Guide de pratique pour la prise en charge des masses

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Guide de pratique pour la prise en charge des masses
Guide de pratique pour la prise en charge des masses surrénaliennes découvertes fortuitement Topher Morris B.M.Sc., Ryan Rebello M.D. FRCSC , Anil Kapoor M.D. FRCSC Correspondance : Anil Kapoor, M.D., FRCSC Salle G344 ‐ St. Joseph’s Hospital, Hamilton (Ontario) Canada [email protected] Conflits d’intérêts potentiels : Aucun Introduction Grâce aux percées récentes dans les techniques d’imagerie médicale, la découverte fortuite de masses surrénaliennes, ou incidentalomes, est un scénario thérapeutique de plus en plus fréquent pour les endocrinologues et les urologues. La prévalence des incidentalomes surrénaliens (IS) atteindrait 8 % dans des séries d’autopsies et 4 % dans des séries radiologiques1, 2. À mesure que les techniques d’imageries sont perfectionnées, et que la fréquence des épreuves d’imagerie abdominales augmente, la prévalence radiologique devrait continuer à augmenter et à se rapprocher de la valeur notée avec les séries d’autopsies. Les données appuyant une prévalence accrue avec l’âge sont aussi inquiétantes, le risque d’IS étant plus élevé au cours des dernières années de vie3. Dans une société frappée par un vieillissement rapide, le diagnostic et la prise en charge des incidentalomes deviendront des tâches plus courantes; pour cette raison, des lignes directrices sont utiles pour orienter le traitement. Méthodologie Afin de rédiger ce guide de pratique pour la prise en charge des incidentalomes surrénaliens, on a passé en revue les articles classés dans MEDLINE et EMBASE entre 1990 et 2010; on s’est limité aux articles publiés en anglais et aux études comptant plus de 20 patients. On a aussi tenu compte du rapport State‐of‐
the‐science des NIH sur les masses surrénaliennes découvertes fortuitement, puisqu’il s’agit de ce qui se rapproche le plus de lignes directrices officielles dans ce qui s’est publié jusqu’à maintenant4. À partir de la littérature, on a dégagé et analysé les définitions et principes suivants : 1)
2)
3)
4)
Définition d’un incidentalome surrénalien Principes d’évaluation des IS Indications pour une intervention chirurgicale en présence d’IS Suivi des patients porteurs d’un IS Définition d’un incidentalome surrénalien Une masse surrénalienne fortuite est une lésion surrénalienne de plus de 1 cm découverte par hasard lors d’un examen radiologique effectué pour des raisons autres que la vérification d’une maladie surrénalienne primaire4. Le diagnostic d’incidentalome surrénalien est exclu chez les patients porteurs d’une tumeur maligne confirmée ou chez qui on soupçonne fortement la présence de processus malins et en présence d’une pathologie surrénalienne manifeste sur le plan clinique ou de maladie manifeste mais non diagnostiquée auparavant en raison d’examens médicaux inadéquats. L’examen de la littérature n’appuie aucun changement dans cette définition. Principes d’évaluation Les examens initiaux en cas d’incidentalome surrénalien ont pour objectif de distinguer les processus bénins des processus malins et les tumeurs silencieuses des tumeurs fonctionnelles. Une évaluation complète permet au clinicien de faire la distinction entre d’une part un carcinome corticosurrénalien, un phéochromocytome, un aldostéronisme primaire et un syndrome de Cushing, qui nécessitent tous une ablation chirurgicale, et d’autre part un adénome bénin pouvant faire l’objet d’un suivi clinique. Tel que mentionné précédemment, les masses surrénaliennes fortuites sont présentes dans 4 % des TDM dans la population générale, et le risque d’IS augmente avec l’âge3, 5. La majorité de ces lésions, soit probablement plus de 80 %, sont de nature bénigne; l’imagerie diagnostique peut être un outil puissant permettant de distinguer ces masses des lésions malignes6. De nombreuses masses bénignes, comme les myélolipomes, les kystes et les hématomes, présentent des phénotypes caractéristiques à l’imagerie pouvant orienter un