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A2 A r t s & S p e c ta c l e s arts d’œuvres Éva, elfe des eaux de Michèle Gavazzi Valérie Lessard Valérie Lessard D’un univers à l’autre [email protected] [email protected] La crise ? Quelle crise ? Les amateurs de musique en plein air qui craignaient que la crise économique ait un impact négatif sur les programmations des divers festivals de la région peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Non seulement Kenny Rogers, Ariane Moffat, Mes Aïeux, Éric Lapointe et Marie-Mai s’en viennent-il chanter au Festival de montgolfières de Gatineau, en septembre, apprenait-on cette semaine, mais le Festival franco-ontarien a de son côté ajouté une journée à son événement et continuera d’offrir des spectacles gratuits sur le marché By. Le Bluesfest a récemment annoncé une programmation tout aussi relevée, incluant Kiss, Jeff Beck, Ben Harper et compagnie. Quant au Festival international de jazz, il aligne des étoiles montantes et d’autres solidement établies dans le genre, avec des têtes d’affiche comme Charles Lloyd, sacré meilleur saxophoniste au monde par des experts. Il ne faut pas se leurrer, faire venir Kenny Rogers à Gatineau, même pour un seul soir, ça coûte des sous. Beaucoup de sous. L’interprète de Lucille, qui en sera à son cinquième spectacle au Québec en deux ans, a donné deux spectacles à Saint-Tite, en 2007. À cette occasion, la facture s’est élevée à 500 000 $ pour son cachet seulement (ce à quoi il faut ajouter les frais de location de la scène, le service de traiteur, la chambre d’hôtel, etc.). Je ne vous dis pas que les organisateurs du Festival de montgolfières de Gatineau ont déboursé autant pour s’assurer de sa présence (quoique…), mais ils doivent sûrement espérer que le jeu en vaudra la chandelle. Les programmations des divers festivals de la région ne semblent pas avoir souffert outre mesure des soubresauts économiques des derniers mois, mais l’heure de vérité aura lieu lorsque les ventes de billets seront compilées. Car si crise il y a, ce pourrait bien être au niveau du portefeuille du mordu de musique qui, lui, devra peut-être faire des choix déchirants quand viendra le temps de choisir qui il ira voir sur scène. L E D R O I T, É D I T I O N W E E K - E N D D U S a m edi 1 6 M a i 2 0 0 9 Dans la foulée de l’exposition Créatures légendaires, quelques titres de romans et de livres mettant en vedette des dragons par Valérie Lessard a06 critiques cinéma a09 musique Entrevues avec l’harmoniciste Guy Bélanger, pour la trame sonore de The Timekeeper, et avec les 3 gars su’l sofa (pages A10-11) par Marc André Joanisse Anges et démons et Adoration, le nouveau Atom Egoyan a14 critique livre a08 disques a15 arts visuels par Anabelle Nicoud et Marc-André Lussier, de La Presse Guillaume Arsenault, Omnikrom, 3 gars su’l sofa, la trame sonore de The Timekeeper, Ciara et un hommage à Nino Ferrer par Marc André Joanisse et Geneviève Turcot Morlante, de Stéphane Dompierre par André Magny L’exposition Carnets de voyage, de Wendy Trethewey et Eleanor Duncanson, à la galerie Calligrammes par Claude Bouchard a16 calendrier l’équipe des arts & spectacles Chef de section Valérie Lessard Journalistes Marc André Joanisse Geneviève Turcot des eaux, la science fait partie des éléments importants de la trilogie. Éva suit ainsi son père, un volcanologue qui s’intéresse aux courants d’El niño et à leurs impacts sur les fonds marins, jusqu’aux îles Galapagos. Alors que la jeune Islandaise prend peu à peu conscience de sa nature d’ondine – et des jeux de pouvoir entre les représentants des divers éléments –, elle réalise aussi que certains scientifiques et militaires américains sans scrupule œuvrent à déstabiliser la Terre. « Même si j’ai toujours senti que j’étais une artiste dans l’âme, mes parents ont insisté pour que j’étudie en sciences ! » lance Michèle Gavazzi en souriant. Sa démarche créatrice se base Le grand ménage Le printemps est souvent synonyme de grand ménage. Ainsi, après avoir officiellement remisé, la semaine dernière, ma cape de Supermaman, je dois maintenant me préparer à me départir de mes bottes de bourreau de travail. L’opération n’est pas simple et va même nécessiter l’intervention d’une spécialiste et d’un anesthésiste ! Je vais ensuite avoir besoin de quelques semaines pour me faire à l’idée ! Tout ça pour vous annoncer, chers lecteurs, que je vous laisse pour les prochaines semaines aux bons soins de mes collègues de la vaillante équipe des arts, sous la gouverne de Geneviève Turcot. Je vous retrouverai bientôt, avec une énergie renouvelée. Bon été ! À lire