Bien vivre avec la BPCO - European Lung Foundation
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Bien vivre avec la BPCO - European Lung Foundation
INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org Bien vivre avec la BPCO L’objectif de cette fiche d’informations est de montrer aux personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), ainsi qu’à leur famille et amis, qu’il est possible de mener une vie bien remplie même avec cette maladie. ◗◗ Qu’est-ce-que la BPCO ? La BPCO est une maladie qui associe la bronchite chronique et l’emphysème. L’emphysème (atteinte de la structure des poumons) se porte sur les échanges gazeux, au niveau des alvéoles. Les parois des alvéoles perdent de leur élasticité, rendant plus difficile l’évacuation de l’air des poumons. Les symptômes, comme l’essoufflement et la toux, s’aggravent progressivement et peuvent altérer la qualité de vie de façon importante. Cependant, des solutions existent pour vous aider à vous sentir mieux. ◗◗ Prévalence Selon les derniers chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 210 millions de personnes souffrent de BPCO dans le monde et ce chiffre est en augmentation constante. Les répercutions sur les systèmes de santé, les patients et la société seront considérables. Rien qu’au Royaume-Uni, on compte au moins deux fois plus de consultations chez le médecin pour des cas de BPCO que pour desangines. ◗◗ Bien vivre avec la BPCO La bronchite chronique (inflammation et rétrécissement des voies respiratoires) empêche les poumons de se vider normalement à l’expiration. Elle vous oblige à faire un effort supplémentaire pour respirer, ce qui peut provoquer un essoufflement. Quelles sont les causes de la BPCO ? Les causes de la BPCO sont diverses. En Europe, la cause la plus fréquente est le tabagisme. L’inhalation de la fumée de cigarette irrite les voies respiratoires, provoquant une inflammation suivie d’une toux. Si vous fumez et que vous souffrez de BPCO, la première des choses à faire pour empêcher votre maladie de s’aggraver est d’arrêter de fumer. Tous les fumeurs ne développeront cependant pas de BPCO. De même que certains patients atteints de BPCO n’ont jamais fumé. Les autres causes possibles de BPCO comprennent l’exposition à la pollution atmosphérique (intérieure et extérieure), l’inhalation de certains gaz sur le lieu de travail pendant de nombreuses années, ou encore l’hérédité. 1/6 INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org ◗◗ Que puis-je faire pour améliorer mon état de santé ? 1. Arrêter de fumer Il n’est jamais trop tard pour arrêter ! Les bénéfices se ressentent dès les premiers jours. Quand vous arrêtez le tabagisme, la vitesse de vieillissement de vos poumons devient identique à celle d’un nonfumeur. 2. Activité physique et respiration Il se peut que vous soyez essoufflé(e) dans vos activités quotidiennes ou lorsque vous faites de l’exercice. Cela ne présente aucun danger et la gêne respiratoire disparaît rapidement lorsque vous vous arrêtez. Les difficultés à respirer peuvent être sources d’inconfort et d’inquiétude, mais le pire serait de ne pas faire d’exercice, auquel cas vous ne seriez pas en forme et vous vous sentiriez encore plus essoufflé(e) lors de vos activités quotidiennes. Bien vivre avec la BPCO Essayez de faire de l’exercice aussi souvent que possible pour améliorer votre forme et votre bien-être en général. Entraînez-vous en montant les escaliers. Faites une pause lorsque vous avez besoin de vous reposer et vous sentirez l’essoufflement disparaître rapidement. Le fait de respirer avec les lèvres pincées peut vous aider à reprendre votre souffle. 