Lettre des juristes d`affaires
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La Lettre des juristes d’affaires 19 mars 2012 - N°1060 - chaque lundi depuis 1990 - ISSN 1143-2594 « L’ignorance coûte plus cher que l’information » John F. Kennedy Point de vue La nouvelle profession d’« Ancien Avoué » a de beaux jours devant elle ! █ Par Hubert Mortemard de Boisse, Avocat Associé, LexCase Société d’Avocats L ’espoir de revanche d’une profession trop vite enterrée, dont se félicitait ici, dernièrement, l’un de nos confrères ancien avoué (Mathieu BocconGibod : « L’ « appellate lawyer » n’est il pas en train de naître ? », LJA 1050) prend réalité pour tout avocat qui a tenté de se constituer devant la Cour d’appel dont il relève. contraintes d’organisation à envisager). A moins que l’assistante n’étende son emprise sur le cabinet par cette nouvelle expertise… Sur le plan processuel, les chausse-trappes des décrets Magendie, accentuées par un certain nombre de règles non écrites et différentes d’une Cour à l’autre, et celles de la dématérialisation de la procédure, Certes, les avoués n’avaient conduiront l’avocat à traverser rien demandé. Mais ils ont un véritable champ de mines : bénéficié dans leur malheur d’un - procédure sensée être maintien relatif de leurs avaninformatisée, mais dont la majorité des actes tages concurrentiels : représentation obligatoire nécessite en réalité une signification papier et territoriale (qui laisse peu de place à l’ama(constitution, conclusions…) avec tous les teurisme lors de la mise en état, du fait de ses risques de contradictions entre les actes règles non codifiées et d’un entregent indispenmatérialisés et dématérialisés et à rebours de sable avec les Conseillers) ; embûches toujours la pratique du TGI ; plus nombreuses de la procédure d’appel sous - nouvelles obligations et l’empire des décrets dits délais pour conclure, et Magendie ; dématérialisation de la procédure. Aux difficultés matérielles, nombreuses règles non écrites ; s’ajoute la problématique de - sanctions accrues (caduS’il est téméraire, le savoir qui est l’homme-Clé cité de l’appel, irrecevabiconfrère néophyte qui soulité des écritures). haiterait se constituer devra Nous devrions ainsi assister dans les années à d’abord s’équiper d’une clé RPVA, personnelle venir non seulement à un transfert de charge de à l’avocat. Une formation à l’utilisation de cette la dette de réparation issue de la responsabilité clé et du site ebarreau.fr – son portail d’applicades avoués vers celle des avocats, compte tenu tion – sera aussitôt indispensable. A ces diffide la fusion des professions, mais également à cultés matérielles s’ajoutera une problématique une sinistrabilité nouvelle liée à la désorganisad’organisation des cabinets liée à la question de tion du système de représentation devant les savoir qui sera l’homme-Clé (car bien que la clé cours d’appel. soit personnelle, son utilisation pourra être déléguée) : n’était cette hostilité qu’il a généraleCes vicissitudes ne seraient pas si regretment pour l’informatique, ce serait sans doute tables si les objectifs de célérité et de qualité l’associé puisqu’il sera civilement responsable en de la justice d’appel, ayant présidé à ces cas de mauvaise utilisation. Il est plus probable réformes, avaient été atteints : or, force est de que le collaborateur hérite de cette nouvelle préconstater que l’insécurité juridique y est de plus rogative, endossant ainsi la responsabilité de en plus prégnante et que les parties semblent l’accomplissement, via ce nouvel outil, des foravoir perdu la maîtrise de leur procès, pour un malités et du suivi des procédures de l’ensemble coût qui n’a pas forcément diminué. du cabinet, et pas uniquement des procédures Tout ça pour ça, serait-on tenté de conclure ! qu’il suit (ce qui pose un certain nombre de Cette semaine ■ Dirigeants d’entreprise : Pierre-Olivier Bernard crée Opleo Avocats (p2) ■ Bredin Prat et Cleary sur la prise de participation de SPG dans Klépierre (p3) ■ Freshfields et Clifford sur la joint-venture de General Atlantic et Axel Springer (p4) ■ Yann Colin, associé co-fondateur de Franklin (p5) “ ” 31 c’est le nombre