Géopolitique des Religions
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Géopolitique des Religions
Géopolitique des Religions La réflexion géopolitique a eu, par le passe, une forte tendance à minimiser les facteurs religieux. Aujourd'hui, avec la nouvelle crise balkanique et la montée des islamismes, l'attitude inverse risque de s'instaurer, avec la tentation d'une lecture de la scène géopolitique réduite a la composante religieuse. Les religions constituent-elles des facteurs géopolitiques ? Si oui, sont-elles des facteurs premiers à l'origine des processus géopolitiques ou bien second ne faisant seul facteur religieux. Dans le conflit du Haut-Karabakh, la référence arménienne au christianisme n'a pas pour bui de convenir les Azéris chiites, mais de recomposer "une grande Arménie", au nom du passé, d'unifier les terres arméniennes au nom de l'arménité, laquelle bien sûr ne s'entend que par rapport à la culture chrétienne des Arméniens. D'autre part, sorties des contextes identitaires .spécifiques et territorialisés, les religions poursuivent-elles des objectifs géopolitiques qui leur sont propres ? Il est clair que certaines religions sont organisées de manière à pouvoir prétendre défendre une géopolitique propre. En dépit de son acceptation de l'oeucuménisme, l'Église catholique n'a pas abandonné sa mission originelle : parvenir à l'unité du monde dans le christianisme. Disposant d'un État et de nombreuses représentations diplomatiques, l'Église catholique nourrit une vision géopolitique et établit une définition des objectifs politiques et diplomatiques susceptibles de servir son objectif d'évangélisalion du monde. Inutile de préciser qu'il s'agit d'une géopolitique pacifique, non armée, mais qui n'exclut pas le soutien à tel ou tel pays Croatie contre Serbie, soutien des Polonais contre le communisme tout en ménageant une stratégie planétaire. Un autre exemple d'objectif géopolitique poursuivi par une religion semble être celui du chiisme iranien. Depuis la Révolution islamique, le clergé chiite iranien aspire, au travers de ses discours, à "chiiliseï" l'Islam, pour islamiser le monde. Dans les faits cependant, et tout en privilégiant les minorités chiites. l'Iran mène une politique extérieure de puissance régionale moyenne, contrainte à beaucoup de prudence. La politique de l'Iran reste au fond en retrait par rapport aux ambitions géopolitiques du chiisme iranien officiel. La réhabilitation du fait religieux dans la matière géopolitique nécessite de grandes précautions d'emploi et la mise à l'écart de deux tentations courantes, l'une ayant tendance à minimiser l'importance du religieux dans la sphère géopolitique, l'autre au contraire à en exagérer la on. Le géopoliticien pourra s'attacher à géopolitique fides religions dans la mesure où lie global e lui permettra d'autant mieux de 'en lumière l'irréductibilité des fait et identitaires.