2/6 Une autre solution simple pour faire de l’exercice consiste à marcher 30 minutes par jour. Il est conseillé de prendre le médicament qui vous soulage avant de faire de l’exercice. Ce médicament atténuera vos symptômes pendant que vous faites de l’exercice. Si votre gêne respiratoire empire soudainement ou ne disparaît pas rapidement à l’arrêt de l’exercice, vous devez consulter un médecin. Si votre difficulté respiratoire devient gênante, il est très important que vous suiviez un programme de rééducation, selon les conseils de votre médecin. Cela vous permettra de faire de l’exercice plus longtemps avant de vous sentir essoufflé(e), et d’améliorer vos symptômes et votre qualité de vie. 3. Alimentation Il est important de veiller à une alimentation saine quotidienne. Essayez de manger beaucoup de fruits et légumes. • Lorsque vous vous sentez bien, les médecins recommandent de prendre entre 3 et 4 repas par jour et d’éviter les aliments difficiles à digérer, tels que les plats épicés, l’oignon cru ou les glaces. • Lorsque vous ne vous sentez pas bien, il est conseillé de prendre entre 5 et 6 repas par jour, plus petits et à base d’aliments doux. Les aliments et les boissons riches en glucides et en protéines comme les pâtes, le poulet et le poisson sont à privilégier. Vous aurez plus de difficultés à respirer si vous présentez une surcharge pondérale. En revanche, si vous présentez un déficit pondéral par rapport à votre taille, un régime adapté sera éventuellement nécessaire. La consommation d’alcool pendant les repas est autorisée à condition qu’elle reste raisonnable. INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org ◗◗ Que dois-je faire si ma maladie s’aggrave ? Une aggravation importante de votre maladie est désignée par le terme d’exacerbation. Si cela se produit, vos symptômes seront plus nombreux que d’habitude, et parfois plus sévères. Cette situation peut être très angoissante. Les exacerbations sont souvent provoquées par un simple rhume ou par de mauvaises conditions atmosphériques. Leur durée est variable, généralement comprise entre 7 et 21 jours. Selon les cas, votre médecin pourra parfois vous prescrire un traitement supplémentaire. Quel traitement mon médecin va-t-il me prescrire ? Traitement Inhalateurs Bronchodilatateurs (bêta agonistes ou anticholinergiques, par ex.) Leur utilisation et l’aide qu’ils vous apportent • Facilitent la respiration. • Ouvrent les petites voies respiratoires et diminuent la distension des poumons qui est source d’inconfort. • Leur effet dure entre 4 et 24 heures. • Les bronchodilatateurs de courte durée d’action sont utilisés lorsque les symptômes deviennent gênants. Corticoïdes inhalés • Réduisent l’inflammation des petites voies respiratoires. • Permettent d’empêcher un quart des exacerbations. • Recommandés chez les personnes souffrant de BPCO plus sévère et de plus de deux exacerbations par an. • Peuvent être administrés par inhalation en association avec des bronchodilatateurs à longue durée d’action. Remarque : il existe plusieurs types d’inhalateurs servant à l’administration de ces médicaments, dont le fonctionnement diffère légèrement. Assurez-vous de savoir exactement comment utiliser votre inhalateur, car il se peut qu’il y ait une façon particulière de l’assembler ou de le nettoyer afin de garantir son bon fonctionnement. Oxygène Oxygène Bouteille d’oxygène • Les bouteilles contiennent de l’oxygène sous pression et sont généralement utilisées en cas d’urgence. Oxygène liquide Concentrateur d'oxygène portable Antibiotiques Comprimés • Est administrée aux personnes qui n’ont pas assez d’oxygène dans le sang, et non à celles qui sont essoufflées. • Doit être utilisée pendant au moins 16 heures par jour pour en percevoir les bienfaits. • La saturation en oxygène (quantité d’oxygène dans votre sang) peut être vérifiée par une infirmière ou un médecin à l’aide d’un oxymètre ou d’une prise de sang. • À utiliser de préférence le soir, après les repas ou en faisant de l’exercice. • La durée de l’oxygène disponible dépend de la taille de la bouteille et du débit d’oxygène utilisé. Bien vivre avec la BPCO ◗◗ Stéroïdes (prednisolone, par ex.) Diurétiques • L’oxygène liquide est stocké dans un réservoir contenant une bouteille. • L’utilisation d’un dispositif de transport sur le dos peut permettre une plus grande mobilité, mais il doit être rempli à partir du réservoir principal. • Les concentrateurs absorbent de l’air normal et en éliminent une