Carte Alqueva - Barcos Casa - Alqueva
Transcription
Carte Alqueva - Barcos Casa - Alqueva
CARTE DU GRAN LAC ALQUEVA | ALBUFEIRA DE ALQUEVA Tableau des distances de voyages, par le fleuve, entre les différents points d'intérêt: DISTANCE (Km) Amieira Amieira Marina Amieira Barragem Alqueva Estrela Marina Quay 5,5 23,9 31,1 43,1 46,5 55,4 68,5 98,2 18,4 25,6 37,6 41 49,9 63 92,7 8 16,7 28,7 32,1 41 54,1 83,8 19,7 35,2 38,6 47,5 60,6 90,3 16,5 18,9 31,3 44,4 74,1 9,6 18,5 31,6 62,8 13,7 26,8 56,5 26,1 46,2 Barragem Marina (quay) 17,4 11,9 Alqueva 23,9 18,4 8 31,1 25,6 16,7 19,7 43,1 37,6 28,7 35,2 16,5 Mourão 46,5 41 32,1 38,6 18,9 9,6 55,4 49,9 41 47,5 31,3 18,5 13,7 Cheles 68,5 63 54,1 60,6 44,4 31,6 26,8 26,1 Juromenha 98,2 92,7 83,8 90,3 74,1 62,8 56,5 46,2 Monsaraz Cheles Juromenha 11,9 5,5 Luz Mourão Monsaraz 17,4 Amieira Marina Estrela Luz Juromenha Les origines de Juromenha remontent à la période de la domination romaine. Des témoignages épigraphiques funéraires documentent la présence de citoyens de la tribu papiria, ce qui permet de relier cette région à l'espace géographique et politique de Augusta Emerita. C'est, néanmoins, pendant l'occupation islamique que Juromenha s'est transformée en bourgade fortifiée, notamment à partir de la fin du XIe siècle, époque où s'est généralisée l'atmosphère guerrière en al-Andalous dû aux disputes internes pour le pouvoir et aux fréquentes incursions militaires des royaumes chrétiens. De cette époque, on conserve encore l'essentiel de la fortification primitive, disposée en épaisses murailles de torchis, fortifiées par des tours carrées. Après la définitive conquête chrétienne, survenue en 1242, par D. Paio Peres Correia, insigne chevalier portugais qui participa à la prise de Séville, Juromenha gagna une grande importance dans la défense de la frontière et de la vallée du Guadiana. Le roi D. Dinis lui concéda une Charte et augmenta l'apparat défensif du château fort, moyennant la construction de l'imposante tour de guet. Après quelques années de stagnation, le rôle de Juromenha comme place forte fut à nouveau mis en évidence durant la période des Guerres de Restauration, à travers la construction d'une importante fortification avec des remparts polygonaux, typiques du Génie civil français de Vauban. Cet ensemble fortifié, constitué par le périmètre médiéval et par les remparts du XVIIe siècle, quoique très ruiné, représente le patrimoine monumental le plus reconnu de Juromenha et sa ressource touristique la plus viable pour le futur. 29,7 29,7 Bouées de navigation Routes et Chemins Numéro de route Moulins submergés 5 Monsaraz Villages riverain Quais d'appui E Parc du pic-nic 19 Gravures Rupestres L'embouchure du fleuve Álamo est le lieu où furent trouvées les premières gravures rupestres du fleuve Guadiana. Ce noyau de gravures, conjointement avec ceux de Retorta et Volta, identifiés en amont, possèdent en commun, outre leur chronologie, les particularités géomorphologiques du Guadiana. En effet, les gravures apparaissent dans les courbes les plus accentuées du fleuve et où le schiste se présente en affleurements avec des surfaces tabulaires. Ce n'est sans doute pas par hasard que ces deux circonstances justifient une si exceptionnelle concentration d'art rupestre néolithique, qui n'a d'autre parallèle que sur le fleuve Tage, justement au niveau de son accident naturel le plus notable, les Portas do Ródão. Contrairement à l'art rupestre paléolithique, où prédomine la représentation naturaliste des grands animaux herbivores chevaux et taureaux, essentiellement , les gravures néolithiques du Guadiana privilégient les formes schématiques à représentation humaine et dessins à caractère géométrique. Cette thématique, reproduite exclusivement sur du schiste et profitant souvent des cicatrices naturelles de la pierre, met en évidence un cadre mental et culturel en changement, propre au processus de néolithisation. C'est, en effet, à cette époque que commencent à surgir les signes de la valorisation de l'Homme en tant qu'entité autonome et créatrice, capable de dominer les animaux et les plantes. De tels signes sont également conformes avec la schématisation des gravures en tant qu'élaboration mentale des registres idéographiques, codifiés