diagnostic précis sans autre examen. Les adénomes sécrétant du cortisol ou de l’aldostérone, les phéochromocytomes, les carcinomes corticosurrénaliens et les métastases représentent la majorité des cas restants d’IS7. L’approche optimale pour l’évaluation d’un patient avec IS n’a pas été clairement établie. Cela dit, on s’entend généralement dans la littérature pour dire que toutes les masses surrénaliennes découvertes fortuitement justifient au départ des examens complets comprenant des évaluations cliniques, radiologiques et hormonales8‐10. La figure 1 présente un algorithme d’évaluation et de suivi. Examens cliniques : L’examen clinique sert à cerner les signes et symptômes évidents de maladie surrénalienne primaire. La plupart des patients présentant un incidentalome surrénalien sont asymptomatiques, mais il incombe au clinicien bien avisé d’évaluer correctement chaque patient afin de déceler les signes cliniques subtils d’hyperfonction surrénalienne ou de cancer. Les signes et symptômes d’un syndrome de Cushing manifeste, d’un phéochromocytome, d’un aldostéronisme primaire et d’un carcinome corticosurrénalien sont bien décrits dans la littérature1, 8. Examens radiologiques : Les percées dans les techniques d’imagerie ont fait de ces dernières un puissant outil dans la distinction entre les IS bénins et malins. La technique la plus souvent utilisée pour l’évaluation des IS est la tomodensitométrie (TDM). La collimation actuelle permet de découvrir des masses de 3 à 9 mm sans problème, ce qui illustre bien à quel point la découverte fortuite de masses ne pourra qu’augmenter avec le temps. Tel que mentionné, les myélolipomes, les kystes et les hématomes présentent des caractéristiques différentes à l’imagerie qui sont bien décrites dans la littérature11. Les caractéristiques des phéochromocytomes et des tumeurs malignes incluent une taille supérieure à 3 cm, une atténuation de >10 UH lors de la TDM sans injection de produit de contraste, une texture hétérogène et une vascularité accrue après lavage du produit de contraste après 10 à 15 minutes8, 12. Les adénomes contiennent habituellement un taux plus important de lipides intracellulaires en comparaison avec les incidentalomes malins. Par conséquent, en TDM, un seuil de moins de 10 UH dans une région d’intérêt entourant une masse augmentera la probabilité de découverte d’un adénome, la sensibilité et la spécificité atteignant 71 et 98 %, respectivement11. Malheureusement, jusqu’à 30 % des adénomes sont pauvres en lipides et peuvent être impossibles à distinguer des tumeurs malignes lors d’une TDM sans injection de produit de contraste13. L’IRM avec déplacement chimique (IRM DC), tout comme la TDM sans injection de produit de contraste, repose sur la haute teneur en lipides de la plupart des adénomes pour distinguer les lésions bénignes des lésions malignes. Sa principale utilité repose sur l’évaluation des pertes d’informations dans les clichés en opposition de phase et en phase et l’évaluation des lésions indéterminées de densité hétérogène dans lesquelles on soupçonne la présence de lipides microscopiques ou macroscopiques (myélolipomes). Tout comme avec la TDM sans injection de produit de contraste, le chevauchement entre les lésions bénignes et malignes est de 10 à 30 %13, 14. Par conséquent, si la nature d’un IS ne peut être déterminée par TDM sans injection de produit de contraste, un IRM DC pourrait ne fournir aucun renseignement supplémentaire. Il est conseillé de recourir plutôt à une TDM avec injection de produit de contraste et lavages. Si la TDM sans injection de produit de contraste ou l’IRM DC ne donnent aucun résultat clair, une TDM avec injection de produit de contraste et lavages après 10 à 15 minutes s’est révélée dotée d’une excellente sensibilité et spécificité (près de 100 %) pour la distinction entre les adénomes et les incidentalomes non adénomateux11, 14. Avec une telle efficacité, une TDM avec injection de produit de contraste retardée pourrait rendre inutile le recours à une épreuve d’IRM DC et une tépographie