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REACTIONS – Un scepticisme de bon aloi
CANTON DE GENEVEPublished March 2, 2011 at 08:25 Comments Off
Un train à grande vitesse entre Lausanne et Genève? Partout, le projet suscite un scepticisme poli. Et pour cause: il
nécessitera la construction de voies propres qui augurent d’une sacrée foire d’empoigne juridique pour le déclassement
éventuel de terrains.
Mais il y a pire, car c’est sur le plan conceptuel même qu’il est remis en cause. Ainsi, le conseiller aux Etats écologiste
genevois Robert Cramer, grand artisan du développement du tram dans le canton, se déclare «un peu perplexe». «On ne
peut pas isoler un élément du système. Ce type de transports implique la construction de gares particulières, que l’on ne peut
construire qu’à l’extérieur des villes. Alors si on gagne 20 minutes pour les perdre pour rejoindre la gare…»
Autre élu écologiste, François Marthaler, le conseiller d’état vaudois en charge des infrastructures marque le même
scepticisme: «Je n’ai rien contre les visionnaires, mais tout de même, comment entrer dans une zone urbanisée avec un train
rapide? Et puis, une fréquence de toutes les cinq minutes pour un bassin de population d’un million et demi de personnes,
cela me paraît assez surprenant!»
Priorités
Du côté de l’Office fédéral des routes, on confirme les contacts préliminaires avec la société SwissRapide, mais pour mieux
prendre ses distances: «Ce projet ne s’inscrit pas du tout dans nos priorités, explique sa porte-parole Florence Pictet. Le
SwissRapide Express mise avant tout sur la vitesse, alors que nous sommes dans un tout autre paradigme: notre objectif est
plutôt d’augmenter les capacités des transports ferroviaires et de fluidifier le trafic en supprimant les goulets
d’étranglement.»
Le Genevois Robert Cramer ne dit pas autre chose: «Si on veut avancer en matière de transports publics, il faut privilégier la
démocratisation plutôt que la vitesse. C’est ce qui explique le succès de la Suisse en matière de transports, en choisissant
d’offrir au plus grand nombre la possibilité de se déplacer. En clair, l’inverse de ce qui a été fait en France!»
Par CHARAF ABDESSEMED édition du 3 mars 2011 du GHI
06.04.2011 14:09
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Tags: GENEVE, train, transport
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