de nominations de directeurs juridiques s’étant effectuées entre avril 2011 et février 2012. Sur ce total, 27 personnes ont été recrutées en externe : 19 viennent du monde de l’entreprise, 4 d’un cabinet d’avocats et 4 d’une institution administrative ou organisme public. Source : Equiteam, Ils ont évolué, mars 2012 En mouvement Dirigeants d’entreprise : Pierre-Olivier Bernard crée Opleo Avocats Terminées les grosses structures pour Pierre-Olivier Bernard. Ce dernier se lance dans l’aventure entrepreneuriale en créant Opleo Avocats, un cabinet de niche dédié aux personnes physiques, dirigeants d’entreprise et grandes fortunes. Agé de 40 ans, Pierre-Olivier Bernard a débuté sa carrière comme consultant en gestion de patrimoine chez Expert & Finance en 1997, avant de rejoindre Arthur Andersen International en 2000, puis Landwell en 2002. Trois ans plus tard, il a intégré Mayer Brown dont il est devenu associé en 2007 et a dirigé l’activité Dirigeants d’entreprise & Patrimoine (LJA 855). Il a quitté ce cabinet en janvier 2011 pour la direction internationale de Fidal (LJA 1006). Son nouveau cabinet, Opleo Avocats, intervient principalement en droit fiscal et en gestion de patrimoine, dans la négociation ou la renégociation de Management-Packages ainsi que dans toutes les opérations liées au capital de l’entreprise impliquant des actionnaires Fiscal : Jean-Laurent Anglade rejoint Marccus Marccus Partners renforce son équipe fiscale avec l’arrivée de Jean-Laurent Anglade en tant qu’associé. Avocat depuis 1999, il a débuté sa carrière chez Arthur Andersen puis Ernst & Young avant de fonder son propre cabinet, AJL Avocats. II accompagne les entreprises dans la définition de leur stratégie et la gestion de leurs problématiques fiscales. Il a également développé une expertise en matière de fiscalité des fusions et acquisitions. Social : Capstan coopte deux associés… Capstan récompense la fidélité et promeut en tant qu’associés deux collaborateurs exerçant au sein du cabinet depuis 2003. Agé de 32 ans, Aurélien Louvet intervient principalement dans le cadre de restructurations, transferts d’entreprise, représentation du personnel, négociation collective, durée du travail et épargne salariale. Il accompagne des entreprises du CAC 40, de grands groupes internationaux, des PME et des branches professionnelles. Geoffroy de Raincourt, 33 ans, intervient, quant à lui, sur les opérations de restructuration d’entreprise, de mise à disposition de personnel, ou encore la gestion des représentants du personnel. Il gère de nombreux contentieux collectifs. … et Flichy Grangé renforce ses troupes Flichy Grangé & Associés s’agrandit. Le cabinet spécialisé en droit social vient de recruter Stéphanie Guedes Da Costa en qualité d’associée. Agée de 40 ans, cette dernière exerçait précédemment chez Freshfields, cabinet qu’elle avait intégré en 2004 et où elle était devenue counsel en 2009 (LJA 930), après avoir débuté chez Bélier & Associés en 1996. Elle intervient en conseil comme en contentieux dans le cadre de fusion, de restructuration et de transferts d’entreprises. LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 2 personnes physiques. Il assiste également ses clients lors de la transmission ou la cession d’entreprises familiales, de précontentieux ou de contentieux fiscaux. Si pour le moment, Pierre-Olivier Bernard est seul aux manettes d’Opleo, il devrait être rejoint d’ici le mois de septembre par une équipe de cinq à sept personnes qui pourrait compter plusieurs associés. Le cabinet devrait en outre nouer des partenariats avec des experts-comptables et des conseils financiers, à Paris et en province, ainsi qu’avec des correspondants étrangers. n Parallèlement, Flichy Grangé a coopté Cyprien Pialoux, 35 ans, au rang d’associé. Ce dernier a débuté chez Rambaud-Martel en 2003. Il a rejoint Flichy Grangé en 2006. Il partage son expertise entre le pôle Contentieux à risque et le pôle Santé et sécurité. Enfin, Charlotte Michaud, 35 ans, devient counsel au sein des pôles Restructurations, et Négociation collective et durée du travail. IP / IT : Henri Leben associé chez Colbert Colbert Paris poursuit sa croissance en