Voyage d`éleveurs bretons en irlande
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Voyage d`éleveurs bretons en irlande
herbivores 40 Des vaches croisées Holstein x Norvegian chez Annette et Larry. Ce document provient de l’Agrithèque. Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, n’est autorisée que dans le cadre de l’usage privé du copiste ou après autorisation obtenue auprès des Chambres d’Agriculture de Bretagne. Projet européen Dairyman Voyage d’éleveurs bretons en Irlande Au cours d’un voyage en Irlande, les éleveurs bretons des fermes pilotes Dairyman ont visité deux stations expérimentales et trois exploitations, toutes avec des systèmes fourragers herbagers. Voici un rapide aperçu de ce qu'ils ont pu voir. par Julien François – Sophie Tirard Pôle herbivores [email protected] - [email protected] Les éleveurs bretons sont allés chez Annette et Larry Kearney, installés au nord de Cork dans le sud ouest de l’Irlande. Ces éleveurs exploitent 72 ha de SAU pour un quota laitier de 425 000 litres de lait avec 87 vaches laitières et 75 génisses laitières. Toute la SAU est implantée en fourrages, 70 ha d’herbe et 2 ha de colza fourrager. Sur la SAU, 49 ha sont accessibles aux animaux ce qui fait plus de 55 ares accessibles par VL. Pour Larry, c’est ce critère qui limite une ferme en Irlande. Les 23 hectares en herbe non accessibles sont destinés exclusivement à la fauche. En 2010, les éleveurs ont ensilé 30 ha d’herbe. A Solohead, des vaches croisées dans des parcelles à base de trèfle La ferme expérimentale de Solohead est située au centre de l’Irlande. Elle possède une SAU de 53 ha et un troupeau laitier de 97 vaches (42 Holstein et 55 croisées Holstein x Jersiaise), conduites en vêlages groupés au printemps, pour un quota laitier de 450 000 kg. Le choix de faire du croisement s’explique par la recherche d’animaux de petit gabarit car les sols dans ce secteur sont humides et peu portants. Les travaux de recherche sur cette station se focalisent sur des systèmes de production économes en intrants et, en particulier des systèmes herbagers à base de trèfle blanc, qui sont peu communs en Irlande. Les chercheurs étudient actuellement l’impact de la race des vaches et du chargement (2,35 versus 2,65 vaches/ha) sur la productivité de ces systèmes. Et d’après James Humphreys, chercheur à Solohead, les premiers résultats montreraient que les vaches croisées Holstein x Jersiaise peuvent être intéressantes dans de tels systèmes. Un système herbager avec des vêlages groupés au printemps Le système fourrager en place sur la ferme est un système herbager avec des vêlages groupés de février à mai. La production laitière est calée sur la pousse de l’herbe : les vaches sont mises à l’herbe dès le vêlage avec le début de la pousse de l’herbe. Elles sont taries en hiver pendant la mise au repos des prairies et l’arrêt de la pousse de l’herbe. Dans ce système, les vaches produisent autour de 5 500 litres par an. Pour Larry et Annette ce qui est le plus important dans leur système c’est la fécondité des VL. Les vaches sont inséminées sur une période de 9 semaines puis menées au taureau pendant 4 semaines. La réussite en 1ère IA est bonne de l’ordre de 62 %. Les génisses vêlent en moyenne à 2 ans. Presque 4 mois de repos hivernal des prairies Sur le plan alimentaire, la période de pâturage dure 283 jours de début février à mi-novembre. A la rentrée en stabulation, les VL reçoivent de l’ensilage d’herbe et pâturent le colza fourrager. Les 400 kg de concentrés de production distribués, le sont principalement l’hiver et lors des périodes où l’herbe est moins riche. En 2010, les éleveurs ont distribué 800 kg de concentré par VL soit le double d’une année normale du fait de la pluviométrie importante au printemps. La mise au repos des prairies s’étale sur un mois à partir du 10 octobre. Il est important pour les éleveurs que le repos hivernal des prairies soit environ de 4 mois pour ne pas pénaliser le rendement des prairies. En moyenne, les prairies donnent 8 à herbivores 41 Ce document provient de l’Agrithèque. Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, n’est autorisée que dans le cadre de l’usage privé du copiste ou après autorisation obtenue auprès des Chambres d’Agriculture de Bretagne. Le groupe de bretons chez Annette et Larry. 9 t MS par hectare. Elles sont à base de RGA diploïde et de trèfles et sont ressemées tous les 10 ans. Côté fertilisation, elles reçoivent 160 uN sous forme d’engrais complet et de lisier. Au niveau économique, les résultats sont bons avec un revenu hors taxes, impôts et prélèvements sociaux de 207 €/1 000 l de lait. En projet, passer de 425 000 litres à 2 associés, à plus de 690 000 litres à 3 associés A court terme les éleveurs voudraient travailler sur la qualité des pâtures en les réimplantant plus régulièrement et sur le taux de matières utiles pour améliorer le prix du lait. Ils ont aussi prévu d’agrandir la salle de traite. Ils anticipent sur leur projet à plus long terme. En effet, leur fils va s’installer avec eux et ils ont comme projet de passer à 690 000 litres de lait avec 125 vaches. La stabu- lation actuelle comporte 100 logettes et n’est pas de leur point de vue limitante, ce qui n’est pas le cas de la salle de traite : ils y passent actuellement plus d’1h15 pour traire leurs 87 VL. Ils ont prévu de passer d’un système 2x9 simple équipement à un système 2x14 simple équipement. Pour Larry et Annette, la variable d’ajustement de leur système face aux fluctuations de volumes de lait à produire est le nombre de VL. Pour avoir toujours suffisamment de vaches laitières, les éleveurs élèvent toutes les génisses et vendent les veaux mâles à 3 semaines autour de 120–160 € par veau. Ils ajustent ensuite le nombre de VL au volume de lait à produire, en vendant ou non des vaches en 3e lactation autour de 1 300–1 500 € par vache. Globalement Larry et Annette souhaitent avoir un système de travail efficace et une bonne qualité de vie. Des vaches croisées Holstein x Jersiaise à Solohead. A Moorepark, les éleveurs irlandais se préparent à l’après-quota Lors du voyage, les éleveurs bretons ont eu l’opportunité d’assister aux portes ouvertes du centre de recherche de Moorepark, considéré comme un événement national en Irlande. Moorepark est le plus grand centre de recherche en Irlande, avec 300 vaches laitières et une SAU de 100 ha. Le thème de cette journée, intitulé "Perspectives 2015", était consacré à la préparation à l’après-quota et aux moyens pour renforcer la compétitivité de la production laitière en Irlande. De nombreux thèmes étaient abordés de la gestion maximale du pâturage jusqu’aux problématiques environnementales, en passant par la conduite de la reproduction, la génétique (sélection génomique, croisement…), la qualité du lait, la santé du troupeau, l’élevage des veaux et des génisses… Cette journée, très enrichissante, a permis de voir que l’objectif des Irlandais est clairement de développer encore plus leur modèle de production, pour être prêt à produire plus de lait à faible coût après 2015 et concurrencer les produits des autres pays européens. Le projet Dairyman bénéficie du Fonds Européen pour le Développement Régional Interreg IVB