sauf dans des cas spécifiques, surtout si on tient compte des coûts et de l’utilisation des ressources. Néanmoins, cet avantage potentiel doit être pesé contre le risque d’une augmentation de l’exposition du patient au rayonnement. La tépographie au 2‐[18F]fluoro‐2‐désoxyglucose (FDG) peut être utile pour déceler les métastases chez les patients ayant des antécédents de cancer, étant donné que les lésions actives sur le plan métabolique présentent d’ordinaire une captation accrue du FDG par rapport aux lésions bénignes11. La scintigraphie surrénalienne est efficace pour déceler la constitution des lésions hyperfonctionnelles et la captation unilatérale ou bilatérale, mais n’est habituellement pas utilisée pour l’évaluation initiale des IS15, 16. La scintigraphie à la métaïodobenzylguanidine (MIBG) peut être utile pour vérifier la présence d’un
phéochromocytome. Aspiration à l’aiguille : La biopsie par aspiration à l’aiguille n’est pas recommandée présentement pour l’évaluation de routine des incidentalomes surrénaliens. Les résultats n’ont qu’un très rare impact sur les décisions quant au traitement, sauf chez les patients potentiellement porteurs de métastases ou de processus infectieux17. D’ordinaire, les observations cliniques, hormonales et radiologiques peuvent orienter efficacement le traitement. Elle est aussi associée à des complications relativement rares mais importantes, et il faut toujours écarter la possibilité d’un phéochromocytome avant de procéder à la biopsie afin d’éviter toute hémorragie pouvant menacer le pronostic vital et les crises hypertensives18. Évaluation hormonale : La méthode privilégiée pour l’évaluation hormonale demeure au cœur des débats entre médecins. Selon la littérature, l’épreuve de freinage à la dexaméthasone (DST) à 1 mg, avec une sensibilité et une spécificité se situant autour de 73 à 100 % et de 90 %, respectivement, semble être le test à privilégier pour écarter la possibilité d’une production autonome de glucocorticoïde, d’un syndrome de Cushing manifeste ou d’un syndrome de Cushing infraclinique6. Certains auteurs recommandent l’emploi d’une DST à dose plus élevée (2, 3 ou 8 mg) pour réduire le risque de faux résultat positif19‐21. La valeur seuil réelle pour le syndrome de Cushing infraclinique reste à établir, mais des valeurs seuils de 50 nmol/L à 138 nmol/L ont été utilisées pour définir l’autonomie surrénalienne, une valeur seuil inférieure augmentant le risque de faux résultat positif4, 8, 9. On peut envisager de recourir à la mesure du cortisol libre dans l’urine sur 24 heures, la DST à faible dose étant utilisée pour distinguer un syndrome de Cushing manifeste de son équivalent infraclinique si le taux de cortisol sur 24 heures est élevé. La mesure du cortisol libre dans l’urine doit être effectuée en gardant en tête qu’un sous‐groupe de patients atteints du syndrome de Cushing pourront présenter des résultats normaux8, 22. La meilleure façon d’évaluer un phéochromocytome est de procéder à la mesure des métanéphrines et/ou des catécholamines urinaires sur 24 heures (sensibilité et spécificité de 95 % et 95 %)6. Un ajout plus récent à l’arsenal diagnostique est le dosage des métanéphrines plasmatiques fractionnées, test doté d’une meilleure sensibilité (98 %) au détriment de la spécificité (89 %)23, 24. Son usage devrait donc être réservé aux évaluations de confirmation, plutôt qu’aux tests de dépistage primaire. Les patients hypertendus et présentant un incidentalome surrénalien devraient subir un dépistage de l’hyperaldostéronisme. Habituellement, l’hyperaldostéronisme est associé sur le plan clinique à une hypertension et une hypokaliémie, mais une normokaliémie est notée chez jusqu’à 50 % de ces patients9. L’hypokaliémie ne doit donc pas servir d’indication. La meilleure évaluation consiste à déterminer le ratio aldostérone/rénine (RAR) dans le plasma. Même si la sensibilité et la spécificité n’ont pas été suffisamment bien quantifiées dans la population porteuse d’un incidentalome surrénalien, elles sont fort probablement