du tu... tu... klaxon au tu relationnel et explorateur
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du tu... tu... klaxon au tu relationnel et explorateur
DU TU... TU... KLAXON AU TU RELATIONNEL ET EXPLORATEUR Dominique Ribière, étudiante à la maîtrise en carriérologie (UQÀM) OBJECTIFS Objectif général : Développement de la dimension interpersonnelle de la personne. Objectifs spécifiques : Prendre conscience de l’impact du TU accusateur en relation. Développer le TU relationnel qui interroge et explore afin de faciliter la communication entre deux personnes. M ISE EN CONTEXTE ET PROCÉDURE D’INTERVENTION Salomé et Potié identifient le TU accusateur, mais aussi le VOUS qui lui correspond, comme des destructeurs de la communication. Chacun a entendu parler du JE qui idéalement doit le remplacer. Un JE qui n’est pas toujours garant de l’absence de TU. Par exemple : je sens que tu t’en fiches ! Cette phrase est en fait un TU déguisé. La personne craint que l’autre s’en fiche et l’accuse aussitôt de le faire. Mais sur quelle observation se fonde -t-elle ? Plus probablement, elle a peur que la personne s’en fiche. Mais elle ne le vérifie pas, persuadée que ce qu’elle ressent est la réalité. L’autre personne sera sans doute blessée. La communication est brisée. Les deux personnes sont certaines de ne pas être entendues et comprises par l’autre et traitées injustement. Reconnaître le TU accusateur passe par l’exercice suivant : on demande à la personne de relater une situation qui lui pose problème, comme si elle parlait à la personne concernée. Donc, telle qu’elle s’est passée, avec son contenu de TU. Le conseiller prend des notes, pour relever les points saillants. Puis, il revient au client en regardant les points et lui demande sur quoi se fonde sa conviction à propos du point X (par exemple, TU n’écoutes jamais ce que je dis). Selon la réponse du client, le conseiller va réorienter le client vers le TU de relation et d’exploration. Tout le long, le conseiller est attentif aux émotions que manifeste le client. Il s’en informe, il les reformule, il les met en lien avec les interprétations du client. Deux situations principales peuvent se présenter : 1- Le client se fonde sur des faits observés 2- Le client interprète la situation sans avoir d’observations pour le faire. Si le client se fonde sur un fait observé (l’autre personne ne remplit jamais la machine à café), et de temps en temps, notre client lui tombe dessus, à coup de TU exaspérés, et rajoute au passage quelques TU peu agréables (TU comprends rien...), on demande au client de nous dire quel est le bilan de ses interventions. En dehors du fait que la relation est de plus en plus tendue, il n’y a aucun changement. Quelque chose bloque. Le client ne voit pas en quoi ce qu’il dit n’est pas clair : « c’est simple, si tu vides la machine, tu la remplis ! » Le conseiller non plus, mais il a conscience que plus les gens se font « rentrer dedans », plus ils tendent à résister. Il fait parler son client de l’autre personne. Les points positifs qui surgissent vont permettre d’amener le point suivant : tu ne sais pas ce qui bloque, mais tu trouves ça difficile que ça continue comme ça. Serait-il possible d’aborder la chose avec la personne de façon différente ? En partant précisément du fait que dans la réalité c’est bloqué et insatisfaisant, sans solution en vue ? Par exemple : « Écoute, j’aimerais te parler quelques minutes. Lundi dernier je t’ai accusé de ne jamais remplir la machine à café. Ce n’était pas la première fois. Je réalise que le ton que j’ai utilisé n’est pas acceptable, mais en même temps, je ne comprends pas trop ce qui se passe pour toi et je me sens mal parce que j’ai l’impression de ne pas être écouté. C’est vraiment quelque chose qui me dérange J’aimerais qu’on en parle et savoir ce que tu en penses, comment tu vois tout ça... J’aimerais qu’on trouve une solution. » Si la situation pour laquelle le client accuse n’est pas observable, alors le client doit revenir à lui pour saisir pourquoi il utilise le TU accusateur. Il se peut qu’en s’arrêtant ainsi pour y penser, il réalise que c’est une interprétation, et qu’il ne peut la vérifier. Sinon, le conseiller l’amènera au TU relationnel et explorateur pour vérifier. Par exemple : « quand tu fais ceci ou cela, je ne suis pas l’aise, j’ai le sentiment que... mais en même temps je ne suis pas sûr et je voudrais vérifier avec toi, comment tu te sens dans cette situation et comment pourrait-on trouver une solution ? » Demander à la personne comment elle se sent dans l’exercice, ce qu’elle en retient. Lui proposer de l’aider à préparer un passage à l’action dans la réalité. M ISE EN GARDE ET AUTRES INFORM ATIONS COM PLÉM ENTAIRES Cette activité peut être faite avec toutes les personnes qui utilisent le TU, puisque le but est de les aider à sortir de leurs impasses relationnelles habituelles. L’activité implique une relation de confiance avec le client, parce que la personne montre une zone d’elle-même qu’elle ne juge sans doute pas positivement. Il importe donc de reconnaître son courage de travailler cette partie. Il est aussi important de prendre le temps d’accueillir les émotions vécues par le client durant le processus. PHASE DU PROCESSUS Compréhension M OTS-CLÉS Communication Considération Dimension inter personnelle Exploration Relationnel SOURCES D’INSPIRATION ET RÉFÉRENCES Jacques Salomé et Christian Potié Oser travailler heureux, entre prendre et donner, Paris, Albin Michel, 2000.