turkish style - Skiciyiz.Biz

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turkish style - Skiciyiz.Biz
TRIP
TURKISH
STYLE
TRIP INTERGÉNÉRATIONNEL
CHEZ LEVEL ONE
Texte et photos : Chris O’CONNELL
« JE M'ENTRAÎNE POUR LES X GAMES »,
LANCE TORIN YATER-WALLACE EN TRAIN
FINIR DE SHAPER LE QUARTER. DE NOMBREUX LOCAUX SONT LÀ, TOUT COMME DES
TOURISTES D'ARABIE SAOUDITE, DES DEUX
CÔTÉS DE LA PRISE D'ÉLAN. DES CAFÉS ET
DES COLLATIONS ONT ÉTÉ MIS À DISPOSITION
PAR LES COMMERÇANTS LOCAUX ALORS QUE
LA FOULE SCANDE « TORIN ! TORIN ! TORIN ».
LA SCÈNE EST RIDICULE, COMIQUE, D'UNE
AUTRE ÉPOQUE MAIS AU FINAL, ÉPIQUE ! LE
PETIT PRODIGE D'ASPEN COLORADO, SEIZE ANS
AU COMPTEUR, S'ÉLANCE, AVALE RAPIDEMENT
LA TRANSITION D'À PEINE UN MÈTRE, CLAQUE
UN 900 EN FROTTANT PRESQUE LA TÊTE SUR
LE COPING… ET REPLAQUE !
LA FOULE EST EN DÉLIRE
Les qualifications pour le superpipe des Winter X Games
Europe sont dans deux jours et Torin s'amuse pendant
deux heures sur un mini quarterpipe non loin de la
deuxième plus grande métropole d'Europe, un quarter
shapé au bord d'un parking au pied de l'Uludag, où se
situe la plus grande station de ski turque. Grâce à son
acharnement sur ce quarter, Torin est devenu la semaine
suivante à Tignes, le plus jeune médaillé d'or aux Winter
X-Games. Ou pas…
Notre nouvel ami, le Prince Mohamabar d'Arabie Saoudite,
fait partie de la foule. Il flippe comme s’il était sous l'emprise
d'une drogue locale, complètement dingue à l'idée de voir
Torin, JP et Ahmet se déchaîner sur un micromodule dans
le parking de la station. Ses yeux sont remplis de larmes de
joie, il s'amuse comme un gosse. Nous n'avons jamais
vraiment su s’il était prince mais qu'importe, il était génial.
Comme la plupart des autres badauds présents ce jour-là,
il a fait le voyage depuis Istanbul pour louer seulement des
bâtons et une paire de chaussures, et marcher dans la
station. Sans aucun doute, avoir pu assister à la démo de
quarter fut l'apogée de son voyage depuis l'Arabie Saoudite.
Il y a fort à parier que cet entraînement sur un si petit
quarter ait été la dose de fun préconisée pour Torin avant
de se mettre la pression pour les Winter X-Games Europe,
de quoi lui donner la confiance nécessaire pour faire tomber
les meilleurs de ce sport. Il aurait aussi pu être encadré par
JP Auclair, l'un des pères fondateurs du freeski. Peut-être
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TURKISH
STYLE
qu'une semaine de rails en compagnie de la star du jib
Ahmet Dadali lui aurait donné suffisamment de style pour
améliorer son run des X. Beaucoup pensent que Torin n'est
qu'un rideur de pipe, JP, un rideur de backcountry et Ahmet,
un pur jibeur. Avec près de deux décennies regroupées, le
crew ne pouvait pas avoir grand-chose en commun si ce
n'est le fait de se réveiller tous les matins avec une envie
incessante de skier. La passion reste la même pour tous
et personne ici ne fait ça pour un salaire !
ISTANBUL
Istanbul, c'est grand, la seule région métropolitaine
qui s'étend sur deux continents, avec près de quatorze
millions d'habitants et un énorme mélange de cultures.
En comparaison, Istanbul est aussi peuplée que New York
et Los Angeles réunies.
Ce n'est pas une ville de ski, mais quand les Turcs vont au
ski, ils ne le font pas à moitié. Tempêtes de neige, moins
dix degrés au thermomètre, glace vive de partout, rien ne
les arrête. Ayant beaucoup voyagé en Europe, je n'ai encore
jamais vu une autre station dans laquelle le péquin moyen
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se lève si tôt pour skier et ne s'arrête qu'à la nuit tombée.
Passionnés, ils sont. Bons skieurs, pas du tout…
«Vous êtes vraiment les premiers freestyleurs professionnels
à visiter le pays », nous informe Kagan (prononcé Kaan),
notre guide, qui nous conduit de l'aéroport ultra-moderne
d'Istanbul à travers la ville vers les montagnes. Gratte-ciel
modernes à gauche, des mosquées de l'ancien millénaire à
droite. Alors que nous traversons le pont sur le Bosphore
d'Asie en Europe, Kagan nous montre quelques maisons plus
bas, le long de l'eau sur la rive européenne, « l'immobilier
le plus cher de toute l'Europe, bien plus que le centre de
Londres ». La Turquie est en plein essor, la rencontre entre
l'Orient et l'Occident à coup sûr, la puissance d'une économie
forte et les restrictions d'un gouvernement conservateur
peuvent faire des choses impressionnantes pour un pays
où le PIB augmente. Juste derrière Moscou, New York et
Londres, Istanbul occupe la quatrième place dans les villes
globales pour le nombre de milliardaires qui y résident. Il
est décrit par la Banque mondiale comme un « marché
émergent ». Le niveau d'aptitude de ski pourrait être défini
comme « moyen avant d'émerger »…
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« « IL VEUT SAVOIR POURQUOI VOUS BUVEZ DE L'EAU. TU ES AMÉRICAIN POURTANT,
NE DEVRAIS-TU PAS BOIRE DU COCA-COLA ? »
Deux heures plus tard, nous nous entassons dans un
ascenseur à l'hôtel où nous passerons notre première nuit.
