MICHEL PORTAL Michel Portal

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MICHEL PORTAL Michel Portal
MICHEL PORTAL
Michel Portal : clarinette basse, bandonéon
« Le jazz n’est pas pour Michel Portal un style parmi d’autres : c’est sa façon
bouleversante de vivre la musique, de considérer ses autres expériences
musicales, de les brusquer, et, éventuellement, de les réinventer. » Francis
Marmande (le Monde)
Né à Bayonne en 1935, Michel Portal s’est rapidement imposé comme l’une des
figures les plus importantes de la musique d’aujourd’hui. De formation
classique, couronné de prix internationaux, il est un clarinettiste remarquable
dans l’ensemble du répertoire de l’instrument (Mozart, Brahms, Schumann,
Berg). Nourri de toutes les musiques, il pratique depuis l’enfance les musiques
raditionnelles de sa région (le Pays Basque) et joue dans l’orchestre de Perez
Prado. Il adopte vite le jazz comme référence et comme attitude.
Accompagnateur au début des années soixante des grands chanteurs français
comme Barbara ou Claude Nougaro, il participe parallèlement aux côtés de
François Tusques et Bernard Vitet à la naissance du free jazz français puis fonde
ses propres groupes avec John Surman, Stu Martin, Jean-Pierre Drouet, Barre
Phillips, Howard Johnson, Jacques Thollot, Jean-François Jenny-Clark, Joachim
Kühn, Aldo Romano. Ce vaste mouvement l’amène à partager la musique des
Américains à Paris : Sunny Murray, Anthony Braxton ou Alan Silva. Il
enregistre Alors (Futura), Our Meanings Our Feelings (EMI) et Splendid
Yzlment (CBS). Il ne délaisse en rien la musique classique et enregistre
abondamment. Il est par ailleurs interprète de prédilection des compositeurs
contemporains comme Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio,
Mauricio Kagel et fonde avec Vinko Globokar le New Phonic Art axé sur la
création instantanée.
Dans les années soixante-dix, il fonde ses fameux « Michel Portal Unit » qui
marqueront le festival de Chateauvallon. Deux disques No no but it may be –
Chateauvallon 72 (Le Chant du Monde) et Chateauvallon 76 (L’Escargot)
nspireront fortement les générations suivantes de musiciens français. Cette
formation, lieu d’échange unique voit se côtoyer Pierre Favre, Tamia, Leon
Francioli, Beb Guérin, Bernard Vitet puis Bernard Lubat. Sans cesse en quête
d’une musique qui se cherche au-delà des styles, il invite de nombreux
musiciens de styles fort différents : Dominique Gaumont, Henri Guédon, Derek
Bailey, Christian Escoudé, Joseph Déjean, Albert Mangelsdorf, Evan Parker,
Don Cherry, Nana Vasconcelos, Roswell Rudd, Enrico Rava. Son groupe est
également un formidable révélateur de jeunes talents comme Claude
Barthélémy. En 1979, Dejarme Solo (CY), fait la part belle au rythme, aux
mélodies d’inspiration populaire, en quelque sorte une manière de faire le point
paisiblement, en solitaire, sur une décennie passionnée laissant entrevoir de
nouveaux désirs.
Occupant une place à part, il multiplie les rencontres dans les années 80 et
renouvelle sans cesse lses groupes avec des invités comme Jack Dejohnette,
Dave Liebman, Egberto Gismonti, Charlie Haden, Mino Cinelu, Trilok Gurtu,
George Lewis, John Mc Laughlin, Jack Bruce ou Alphonso Mouzon. Il se
produit également avec les musiciens français en vogue : Daniel Humair, Louis
Sclavis, Henri Texier ou Richard Galiano avec qui il enregistre en duo
(Dreyfus), et les toujours présents Jean-François Jenny-Clark, Joachim Kühn ou
Bernard Lubat. Turbulence (Harmonia Mundi) détient le record des ventes d’un
disque Jazz français. Il enregistre quatre disques pour la firme française Label
Bleu (avec Mino Cinelu, Joey Barron, Kevin Eubanks, Juan José Mosalini ou
encore Doudou N’Dayé Rose). Avec Martial Solal il enregistre deux duos
(Erato, BMG). Son travail de compositeur pour le cinéma (Nagisa Oshima, JeanLouis Comolli) le voit couronné de Césars et nombreux autres prix. Musicien
doté d’un grand savoir, Michel Portal aime la remise en jeu permanente. A 65
ans, son intact désir d’échange et sa volonté de recherche le place parmi les tout
premiers créateurs de musique.