intégrant Henri Leben en qualité d’associé IP / IT. Avocat depuis 2003, ce dernier a débuté chez Bird & Bird, avant de rejoindre Binn-Law en 2005 puis Artemia en 2007, où il était of counsel. Sa pratique couvre les opérations de licensing et de partenariat pour des acteurs privés et publics, notamment dans le domaine de l’informatique et des jeux vidéo. Il est également Correspondant Informatique et Libertés. n Ashurst & BlAke DAwson Convolent Comme annoncé en octobre dernier (LJA 1038), les équipes de Blake Dawson et d’Ashurst ont rapproché leurs activités le 1er mars 2012, afin de créer une plate-forme internationale sous la dénomination d’Ashurst. Le cabinet comprend désormais 3 500 collaborateurs dont 1 700 avocats opérant dans 24 bureaux, avec un chiffre d’affaires global supérieur à 650 millions d’euros. En affaires Bredin Prat et Cleary sur la prise de participation de SPG dans Klépierre Opération d’envergure dans le secteur des foncières françaises. Le géant américain de l’immobilier Simon Property Group (SPG) a annoncé l’acquisition d’une participation de 28,7 % dans la société immobilière parisienne Klépierre, spécialisée dans le développement de centres commerciaux, boutiques et bureaux en Europe continentale, auprès de BNP Paribas. L’américain ajoute ainsi à ses 337 centres commerciaux les 273 possédés par Klépierre dans treize pays, pour un prix unitaire de 28 euros par actions. De son côté, BNP Paribas détiendra encore 22,2 % du capital de la foncière. Par cette prise de participation, dont la transaction est valorisée à environ 1,5 milliard d’euros, SPG devient le premier actionnaire de Klépierre. Bredin Prat représentait SPG avec Olivier Assant et Kate Romain, associés, Karine Angel, counsel, et Cécile Airault en corporate, Sébastien de Monès et Julien Gayral, associés, et Franck Morhain en tax, Marie-Paule Noël en financement, Marc Pittie, associé, et Valérie Landes, counsel, en antitrust, et avec Alexandra Stocki, counsel, et Romain Cros en droit social. Cleary Gottlieb conseillait, pour sa part, BNP Paribas avec Pierre-Yves Chabert, associé, Geoffroy Renard et Thomas Bourbonneux en corporate, Anne-Sophie Coustel, associée, en fiscal, et avec Sophie de Beer, counsel, sur les règles "take over", ainsi que Klépierre avec Fabrice Baumgartner, associé, Laurent Gautier, Flora Faby, Nawal Lachguar, Camille Glénat, Xavier Belot et Clotilde Wetzer. n ADP prend une participation dans le turc TAV : Hogan Lovells et Clifford sur le dossier CMS BFL et White & Case sur le rachat d’IRS par Nexity Aéroports de Paris (ADP) met le cap sur la Turquie. Le gestionnaire des aéroports parisiens a en effet signé le 11 mars dernier un contrat en vue de l’acquisition de 38 % de l’opérateur turc TAV Airports, né de la privatisation de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, et de 49 % de TAV Construction pour des montants respectifs de 874 et 49 millions de dollars. L’ensemble ADP-TAV devrait compter 37 aéroports gérés directement ou indirectement, et environ 180 millions de passagers. Hogan Lovells conseillait Aéroports de Paris avec Stéphane Huten et Xavier Doumen, associés, en corporate, Andrew Briggs, associé, en infrastructures, Michel Quéré, associé, en financement, Pierre de Montalembert, associé, et Ombline Ancelin, counsel, en anti-trust, assistés d’Arnaud Deparday, Charles Ford, Oscar Jonhson. Clifford Chance assistait le prêteur, JP Morgan, avec James Butters, associé, et Pierre-Benoît Pabot du Chatelard. Le promoteur Nexity a racheté Icade Résidences Services (IRS), filiale du groupe de promotion immobilière Icade en charge de la gestion de résidences étudiantes avec près de 8 000 logements gérés dans 60 résidences localisés en Ile-de-France et dans les principales villes universitaires françaises. CMS Bureau Francis Lefebvre assistait Nexity avec Christophe Blondeau, associé, et Cécile Sommelet en corporate, et avec Philippe Riglet, associé, Sophie Talpe et Céline ClocheDubois en immobilier. White & Case conseillait pour sa part Icade avec Frédéric Bouvet, associé, Magali Fernandes et Adrien Moretti. n Trois cabinets sur le plan de continuation de Steco Le 2 mars dernier, le