petite quantité d’azote pour fournir à l’utilisateur une concentration en oxygène plus élevée. • Combattent les infections bactériennes. • Prescrits si vous toussez plus de mucus ou si sa couleur est différente par rapport à d’habitude. • Améliorent les symptômes en cas d’exacerbation. • Contactez votre infirmière ou votre médecin si vous pensez en avoir besoin. • Administrés pour traiter les exacerbations. • Améliorent le rétablissement. • Réduisent la durée d’hospitalisation. • Éliminent l’excès d’eau de votre corps. • Administrés aux cas sévères de BPCO ayant développé une rétention d’eau (gonflement des chevilles, en général). 3/6 INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org Vacances : être atteint(e) de BPCO ne vous empêche pas de partir en vacances. Si vous voyagez par avion, vous devez au préalable contacter la compagnie aérienne et lui transmettre un maximum d’informations. Consultez la rubrique consacrée aux voyages par avion sur notre site Internet pour plus de renseignements. Chauffage : maintenez Habillement : portez la température de votre domicile des vêtements adaptés à la saison. entre 19 et 21˚C. Des températures Privilégiez les vêtements amples et froides peuvent être responsables faciles à enfiler. d’une aggravation. Vie sexuelle : les symptômes et le traitement de la BPCO peuvent diminuer votre désir sexuel, mais cela ne signifie pas que les relations sexuelles présentent un quelconque danger. Une légère augmentation du rythme cardiaque et respiratoire est normale. Conseils pratiques généraux Sommeil : définissez un rythme pour vous coucher, vous lever et vous reposer. Évitez de trop dormir pendant la journée, au risque d’avoir des difficultés pour vous endormir le soir. Bien vivre avec la BPCO Tâches ménagères : évitez d’utiliser des produits Loisirs : chimiques puissants comme les vernis rendez visite à vos amis et les peintures car ils peuvent irriter vos aussi souvent que possible. Si vous voies respiratoires et aggraver vos préférez rester chez vous, occupez-vous en Vaccinations : les infections symptômes. écoutant de la musique ou détendez-vous telles que la grippe ou la pneumonie tout simplement. peuvent facilement infecter vos poumons car ils 4/6 sont plus sensibles que ceux des personnes saines. Les médecins recommandent de se faire vacciner tous les ans contre la grippe et contre la pneumonie si vous avez plus de 65 ans. ◗◗ Quel suivi pour ma maladie ? Il est important de consulter régulièrement votre médecin ou infirmière. Ils vous demanderont comment vous vous sentez et si votre traitement fonctionne. Ils écouteront éventuellement votre respiration avec un stéthoscope et évalueront la nécessité de modifier ou non votre traitement. Les tests que votre médecin est susceptible de réaliser pour contrôler votre maladie comprennent : • Un test de spirométrie. Il indique l’évolution de votre maladie. Le test consiste à prendre une inspiration aussi profonde que possible pour remplir vos poumons d’air puis à expirer aussi fort et aussi rapidement que vous le pouvez pendant au moins 6 secondes dans l’appareil de mesure de votre souffle. • L’oxymétrie. Il s’agit d’un moyen très simple et indolore de vérifier si vous avez assez d’oxygène dans le sang. Il détecte la couleur du sang qui bat au bout de votre doigt. Si la mesure relevée est faible, la réalisation d’une gazométrie artérielle pourra vous être conseillée. Elle permet de mesurer précisément la quantité d’oxygène et de dioxyde de carbone contenue dans votre sang, et indique ainsi au médecin si vous avez besoin d’un supplément en oxygène. • Un questionnaire portant sur la qualité de vie. Il comporte des questions concernant votre ressenti et votre faculté à réaliser certaines activités. Il permettra de déterminer si votre traitement a une influence bénéfique sur votre maladie. • Une radiographie pulmonaire. Elle mettra en évidence la présence d’obstructions éventuelles. • Un test de marche de 6 minutes. Il permet à votre médecin de voir la distance que vous pouvez parcourir à pied en six minutes, ainsi que les difficultés éprouvées. INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org ◗◗ Qu’est-ce qui pourrait aggraver ma maladie ? 