Guide de lecture de « La joie de l`Amour » Clés pour comprendre

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Guide de lecture de « La joie de l`Amour » Clés pour comprendre
CAR
28 février 2015
Nos réflexions transmises au diocèse
Que notre Eglise cesse de faire vivre à des baptisés des situations d’exclusion et de rejet mais
manifeste envers eux la miséricorde de Dieu.
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ».
Bien distinguer la diversité des situations. Des personnes peuvent être cause ou victime d’une
séparation et leur remariage ne doit pas être considéré de la même manière.
Tenir du compte du fait que dans de nombreuses communautés chrétiennes, des membres divorcésremariés prennent toute leur place. Cette place qui leur est reconnue dépend essentiellement de
l’ouverture du prêtre affecté à cette communauté.
Valoriser la place de la conscience, quant à l’accès aux sacrements de personnes divorcéesremariées.
Bien prendre en compte la diversité culturelle de notre société : mariages mixtes ou inter-religieux. Tout
cela n’est pas sans conséquence quant à la fidélité des couples.
Certains prêtres agissent de manière très légaliste. (cf la douane dont parle le pape). Mettre tout l’effort
sur la formation pastorale des futurs prêtres.
Propositions.
Se référer à la pratique de l’Eglise orthodoxe qui à la fois donne importance à la fidélité mais admet un
échec et donne une autre chance.
Proposer un mariage par étape ou par degrés différents : bénédiction d’un couple qui la demande ou
engagement sacramentel. Actuellement c’est le sacrement ou rien !
Porter nos efforts sur la préparation au mariage. Cela peut (cf le point précédent) conduire à des
propositions diverses selon la foi exprimée par les couples.
Guide de lecture de « La joie de l’Amour » Clés pour comprendre, agir et prier – chez Bayard ième
chapitre de l’exhortation de François « La Joie de l’Amour »
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Accompagner, discerner et intégrer la fragilité
Si l’Eglise considère l’idéal du mariage comme un état permanent qui ne doit pas être rompu, nous devons aussi entendre l’appel à accompagner toute personne, y compris celles qui souffrent de la perte de l’amour dans leur vie et de la douleur du divorce. Et pour ceux et celles qui vivent d’autres formes d’union, nous reconnaissons que certaines d’entre elles comportent des éléments constructifs, même si elles ne réalisent pas entièrement l’idéal du mariage chrétien. LA GRADUALITE DANS LA PASTORALE (293‐295) 293 – Dans le cas des personnes qui sont mariées civilement ou qui cohabitent nous soulignons la stabilité et l’attention qui sont présentes dans ces unions, la profonde affection et la responsabilité partagée des enfants. Ces personnes ont aussi besoin de notre accompagnement pastoral, avec pour perspective, une éventuelle célébration du sacrement. Même ceux et celles qui se méfient actuellement du mariage ou le reportent indéfiniment au profit d’autres valeurs méritent notre miséricorde et notre attention. La décision de cohabiter ou de se marier civilement ne constitue pas toujours un rejet catégorique du sacrement. Il peut s’agir d’un rejet de tout ce qui concerne l’institution, et il arrive souvent que ces couples finissent par demander le sacrement. Dans certaines cultures, il est tout simplement très couteux pour les couples de répondre aux attentes en matière de célébrations de mariage. Tous ces couples doivent être accueillis et guidés avec patience. 295 – Nous savons que nous parvenons parfois à la connaissance du bien moral par étapes, de façon progressive. Cette « loi de gradualité » nous invite à faire preuve de compassion envers les autres. LE DISCERNEMENT DES SITUATIONS DITES « IRREGULIERES » (296‐300) 296 – La route de l’Eglise n’est pas celle de la condamnation des personnes mais celle qui consiste à marcher à leurs côtés, à être des témoins de miséricorde et à les intégrer lorsqu’elles sont prêtes. Nous devons éviter les jugements qui ne tiennent pas toujours compte des circonstances atténuantes dans la vie des gens. 297 – Par conséquent, nous allons vers tous et toutes pour les aider à trouver leur propre chemin de grâce et à prendre part à la vie de la paroisse locale. Cela est vrai pour les divorcés et remariés, mais également pour toute personne, quelle que soit sa situation. L’Esprit Saint est à l’œuvre dans la vie de ces personnes, et notre tâche consiste à l’assister. 298 – Les personnes divorcées et remariées, par exemple, ne constituent pas un groupe homogène, elles vivent des situations très diverses. Il peut y avoir eu un premier mariage de courte durée, suivi par un long mariage, dans lequel les conjoints ont accueilli avec générosité des enfants et les ont élevés dans la foi. Ou encore une situation où une personne a été abandonnée, où l’un des partenaires était infidèle, ou tout a été mis en œuvre pour sauvegarder le premier mariage, etc. Le pasteur de la paroisse doit discerner avec soin chaque situation, quine ressemble à aucune autre. Il n’existe pas de « recettes simples ». 299 – Nous voulons favoriser une intégration plus complète des personnes en situation dite irrégulière à la vie de l’Eglise, toujours en évitant les scandales. Ils sont, après tout, des baptisés ; ils sont nos frères et sœurs. Nous voulons qu’ils puissent participer le plus possible à la vie de l’Eglise, « il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiqué dans les domaines liturgiques, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées ». Ces personnes ne devraient pas avoir le sentiment d’être excommuniées, mais plutôt d’être valorisées et aimées. Quels éléments de l’enseignement du pape vous touchent le plus directement ?