et restreints au groupe qui les conçût et, pourquoi pas, leurs marques d'identification communautaire. Cette schématisation de l'image, en tant que processus créatif où la représentation réelle donne lieu à des signifiés allégoriques ou symboliques, sera absolument fondamentale pour l'apparition de l'écriture alphabétique. La ville fortifiée de Monsaraz est implantée sur un python rocheux, d'où l'on aperçoit un paysage d'une grande beauté naturelle. L'origine du nom n'est pas connue, néanmoins mon-xarás “monte-xaras” (mont des cistes) , est une image poétique appropriée à l'histoire et au charme de cet endroit. C'est une terre ancienne, marquée par la présence des romains et des arabes, et c'est la frontière qui la rendît gardienne et hautaine. En 1157, Giraldo Sem Pavor (Gérard sans peur), conquérant d'Évora, la prît d'assaut aux musulmans, qui la récupérèrent aussitôt. Ce n'est qu'en 1232, que Monsaraz entra définitivement en possession de la couronne portugaise, à travers l'action militaire des chevaliers Templiers, qui en devinrent les seigneurs. La première Charte fut concédée par le roi D. Afonso III. C'est là que s'établirent les limites du premier district médiéval, ainsi que des terres reguengas (terres de la Couronne), soit celles qui appartenaient au roi. Ce sont ces terres qui sont à l'origine de la désignation de Reguengos de Monsaraz. Au début du XIVe siècle, la cité de Monsaraz est devenue la Commanderie de l'Ordre du Christ. De cette période datent la tour de guet du château fort et l'édifice primitif du tribunal, décoré avec la célèbre peinture “O Bom e o Mau Juiz” (Le bon et le Mauvais Juge). En 1412, la cité fut intégrée à la Sérénissime Maison de Bragance par donation du connétable D. Nuno Álvares Pereira à son petit-fils D. Fernando, second Duc de Bragance. En 1512, le roi D. Manuel I lui concéda une nouvelle Charte, instrument de normalisation fiscale et administrative, fondamentale au développement communal. Cependant, la grave crise démographique de 1527, causée par la peste, obligea le Duc de Bragance, D. Jaime, à définir une parcellisation des terres communes de la municipalité comme mesure de fixation démographique, situation qui explique, aujourd'hui encore, le paysage de petites propriétés agricoles aux alentours de Monsaraz. 20 4 Mourão La petite structure fortifiée, autrefois située sur un python auprès de l'embouchure de la rivière d'Azevel, près du Moinho do Gato (Moulin au chat), est aujourd'hui bien visible sur la rive du Lac de retenue d'Alqueva. Elle fut l'objet de fouilles archéologiques dans de cadre du Plano de Minimização de Impactes sobre o Património Arqueológico (Plan de Minimisation des Impacts sur le Patrimoine Archéologique) lors de l'inondation provoquée par l'Alqueva. Cette étude a démontré que sa chronologie et sa fonction semblent correspondre au type de castelae de l'époque romaine républicaine, avec d'autres références dans la région, dont la plus importante est le Castelo da Lousa. L'implantation de ces petites fortifications, surtout auprès des principaux cours d'eau, marque le premier moment de possession et de défense du territoire par les légions romaines. Occupation of these places will prove ephemeral, not resisting the administrative reorganization of the empire, and, naturally, the implantation of a productive structure based on exploitation of the land, and notion trading products, based on the Atlantic ports. 6 Cromeleque dú Xerez À cet endroit, est submergé, à peu de profondeur, le Castelo da Lousa. Cette grande et complexe structure architectonique dont l'origine est romaine fut l'objet d'études au long de ces dernières décennies. La dernière en date, dans le quadre du Plano de Minimização de Impactes sobre o Património Arqueológico (Plan de Minimisation des Impacts sur le Patrimoine Archéologique), lors de l'inondation provoquée par l'Alqueva. Une fois que ce monument national se trouvait à hauteur du niveau de submersion, il était nécessaire de sauvegarder la totalité de sa structure en la scellant sous une gigantesque pyramide de sacs de sable et de béton. Le Castelo da Lousa, situé sur un ancien éperon à difficile accès sur le fleuve Guadiana, est une structure fortifiée à construction rectangulaire de 20 par 23 mètres. Il présente des murs en schiste ayant près de 2 mètres d'épaisseur et une unique porte d'entrée tournée vers l'est. Ce genre de fortification, datant de l'Ier siècle av. J.