tribunal de commerce d’Orléans a validé le plan de continuation de la société Steco Power, dernier fabricant français de batteries pour automobiles implanté à Outarville (Loiret), qui était en redressement depuis neuf mois. Ce projet, présenté par le président François Rivière, a débouché sur la suppression d’environ 70 postes, ce qui ramène ses effectifs à 121 salariés. François Rivière et l’ancien actionnaire, le groupe d’assurances Afi Esca, injectent en outre environ 2,85 millions d’euros sous forme de capital pour relancer l’activité et moderniser l’outil industriel du site d’Outarville, et un million d’euros sous forme de quasi fonds propres. Steco Power était conseillé par Brémond & Associés avec Virginie Verfaillie-Chavaux et Guilhem Bremond, associés, et Julie Desson, assistés de Jérôme Durand en M&A, ainsi que par Flichy Grangé avec Olivier Kress, associé, et Laura Michl en social. Dechert représentait, pour sa part, le repreneur François Rivière avec François Hellot, associé, et Xavier Leroux. hogAn lovells et Allen sur l’investissement De lA sFi La Société Financière Internationale (SFI), institution du Groupe de la Banque mondiale, a réalisé auprès de la Société Générale un investissement de 250 M$ dans un portefeuille de 500 M$ de créances de négoce et de matières premières. Une opération qui s’inscrit dans le cadre du programme de la SFI pour promouvoir le négoce et l’import/export de matières premières agricoles, ainsi que l’importation de biens liés à l’énergie dans les pays les plus pauvres. Hogan Lovells conseillait la SFI avec en France Baptiste Gelpi, associé. Allen & Overy assistait la Société Générale avec Fabrice Faure-Dauphin et Rod Cork, associés, Samy Benhalima et Antoine Trillat, assistés de Mathieu Vignon, associé, et Viviane Carpentier en fiscal. LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 3 En affaires Freshfields et Clifford sur la joint-venture de General Atlantic et Axel Springer L’éditeur allemand Axel Springer annonce la création d’une coentreprise dédiée aux petites annonces sur internet avec l’investisseur américain General Atlantic. Baptisée Axel Springer Digital Classifieds, la nouvelle entité regroupera SeLoger.com ainsi que les plateformes de recrutement StepStone et d’immobilier Immonet. General Atlantic investit 237 millions d’euros et prend 30 % de cette nouvelle structure, dont les actifs s’élèvent à 1,25 milliard d’euros. Axel Springer, actionnaire majoritaire, détiendra, quant à lui, 70 % du capital. Freshfields assistait General Atlantic avec, en France, Alan Mason, associé, DLA et Jones Day sur l’alliance Televista / Discovery Le géant américain de chaînes de télévision gratuites et payantes Discovery Networks International (DNI) annonce sa prise de participation de 20 % dans le capital de Televista, groupe média indépendant qui édite notamment la chaîne française payante Vivolta. Objectif : permettre à Discovery de faire son entrée sur le marché de l’audiovisuel français, et à Televista de renforcer son projet de chaîne de télévision numérique terrestre baptisée Via, spécialisée dans les contenus « art de vivre », auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Grâce à cette opération, Discovery devient l’un des principaux actionnaires de Televista aux côtés des fonds d’investissement (20 %) et des fondateurs (36 %). DLA Piper conseillait Discovery Communications avec François Serres et Anne Maréchal, associés, assistés de Raphaël Wagner en corporate et de Patrick Boiron, associé, et Marie-Mathilde Deldicque en propriété intellectuelle et droit des médias. Jones Day assistait, pour sa part, Televista et ses actionnaires fondateurs et investisseurs avec Hervé Castelnau, associé, Thibaut Kazémi et Alice Népa. Chammas et SJ Berwin sur la naissance de trois fonds dédiés à l’économie numérique L’opérateur France Télécom-Orange et le groupe publicitaire Publicis se sont associés au fonds européen de capital risque Iris Capital Management dans le but de lancer trois fonds communs d’investissement. Objectif : favoriser l’émergence de futurs leaders de l’économie numérique. Orange et Publicis apporteront ensemble 150 millions d’euros à cette