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OCT 13
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 1520
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APPROFONDIR I DÉCORATION
Réalisée sur une machine Scodix S cette impression
exalte un graphisme qui autrement aurait ete plat
Leffet tridimensionnel au toucher maîs également
la diffraction de la lumiere sont rendus possibles par
I application repérée dune couche de polymere
TECHNOLOGIE
LE CARTONNAGE ENITRE
DANS L'ÈRE NUMÉRIQUE
Les technologies lancées depuis la dernière Drupa ouvrent de nouvelles perspectives
pour les imprimeurs d'étuis. Néanmoins, certains continuent de s'interroger.
Apres s'être enracinée dans le
secteur de l'étiquette, l'impres
sion numerique s'attaque à un
nouveau pan de l'industrie de l'embal
lage le carton plat Les avantages de la
technologie sont connus Par rapport aux
procédés classiques que sont l'offset et la
flexographie, les machines à électropho
tographie et à iet d'encre ne nécessitent
pas la fabrication des formes impri
mantes (plaques, clichés ) chez un sous
traitant, la production peut être lancée
quasi instantanément, sans délai ni coût
supplémentaire en prépresse En outre,
le premier tirage est souvent le bon pas
besoin de caler la machine ni de consom
mer du papier pour vérifier le rendu Le
coût marginal d'impression, par contre,
ILEOS
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croft proportionnellement avec les quan
fîtes produites, ce qui rend le procédé
moins intéressant pour les grandes series
Ce processus plus souple, rapide et facile
à mettre en œuvre, a su convaincre bon
nombre d'imprimeurs d'étiquettes En
particulier ceux présents sur des marchés
qui, comme le vin, se caractérisent par des
séries toujours plus courtes ou ceux qui
ont affaire à des clients qui, comme dans
la parapharmacie ou la cosmetique, leur
demandent de décliner un visuel principal
avec des textes en plusieurs langues
L'impression numérique, en revanche, n'a
pas encore percé dans le domaine du car
ton plat La qualité du rendu, qui a long
temps fait l'objet de controverses, n'est
pas en cause « ll n'y a plus aucune diffé
rence entre le numérique et l'offset depuis
l'arrivée des machines à sept couleurs
qui permettent de reproduire des tons
directs », explique Jonathan Mihy, cofon
dateur de MR Cartonnage Numerique, une
entreprise spécialisée dans la production
de petites et moyennes séries d'étuis
Ce sont plutôt les carences de l'offre en
matière de vitesses et de formats qui ont
décourage les cartonniers à investir dans
ces machines Maîs la donne pourrait
changer à court terme
L'arrivée des nouvelles plates formes de
HP Indigo fait en effet sauter ces deux
verrous technologiques La 30000, par
exemple, est capable d'imprimer des
feuilles de format B2 (750 x 530 mm),
soit une superficie deux fois plus impor
Eléments de recherche : ILEOS : groupe produisant et concevant des solutions packaging plastique, métal, carton pour les marchés cosmétique,
pharmaceutique, vins et spiritueux, toutes citations
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tante que les précédentes générations
de machines. Les professionnels pourront ainsi travailler sur des produits de
plus grandes dimensions comme des
étuis pour le vm ou des flacons de shampoing, voire même des shopping bags, et
optimiser les impositions pour placer un
maximum d'exemplaires sur la feuille.
Et, surtout, ils pourront réduire leurs prix
de revient. Côté vitesses, la 30000 est
capable de produire 3450 feuilles à l'heure
en quadrichromie et jusqu'à 4600 feuilles
en trois couleurs. Néanmoins, le différen
tiel avec les procédés d'impression traditionnels est encore élevé sachant qu'une
presse offset peut « rouler » à une vitesse
de 15000 feuilles par heure, parfois plus.
Maîs ce n'est qu'un début. « Les technolo
g;es évoluent vers des solutions qui commencent à répondre aux niveaux requis,
les contraintes économiques de nos mar
chés, nécessitant des machines perfor
mantes en laize et en vitesse sont encore
fortes », indique Philippe Declerck, direc
teur général du pôle graphique du groupe
Ileos. Après la présentation à la Drupa,
en 2012, la 30000 devrait commencer à
être commercialisée à partir du deuxième
semestre 2014, une fois les bêta-tests
terminés. Quatre machines sont en cours
de validation chez des imprimeurs situés
aux États-Unis et en Israel: Nosco, Multi
Packaging Solutions, ASG et Heret Prin
tmg. « ll reste encore à valider certains
paramètres maîs nous sommes confiants »
a déclaré Alon Bar-Shany, directeur général
de HP indigo, le 24 septembre dernier à
Bruxelles (Belgique), lors de la conférence
inaugurale de Labelexpo, où était exposée
une ligne complète avec, à la suite de la
30000, une Tresu iCoat 30000 permet
tant d'appliquer un vernis sélectif en ligne.