-C. La ville médiévale de Mourão reflète dans sa toponymie son passé musulman : Mauram ou Morón sont des adaptations phonétiques du latin tardif maurorum qui signifiait “des maures”. Et encore que dans le castillan ancien morón signifie aussi “cheval”, ceci ne contredit en rien l'essence historique de cette “terre des maures” prise, par l'épée, par des chevaliers chrétiens. La nouvelle fondation de cet endroit frontalier est due à Gonçalo Viegas, Prieur de l'Ordre de l'Hôpital, qui lui aurait attribué la première Charte, confirmée par le roi D. Dinis, en 1296. En observant le profil urbain de Mourão, on aperçoit en premier lieu le château fort et la tour de guet. Il s'agit d'un ouvrage conclu sous le règne de D. Afonso IV. À l'intérieur de la muraille, construite d'une façon curieuse puisqu'elle allie le schiste, le marbre et le granit, on trouve les vestiges de la Casa da Guarda (Maison des Gardes) et le primitif Paço do Concelho (Hôtel de Ville). À cette fortification médiévale a succédé, érigée selon des plans verticaux pour une défense des armes de trait ou de jet, une édification du XVIIe siècle, ayant des plans inclinés qui s'imposaient en fonction de l'usage de la pyrobalistique. Elle fut dessinée en boulevards et ravelins, selon les modèles du génie militaire français, pour la contention de l'offensive espagnole pendant la période de des guerres de Restauration. Gardienne de l'indépendance nationale, la ville de Mourão révèle au visiteur les cicatrices de ce combat ancien aux frontières du territoire portugais. On peut dire que cette arrogance historique, en communion avec la sérénité des maisons dont la blancheur irradie depuis la place de la République, est une des marques de cette terre frontalière. 5 L'enceinte mégalithique du Xerez s'insère dans une zone notable de monuments préhistoriques qui, bien qu'ils occupent tout l'Alentejo Central, semble avoir été confinée aux rives du Guadiana. En lui, diffère la disposition ordonnée de ses 52 menhirs ovoïdes dans une enceinte carré, tous les autres, qui sont connus, ont une enceinte ovale, surtout en forme de fer à cheval , ouverte vers le Levant. Cette différence peut advenir d'une tentative de reconstitution, dans les années 70 du siècle passé, menée à bien par Pires Gonçalves. L'enceinte du Xerez possède encore la particularité de présenter un seul menhir central ayant près 3,5 mètres de hauteur, décoré de 18 petits creux. 8 18 Python de La Maure La rocha da Moura est un abri naturel qui, de par sa singularité dans le paysage, a suscité des légendes comme celle qui a trait à l'origine de la sainte patronne du Campinho, Nossa Senhora das Dores (Notre Dame des Douleurs). Malgré le nom populaire sous lequel elle est connue, et qui est souvent synonyme d'ancienneté, cette petite grotte ouverte sur l'affleurement schisteux ne révèle aucun vestige d'occupation humaine, récente ou ancienne. Néanmoins, aujourd'hui tout comme autrefois, c'est une des marques du paysage du fleuve Guadiana, une fois que cet accident géologiques parmi d'autres distribués au long du cours du fleuve sont de véritables coordonnées servant à la découverte de ses secrets, ses meilleures zones de chasse et de pêche et où terminent les plus anciennes limites de la propriété agricole. 6 9 Campinho Village à fondation très ancienne, puisqu'il apparaît déjà documenté au XIIIe siècle dans la liste des biens territoriaux de D. João Peres de Aboim, seigneur de Portel. À cette époque si reculée, cette agglomération était connue par Amieira da Moura, dû probablement à sa proximité à l'axe routier qui reliait directement Évora à Moura. Entre ses maisons blanches en partie construites avec le mortier traditionnel, se détache un certain patrimoine religieux comme la chapelle de S. Romão et l'église paroissiale, consacrée à N. Sra. das Neves (Notre-Dame des Neiges). Très isolé avant la construction du barrage d'Alqueva, le village conserve un richissime patrimoine culturel à travers l'expression du canto (chant) et de la poétique traditionnelle de l'Alentejo, et où ne fait