initiative, auxquels s’ajoutent les engagements des investisseurs actuels, dont le FSI et CDC Entreprises, portant ainsi la capacité totale d’investissement à plus de 300 millions d’euros. Trois fonds seront ainsi créés : OP Ventures Growth, qui ciblera les sociétés établies en France et en Europe, OP Ventures Global, qui investira dans des start-up hors d’Europe, et OP Ventures Early Stage, qui fournira à de jeunes entreprises de France et d’Europe le capital et les investissements de lancement. Chammas & Marcheteau accompagne Iris Capital Management avec Denis Marcheteau, associé, et Camille Hurel en corporate, et avec Christophe Sevennec, associé, pour les aspects règlementaires. SJ Berwin représente, pour sa part, Orange et Publicis avec George Pinkham, associé, Marie Save de Beaurecueil et Sarah Michel LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 4 Seela Apaya-Gadabaya et Noémie Laurin en corporate, et avec Christel Cacioppo et Magali Abdou en droit du travail. De son côté, Clifford Chance représentait Axel Springer avec Mathieu Remy et Aline Cardin, associés, Caroline Turlan et Stéphanie Schindler. n en création de fonds, Pierre-Louis Périn, associé, et Fanny de la Porte des Vaux en corporate, Sylvie Vansteenkiste, associée, Emilie Renaud et Raphaël Pécout en fiscal, et avec, pour Publicis uniquement, Marc Lévy, associé, et Elise Massé en concurrence. Ericsson s’empare d’une activité de Technicolor : Clifford et Linklaters sur l’opération L’équipementier télécoms suédois Ericsson a racheté la division Services diffuseurs de contenus de Technicolor, spécialiste français des équipements et services pour l’industrie dudivertissement, pour un montant total de 19 millions d’euros, plus un complément pouvant aller jusqu’à 9 millions d’euros optionnels en fonction du chiffre d’affaires réalisé par l’activité en 2015. Cette activité, qui emploie environ 900 personnes, regroupe des services de production, de régie et de postproduction des contenus vidéo. Linklaters conseillait Ericsson avec David Swinburne, associé, Marine Delaitre et Anca Sarbovan. Clifford Chance accompagnait Technicolor avec Pierre Gromnicki, associé, Anna Velitchkova et Chris Grey en corporate, Emmanuel Durand, counsel, en anti-trust, Charles Henri de Gouvion Saint Cyr en fiscal, Amandine Delsaux en environnement, et avec Manon Deswarte-Abdoun en droit social. n hogAn lovells sur les émissions D’oBligAtions D’AmunDi Amundi, né du rapprochement des expertises de gestion d’actifs de Crédit Agricole et Société Générale, annonce la mise en place de deux programmes de produits structurés garantis chacun pour un montant de 10 milliards d’euros, émis par un véhicule de titrisation unique de droit luxembourgeois. Hogan Lovells assistait Amundi avec Sharon Lewis, associée, Reza Mulligan, counsel, et Sarah Oliver en droit anglais, Philip Boys et Baptiste Gelpi, associés, Véronique Veltz et Audrey Minnie en droit français, et avec Xenia Legendre, associée, et Bruno Knadjian en droit fiscal. L’œil sur Par CHLOE ENKAOUA Yann Colin, associé co-fondateur de Franklin Qualités d’écriture, compétences juridiques, combativité et imagination sont pour Yann Colin le bagage de tout bon avocat en contentieux. Lui-même se considère comme tel, et a su se montrer tenace tant pour la défense des groupes qu’il représente à la barre que suite au split de feu Salès Vincent & Associés. e bon avocat plaidant est un être évolutif. Il s’améliore avec le temps qui passe. D’une certaine manière, l’expérience le rajeunit et lui procure l’assurance qu’il n’avait pas au début de sa carrière», assure d’emblée Yann Colin, associé cofondateur et à la tête du département Contentieux des affaires du cabinet Franklin. Pour lui, l’avocat en contentieux atteint son âge d’or à partir de la cinquantaine. Un peu comme le bon vin, en somme. Et ce natif de Vichy, lui-même âgé de 56 ans, sait de quoi il parle. Au-delà de la sagesse accordée par ses printemps, l’avocat a d’aussi loin qu’il s’en souvienne toujours été attiré par le droit pénal. Bien loin de l’avocat commercialiste, il confie avoir choisi ce métier grâce à sa sœur aînée, avocate, qui n’hésitait pas à l’amener