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La mémoire vivante
leçon de cinéma
Voyage avec Michael Henry Wilson
à travers le cinéma de Jacques Tourneur
Michael Henry Wilson appartient à un peuple rare, celui des cinéphiles - des cinéphiles purs
et durs pour qui la cinéphilie est d’abord une manière de vivre, et de voir le monde. Né et éduqué à Paris, c’est un Français de Californie, d’où peut-être son amour pour Jacques Tourneur,
autre exilé de génie. Michael Henry Wilson décline sa cinéphilie passionnée et passionnante
en diverses activités : cinéaste, scénariste, historien du cinéma, critique (collaborant notamment à la revue Positif depuis
trente ans déjà). Il a publié, entres autres livres, le Cinéma
expressionniste allemand, Voyage de Martin Scorsese à travers le cinéma américain et Raoul Walsh, la saga du continent perdu. Pour le grand écran, il a écrit Investigating Sex
(2001) d’Alan Rudolph et réalisé À la recherche de Kundun
avec Martin Scorsese (In Search of Kundun with Martin
Scorsese, 1998), documentaire sur le tournage du film de
Martin Scorsese, Kundun (1997). C’est d’ailleurs Michael
Henry Wilson que l’auteur de Taxi Driver (1976) choisit pour
co-réaliser son vibrant documentaire consacré au cinéma
américain (les deux hommes vont récidiver l’expérience pour
le cinéma britannique).
Pour le festival d’Amiens, heureux d’accueillir un ami et collaborateur de longue date, Michael Henry Wilson propose un voyage à travers le cinéma de
Jacques Tourneur. Il a d’ailleurs consacré tout un livre à l’auteur de la Féline (Cat People,
1942), de Stars in My Crown (1950) ou de la Flibustière des Antilles (Anne of the Indies, 1951),
un livre aussi profond et poétique que peuvent l’être les nocturnes tourneuriens, Jacques
Tourneur ou la magie de la suggestion. C’est de cette magie que Michael Henry Wilson nous
parlera, présentant également Rendez-vous avec la peur, chef-d’œuvre du film fantastique.
Pour nous mettre l’eau à la bouche, voici à l’aventure de son livre :
« Comment dire la beauté des films de Tourneur à qui n’a pas encore éprouvé leur pouvoir
d’envoûtement ? À qui n’a jamais découvert Vaudou, Stars in My Crown ou Rendez-vous avec
la peur ? Ce sont des films discrets, modestes, qui nous parlent sur le ton de la confidence.
Ils conservent pourtant un éclat hypnotique longtemps après que leurs péripéties se sont
estompées dans nos mémoires. Peut-être parce que l’ambition secrète du conteur était
immense : nous prendre par la main et nous conduire sur le seuil de l’outremonde. Aux
limites de l’indicible. Ce qu’il attendait de son art : rien moins que de capter les ombres et
rumeurs de mondes occultes. Suggérer l’invisible. »
Vendredi 12 novembre - 20h00 - MCA - Studio Orson Welles
24e Festival international du film d’Amiens
La mémoire vivante
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leçon de cinéma
Rendez-vous avec la peur
Night of the Demon / Curse of the Demon
Etats-Unis - 1957
Le professeur Harrington, qui dénonçait les activités démonologiques du docteur Julian Karswell,
a trouvé la mort dans un accident de voiture pour le moins étrange. Son collègue, le savant américain John Holden, venu à Londres participer à un congrès de parapsychologie, enquête sur sa
disparition. Il est aidé dans ses recherches par Joanna, la propre nièce du défunt. Holden rend visite au docteur Karswell, qui l’informe qu’Harrington avait
provoqué, par son scepticisme, des forces surnaturelles
qui ont eu raison de lui... Devant Holden, médusé,
Karswell donne la preuve de ses pouvoirs en déclenchant un ouragan ! Rentré à son hôtel, Holden découvre
que Karswell lui a remis un parchemin écrit en caractères
runiques. Il s’agit d’une malédiction écrite par Karswell :
son possesseur doit périr dans les trois jours s’il n’a pu
à son tour le transmettre.
« Avec Rendez-vous avec la peur, son second projet à la
Columbia, Tourneur est sur son terrain d’élection. Il y
poursuit l’expérience amorcée à la RKO (La Féline,
Vaudou, L’Homme léopard). Le protagoniste fait partie
de ces savants qui condamnent comme billevesées ce
qui résiste à leurs facultés analytiques ou ne peut être
soumis à l’épreuve du laboratoire. Ce sceptique va être
confronté à trois modes de communication avec l’ailleurs : spiritisme, hypnotisme et sorcellerie.
Il est le sujet idéal pour un rendez-vous avec la peur.
[...] Pour Tourneur, la peur la plus profonde est celle de l’inconnu. La peur d’un mal dont on ne peut
identifier ni la nature, ni la forme, ni les intentions.
[...] Rendez-vous avec la peur brille du sombre éclat des perles noires. »
(Extrait du livre de Michael H. Wilson, Jacques Tourneur ou la magie de la suggestion,
Editions du Centre Pompidou, 2003)
Often regarded as a late climax to the Val Lewton horror films of the 1940’s (beginning with Cat People
(1942), also directed by Jacques Tourneur), Night of the Demon deals with a sceptical American psychologist, played by Dana Andrews, whose life is threatened by devil worshipper Karswell (Niall
McGinnis) who conjures up the titular demon. While there is a traditional happy ending with the villain getting his deserved and the hero getting the girl, the demon itself is not defeated, being unconquerable in its hellish existence.
R/D : Jacques Tourneur • Sc : Charles Bennett, Hal E. Chester, Cyril Raker Endfield d’après Casting the Runes de Montague R.
James / from Casting the Runes by Montague R. James • Ph/C : Ted Scaife • M/Ed : Michael Gordon • S : Arthur Bradburn • Mus :
Clifton Parker • Dec/AD : Ken Adam • P : Frank Bevis • 82’ • 35 mm • F • N&B/B&W • Int/Cast : Dana Andrews, Peggy Cummins,
Niall MacGinnis, Maurice Denham, Athene Seyler, Liam Redmond, Reginald Beckwith, Ewan Roberts, Peter Elliott, Rosamund
Greenwood, Brian Wilde, Richard Leech, Lloyd Lamble, Peter Hobbes, Charles Lloyd Pack, John Salew, Shay Gorman • Contact : Les
Grands Films Classiques
Vendredi 12 novembre - 21h30 - MCA - Studio Orson Welles
24e Festival international du film d’Amiens