La comparaison du système dramatique de Corneille et de Racine

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La comparaison du système dramatique de Corneille et de Racine
La comparaison du système
dramatique de Corneille et de
Racine
les documents
Corneille:
trois Discours et les
Examens (1660).
Racine :
la Préface de
« Bérénice » et
« Bajazet »
les règles
les unités les gênent
Corneille fait de
l’invraisemblable un principe
fondamental de son art,
Corneille crée des situations
« hors de l’ordre commun »
Racine respecte strictement des
règles de trois unités, la
première règle est de plaire et
de toucher
pour toucher des spectateurs,
Racine ne cherche que des
sujets vraisemblables, c’est la
vraisemblance qui touche,
Racine rejette donc le vrai
invraisemblable
Racine respecte la règle de la
bienséance, du bon sens
les sources
son esthétique ne répond
ni à la notion antique de la
tragédie, ni au souci de la
vraisemblance ou des
règles traditionnelles de
l’art
Corneille bannit de son
théâtre la fatalité qui était
l’âme de la tragédie
antique
les exemples des tragédies
grecques (Euripide,
Virgile) et sur la précepte
d’Aristote,
la tragédie exige la
noblesse et la grandeur les personnages de
l’antiquité légendaire ou
historique, de grandes
familles
les effets
le héros cornélien
suscite l’admiration
il cherche à éveiller la
pitié et la crainte, créer
une sorte de
communion dans
l’angoisse ou dans la
détresse
l’action
l’action est complexe
et parfois chargé
le sujet : la
confrontation des
passions, il doit être
illustre, extraordinaire,
sérieux
l’action est « simple,
chargée de peu de
matière », il s’agit de faire
« quelque chose de rien » la simplicité de l’action,
l’unité profonde de
l’intrique – un problème
unique, peu de
personnages, les faits
réduits au minimum, la
tragédie se résume en
quelque phrases
le héros
le héros cornélien est l’artisan de sa
destinée
des âmes « peu communes », des âmes
fières, ils aspirent à la plus haute
réalisation d’eux-mêmes
la dignité de l’homme consiste dans sa
liberté
les héros cornéliens sont forts, ils
n’hésitent jamais, accomplissent ce
qu’il doivent,
les personnages cornéliens sont presque
toujours de haute naissance – « bien
nés »
ils ont de l’honneur familiale et féodal,
le devoir moral – le héros cornélien se
donne souvent aussi pour objet
l’illustration d’une haute vertu
les personnages de Racine sont bien des
hommes, nos frères,
Racine ne se limite pas à un seul genre
de héros à côté des criminels passionnés
il y a des figures pures et nobles
ce sont des âmes faibles en proie à des
passions violentes, ce sont les jouets de
leur passion, impuissants à dominer
leur passion, des personnages engagés
dans une lutte désespérée,
le héros racinien n’est pas libre,
le héros est l’artisan de son propre
malheur,
Racine ne croit pas à l’homme
la passion
l’amour seul est digne d’être
confronté avec la gloire (la gloire
est fondée sur l’estime de soimême, l’amour sur l’estime pour
l’être aimé)
les personnages qui aiment ne sont
pas déshonorés
l’amour est fondé sur la raison (le
coeur a une intuition de la vertu de
l’être aimé) et sur l’estime, l’amour
anoblit
« L’honneur est aimé d’amour,
l’amour est honoré d’honneur.
l’honneur est encore un amour et
l’amour est encore un honneur »
Racine peint surtout l’amour, la
haine et la jalousie
une passion tragique, la cause du
conflit tragique
l’amour est irrésistible, ni raison, ni
la volonté ne peuvent rien contre
l’amour, est plus fort que la raison,
par l’amour on oublie le devoir,
l’amour est toujours impossible,
rarement partagé
la passion est aveugle, fatale
la passion racinienne fait oublier le
respect dû à l’être aimé comme le
respect de soi-même
l’amour n’est pas digne
le conflit
l’âme du héros est
partagée entre une
passion et son devoir
(confrontation
de
l’amour et du devoir),
le conflit cornélien
oppose deux passions
nobles : l’amour et le
devoir
par la jalousie l’amour
se tourne contre luimême
Racine présente une
âme jalouse déchirée
entre l’amour et la
haine – deux passions
dévastatrices

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