cette semaine a04 Livres Michèle Gavazzi est bien installée à « sa » table du café Moca Loca, secteur Aylmer. C’est là, dans ce qu’elle appelle en souriant son « coin bureau », qu’elle écrit tous les jours de la semaine depuis près de quatre ans. C’est là que sont nées les héroïnes de ses deux premières trilogies publiées, Nessy Names et, plus récemment, Éva, l’elfe des eaux. Dans Nessy Names, couronnée du prix Jeunesse des Univers parallèles l’an dernier, l’auteure entraînait les lecteurs dans un univers d’anticipation, teinté de manipulation génétique et de chamanisme, entre autres. Avec Éva, elle poursuit dans une veine plus allemande et italienne, les romans d’anticipation et à saveur fantastique ne coulaient cependant pas nécessairement de source. « J’ai regardé ce que mes enfants lisent et j’ai décidé de me rapprocher de ce qu’ils aiment quand je me suis lancée dans l’aventure d’écrire », soutient la maman d’un adolescent de 15 ans, d’une fillette de 10 ans et d’un petit dernier âgé de six ans. Michèle Gavazzi s’est néanmoins vite rendu compte que ses racines sud-américaines – elle est née en Uruguay – replongeaient aisément dans le « réalisme magique » qui avait bercé son enfance, lorsqu’elle se retrouvait devant son ordinateur. « S’il y a beaucoup de surnaturel, dans mes histoires, j’ai quand même besoin de tou- Collaboration Claude Bouchard Marthe Lemery André Magny Graphiste Maude Morissette Pupitreur Nicolas Tremblay Secrétaire Sylvie Bouchard MARTIN ROY, LeDroit Michèle Gavazzi s’est vite rendu compte que ses racines sud-américaines – elle est née en Uruguay – replongeaient aisément dans le « réalisme magique » qui avait bercé son enfance, lorsqu’elle se retrouvait devant son ordinateur. fantastique, en plongeant dans un monde où l’équilibre entre les cinq éléments (eau, feu, air, terre et éther) est sérieusement menacé. La prolifique romancière le fait en compagnie de la jeune Éva, dernière représentante des ondines, Fabian, le prince détrôné des nagas (mi-humains, mi-serpents), le traître Ka’al qui a pris la tête de l’armée naga, l’ange Micaëlle, Juan, l’humain au cœur pur et toute une galerie de personnages, sympathiques ou sombres. « Les jeunes s’inquiètent de l’avenir de la planète. Ils se sentent interpellés par les questions d’environnement, la guerre, la famine, etc., et ils sont conscients que l’homme représente souvent le plus grand danger pour l’homme et la nature, fait valoir Michèle Gavazzi. Si j’aborde ces sujets dans mes romans, je le fais sans vouloir faire la morale à qui que ce soit et, surtout, en permettant aux lecteurs de décrocher de leur quotidien et de voyager dans un autre monde. » Pour l’auteure de 36 ans, qui a étudié, à l’université, la littérature jours garder un pied dans le réel, à travers mes personnages. C’est pour ça qu’ils basculent d’un univers à l’autre, qui existent en parallèle », mentionne-t-elle. Qu’elle opte pour l’anticipation ou le fantastique, Michèle Gavazzi n’a jamais eu l’intention de créer des nouveaux mondes, avec cartes détaillées et lignées de ses héros à l’appui. « En tant qu’auteure et en tant que lectrice, j’ai trop besoin de liberté pour m’astreindre à tous ces codes. Je sais que je me permets des libertés qui ne plaisent pas aux puristes du fantastique, mais pour moi, écrire de la fiction me donne le droit de ne pas affubler Éva d’une queue de sirène, par exemple. Les anges de la trilogie ne portent pas d’ailes non plus, Et c’est moi qui ai inventé les nagas, comme les salamandres, d’ailleurs, à partir de traits spécifiques de créatures qui existent déjà dans la mythologie, mais que j’ai adaptés à mes besoins. » Place à la science Encore une fois, dans Éva, elfe donc sur de nombreuses recherches sur les thèmes abordés, que ce soit la génétique ou les sciences environnementales, voire la théorie sur le projet américain HAARP (qui permettrait, par l’émission d’ondes, de provoquer délibérément des catastrophes dites naturelles, de modifier les comportements des humains, d’isoler certaines zones de la planète en interférant avec les ondes de communication, etc.). « Ces semaines de documentation sont une vraie torture, parce que je m’empêche d’écrire tant et aussi longtemps que je n’ai pas en mains tous les éléments dont j’ai besoin pour me lancer. » Et quand elle se lance, il n’y a rien pour l’arrêter, ou presque. Une troisième série, Iris, « plus sombre », aux dires de l’auteure, sera lancée cette année. D’ici là, elle aura déjà terminé son 13e roman et probablement entrepris l’écriture du 14e. Éva, elfe des eaux, une trilogie de Michèle Gavazzi, Éditions Porte-Bonheur