25 mars jubilé Père Jean-Gabriel

ANNONCIATION
Jubilé du Père Jean-Gabriel Gelineau
Sainte-Anne, le 25 mars 2015
Lectures :
Is 7, 10-14 ; 8, 10
Hb 10, 4-10
Lc 1, 26-38
Mes bien chers Frères,
Chers Frères et Sœurs,
Cher Père Jean-Gabriel,
En entrant dans le monde, le Christ dit à son Père : ‘Tu n’as pas voulu de sacrifices ni
d’offrandes, mais tu m’as fait un corps… alors je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu
pour faire ta volonté’. Ces quelques mots, tirés de la lettre aux Hébreux, résument le mystère
de l’Annonciation que nous célébrons aujourd’hui dans la joie.
C’est un événement charnière du mystère du salut. Ainsi, il y plus de 2000 ans, Dieu,
avec toute la délicatesse possible, vient chez une jeune fille, une vierge, accordée en mariage
à un homme de la maison de David appelé Joseph. Et le nom de la jeune fille était Marie.
Cette page d’évangile nous montre deux choses : d’abord, comment Dieu agit quand il
désire entrer dans la vie d’une de ses créatures ; et nous montre aussi ce que peut devenir un
‘fiat’, notre ‘fiat’, donné à Dieu.
Après le temps de la surprise et aussi de la crainte, Marie, cette jeune fille inconnue,
d’un village totalement inconnu, réalise que Dieu l’a choisie, elle, pour devenir la Mère de
son Fils. ‘Je te salue ! Comblée de grâce ! Le Seigneur est avec toi !’ dit l’Ange, puis il
ajoute : ‘Sois sans crainte, Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu !’.
Paroles de joie, de bonheur, de grâce. En réalité, le message est prodigieux. Dieu veut
descendre sur la terre et il choisit pour cela la voie de l’Incarnation. Notre Dieu, le ToutAutre, veut se faire l’un des nôtres. Marie, remplie de l’Esprit Saint, écoute le murmure de
Dieu au fond de son cœur. Elle se sent appelée avec respect, avec force et surtout avec
amour !
Marie est libre, mais il lui faut donner sa réponse ; réponse qui changera le cours de
l’humanité tout entière. Dans un passage célèbre, Saint Bernard invoque la Vierge Marie : «O,
Marie, l’Ange t’offre le prix de notre Rédemption. Nous serons délivrés immédiatement, si tu
dis oui. La terre entière est à tes pieds en attendant ta réponse. Donne ta parole et engendre la
Parole Éternelle». Dieu attend une réponse libre, et en donnant son ‘fiat’, Marie entre
librement dans l’Œuvre de son Fils. Elle commence son rôle de Médiatrice qu’elle poursuit
encore aujourd’hui dans l’Église.
Voilà, mon cher Père, ce qu’il y a plus de 2000 ans, Dieu a fait en Marie, pour Marie,
et continue de faire aujourd’hui par Marie.
Mutatis mutandis, n’est-ce pas ce qu’il a fait pour vous, il y a tout juste 50 ans ? Né
dans un terreau porteur, le vignoble du Layon, vous avez bénéficié, dès votre tendre enfance,
en famille, d’un exemple de foi vive. Il y avait vos chers parents bien sûr, mais aussi tonton
Joseph, Jésuite qui a tant fait, dans la mouvance du Concile pour la mise en musique des
psaumes en français et pour l’élaboration de la 4ème prière eucharistique, tante Philomène, ici
à Saint-Michel de Kergonan, l’oncle Bossard à Ligugé. Et je dois en oublier !
Très jeune, le Seigneur parle à votre cœur et à 18 ans vous entrez au Séminaire
Universitaire d’Angers où vous passez votre licence de philosophie, avec le Père Bouleau. Le
service militaire vous appelle à Reims et vous envoie en Algérie. Au retour, le Seigneur
modifie votre feuille de route et, par les circonstances, vous oriente, ici, à Sainte-Anne.
Invité par le Seigneur, poussé par l’Esprit, vous apprenez le pas de Dieu, la volonté du
Bien-aimé. C’est ainsi que sous la protection de la Vierge Marie, vous donnez votre ‘fiat’, en
chantant votre ‘suscipe’ que vous allez reprendre dans un instant, 50 ans après.
L’aventure ne faisait que de commencer. Jour après jour, elle s’est poursuivie, sous le
regard de Dieu, avec l’aide de la Vierge et de sainte Anne. Jour après jour, l’Esprit-Saint
travaillait en vous pour ciseler en votre âme le visage du Christ. Jour après jour, vous avez
répondu à votre appel, jour après jour, vous avez été fidèle en vous appuyant sur la fidélité
même du Seigneur. Cette fidélité qui nous parait parfois si fragile et qui est pourtant la plus
délicate fleur de l’amour pour lequel rien n’est petit.
Aujourd’hui, nous nous unissons de tout cœur à votre action de grâce. Avec vous,
nous ‘jubilons’ et avec le secours de la Vierge Marie, de sainte Anne, de saint Joseph, de saint
Benoît, des Anges et des Archanges, nous voulons reprendre avec vous et avec toujours plus
de vérité les paroles du Christ : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté. Amen.