toutes deux supérieures à 90 %6. Il faut interrompre tout traitement par des antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes et certains diurétiques, en particulier l’amiloride et le triamtérène, diurétiques d’épargne potassique, et des diurétiques d’excrétion potassique au moins 4 semaines avant la mesure du RAR25, 26. Si le résultat obtenu ne précise pas le diagnostic et que l’hypertension peut être maîtrisée avec des antihypertenseurs sans interférence relative, il est recommandé de cesser l’administration d’autres médicaments pouvant interférer (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, antagonistes des récepteurs de l’angiotensine, inhibiteurs de la rénine, bloqueurs calciques de la classe des dihydropyridines, bêta‐bloquants, alpha‐2‐agonistes à action centrale et anti‐
inflammatoires non stéroïdiens) pendant au moins 2 semaines avant de reprendre la mesure du RAR26, 27. Plus précisément, l’arrêt du traitement doit se faire sous surveillance d’un médecin afin de déceler l’apparition de séquelles. De même, alors que des fluctuations abruptes dans la quantité de sodium alimentaire n’affecterait pas l’exactitude diagnostique de la mesure du RAR, il faut informer les patients d’augmenter leur consommation de sel avant le test pour assurer l’exactitude des résultats25. Il importe de souligner à nouveau que l’absence d’hypokaliémie n’exclut en aucune façon la présence d’un hyperaldostéronisme primaire. Les tumeurs surrénaliennes produisant des hormones sexuelles sont rares et habituellement accompagnées de symptômes cliniques, p. ex. une féminisation ou une virilisation; aucun test systématique n’est donc nécessaire28. Cependant, un incidentalome pouvant se révéler être un carcinome corticosurrénalien pourrait nécessiter le dépistage de la production d’hormones sexuelles, soit la déhydroépiandrostérone (DHEA‐S), la 17‐hydroxyprogestérone (17‐OHP) et la testostérone9. Un test hormonal de confirmation est recommandé dans tous les cas de résultats positifs, afin d’écarter les faux résultats positifs et d’éviter les interventions chirurgicales inutiles. Indications pour une intervention chirurgicale Taille : Le rapport State‐of‐the‐science de 2002 des NIH recommandait l’excision chirurgicale de tout incidentalome surrénalien de plus de 6 cm et le recours à l’ablation des masses de 4 à 6 cm en fonction des résultats des évaluations initiales et de suivi et en fonction du jugement du clinicien4. La littérature actuelle préconise d’abaisser le seuil absolu à 4 cm, puisque la majorité des carcinomes corticosurrénaliens ont une taille supérieure à 4 cm29‐31. Il a été montré que cette valeur offre la meilleure sensibilité (93 %) dans la prédiction des processus malins, même si la spécificité est faible (42 %) en raison de la faible prévalence des carcinomes corticosurrénaliens32. Apparence sur les clichés radiologiques : Les examens radiologiques peuvent fournir de précieux renseignements permettant de distinguer les pathologies occultes nécessitant une ablation des processus bénins. Peu importe sa taille, toute masse surrénalienne dont le phénotype à l’imagerie est malin ou évoque un phéochromocytome devrait justifier une intervention chirurgicale. Cela dit, il est raisonnable de faire le suivi des masses bénignes de plus de 4 cm observées par radiologie chez des patients à qui une intervention chirurgicale ne convient pas spécialement. Activité hormonale : L’hyperfonction surrénalienne est une autre indication pour une intervention chirurgicale. Toute masse surrénalienne accompagnée de perturbations hormonales manifestes sur le plan clinique devrait être considérée pour une ablation, mais peut être prise en charge par des médicaments chez certains patients atteints d’aldostéronisme primaire, surtout si une intervention chirurgicale conviendrait peu à ces patients. L’hyperfonction surrénalienne cliniquement silencieuse est un autre sujet de débats. En raison des complications potentiellement dangereuses, il est généralement accepté que toute lésion évoquant un phéochromocytome