Fait intéressant, le déploiement de la
30000 coïncide avec le lancement d'autres
machines numériques, tant pour les étapes
de décor de la feuille en carton, que pour
le ramage et la découpe (voir ci-dessous).
Il sera ainsi bientôt possible de disposer
d'une ligne 100 % numérique pour réaliser
l'ensemble des étapes de fabrication d'un
étui, de l'impression à la découpe, en passant par le vernissage et la finition.
En l'occurrence, l'offre en matériel d'enno
bassement a fleuri depuis la dernière
Drupa. Parmi les technologies les plus
intéressantes signalons celtes de MGI et de
Scodix consistant à déposer un vernis sur
les zones repérées d'un support imprimé
afin d'exalter certains graphismes et de
créer des effets tactiles et visuels: trans
parence, brillance, texture, grain. Sur la
JetVarnishSD de MGI, le vernis est appliqué en couches dont l'épaisseur peut
varier de 8 à 100 microns. « Nous donnons de la valeur à un substrat qui n'en a
pas», souligne Laurent Boumendil, directeur de la communication. Après avoir
vendu plusieurs machines, dont deux en
Chine, le Français travaille sur la mise au
point d'un module pour la dorure à chaud
afin d'appliquer, en numérique, un film
métallisé sur le carton. Présent sur les
marchés de l'emballage, de la FLY et de
l'édition, Créaset Paris sera le premier à
50°/c
C'est ce que représentera
l'impression numérique
par rapport à l'offset,
tous supports confondus (presse,
publicité, étiquettes, cartonnage...),
en 2018, selon Smithers Pira.
bénéficier de ce module qui sera placé à
la suite d'une JetVarnishSD dont il vient de
s'équiper. De son côté, Scodix a lancé, au
salon Print 13, à Chicago (États Unis), en
septembre, la Scodix Ultra. L'imprimante
intègre le procédé de repérage breveté
RSP qui présente l'avantage d'obtenir de
bons rendus même si les plaques ne sont
pas parfaitement découpées ou si l'humi
dite ambiante gondole le carton. Maîs, à
la différence des machines de la généra
tion précédente, celle-ci peut travailler
sur des formats 82+ (788 x 545 mm) à
une vitesse de 1250 feuilles par heure,
soit cinq fois plus qu'auparavant « La
taille du format et les vitesses de la
série S nous ont inévitablement pénalisés
sur certains marchés comme l'emballage.
La Scodix Ultra nous offre maintenant de
nouvelles perspectives », observe Ziki Kuly,
vice-président marketing de l'entreprise
UN PROCESSUS 100% DIGITAL
Impression
Conception
Vernissage 2D ou 3D
Dorure
Rainage
Découpe
Un étui en carton peut désormais eire entièrement fabrique par des équipements numériques Après l'étape de conception (étape 1 ), où sont décidés, par exempte sur un logiciel E
la forme et les graphismes, y compris tes couleurs de l'emballage, le fichier contenant ces informations est exporte vers la presse ou la feuille en carton est imprimée (etape 2) Le fichier
servira aussi à piloter les machines de finition (etape 3) qui déposeront une ou plusieurs couches de vernis afin de creer un effet SD, ou un film métallisé pour réaliser une dorure La feuille
est ensuite ramee et découpée (etape 4), tou|ours selon les cotes du fichier numerique d'origine
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israélienne L'autre nouveauté, de taille,
concerne la numérisation des étapes de
façonnage de la feuille en carton Avec
son système baptisé Euclid, Highcon se
propose ni plus ni moins que de partir du
fichier CAO, contenant les cotes de l'étui,
pour le ramer et le découper Le ramage
est réalise par le biais de la technologie
Digital Adhesive Rule Technology (Dart)
en déposant un polymère, ensuite durci,
sur un cylindre tandis que la découpe est
effectuée avec un laser C02. Une vingtaine
de minutes sont nécessaires pour apprêter la machine à un nouveau format Le
cartonnier belge Antilope a « rentre » un
Euclid en mars qu'il utilise pour produire
des courtes et moyennes séries - jusqu'à
5000 exemplaires - d'emballages et de
prospectus commerciaux. « Le laser nous
sert à découper le carton pour obtenir les
etuis maîs peut également être employé à
des fins de décor pour créer des fenêtres
ou des pop up les possibilités sont
infinies, commente Catherine Tonneau
Midol, responsable des opérations ll reste
néanmoins à fiabiliser le process et à le
rentabiliser »
Cet avis est partage par l'ensemble de la
profession Si tous les cartonniers sont