avec elle assister à de nombreux procès à l’heure où avaient lieu notamment les débats autour de la peine de mort. « L Sur le terrain De ces journées passées sur les bancs des tribunaux, Yann Colin a gardé le goût du terrain. A tel point qu’il n’a pas hésité à abandonner ses études après une maîtrise en droit privé à Paris II, préférant au DESS des cas bien concrets. « Ce que l’on apprend au jour le jour dans un cabinet d’avocats n’a rien à voir avec ce que l’on vous enseigne à l’université, affirme-t-il. Je voulais me confronter directement à la réalité. » Après son service militaire et une année à l’étranger, il débute ainsi sa carrière à 24 ans, en 1980, au sein du cabinet Salès Vincent & Associés. Un an plus tard, pourtant, il part quelques mois à Lisieux faire des commissions d’office. Toujours dans un souci d’apprendre et de se perfectionner. « J’ai débuté en pratiquant à la fois le conseil et le contentieux. J’ai rapidement opté pour le procès, parce que j’aimais plaider. Je me suis donc spécialisé dans le contentieux des affaires, mais je pratique aussi le pénal car c’est là que l’avocat plaidant peut donner la véritable mesure de son talent. Je suis même allé plaider aux assises comme l’un des avocats de la défense dans une affaire de meurtre ; j’ai pu toucher du doigt la vraie violence que comporte un dossier. » Aujourd’hui, de par son expérience, l’avocat jure d’ailleurs ne craindre personne dans sa spécialité. Refusant de venir plaider avant de connaître son dossier sur le bout des doigts, il s’accorde sans peine le respect des juges et énumère avec assurance les traits de caractère qui rendent selon lui invincible un avocat en contentieux. Comme un chef étoilé le ferait d’une recette dont lui seul a le secret... « Il faut le goût du combat et de la dialectique, de la ténacité, un certain talent, une dose d’humilité, un peu de chance et une certaine expérience. Mais il faut surtout et avant tout travailler ses dossiers, et éviter de se prendre au sérieux. » De Salès à Franklin 1981. Retour chez Salès, dont il devient associé en 1988, à l’âge de 32 ans. Mais très vite, le système anglo-saxon du lockstep instauré par les plus anciens associés de la structure divise… En 2000, c’est la fracture : quelques irréductibles associés, parmi lesquels Yann Colin, Nicolas Baverez, Alexandre Marque ou encore Jérôme Michel, refusent de fusionner leurs activités avec le cabinet d’outre-manche Denton Wilde Sapte, et laissent Jacques Salès et Alain Vincent quitter le nid qu’ils avaient eux-mêmes bâti pour rejoindre le nouvellement baptisé Denton Salès Vincent & Associés. Loin de se laisser démonter, Yann Colin et les cinq autres associés décident alors d’abandonner en même temps que le lockstep la traditionnelle dénomination consistant à donner au cabinet le nom de ses fondateurs pour créer une marque à l’intonation américaine, comme un rappel aux activités de la structure principalement tournées vers l’international : Franklin. Dans ce cabinet qui fait peau neuve et où le cross-selling règne désormais en maître, Yann Colin est le seul associé en contentieux des affaires, actif aussi bien en droit des sociétés, propriété intellectuelle et procédures collectives qu’en droit pénal des affaires. Parmi ses clients, des sociétés françaises et étrangères et des entreprises publiques, à qui il promet le meilleur service. Les mémos de 40 pages et les armées d’avocats qui débarquent dans le bureau pour débattre d’un dossier ? Très peu pour lui. Entre ses dossiers, le temps passé avec ses quatre enfants et quelques longueurs dans la piscine du cercle de l’Union interalliée, il passe d’ailleurs le plus clair de son temps à former les collaborateurs afin qu’ils conduisent avec lui Franklin vers son objectif principal : renforcer sa notoriété sur la place de Paris. « Chez Franklin, c’est la qualité de ses avocats qui fait la force du cabinet. Nous avons créé des synergies permanentes entre les associés et nous savons que nous pouvons dormir tranquille lorsque nous confions un dossier à l’un d’entre nous. Nous nous employons à maintenir sans cesse un très haut degré d’exigence, afin de pouvoir rivaliser de façon