CHOISIR UN METIER : LA COURSE A L`ORIENTATION « Quand je

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CHOISIR UN METIER : LA COURSE A L`ORIENTATION « Quand je
CHOISIR UN METIER : LA COURSE A L’ORIENTATION
« Quand je serai grand je serai… »
Choisit-on vraiment le métier que l’on fait ou celui-ci s’impose-t-il à nous en
fonction de contraintes diverses ? Dans le dédale des choix possibles, nous
allons voir comment aider au mieux nos enfants à faire un choix.
La première difficulté réside justement dans le fait d’avoir à choisir. L’adolescent se voit,
relativement tôt, placé devant l’obligation de faire un choix d’orientation, que ce soit pour
une formation concrète ou des études générales. En pleine construction identitaire, il est
difficile de se projeter dans un avenir qui semble définitif. Lorsqu’il s’agit d’avoir des idées,
l’imaginaire regorge pourtant de représentations qui suscitent l’envie, mais une fois le
questionnement ancré dans la réalité il devient difficile d’arrêter un choix. « Comment savoir
ce qui me convient le mieux ? Est-ce que cela m’intéressera encore dans 10 ans ? » Si elles
sont légitimes, ces interrogations n’en sont pas moins anxiogènes pour les intéressés et leurs
parents.
En réalité, les enfants sont rarement confrontés à la nécessité de faire des choix importants.
La majorité d’entre eux se conforme en permanence à des règles transmises par les parents,
l’école et les groupes sociaux qu’ils fréquentent. Il n’est alors pas surprenant de constater
l’appréhension de nos ados face à leur nouveau pouvoir : il est important, une fois encore,
de les aider à cheminer, à se positionner.
Pour cela, il est important d’instaurer très tôt un dialogue avec cet ado qui grandit et
d’échanger autour de plusieurs thèmes, dont trois apparaissent essentiels :
-
Tout d’abord le questionner sur ce qu’il veut. Pense-t-il avoir une vocation
particulière ? A-t-il découvert un domaine de compétence par le biais d’amis, de
personnes qui lui sont proches ? Bien souvent les jeunes s’orientent vers une
profession en se basant sur leurs représentations plutôt que sur des critères
objectifs. C’est pourquoi il est indispensable qu’ils puissent échanger avec des
professionnels qui les éclaireront quant aux exigences et aux compétences relatives
aux métiers visés afin de voir si elles concordent avec les idées qu’ils s’en font ;
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Il est ensuite important de le placer du côté de ce qui est concrètement envisageable.
Il faut donc étendre le dialogue à la sphère scolaire et consulter l’équipe pédagogique
afin de vérifier l’adéquation des résultats scolaires à ses aspirations. En effet, il
apparaît souvent un décalage entre ces deux points, que le projet soit trop ambitieux
ou que les notes permettent au contraire plus d’ambition. Souvent source de
frustration, cette étape, permet de construire un projet plus cohérent qui ne placera
pas l’élève en situation d’échec et qui lui permettra de mûrir d’autres options ;
-
La dernière question renvoie aux ambitions des parents quant à l’avenir de leur
enfant. Aborder librement ce point en famille permet d’ouvrir un débat qui peut
s’avérer sensible car la vision des uns et des autres peut être très divergente. Etre au
clair avec ce point permet un cheminement commun qui diminuera les
appréhensions des parents et contribuera à ce que l’enfant élabore un projet
réalisable.
Dans ma pratique il n’est pas rare que je sois le témoin de révélations. La mère ou le père
découvrent au bout de quelques minutes d’entretien que leur enfant n’adhère aucunement
au projet qu’ils nourrissent pour lui et dont ils ont pourtant parlé plusieurs fois.
Placer le débat au cœur de la famille est donc la condition sine qua non à une orientation
choisie et non subie. L’expérience professionnelle des parents est un bon sujet d’échanges.
Car s’il est un domaine sur lequel ils sont incollables, c’est bien sur leur vécu. Décrire ses
journées de travail, en évoquant les horaires et les tâches effectuées permet d’inscrire
l’enfant dans une dynamique concrète qui favorisera bien souvent l’expression de ce qu’il ne
veut pas faire (« je ne veux pas travailler dans un bureau »par exemple), ce qui est là encore
une étape très importante.
Enfin, partir de ce qui intéresse les enfants dans le cadre scolaire et en dehors est également
une démarche constructive. En effet, les activités qu’ils choisissent leurs confèrent des
savoirs-être transposables dans une activité professionnelle : les sports d’équipes ou
l’apprentissage d’un instrument pourront ainsi traduire une aisance relationnelle ou une
rigueur qui favorisera leur insertion dans tel ou tel corps de métier. Leurs appétences pour
certaines matières permettent, quant à elles, de commencer à déterminer le profil de
l’enfant.
S’il est vrai que certains choix engagent parfois l’enfant de façon définitive (notamment
l’orientation choisie à l’issue de la classe de 3ème), il faut aussi reconnaitre le droit à l’erreur.
C’est pourquoi tout au long de son cursus scolaire, puis pendant la durée de ses études
supérieures il aura la possibilité de se réorienter par le bais de « passerelles » qui lui
permettront de changer de filière ou de formation.
De plus, même si cela peut paraitre curieux, des diplômes très différents peuvent conduire à
un même métier. Tout comme il est vrai qu’une même formation peut déboucher sur
plusieurs fonctions. C’est pourquoi, même s’il est important pour l’enfant de mûrir ses
projets scolaire et professionnel, il disposera de nombreuses possibilités pour remodeler ces
derniers en fonction de ses nouvelles aspirations.
Les parcours sont multiples, l’important est vraiment d’être à sa place. Certains optent pour
des études courtes, d’autres pour des études générales. Que ce soit à l’université ou plutôt
par étape en validant d’abord un diplôme intermédiaire, il est nécessaire de se questionner
afin de savoir quel mode d’apprentissage sera le plus adapté.
Apres avoir réfléchi à son projet sous ces différents angles, chaque élève peut, s’il le
souhaite, prendre contact avec un Conseiller d’Orientation Psychologue, au sein d’un CIO,
pour consolider son projet. Les visites des divers forums et salons ainsi que la participation
aux journées portes ouvertes des établissements sont elles aussi vivement recommandées.
L’orientation s’apparente parfois à une course, mais il faut faire confiance aux
enfants car il est rare qu’ils perdent le Nord.