d'accord pour constater qu'avec ces
récents lancements, un nouveau « gap »
vient d'être franchi, beaucoup d'entre eux
M MR CARTONNAGE NUMÉRIQUE PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE
Le spécialiste des petites séries d'étuis pour la parfumerie et la cosmétique
devrait être le premier à bénéficier en France de la 30 000,
la presse grand format de HP Indigo
ll reste encore quèlques détails à régler,
notamment financiers, maîs tout laisse a
penser que MR Cartonnage Numérique
sera le premier Français a être équipé,
des l'an prochain d'une 30000, la presse
grand format développée par HP Indigo
Cette machine s'ajoutera aux deux
presses HP Indigo WS5500 et WS7600,
que l'entreprise possède dans ses
ateliers de Saint-Ouen-l'Aumône (Oise)
MR Cartonnage Numérique, qui réalise
1,6 million d'euros de chiffre d'affaires,
est spécialise dans la fabrication de petites
et moyennes series d'étuis en carton pour
la parfumerie-cosmétique et la pharmacie
Près de 80 % de ses revenus proviennent
de commandes de 1 à 200 pièces pour
des maquettes, des presenes, des tests
consommateurs, alors que le reste, soit
20 % de son chiffre d'affaires, est issu
de séries « industrielles » allant jusqu a
10000 pièces pour des lancements de
produits, des retirages, des impressions
de visuels dont seules certaines parties
varient Ce ratio pourrait être inversé
grâce a la 30 DOO C'est en tout cas le souhait de l'entreprise qui estime que cette
machine permettra de par son format
d'impression et ses vitesses, de diviser
1 Les parfums PleatsPlease ont recouru aux services de
MRCartonnageNumenquepourlelanœmentdeleurproduit
i I impression numerique s est révélée une technologie idéale
,
ies
.
.
,
n-
,
,
Prlxde revient Par deux Des lors' *
sera possible d utiliser les technologies
pour realiser les 45 references d'étuis du laboratoire Etat Pur,
numeriques pour des series dépassant les
affichant un visuel identique maîs des principes actifs différents
10 000 exemplaires
s'interrogent sur l'opportunité d'intégrer,
dès maintenant, ces technologies dans
leurs usines. Certains, comme Autajon,
pointent le manque de fiabilité des pro
cédés « ll est vital que nos engagements
vis à vis de nos clients soient parfaitement
réalisables et fondes sur des modèles éco
nomiques viables, ce qui n'est pas encore
le cas avec l'impression numérique pour les
étuis, nous avons testé et chiffré. L'avenir
dira à quel moment le numérique devien
dra aussi fiable que l'offset », explique
Gilles Poncato, directeur général d'Auta
jon. D'autres, comme Draeger, estiment
que malgré ses avantages, le numérique
n'est pas un sujet d'actualité immédiat
« Tout cela est très beau sur le papier, maîs
pas totalement valide par le client, ni au
point techniquement; de plus, considérant
le prix d'achat d'une presse numérique, de
l'ordre de 1,6 million d'euros, il est néees
saire d'avoir des marchés pour se lancer,
ce qui n'est pas encore le cas », souligne
Olivier Roussier, directeur commercial de
Draeger OPR
Remplacer les savoir-faire
Face a ces interrogations, compréhen
sibles pour la plupart, considérant aussi
que les procedés numériques bouleversent
les métiers de l'imprimerie avec des tech
nologies totalement automatisées qui
remplacent des années de savoir faire,
les donneurs d'ordre pourraient jouer le
rôle d'arbitre à l'avenir. En effet, ce sont
les marques qui pourraient le plus béné
ficier de ces procedés, elles qui ont ten
dance à commander des séries toujours
plus courtes pour segmenter leurs mar
chés maîs aussi pour réduire leurs stocks
ll serait donc logique, à terme, une fois
les questions de fiabilité réglées, qu'elles
s'adressent en priorité aux imprimeurs
équipes en machines numériques Des
imprimeurs auxquels elles pourraient
envoyer leurs commandes par EDI, en
fonction des ordres de production journa
hers, comme c'est le cas pour les compo
sants dans l'industrie automobile. « Le
numérique va progressivement s'imposer
pour des séries de production moyennes,
jusqu'à 25000 étuis, et plus généralement
pour des séries de produits identiques,
retirés ponctuellement en fonction de
l'état des stocks des clients. Cela va dans
le sens de l'histoire, c'est inéluctable, la
seule question est de savoir quand cela va
se produire », prédit Jonathan Mihy •
Tiziano Polito
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