1. Continuer de fumer. 2. Ne pas prendre le traitement recommandé. 3. Ne pas utiliser votre inhalateur correctement. 4. Ne pas prendre soin d’autres affections. 5. Ne pas consulter votre médecin régulièrement. 6. Limiter les contacts avec votre famille et vos amis. 7. Ne pas faire 30 minutes d’exercice par jour. ◗◗ Comment saurai-je si ma maladie s’aggrave ? 1. Vous serez plus essoufflé(e) que d’habitude. Si cela se produit : • Vérifiez votre programme de prise en charge autonome et suivez les conseils indiqués. • Gardez votre calme. • Commencez le traitement d’urgence qui vous a été éventuellement prescrit. • Si vous utilisez de l’oxygène, servez-vous en permanence pendant la journée, mais n’augmentez pas la dose prescrite par votre médecin. • Essayez de réaliser les techniques de relaxation et de respiration que vous a montrées votre médecin. • Déplacez-vous plus lentement. 3. Vos jambes et vos pieds pourront enfler. Si cela se produit : 2. Vous remarquerez éventuellement une production de mucus plus importante. Sa couleur pourra être différente et sa texture plus épaisse, le rendant plus difficile à expectorer. • Gardez les pieds surélevés. • Consultez votre médecin dans les 3 jours si le problème persiste. Veuillez consulter votre médecin si : • Vous toussez du sang. • Vous êtes plus essoufflé(e) que d’habitude. • Vous produisez plus de mucus et que sa couleur a changé. • Vos jambes et vos pieds sont enflés. • Vous ressentez une douleur latérale à la poitrine au moment de l’inspiration. • Vous ressentez une somnolence. • Vous avez des changements d’humeur. Bien vivre avec la BPCO • Munissez-vous de vos inhalateurs de secours. 5/6 INFORMATIONS SUR LES POUMONS www.european-lung-foundation.org ◗◗ Exacerbations Si vous présentez régulièrement des exacerbations, celles-ci peuvent avoir un effet néfaste sur votre bien-être général pendant plusieurs mois. Votre maladie évoluera et votre qualité de vie pourra s’en ressentir. Vous devrez demander à votre médecin quels sont les moyens de prévenir une aggravation des symptômes et de les gérer s’ils empirent réellement. Votre médecin peut vous remettre un plan d’action par écrit. Bien vivre avec la BPCO Il est possible de prendre des stéroïdes et des antibiotiques pour contrôler les symptômes et combattre les infections, car ces dernières sont souvent responsables des exacerbations. Si vous vous faites vacciner chaque année contre la grippe, en plus de votre traitement habituel, vous réduirez considérablement les risques d’attraper la grippe. Si vous présentez une exacerbation très grave, vous pourrez être hospitalisé(e) afin que les médecins contrôlent vos symptômes et vous donnent le traitement le mieux adapté. ◗◗ 6/6 Liens utiles 1. La European Lung Foundation (ELF) : www.european-lung-foundation.org 2. La Société espagnole de pneumologie « Controlando la EPOC » : www.separ.es 3. La Fédération Européenne des Associations d’Allergiques et de Malades Respiratoires (EFA) : www.efanet.org 4. L’Institut national américain du cœur, des poumons et du sang (NHLBI), « Living with COPD » (Vivre avec la BPCO) : www.nhlbi.nih.gov/health/dci/Diseases/Copd/Copd_LivingWith.html 5. Les choix du NHS, la BPCO : www.nhs.uk/Pathways/COPD/Pages/Living.aspx L’ELF est le porte-parole de la « European Respiratory Society (ERS) », une organisation médicale à but non lucratif comptant plus de 9000 membres dans plus de 100 pays. L’ELF se consacre à la santé pulmonaire dans toute l’Europe et rassemble les plus grands spécialistes européens pour apporter des informations aux patients et renforcer la prise de conscience publique envers les maladies respiratoires. Ce document est basé sur une publication de Respirar, une branche de la Société espagnole de pneumologie (SEPAR) (http://tiny.cc/zmPZR), et sur « Living with COPD » (Vivre avec la BPCO) (http://tiny.cc/vLT5v), rédigé par Monica Fletcher, Directrice générale, Éducation pour la santé.