pas défaut une cuisine simple, héritière de la meilleure tradition de la chasse, de la pêche fluviale et des produits de la montagne Petit village de la commune de Reguengos de Monsaraz, avec près de 900 habitants, à caractère à prédominance agricole. La municipalité, rendue autonome en 1990, de S. Marcos do Campo, a pour patron le Sagrado Coração de Jesus (Sacré Coeur de Jésus-Christ), dont le culte lui est rendu dans une simple petite église construite récemment. À près de 3km de distance, nous avons la petite chapelle de Santo Amador, édifiée sur le mont qui porte le même nom. Son édification est due au paysan Francisco Balancho qui, au début du XVIIIe siècle, la consacra à N. Sra. da Conceição (Notre-Dame de la Conception). 7 Luz Le village Aldeia da Luz est la plus récente agglomération du pays. Il est né du besoin de reloger les près de 373 habitants qui habitaient l'ancien village Aldeia da Luz, désormais submergé par les eaux de l'Alqueva. Planifié suivant les modèles culturels de la région et le respect envers les caractéristiques originelles des maisons de chaque habitant, le nouveau village Aldeia da Luz représente un projet modèle au niveau de l'application et de la sauvegarde des valeurs communautaires. La tradition et la modernité cohabitent dans les rues à murs blancs et cheminées qui cachent les âtres des foyers, les ruelles, les potagers et les voisinages qui ne se perdirent pas, ou, encore, au sein de la nouvelle église matrice de Nossa Senhora da Luz (Notre-Dame de la Lumière). La rencontre de ces valeurs est aujourd'hui bien visible au Museu da Luz (Musée de Luz), projet notable, ayant reçu un prix international. À l'intérieur, le visiteur a la possibilité de prendre connaissance avec le dialogue multiséculaire de la mémoire et de l'identité de cette population, qui est en même temps de l'Alentejo, frontalière et riveraine. 18 9 17 Dolmen de Torrejona Près des berges de la retenue d'eau, les deux dolmens de Torrejona sont une des marques du passé préhistorique de la région. Ils conservent tous deux la structure élémentaire des sept appuis qui délimitent une chambre polygonale, ouverte sur un petit couloir, orienté vers le Levant. Aucun des deux ne possède la dalle de couverture dans sa position originale, comme s'il s'agissait d'un chapeau. Les vestiges de la mamoa petite colline artificielle de terre et de pierre qui recouvrait originellement tout l'ensemble − sont également en nombre réduit. Les dolmens sont des monuments funéraires mégalithiques construits, l'on suppose, comme des tombeaux de famille. Certains, comme ceux de Torrejona, furent édifiés sur des bourgades plus anciennes. Une pratique qui dénonce un rapport affectif à la mémoire des ancêtres. 16 Bourgade de Moncarxa Le niveau d'eau du barrage d'Alqueva confère des apparences d'accessibilité et de douceur aux cimes escarpées de Moncarxa, qui autrefois dominait les berges de la rivière Degebe. À la Préhistoire, une petite communauté s'y est fixée pour défendre ce territoire qu'elle exploitait moyennant une économie agraire, où les activités pastorales, la chasse, la pêche et la recollection avaient un rôle important. Dans cette bourgade fortifiée de Moncarxa, furent produits les premiers ustensiles pour la fonte du cuivre ; un fait qui permet de la situer à la période du Chalcolithique, soit entre le IIIe et le Ive millénaire av. J.-C.. Du butin, ici trouvé, résultant des fouilles, on peut mettre en exergue les céramiques à bords épais et les pointes de flèche en schiste jaspé. 11 Estrela Le village d'Estrela (étoile) est aujourd'hui un village riverain, suite à la montée des eaux d'Alqueva. Il possède près de 125 habitants et appartient à la municipalité de Póvoa de S. Miguel, commune de Moura. On ne lui connaît pas un passé historique aussi riche que celui d'autres localités avoisinantes. C'est pourquoi son architecture est, essentiellement, composée de maisons populaires, dominées par la simple église paroissiale. C'est un endroit aux gens simples et accueillants, dont le principal attrait de sa carte de visite est une gastronomie traditionnelle riche et variée. L'ancienneté des lieux est généralement reflétée dans leur toponymie. Ce n'est évidemment pas le cas du village d' Estrela, mais