silencieux et un IS accompagné de signes hormonaux et radiologiques évoquant un phéochromocytome mais sans signe clinique devraient être retirés par voie chirurgicale après un traitement antiadrénergique adéquat8. Relativement peu d’études ont examiné l’évolution naturelle et le suivi d’un syndrome de Cushing infraclinique, dont la signification clinique fait l’objet de débats. Un récent essai contrôlé et randomisé et des études de cas portent à croire à la nécessité d’améliorer les paramètres cliniques et métaboliques (diabète, hypertension, obésité ou ostéoporose) après ablation chirurgicale de la masse surrénalienne chez les patients atteints d’un syndrome de Cushing infraclinique33‐37. Cependant, il est impossible de recommander une intervention chirurgicale à tous les patients atteints d’un syndrome de Cushing infraclinique, en raison des données probantes limitées à notre disposition. Par conséquent, on peut recourir à une telle intervention chez les patients plus jeunes ou ceux dont la maladie est d’apparition récente, est résistante aux traitements médicamenteux ou se détériore en raison d’un excès de cortisol. Les autres patients devraient faire l’objet d’un suivi, et une opération ne devrait être recommandée que si des signes cliniques liés au syndrome de Cushing apparaissent. Chirurgie : La surrénalectomie laparoscopique devrait être considérée comme la norme pour l’ablation des masses surrénaliennes38‐40. Avec un chirurgien habile, cette intervention est aussi efficace qu’une chirurgie ouverte en ce qui concerne les résultats, la réduction du séjour à court terme à l’hôpital et l’amélioration de la récupération39, 41. Cependant, il faut envisager la chirurgie ouverte en cas de masses invasives ou de volume important. Au bout du compte, le choix de l’intervention repose sur les compétences du chirurgien. Protocole de suivi Il est recommandé de surveiller les adénomes non fonctionnels, habituellement de moins de 4 cm, et les masses jugées non résécables lors du diagnostic initial. Récemment, des auteurs ont remis en question cette notion, avançant que le risque d’hypersécrétion surrénalienne ou de tumeur maligne équivaut au risque associé à l’exposition au rayonnement lors de tests radiographiques6. Le risque d’apparition d’un cancer, d’une hyperfonction infraclinique ou d’une pathologie manifeste pendant le suivi est faible, soit de 0,1, 1,2 et 0,9 % respectivement (tableau 1). Par ailleurs, des études ont montré que le risque cumulatif d’anomalies endocriniennes après 5 ans varie entre 9,5 et 47 %42‐
44. Néanmoins, comme il existe des définitions variables de l’hyperfonction endocrinienne, ces études peuvent avoir surestimé le risque. Même si le risque global de progression n’est pas bien défini, il doit être vu comme étant non négligeable, et les patients porteurs de masses bénignes en apparence devraient faire l’objet d’un suivi. Actuellement, la méthodologie à emprunter pour le suivi ne fait l’objet d’aucun consensus. Des textes consensuels et des lignes directrices cliniques ont toutefois été publiés4, 6, 8, 45. La majorité recommande des tests cliniques et hormonaux annuels pendant une période allant jusqu’à 4 ans, et la tenue d’une à trois évaluations radiologiques habituellement pendant les deux premières années. L’algorithme présenté ici correspond de façon générale aux recommandations précédentes (figure 1). Si la bénignité est établie par des tests montrant la stabilité radiologique et hormonale, on peut raisonnablement mettre fin au suivi. La stabilité radiologique devrait être établie par des clichés répétés, de préférence selon la même modalité afin de permettre des analyses comparatives. Les masses bénignes au départ (myélolipomes, hématomes, kystes) ne requièrent pas nécessairement d’autres évaluations. La fréquence optimale des tests d’imagerie n’a pas été établie, mais il a été recommandé de procéder à une TDM de suivi après 3 à 6 mois dans le cas de lésions paraissant suspectes sur les clichés mais non retirés au départ par chirurgie, ou après 12 