Traité de stabilité des constructions. Leçons professées au

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Traité de stabilité des constructions. Leçons professées au
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PLANCHERS EN BOIS A TRAVURES SIMPLES
SOLIVAGE ENCHEVÊTRÉ
228. Définitions. — (a) Linçoirs. —En général un plancher
en bois n'est pas uniquement formé de solives parallèles,
allant d'un mur à l'autre ; il serait, en effet, dangereux de
faire porter des solives au-dessus d'un linteau de porte ou
de fenêtre.
Pour tourner la difficulté, on place, de chaque côté du linteau, des solives plus fortes que les autres AA (fig. 200) et qu'on
appelle solives d'enchevêtrure, puis on les réunit par un linçoir B, très voisin du mur.
C'est sur ce linçoir que viendront s'appuyer les solives
telles que m placées entre les solives d'enchevêtrure. On
nomme solives boiteuses les solives telles que m ; elles sont
Fig. 200
plus courtes que les autres et elles s'appuient d'un côté sur
le mur et de l'autre côté sur une pièce de bois, linçoir ou
chevêtre.
De même, au-dessous des âtres de cheminée, afin d'éviter
les incendies, les règlements de police prescrivent de ne pas
employer de solive en bois. Pour s'y conformer on place de
chaque côté de la cheminée une solive d'enchevêtrure AA et
l'on réunit les solives par un linçoir C désigné dans ce cas
spécial sous le nom de chevêtre ; c'est sur le chevêtre que
reposent les solives boiteuses comprises entre les solives d'enchevêtrure. Le chevêtre et le mur sont réunis par des tiges
de fer carré nommées bandes de trémie (fig. 201).
On nomme trémie cette sorte de cavité, dégarnie de bois
et ne comportant que des pièces en fer, qui est située audessous de l'âtre et qui est comprise entre le mur, le chevêtre et les deux extrémités des solives d'enchevêtrure.
229. Calcul d'une enchevêtrure. — {a) Données. — Une
enchevêtrure comprend : 1° les deux solives d'enchevêtrure;
2° le chevêtre (ou le linçoir) ; 3° les solives boiteuses.
Lorsque l'on étudie les dispositions à donner aux pièces
d'un solivage enchevêtré, on ne se préoccupe pas, d'abord,
des enchevêtrures, et l'on cherche la largeur a, la hauteur b
des solives ainsi que leurs intervalles 3 comme si, constituant
un solivage parallèle, elles devaient toutes reposer sur les
deux murs de la pièce à couvrir. Ce seront les dimensions
de ce que nous nommerons les solives courantes.
Puis, adoptant pour toutes les pièces de l'enchevêtrure la
hauteur b trouvée pour les solives courantes, on détermine,
comme nous allons l'indiquer, les largeurs qu'il convient de
donner aux solives boiteuses, au chevêtre et aux solives
d'enchevêtrure, c'est-à-dire, en somme, les coefficients de
majoration ou de minoration à leur appliquer.
Le calcul du linçoir est d'ailleurs identique à celui du
chevêtre.
Dans cette étude nous désignerons par
(b) la hauteur ]
des solives courantes (connues) ;
(a) la largeur i
8 l'écartement, d'axe en axe, des solives courantes (id.) ;
a' la largeur des solives boiteuses (inconnue) ;
e la largeur des solives d'enchevêtrure (inconnue) ;
c la largeur du chevêtre ou du linçoir (inconnue) ;
n le nombre d'espacements courants {entrevous) qui répond à la longueur du chevêtre ou du linçoir (connu) ;
/ la portée du plancher (connue) ;
K le rapport suivant lequel le chevêtre, ou le linçoir, partage la demi-longueur 1/2/ des solives d'enchevêtrure
(connu) ;
K' le rapport de la longueur des solives boiteuses à celle
des solives courantes (connu) ;
Q la charge totale par mètre carré de plancher (connu).

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