ça l'est pour les noms des rivières toutes proches Alcarrache et Zebro. La rivière Alcarrache est un affluent du Guadiana, ayant son origine toponymique dans l'arabe péninsulaire, comme d'ailleurs la plupart des cours d'eau du sud du pays. Néanmoins, la désignation Zebro est tout à fait curieuse et doit, en principe, son origine au nom de l'animal de la famille des équidés (Equus asinus) qui s'apparente à l'âne domestique, documenté sur des registres médiévaux, comme c'est le cas des chartes d'Évora et Portel. Il en existe également une reproduction estampillée sur un fragment de pierre de taille de la période Almohade, trouvé au château fort de Silves. Cet âne de montagne, comme le désigne un document ancien, a disparu autour du XVe siècle. 7 15 Alqueva Village assez ancien, déjà documenté en 1262, dans la liste des biens de D. João Peres de Aboim, intendant général du roi D. Afonso III. À forte expression agricole comme le toponyme lui-même le laisse transparaître, l'agglomération est née autour de la petite chapelle primitive consacrée à S. Lourenço (Saint Laurent), saint martyr du christianisme qui était objet d'un culte fervent en Alentejo. Outre cette église, totalement restaurée aux XVIIIe et XIXe siècles, subsiste la très petite chapelle de Santo António (Saint Antoine), exemplaire de l'architecture populaire de la fin du XVIe siècle ou début du suivant. 14 13 Rocha da Pomba (Python de la Colombe) L'escarpe qui surplombe la rive droite du fleuve Guadiana, actuellement connue sous le nom de Rocha da Pomba (Python de la Colombe), conserve, dans la toponymie ancienne et sur la borne en pierre encore visible, la mémoire de l'héritage de D. João Peres de Aboim, seigneur de Portel et fondateur de son château fort primitif. Ce noble, naturel de la région de Minho, de Aboim da Nóbrega, exerça les fonctions de gouverneur de l'Algarve et d'Intendant de la maison du roi, sous le règne de D. Afonso III. À la deuxième moitié du XIIIe siècle, il obtint par concession royale un territoire très vaste, correspondant aujourd'hui encore aux actuelles limites de la commune de Portel. À cet endroit, alors connu sous le nom de Pena d'Avanto, les fonctionnaires des communes d'Évora et de Monsaraz, placèrent la première de dix bornes de démarcation de la propriété, en 1265. La ligne ainsi tracée au long du fleuve Degebe en direction à Monte Trigo élargissait au Nord la démarcation originelle, datant de 1258. 11 17 12 Le Barrage D´Alqueva Le fleuve Guadiana trouva sur son passage par le Mont du Portel un des plus grands obstacles naturels. C'est à ce point de contact que le massif rocheux résista le plus à l'impétuosité du fleuve et de cette lutte titanesque, il résulte une cicatrice géologique, ouverte sur une vallée profonde. Cet accident naturel rendît viable la construction d'un barrage, dénommé Alqueva, par déférence toponymique au village le plus proche. Les premières études préalables à la construction à cet endroit d'un grand ouvrage hydraulique qui retienne les eaux du fleuve Guadiana datent des années cinquante du XXe siècle. Un ouvrage de cette envergure permettrait, ultérieurement, d'alimenter un ambitieux Plan d'Irrigation pour l'Alentejo, condition essentielle pour contrarier la désertification et le sous-développement économique de la région. Néanmoins, ce n'est que quelques décennies plus tard qu'il fut possible de mettre en oeuvre l'Empreendimento de Fins Múltiplos de Alqueva (Ouvrage à Fins Multiples de l'Alqueva). Après certains pas en avant et autant de reculs, causés essentiellement par des facteurs économiques, l'ouvrage démarra en 1998. Le corps principal du barrage étant conclu en janvier 2002. Les écluses furent fermées le 8 février de cette même année. Le mur d'appui, avec une hauteur de 96 mètres, forma un retour de l'eau vers sa source avec une surface totale de 250 Km2, étant pour cela considéré le plus grand lac artificiel d'Europe. Quant aux différentes utilisations de cette immense réserve stratégique d'eau, on peut mettre l'accent sur : le Sistema Global de Rega (Système Global d'Irrigation) qui irrigue 115 mille ha de terres moyennant 2.000 km de conduites, et la production d'énergie électrique, dont la puissance permet de couvrir les besoins de consommation