mois dans le cas de masses d’apparence bénigne14. D’autres épreuves d’imagerie de suivi devraient être recommandées en fonction du jugement clinique. On peut raisonnablement mettre fin au suivi ou inscrire le patient à un essai clinique dans le cas de masses d’apparence bénigne de moins de 1 cm, bien que la littérature offre peu concernant la prise en charge de ces petites masses surrénaliennes. On peut répéter une épreuve d’imagerie dans le cas d’un IS de 1 à 2 cm après 1 an si le tableau clinique le justifie, alors que les masses de 2 à 4 cm devraient faire l’objet du suivi recommandé dans l’algorithme de la figure 1. Le risque cumulatif d’augmentation de volume de la masse après 5 ans serait de 18 à 29 % selon la littérature42‐44. Même si l’ampleur et la vitesse de l’augmentation de la taille ne se sont pas révélées être des facteurs fiables permettant de prédire la malignité de lésions non fonctionnelles au départ44, une masse dont le volume augmente de plus de 0,5 à 1,0 cm pendant le suivi peut justifier une résection chirurgicale, surtout si des modifications suspectes dans le phénotype déterminé par imagerie ou la production d’hormones surviennent. Des données probantes de grade élevé sont requises pour appuyer de façon définitive cette recommandation. On ne s’entend pas sur le moyen et la fréquence optimaux du suivi sur le plan hormonal. Néanmoins, le suivi devrait inclure les mêmes tests utilisés au départ. L’apparition d’une hypersécrétion infraclinique devrait être validée par des épreuves de confirmation avant qu’une opération soit recommandée. Les masses présentant une hyperfonction croissante, surtout si celle‐ci coïncide avec l’apparition de symptômes cliniques, devraient être évaluées pour ablation chirurgicale. D’autres études sont requises pour établir l’évolution naturelle du syndrome de Cushing infraclinique chez les patients porteurs d’incidentalomes surrénaliens avant que des lignes directrices claires pour la prise en charge de ces patients puissent être formulées. Résumé du guide de pratique 1. Définition d’un incidentalome surrénalien a. Masse surrénalienne > 1 cm découverte fortuitement sur des clichés pris pour étudier une pathologie extra‐surrénalienne (données de niveau 3; recommandation de grade B). i. Exclure les patients porteurs de tumeurs ou chez qui on soupçonne fortement la présence d’une tumeur et les cas de maladie clinique manifeste. 2. Principes d’évaluation a. Tous les incidentalomes surrénaliens (sauf les myélolipomes, les hématomes et les kystes) devraient faire l’objet de tests cliniques, radiologiques et hormonaux exhaustifs au départ pour distinguer les masses cancéreuses et hyperfonctionnelles des masses bénignes (données de niveau 3; recommandation de grade B). 3. Indications pour une intervention chirurgicale a. Il faut exciser toute masse de ≥ 4,0 cm (données de niveau 3; recommandation de grade C). b. Peu importe sa taille, tout incidentalome accompagné d’anomalies cliniques, radiologiques ou hormonales évoquant un cancer surrénalien ou une hyperfonction devrait être évalué pour résection chirurgicale (données de niveau 3; recommandation de grade B). c. Pendant le suivi, toute lésion évoquant une maladie clinique manifeste, une hyperfonction surrénalienne ou des signes de malignité devrait être retirée par chirurgie (données de niveau 3; recommandation de grade B). De même, un incidentalome surrénalien dont la taille augmente de ≥ 0,5 à 1,0 cm peut être évalué pour résection chirurgicale (données de niveau 4; recommandation de grade D). d. Si les compétences du chirurgien et les caractéristiques de la lésion le permettent, une surrénalectomie laparoscopique devrait être la technique privilégiée (données de niveau 3; recommandation de grade C). 4. Recommandations pour le suivi a. Les patients porteurs d’un IS qui ne subissent pas une résection chirurgicale au départ devraient faire l’objet d’un suivi (données de niveau 3; recommandation de grade B). b. La stratégie optimale de suivi reste à établir mais peut inclure ce qui suit : i.