Qu’est-ce qui représente un défi pour vous dans cet enseignement ?
300 – Etant donné la grande variété des situations mentionnées ici, il est clair qu’aucun ensemble de règles ne saurait s’appliquer à tous les cas possibles. Les pasteurs de l’Eglise peuvent être invités à entreprendre un discernement avec chaque couple, en reconnaissant que le degré de responsabilités est différent dans chaque cas, et, donc, que les règles peuvent être appliquées différemment selon les situations. Cela concerne aussi l’accès aux sacrements, car il se peut que dans un cas particulier il n’y ait pas de faute grave. Ce que j’ai enseigné aux paragraphes 44 et 47 s’applique alors. Les prêtres doivent accompagner ces personnes pour les aider à comprendre leur situation et à porter un jugement sain sur celle‐ci. Cet accompagnement doit être empreint d’humilité, de discrétion et d’amour de l’Eglise. Jamais nous ne devons donner à penser que nous avons une double morale, et cette responsabilité incombe aux pasteurs de l’Eglise.
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LA JOIE de L’EVANGILE Chapitre 5 – Une Mère au cœur ouvert
46. L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux
périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens.
Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l’appréhension pour regarder dans les yeux et
écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois
c’est être comme le père du fils prodigue qui laisse les portes ouvertes pour qu’il puisse entrer sans
difficultés quand il reviendra.
47. L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette
ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre
une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte
close. Mais il y a d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de
quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des
sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement
qui est “la porte”, le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle,
n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles.
Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec
prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non
comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la
place pour chacun avec sa vie difficile.
Qu’est-ce que le pape enseigne dans ces paragraphes ?
DANS LE DISCERNEMENT PASTORAL (301 – 303) 301 – L’Eglise dispose d’une longue réflexion qui nous aide à comprendre l’importance des circonstances atténuantes ; en effet, nous ne pouvons plus nous contenter d’affirmer qu’une personnes en situation irrégulière est en état de péché mortel ou est privé de la grâce sanctifiante. 302 – Le catéchisme (n°1735) présente de tels facteurs atténuants, comme l’ignorance de la foi, la contrainte, la peur, l’habitude et d’autres facteurs psychologiques ou sociaux. Une immaturité, une habitude acquise ou en état d’angoisse peuvent atténuer ou supprimer une faute morale. « Par conséquent, tout en soutenant une norme générale, il est nécessaire de reconnaître que la responsabilité quant à certaines actions ou décisions n’est pas la même dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience correctement formée des personnes, doit prendre en charge ces situations. » 303 – Nous enseignons également que la pratique de l’Eglise doit mieux tenir compte de la conscience individuelle dans les situations qui n’incarnent pas notre compréhension du mariage. La conscience peut reconnaître avec sincérité et honnêteté la réponse la plus généreuse et honnête qu’une personne est en mesure de faire, dans les circonstances, même si elle ne correspond pas objectivement aux règles. Une personne peut découvrir que cette décision précise est « le don de soi que Dieu lui‐même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. » Comment votre conscience vous a-t-elle guidés tout au long de votre vie ?