sérieuse avec les grands cabinets d’avocats de la place. » n Franklin w Date de création : 2000 w Nombre d’associés : 9 w Nombre de collaborateurs : 27 LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 5 L’équipe de Groupe Berger-Levrault Marie-Hélène LACOMBRADE Directrice juridique Régine ALAUZE Assistante de direction FOCUS MARIE-HÉLÈNE LACOMBRADE, Directrice juridique Suite à un DESS droit de la construction, de l’immobilier et de l’urbanisme (Toulouse - 1993), Marie-Hélène Lacombrade a intégré la SCET Toulouse en tant que juriste stagiaire. Elle rejoint le groupe Magnus en 1995 en tant que juriste. Suite au rachat de Magnus par Berger-Levrault en 1997, elle devient responsable juridique en 2001 puis directeur juridique du groupe en 2005. « J’apprécie la grande diversité de mes missions, et le fort lien qu’elles ont avec l’activité opérationnelle de l’entreprise, explique-t-elle. Je ne travaille pas du tout comme une bureaucrate isolée, et je suis complètement associée à la vie du groupe, à ses actes de la vie courante mais également à ses décisions stratégiques globales ». Et d’ajouter : « Nous avons fait de ce service juridique, un véritable allié de l’entreprise et un pôle d’excellence désormais incontournable.» Membre de l’AFJE Midi-Pyrénées, Marie-Hélène Lacombrade s’intéresse à l’opération de parrainage des étudiants boursiers en droit (aide et conseils) récemment mise en œuvre dans la région. Ses conseils Le service juridique du groupe Berger-Levrault fait appel au cabinet Derriennic et Associés pour tout ce qui concerne les domaines du droit des affaires, et le droit de l’édition. A Toulouse, le service juridique travaille avec principalement, Nadine Evaldre (droit social) et Stéphanie Macé (droit des affaires) mais également les cabinets Fidal (Agen) et Vincenti. LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 6 grouPe Berger-levrAult Avec plus de 1 000 collaborateurs, près de 60 000 clients dans le secteur public et un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’ euros, Berger-Levrault accompagne le monde public dans ses missions de gestion et de services aux citoyens et usagers depuis 1676. L’éditeur propose des solutions logicielles, des services, des ouvrages et formulaires réglementaires et des matériels pour les collectivités locales et administrations, et le secteur de la santé. La direction juridique Le service juridique que Marie-Hélène Lacombrade a créé en 1995, dépend de la direction générale du groupe. Berger-Levrault travaillant essentiellement dans le domaine de la commande publique, le service juridique gère, nécessairement, toutes les problématiques liées au droit des marchés publics, mais intervient très régulièrement dans diverses matières comme le droit social, en collaboration étroite avec la Direction des ressources humaines. « Nos missions nous amènent à traiter les litiges et toutes questions juridiques relatives au droit de l’informatique et des NTIC, au droit des affaires (contrats, promotion des ventes ..) et plus occasionnellement aux opérations de croissance externe », explique MarieHélène Lacombrade. Son assistante gère, quant à elle, plus spécialement la partie liée aux contrats d’édition de l’activité Ouvrage, le recouvrement des créances douteuses, les échéanciers des contrats conclus avec les tiers. Le service juridique assure au quotidien une veille juridique dans des domaines variés ainsi que le support et la formation des équipes. « Certaines activités, comme notamment l’assurance, le secrétariat juridique des sociétés sont gérées en coordination avec ou par le pôle juridique de notre actionnaire, le Groupe Accueil », précise Marie-Hélène Lacombrade. Annonces Tél. : 01 76 73 34 77 Vos Data Rooms + simples + sûres + proches - chères Prise en main immédiate pour tous, sans formation Traçabilité totale des consultations de documents Serveurs sécurisés à Paris (hors zone patriot act US) Assistance personnalisée 24H/24 7J/7 Une technologie fiable un service clients exceptionnel au meilleur tarif L’échange d’informations confidentielles réinventé www.dilitrust.com [email protected] - 01 43 87 90 62 LA LETTRE DES JURISTES D’AFFAIRES - N° 