Envisager de mettre fin au suivi ou d’inscrire le patient à un essai clinique si la masse surrénalienne est inférieure à 1 cm (données de niveau 4; recommandation de grade D). ii. Suivi clinique et hormonal à l’aide des mêmes tests utilisés lors de l’évaluation initiale et répétés chaque année pendant 4 ans (données de niveau 3; recommandation de grade C). iii. Examen de suivi par imagerie après 3 à 6 mois pour les masses suspectes ou après 12 mois pour les lésions d’apparence bénigne. Le recours à d’autres épreuves d’imagerie repose ensuite sur le jugement du clinicien (données de niveau 3; recommandation de grade C). iv. Recommander une intervention chirurgicale pour les patients qui satisfont à l’un des critères ci‐dessus (données de niveau 3; recommandation de grade C). c. On peut mettre fin au suivi dans le cas des patients porteurs d’une tumeur qui demeure stable selon les clichés et les épreuves hormonales annuelles après 4 ans (données de niveau 4; recommandation de grade D). Intérêts divergents : Il n’existe aucun conflit d’intérêt potentiel à divulguer. Division d’urologie, Département de chirurgie, Université McMaster, Hamilton (Ontario) Étude
Taille moyenne
de la masse
(cm)
2,22
Giordano et al. 201046
Comlekci et al. 2010
47
Vassilatou et al. 200948
Fagour et al. 2009
16
Suivi
(années (écart))
Augmentati
on de
volume
3 (1-10)
7/118
Diminution de
volume
Malignité
Hyperfonction
Maladie
manifeste
2/118
0/118
0/102
0/118
2,5
2 (0,5-11)
30/162
8/162
0/162
6/162
0/162
2,5
5,2 (1-12,8)
20/77
6/77
0/77
NC
4/77
a
3/51
2,4
4,3 (2,7-5,9)
5/51
1/51
0/51
Tsvetov et al. 200749
2,6
2
11/88
0/88
1/88
0/88
0/88
Bulow et al. 200650
2,5
2,1 (0,3-9)
17/229
12/229
0/229
4/229
3/229
Bernini et al. 200542
2,5
4 (1-7)
32/115
24/115
0/115
NC
0/115
NF
2
0/60
0/60
0/60
0/60
0/60
2,5
2,1 (1-10)
13/64
0/64
1/64b
0/64
0/64
c
Emral et al. 200321
Libe et al. 200243
Barzon et al. 2002
51
3,6
4,6 (1-12)
19/130
0/130
6/130
4/130
Grossrubatscher et al. 200152
2,5
2,0 (0,5-6,5)
22/53
6/53
0/53
0/53
0/53
Favia et al. 200053
4,4
2,8 (0,5-5)
NF
NF
0/90
0/90
0/90
54
3,26
2,8 (0,5-7,1)
5/32
0/32
0/32
1/32
0/32
Siren et al. 200055
2,5
7,1 (2-16,3)
4/27
7/27
0/27
0/27
0/27
NF
>1
14/53
NF
0/53
1/53
1/53
2,5
>1
0/53
0/53
0/53
0/53
0/53
2
7,0 (0,1-11,7)
4/91
0/91
0/224
0/224
0/224
NF
1
1/41
0/41
0/41
0/41
0/41
Rossi et al. 2000
Mantero et al. 200029
Terzolo et al. 1998
56
Barry et al. 199857
Terzolo et al. 199730
Bastounis et al. 1997
58
2/130
3/27
3,2
3,6 (1-5,3)
2/60
0/60
0/60
0/60
0/60
Bencsik et al.199559
<3
1,5 (0,3-3,4)
1/27
0/27
0/27
0/27
0/27
Herrera et al. 199160
NF
2,0 (0,1-5,6)
5/159
4/159
0/159
0/287
NF
212/1690
72/1690
1/1913
21/1809
15/1754
12,5 %
4,3 %
0,05 %
1,2 %
0,9 %
Total
Tableau 1 Suivi à long terme des incidentalomes surrénaliens (NF – Non fourni; aGroupe des adénomes non fonctionnels seulement; bLe patient a présenté un lymphome non hodgkinien primaire; cTiré de Barzon et al. 1999 – même population de patients) Figure 1 Algorithme d’évaluation et de suivi des incidentalomes surrénaliens (IRM DC – IRM avec déplacement chimique, LPA – lavage en pourcentage absolu, LPR – lavage en pourcentage relatif) 1. Singh, P. K. & Buch, H. N. Adrenal incidentaloma: evaluation and management. J. Clin. Pathol. 61, 1168‐1173 (2008). 2. Bovio, S. et al. Prevalence of adrenal incidentaloma in a contemporary computerized tomography series. J. Endocrinol. Invest. 29, 298‐302 (2006). 3. Kloos, R. T., Gross, M. D., Francis, I. R., Korobkin, M. & Shapiro, B. Incidentally discovered adrenal masses. Endocr. Rev. 16, 460‐484 (1995). 4. NIH state‐of‐the‐science statement on management of the clinically inapparent adrenal mass ("incidentaloma"). NIH Consens. State. Sci. 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