offre de stage m2

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offre de stage m2
Biotope - Offre de stage CoForSet 2016
OFFRE DE STAGE M2
Analyse comparée de diverses solutions de compensation
écologique applicables aux forêts d’Afrique centrale
Les forêts du bassin du Congo sont un des grands espaces sauvages de la planète. Elles ont été assez
bien préservées jusqu’à présent du fait d’une pression démographique faible, d’un accès difficile, d’une
exploitation forestière sélective et de l’exode rural. Toutefois, cette situation est en train de changer
avec l’apparition de nouveaux acteurs : le déploiement à large échelle des cultures énergétiques et
autres plantations, les investissements miniers et pétroliers, et les infrastructures associées (routes,
centres urbains) pourraient faire des années à venir un tournant pour ces forêts.
Une des réponses possibles aux conséquences du développement de projets miniers, pétroliers ou
agro-industriels dans des espaces naturels riches en biodiversité consiste à appliquer à ces projets une
démarche hiérarchisée d’évitement et de réduction des impacts de ces projets, puis de compensation
« en nature » des impacts qui n’auraient pas pu être évités ou réduits. La mise en œuvre effective
d’une telle compensation reste balbutiante, et représente un défi considérable au niveau
institutionnel et politique, mais aussi du point de vue scientifique et technique. Il s’agit d’abord de
cartographier la biodiversité pour mieux éviter les impacts (et déterminer lesquels ne seront pas
compensables). Ensuite, des « métriques » doivent être développées pour pouvoir caractériser les
impacts des projets sur la biodiversité, et analyser l'équivalence écologique entre ces impacts et les
mesures à mettre en œuvre au titre de la compensation. Ces métriques prennent la forme
d’indicateurs quantitatifs ou semi-quantitatifs à intégrer dans des méthodes de conception et de
dimensionnement de la compensation qui mettent regard les « pertes » d’un côté et les « gains » de
l’autre. L’équivalence étant toujours imparfaite, des « règles d’échange » doivent être définies et
celles-ci devront, en outre, intégrer les dimensions temporelles et les incertitudes inhérentes à
l’évaluation de la biodiversité.
Dans le stage, un accent particulier sera mis sur la zone du Tri-nationale Dja –– Odzala - Minkebe,
connue sous le nom de « TRIDOM », et couvrant 141 000 km² entre les bassins du Dja (Cameroun et
Congo), de l’Ivindo et de la Djoua (Congo et Gabon), et de la Mambili (Congo). On y trouve plus de
35 968 km² d’aires protégées, mais aussi de nombreuses concessions forestières et, minières.
L’expansion des aires protégées existantes est une des solutions de compensation envisagée par
certains opérateurs industriels et ONG, mais d’autres solutions pourraient être déployées : lutte antibraconnage (aussi en complément de l’expansion des aires protégées), coupes sélectives ou
exploitation à faible impact (avec ou sans certification), enrichissements forestiers, projets de
développement apportant des alternatives de revenus aux populations rurales et liés à la conservation,
etc. Ces solutions sont plus ou moins performantes d’un point de vue écologique ainsi qu’en termes
de mise en œuvre (suivi et contrôle, pérennité, incitations perverses, effets sociaux, etc…) et de coût.
Objectifs du stage
L’objectif du stage est de développer des approches permettant de rendre comparables les diverses
interventions possibles au titre de la compensation. Le stage aura donc pour but d’explorer différentes
Biotope - Offre de stage CoForSet 2016
solutions de compensation et de proposer des métriques de « pertes » et « gains » de biodiversité qui
permettrait de les comparer entre-elles pour choisir la ou les meilleures.
Une importante littérature a été consacrée à ces questions, mais elle est dominée par des
considérations théoriques. Le stage proposé se veut nettement opérationnel, et devra développer une
méthodologie permettant de mettre en regard différentes solutions, à minima de façon qualitative
(par exemple via une analyse SWOT), et si possible de façon quantitative (par exemple en liens avec
les surfaces nécessaires à différentes espèces de faune). La construction d’un cadre d’analyse multicritère pourrait constituer une approche intermédiaire en termes de complexité, tout en apportant
une réelle plus-value aux acteurs de terrain (entreprises, bureaux d’études, autorités publiques, etc.).
La grille d’analyse devra pouvoir intégrer des critères de faisabilité (cout, pérennité, etc.).
Une hypothèse de travail consiste à relier un index de pression anthropique développé dans le cadre
du projet « CoForTips » 1 à des données sur la structure des forêts et la densité de faune, qui pourrait
alors servir de proxy pour l’évaluation des pertes et gains de biodiversité.
Conditions de réalisation du stage
Le stage sera conduit dans le cadre d’un projet de recherché financé par la Fondation pour la Recherche
sur la Biodiversité: Scénarios de Biodiversité et Mécanismes de Compensation dans les Forêts du Bassin
du Congo (CoForSet). Ce projet est coordonné par le CIRAD, et implique différents partenaires
européens et africains, dont Biotope, le WWF, l’UICN et des instituts de recherche du Cameroun, du
Congo et du Gabon. Le CIRAD a déjà acquis des volumes de données importants sur l’état et la
composition des forêts de cette région, et le WWF dispose de données sur la distribution et
l’abondance de certaines espèces menacées dans le Tridom (éléphants, grands singes, etc.).
Le stage sera encadré par Biotope, à Mèze (Hérault), avec une mission envisagée au Cameroun et/ou
au Congo entre juin et aout 2016, avec l’appui logistique du CIRAD et du WWF. Après une phase de
familiarisation avec le sujet à Mèze, la mission de terrain aura un double objectif :
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Accompagner un stagiaire de l’ETH de Zürich dans la réalisation d’ateliers de modélisation
participative de la compensation à l’échelle du Tridom (companion modelling) – il est envisagé
de réaliser ces ateliers à Yaoundé et/ou Brazzaville en juin 2016.
Rejoindre une équipe du WWF pour participer à la collecte de données de terrain sur la faune
dans des situations contrastées du point de vue de la pression anthropique (Cameroun et/ou
Congo) – il est envisagé de réaliser cette collecte de données en juillet – aout 2016.
La ou le stagiaire recevra une indemnité de stage selon les barèmes en vigueur en France. Les frais de
mission en Afrique centrale (transport, hébergement, etc.) sont couverts.
Compétences souhaitées
L’intérêt pour les problématiques internationales de conservation et de développement durable est
indispensable. Outre de solides connaissances de bases en écologie, et un appétit et une aptitude pour
le terrain en milieu tropical, la ou le stagiaire devra faire preuve de compétences rédactionnelles et
d’une capacité de synthèse entre des connaissances variées (en agronomie, foresterie, économie,
biologie de la conservation, etc.). Une bonne maîtrise de l’anglais est indispensable, notamment pour
accéder à la littérature scientifique.
Envoyez un CV complet et une lettre de motivation à Fabien Quétier ([email protected]).
Biotope : Leader français des sociétés d’ingénierie écologique, Biotope est spécialisée dans l’expertise,
l’ingénierie et le conseil en matière de biodiversité, la communication environnementale et l’édition
naturaliste. Pour plus d’informations : www.biotope.fr.
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www.cofortips.org