de tout le district de Beja. Il convient encore d'ajouter la régularisation du cours du fleuve Guadiana, l'approvisionnement public de l'eau et la possibilité de nouvelles exploitations économiques, notamment dans le secteur du Tourisme. Cheles est l'agglomération espagnole la plus proche du Grand Lac. Le noyau urbain primitif à origine musulmane, édifié sur les reliefs de San Blas, fut pris par les chevaliers Templiers, en 1231, sous le règne de Ferdinand III de Castille. Sans avoir jamais été une place forte, contrairement aux voisines places fortes du côté portugais, Cheles a connu au XVIe siècle son plus grand développement urbain, grâce à l'action de la famille Manuel Villena, seigneurs de ces terres. C'est de cette période que date la construction de l'Église N. Sra. de la Concepción, la plus notable structure religieuse de Cheles. Au XVIIe siècle, suite aux conflits frontaliers de la Guerre de Restauration, Cheles s'est dépeuplée, ayant été par la suite repeuplée avec un grand nombre de familles portugaises de cette région frontalière. Sa proximité au Guadiana est reflétée tout particulièrement dans ses spécialités gastronomiques qui ont pour base la préparation du poisson du fleuve, comme par exemple, le pisto(consommé) et encaspachado de peces (bouillabaisses de poissons). 8 Castelae du Moinho do Gato 10 Château de Lousa 14 Amieira 20 Cheles 16 13 1 Castro dos Ratinhos (Bourgade Fortifiée) 2 15 12 1 Sur la rive gauche du fleuve Guadiana, au sommet de la colline qui surplombe le barrage d'Alqueva, se situe le Castro dos Ratinhos. Des études archéologiques récentes font remonter l'origine de cette bourgade fortifiée à la fin de l'époque du Bronze, soit aux environs de l'an 1.000 av. JC. Entrevue à distance, il est possible de reconnaître au moins une des trois ceintures de murailles qui défendaient la citadelle au sommet de la colline. Le complexe système de murailles et fossé circonscrit une zone de peuplement de près de 6 hectares. Ces bourgades fortifiées qui s'installèrent à des endroits surélevés et stratégiques sont caractéristiques de cette période de la fin de l'époque du Bronze et du Premier Âge du Fer. Elles étaient gouvernées par des élites militaires qui pratiquaient un mode vie guerrier et hostile, comme semble vouloir le prouver le moule en pierre pour la fonte des épées qui fut ici trouvé, seul exemplaire connu dans la Péninsule Ibérique. La Bourgade Fortifiée des Ratinhos (Castro dos Ratinhos), à l'image de beaucoup d'autres peuplements connus dans Alentejo Central, fut abandonnée à une époque proche de l'arrivée des Phéniciens, aux alentours du VIe siècle av. JC. 2 Mills at Porto de Évora Pendant des siècles, l'eau du fleuve Guadiana et de ses principaux affluents fut utilisée comme force motrice pour les moulins à eau et les moulins à foulons. Tout comme les moulins à vent, les moulins à eau furent également utilisés pour la mouture des céréales, notamment le blé, dont la farine servait à fabriquer (c'est encore le cas aujourd'hui) le meilleur pain de l'Alentejo. Actuellement submergés, ces moulins furent très intelligemment distribués aux endroits où la rivière permettait la construction de petites retenues d'eau. L'eau, ainsi retenue et disponible pour des périodes de temps plus longues, permettait au meunier de contrôler son acheminement via de petits canaux, appelés levadas (les biefs du moulin), jusqu'à la roue à aubes de la moenga (la meule du moulin). Pour la construction du moulin et de ses structures de support et de transport, c'est la pierre locale qui fut exclusivement utilisée, presque toujours du schiste imbriqué sur chant (de façon à ce que le sens de sa longueur soit horizontal) afin de mieux résister à la force de l'eau pendant les hivers les plus rigoureux. À la confluence du Degebe avec le Guadiana, à l'endroit du Port d'Évora, le dernier moulin de la région a continué de fonctionner, dans une fosse connue sous le nom de Barranco da Amieira. Son meunier, suivant une vieille tradition de subsistance, ne se consacrait pas exclusivement à la mouture des céréales il était aussi pêcheur et batelier chaque fois que l'occasion se présentait car, autrefois, la barque était le seul moyen disponible pour effectuer la traversée du fleuve.