1060 - 19 MARS 2012 - PAGE 7 Et aussi CETTE SEMAINE ... Conférence Les Journées Lamy de l’actualité SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL : NOUVELLES RESPONSABILITÉS ET NOUVEAUX RISQUES POUR L’EMPLOYEUR En dix ans, la réglementation et la jurisprudence ont complètement changé l’approche du risque professionnel en entreprise. L’employeur tenu d’une obligation de sécurité de résultat voit sa responsabilité engagée sur le plan civil mais aussi sur le plan pénal à chaque fois qu’il n’a pas mis en œuvre une vraie politique de prévention des risques physiques mais aussi des risques psychosociaux. Jusqu’où va cette responsabilité ? Peut-on la déléguer ? Quel est l’impact financier d’un accident ou d’une reconnaissance de maladie professionnelle ? Peut-on échapper à cette responsabilité tout azimut ? Dans les faits, qui risque réellement d’être condamné devant les tribunaux ? Lamy, en partenariat avec le cabinet Michel Ledoux & Associés, vous propose de faire le point sur ces questions. Date : Mercredi 11 avril 2012 / 9h00 - 17h30 Lieu : Hôtel Intercontinental Paris Le Grand 2 rue Scribe, 75009 Paris Tarifs : 880€ HT ; Dossier seul : 310€ HT Contact : 0825 08 08 00, [email protected] Initiatives par le cabinet qui est déjà mécène de grands musées et organismes culturels dans plusieurs pays. Le bureau de Londres s’est en effet impliqué au côté de la Tate Britain et de la Tate Modern, et celui de New York soutient le MoMA Brunswick. Depuis 2009, Brunswick Société d’avocats offre ses murs à des artistes contemporains. cette année, il expose Mira, artiste plasticienne, qui, par ses collages à base d’images et de matières, les détourne pour laisser place à l’aléatoire. Art Linklaters. Linklaters s’associe en tant que partenaire de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais à la première rétrospective en France de l’œuvre d’Helmut Newton. cette exposition se tiendra du 24 mars au 17 juin 2012 au Grand Palais. ce premier partenariat avec une institution culturelle française s’inscrit dans une démarche initiée depuis plusieurs années A lire Fiches pratiques Le compte à rebours d'un évènement réussi Une fiche pratique proposée par Brigitte Van Dorsselaere pour Image juridique http://e-magazine.lamy.fr/actualites Billet Quand je serai grand... Par Laurence Garnerie, Rédactrice en chef Mais qu’ont-ils tous à vouloir devenir avocats ? Est-ce le prestige de la fonction ou l’illusion de s’être transformés en juristes chevronnés après avoir tâté du droit dans l’Hémicycle ? Toujours est-il que tout comme les petits garçons rêvent de devenir pompiers, les hommes politiques voient l’avenir en robe noire. En témoigne l’étrange coup de force auquel vient de se livrer la Chancellerie en transmettant pour avis au Conseil d’Etat le projet de décret instituant une passerelle vers la profession d’avocats pour les « personnes justifiant de huit ans d’exercice de responsabilités politiques les faisant participer à l’élaboration de la loi ». Un texte dont le CNB avait pourtant repoussé l’examen après les élections et sur lequel le barreau de Paris devait se pencher mi-mars. Mais pour le gouvernement, pas le temps de tergiverser : il y aurait déjà du monde au portillon de l’Ordre parisien. Une course au recyclage qui en dit long sur l’état d’esprit des ministres et députés sortants. Et qui, si elle témoigne de l’attractivité de la profession, ne la transforme pas moins en bas de laine pour politiciens en mal de reconnaissance. le mAire en A sA ClAque ! Après s’être fait, selon lui, menacer de mort et insulter en 2010 par un adolescent de 16 ans qu’il réprimandait pour avoir escaladé un grillage, Maurice Boisart, le maire de la commune de Cousolre dans Nord de la France, avait giflé l’insolent. Un geste qui lui a valu récemment une condamnation à 1 000 € d’amende, ajoutée à un suivi par le tribunal correctionnel d’Avesnes-sur-Helpe. Blessé, l’élu de 62 ans a vu son argumentaire basé sur la légitime défense rejeté par la justice. C’est aujourd’hui son porte-monnaie qu’il doit dégainer… et pour lui, ce n’est malheureusement pas de la légitime dépense. 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