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23 NOV 11 Hebdomadaire Paris OJD : 268347 Surface approx. (cm²) : 1298 N° de page : 70-71 13 RUE HENRI BARBUSSE 92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45 Page 1/2 LAURENT DE BRUNHOFF GRACE A LUI BABAR N'A JeandeBrunhofffàg.) publie L'histoire dè Bofrar en 1931. Après son décès, laurent (à dr.), sonfibaîné, poursuit les aventures du pachyderme qui totalise à ce jour 75 albums traduits dans 27 langues et vendus à plus dè 13 millions d'exemplaires. N ew York, dans un quartier chic à deux pas de Central Park. C'est là qu'avec son épouse américaine, ce Parisien a posé ses valises il y a plus de vingt ans. Après avoir démarré sa journée par une heure de yoga et dè méditation, ce jeune homme espiègle de quatre-vingt-six ans nous reçoit dans l'atelier sweet home où naissent les albums du célèbre éléphant... Gala : Quel est votre premier souvenir lié à Babar, personnage qui a été créé en 1931 par Jean de Brunhoff, votre père ? Laurent de Brunhoff : J'avais à peine six ans et mon frère Mathieu, cinq, lorsqu'un soir ma mère m'a raconté les aventures d'un petit éléphant et de son chasseur. Mon père, qui était artiste peintre, a commencé à crayonner quèlques illustrations à partir de ce récit. C'est lui qui a trouvé le nom de Babar ainsi que celui des autres personnages des premiers albums. Finalement, poussé par son entourage, il s'est pris au jeu. Chaque livre en amenant un autre, il a très vite délaissé le chevalet pour se consacrer entièrement à Babar ! Gala : Babar est donc, à l'origine, né de (Imagination de vos deux parents... L. de B. : Absolument. C'est d'autant plus incroyable que maman, qui était pianiste, n'était pas du tout une conteuse-née. Mais elle avait été frappée par l'histoire d'une de nos cousines, qui résidait au Kenya et chassait l'éléphant. Rongée par la culpabilité, celle-ci a E-TF1 6111720300524/XAL/ATA/2 finalement renoncé à ses exploits pour fonder une association Save The Eléphants. Ma mère - elle adorait cette anecdote qui avait fait Je tour de la famille - s'en est bien sûr inspire... Gala : Votre père décède prématurément avant la Seconde Guerre mondiale, à l'âge de trente-huit ans. Et vous lui succédez en 1946. Ce fut difficile de reprendre le flambeau après lui ? L.de B.: Non. car dès l'âge de treize ans, j'avais déjà colorié certains dessins de son livre posthume inachevé, Babar en famille. Par la suite, j'ai suivi son exemple et je me suis tourné vers la peinture. Pour m'amuser, il m'arrivait de dessiner de temps en temps des éléphants... Jusqu'au jour où je me suis dit que moi aussi, j'étais capable de faire un album ! C'est comme cela, le plus naturellement du monde, que j ' ai réalisé en 1946 Babar et ce coquin d'Arthur. Au vu de son succès, j'ai arrêté la peinture abstraite sans le moindre regret. Babar était profondément inscrit dans mon Eléments de recherche : WWW.TFOU.FR : toutes citations 23 NOV 11 Hebdomadaire Paris OJD : 268347 Surface approx. (cm²) : 1298 N° de page : 70-71 13 RUE HENRI BARBUSSE 92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45 Page 2/2 CULTURE UNE SÉRIETÉLÉVISÉE 3D SURTFOU, UN ALBUM ET UNE EXPOSITION CÉLÈBRENT SON 80E ANNIVERSAIRE. LA CONSÉCRATION D'UN PERSONNAGE NÉ D'UNE BELLE HISTOIRE DE FAMILLE. EXPLICATIONS. PAS PRIS UNE RIDE! histoire familiale. Je pense que je dois ina réussite au fait que j'ai toujours veille à ce qu'il n'y ait aucune rupture de style entre les livres de Jean et les miens. Il en avait créé les codes couleur et je les ai conserves. Pour Babar, c'est le vert. Et pour Céleste, le rouge ! Gala : Vous n'avez jamais été tenté de les abandonner pour donner naissance à d'autres sagas ? L. de B. : J'y ai songé en créant un nouveau personnage, Séraphina. Mais j'ai laissé tomber : je prenais vraiment trop de plaisir à dessiner mes éléphants I Gala : D'autant que depuis votre rencontre avec Phyllis, en 1985, Babar est devenu une affaire de couple ! L. de B. : J'ai rencontre mon épouse américaine en 1985, à Paris, lors d'un dîner chez des amis. Elle effectuait des recherches pour une biographie de Joséphine Baker, qu'elle était en train d'écrire. Entre nous, le coup de foudre a été immédiat. Ce soir-là, Phyllis m'a avoué que petite, elle avait lu tous les albums parus en langue anglaise de Babar. Moi, je lui ai répondu que j'adorais ses yeux... Voilà comment elle est entrée dans la vie dè mes personnages puisque depuis notre mariage, Phyllis est l'auteur des textes de mes albums. Gala : Comment se passe cette collaboration ? E-TF1 6111720300524/XAL/ATA/2 L. de B. : La plupart du temps, nous cherchons ensemble un thème que je me mets à illustrer. Ensuite, je lui présente mes premières ébauches qui vont être le canevas sur lequel elle va imaginer un script. Il arrive aussi que je travaille à partir d'une histoire qu'elle a déjà imaginée. Entre nous, jamais de bagarre : nous tombons toujours d'accord. C'est elle qui a le dernier mot, car je lui fais totalement confiance ! PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE BALDEWYNS I Yl&mCJ A consulter : le site Babar sur TFou.fr qui propose aux petits coloriages, puzzles, vidéos et minijeux. A lire : Coup dè foudre aux 1.0. ile Célesteville (Hachette Jeunesse). A voir: Babar & lei aventures de Badou, sur TFI. A visiter : Le; histoires ile Babar, au musée des Arts Décoratifs de Paris, du 8 décembre 2011 au 2 septembre 2012. Eléments de recherche : WWW.TFOU.FR : toutes citations