais aussi dire que les parents de ces enfants ou adultes sont très courageux de se battre chaque jour pour stimuler leur enfant, pour qu’il ait une place dans une école adaptée ou tout simplement pour avoir eux-aussi l’envie de sourire malgré des évènement qui ne sont pas toujours drôles. Et qu’ils sont courageux de prendre encore du temps pour répondre à tous mes questionnements et à se replonger dans des moments de leur vie qu’ils aimeraient parfois oublier. Avoir fait ce travail m’a permis de me rendre compte à quel point nous avons de la chance d’être en bonne santé et d’être libre de parler et de s’exprimer comme bon nous semble. Il m’a permis de prendre contact avec des personnes exceptionnelles avec qui je n’aurais jamais eu l’occasion de parler. Et à apprendre à faire preuve de tact parfois dans des situations aussi difficiles que celles-ci. Bien sûr cela m’a aussi permis de m’organiser, car entre toutes ces interviews et ces E-mails, il n’était pas toujours simple de s’y retrouver. Enfin, faire ce dossier m’a permis de me rendre compte à quel point je voulais travailler avec des gens qui n’ont rien demandé pour être comme ceci mais qui ont un réel besoin de nous auprès d’eux et qui peuvent nous apporter tellement. -26- 4. Résumé Les démarches qui ont été faites pour récolter des informations ont permis d’avoir un dossier qui n’est pas uniquement fait de théories, ni basé sur des témoignages de médecins. Mais au contraire, d’avoir de nouveaux points de vue. Car dans ce travail est présent celui des parents depuis la naissance, mais aussi les capacités actuelles des personnes souffrant du syndrome d’Angelman. (je trouve la phrase un peu bizzare) La richesse de ce travail, est que huit familles ont été interrogées, et bien que leur enfant ait chacun la même maladie, leur vie, leurs points de vue et la façon dont ils le vivent sont tous différents. C’est aussi car les personnes handicapées présentées dans ce travail sont des deux sexes et que leur âge va de 2 ans à 29 ans. Cette maladie est encore très peu connue, et tous les gens qui en souffrent, que ce soit la personne elle-même ou la famille qui est touchée indirectement, méritent qu’on s’y intéresse que l’on apprenne à connaître un peu leur quotidien, et qu’on fasse la connaissance de ces enfants ou adultes, qui gardent toujours le sourire et qui montrent une réel joie de vivre, même si pour certain la parole n’est pas au rendez-vous. Dans ce travail vous verrez aussi les besoins de ces gens handicapés, et leurs stratégies pour s’ouvrir à un monde qui leur est fermé depuis la naissance. Ils font preuves d’un courage extraordinaire, et ce travail est la preuve qu’il y a des gens, qui osent s’intéresser au handicap, et qui ne le taise pas comme un tabou. 5.Bibliographie et remerciements Serge Dalla Piazza & Bernard Dan (2001). Handicaps et déficiences de l’enfant. Collection : Question de personne Editeur : De Boeck Wikipédia, le syndrome d’Angelman. Accès : http://www.youtube.com/watch?v=93jpT9c3wMI Association Française du Syndrome d’Angelman. (AFSA) Accès : http://www.angelman-afsa.org/ Wikipédia, Institut Médico-Educatif. (IME) Accès : http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_m%C3%A9dico-%C3%A9ducatif Wikipédia, Maison d’Accueil Spécialisée. (MAS) Accès : http://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_d'accueil_sp%C3%A9cialis%C3%A9e -27- Remerciements Tout d’abord, je souhaite remercier tous les parents ou grands-parents qui ont accepté de répondre à toutes mes questions et avec une grande sincérité. Je remercie tout particulièrement leurs enfants, petit ou adulte, c’est-à-dire : Maël, Ulysse, Arthur, Maewenn, Arthur Ange, Eva, Maude et Nicolas. Merci également à Monsieur Pillard pour sa disponibilité et ses conseils. Et un grand merci à ma famille et mes amis qui m’ont toujours soutenue dans ce travail. -28-