LES NORMES ET LE DISCERNEMENT (304 – 306) 304 – « Certes, les normes générales présentent un bien qu’on ne doit jamais ignorer ni négliger, mais dans leur formulation, elles ne peuvent pas embrasser dans l’absolu toutes les situations particulières. » De la même façon, un discernement dans une situation ne peut être élevé à la catégorie d’une règle générale. 3
305 – C’est pourquoi un pasteur ne devrait jamais croire qu’il suffit d’appliquer une loi morale aux personnes en situation irrégulière, sans égard à la conscience, comme si on leur jetait des pierres. Cela révèle un être au cœur fermé, qui se cache derrière les enseignements de l’Eglise. Nous devons également considérer la loi naturelle non pas comme une norme absolue, mais plutôt comme une source d’inspiration pour les gens dans leurs choix profondément personnels. De même, il est important de souligner ici que même une personne qui semble se trouver dans un état que nous pourrions objectivement qualifier de péché pourrait en même temps vivre et grandir dans la grâce et la charité. Un discernement est nécessaire pour apprendre à répondre à Dieu du mieux possible et, dans certains cas, cela pourrait inclure l’aide des sacrements. 306 – Dans toute situation ou nous nous adressons à des personnes vivant une situation de mariage irrégulier, nous devons clairement suivre la voie de la charité. Il s’agit, après tout, de la première loi des chrétiens. LA LOGIQUE DE LA MISERICORDE PASTORALE (307‐312) 307 – Afin de prévenir tout malentendu, soulignons que l’Eglise ne doit jamais cesser de proposer l’idéal complet du mariage. Ce que nous enseignons aux jeunes, c’est l’idéal du mariage. En faisant preuve de compassion à l’égard des personnes en situation irrégulière, nous ne modifions en rien l’idéal. 308 – Si nous sommes conscients des circonstances atténuantes, psychologiques, historiques ou même biologiques, nous devons toutefois affirmer également, sans faire abstraction de l’idéal, que nous pouvons ouvrir nos cœurs et nos portes avec compassion aux personnes qui se dirigent progressivement vers la sainteté. Je comprends que certains pasteurs préfèrent une application plus rigoureuse de la loi, ne laissant aucune place à la confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus veut une Eglise pareille à une mère qui, tout en nous présentant l’idéal à atteindre, fait preuve de compassion et « ne renonce pas au bien possible, même (si elle) court le risque de se salir avec la boue de la route ». Chaque fois que nous entrons en contact avec la réalité concrète de la vie des gens et faisons l’expérience de la puissance de la tendresse, notre propre vie devient merveilleuse ! 309 – Nous examinons tout cela à la lumière de la grâce de Dieu, au cours de notre année jubilaire de la Miséricorde. Pendant cette année, nous imitons le comportement de Jésus qui va à la rencontre de toute personne, sans exception. Il nous aime tous et toutes, saints et pécheurs. 310 – Nous sommes appelés à manifester ce type de miséricorde parce qu’on nous a fait miséricorde. Comment oserions‐nous en priver ceux et celles qui en ont le plus besoin ? L’ensemble de notre ministère pastoral doit être enveloppé de la tendresse du cœur de Dieu. Je vous rappelle de nouveau que l’Eglise n’est pas une douane, elle est la maison de Dieu. 311 – L’enseignement de la théologie morale doit inclure ces préoccupations. Nous devons toujours faire en sorte de communiquer l’idéal, mais nous devons également offrir aux gens l’amour inconditionnel de Dieu. Nous posons parfois tellement de conditions à la miséricorde de Dieu que personne ne peut en faire l’expérience ; elle est vide de sens. Cela liquéfie l’Evangile et le réduit à un ensemble de règles, froid et impersonnel. 312 – Nous avons là un cadre qui permet de résister à une moralité bureaucratique froide, la remplaçant par un amour miséricordieux. J’encourage toutes les personnes qui vivent une situation irrégulière à parler en toute confiance avec leur pasteur, pour réussir à mieux suivre la lumière du Christ. Et j’encourage les pasteurs à les écouter avec sensibilité et avec le désir de les aider à mieux vivre, quelles que soient les circonstances de leur vie. Quels éléments de l’enseignement du pape vous touchent le plus directement ?
Qu’est-ce qui représente un défi, une avancée, pour vous dans cet enseignement ?
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