Une odeur piquante imprègne nos narines et je regarde
Ahmet, lui qui habituellement, est le premier coupable
dans ce genre d'omission de gaz.
« Je sais ce que vous pensez, et ce n'est pas moi,
me dit-il. C'est la Turquie, c'est comme ça ! »
Ahmet connaît un peu la Turquie, il a été ici quelquefois
avant de rendre visite à sa famille, sa grand-mère, son
oncle, des cousins et beaucoup d'autres de ses proches
parents résidant à Istanbul. Ahmet est à coup sûr le seul
skieur professionnel turc qui possède un vrai niveau.
Comme il a été élevé à New York, il ne parle pas la langue
mais connaît quelques mots et comprend un peu plus
que nous.
Ahmet ne sachant pas, je ne pouvais m'empêcher de
demander à Kagan : « Comment appelle-t-on les dindes
ici « (dinde se disant « Turkey » en anglais, donc
« Turquie ») ? »
« C'est une histoire assez drôle car ici, nous les appelons
hindous (« hindis »). Cela signifie que les Turcs pensent
que les oiseaux viennent d'Inde. Personne ne sait vraiment
d'où vient la dinde alors tout le monde pense qu'elle vient
de Turquie alors que les Turcs pensent qu'elle vient
d'Inde… C'est un peu comme l'histoire des “french fries”
qui sont en vérité de Belgique ! »
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POLICE, QUAND TU NOUS TIENS !
JP et Torin se sont fait arrêter par la police pour la
construction d'un kicker en BC, car il était visible depuis
l'ascenseur à côté de l'hôtel. Nous avons essayé d'expliquer
aux agents que nous bossions pour un magazine, qu'il
nous fallait des photos et des prises de vue en vidéo, nous
montrions avec nos mains ce que les rideurs allaient faire
sur ce triangle de neige construit au milieu de nulle part,
en vain… Nos guides sont arrivés quarante-cinq minutes
après, alertés par nos coups de téléphone paniqués,
pensant que nous allions finir dans les pires geôles du
comté. En trente secondes, l'affaire était réglée, on ne sait
pas trop comment mais le mauvais flic s'est mis à rire après
avoir entendu le mot « américain ». Tout semblait OK
jusqu'à ce que le flic me confisque ma bouteille d'eau (qui
ne contenait que de l'eau, bien évidemment), commence à
l'inspecter et demande à notre guide de traduire. « Il veut
savoir pourquoi vous buvez de l'eau. Tu es américain pourtant,
ne devrais-tu pas boire du Coca-cola ? » Le pire dans toute
cette histoire, c'est que le flic était 100 % sérieux…
Il est toujours un peu délicat de se retrouver coincé par les
flics dans un pays étranger où vous ne parlez pas la langue
du coin. C'est une situation dans laquelle je me suis souvent
retrouvé mais c'est d'autant plus inquiétant dans un pays
aussi strict que la Turquie. Depuis 2007, la Turquie est en
mode répression : le pouvoir du nouveau gouvernement
conservateur islamique n'apprécie pas les choses que
beaucoup d'Occidentaux considèrent comme des droits ou
des plaisirs. C'est d'autant plus troublant que j'ai regardé
TURKIS
STYLE
TURKISH
STYLE
Ahmet était le seul à savoir comment rider ce spot,
prouvant une fois de plus l'étendue de sa créativité.
« Vous êtes le gars des années 90 », lâche un skieur turc
à JP sur le télésiège.
« Oui. » JP sourit et acquiesce, sans vraiment savoir où
veut en venir le gars…
le film Midnight Express juste avant ce trip… Techniquement,
je suis le tuteur légal de Torin pour ce voyage et si nous
nous étions retrouvés en prison pour avoir enfreint une
règle obscure, ce serait entièrement ma faute et le minot
n'aurait pas pu aller remporter les X Européens la semaine
d'après, ce qui aurait été un échec total…
Vingt minutes et quelques cigarettes plus tard, non seulement
nous avions la permission de rider notre kicker avec landing
parfait en poudreuse mais en plus, nous allions obtenir
pour toute l'après-midi, un service de navettes gratuites en
motoneige par les Ski Patrol de la station. JP nous a ramenés
aux années 90 avec d'énormes Backflips mute tandis que
Torin impressionnait par son incroyable aisance en BC :
Rodéo 5, Switch 5, Switch 9, Cork 7 et, pour couronner
le tout, son premier tête-pieds…
La plupart du temps, lorsque quelqu'un termine en vulgaire
poupée de chiffon en enchaînant les tête-pieds, la situation
se crispe un peu et tout le monde se refroidit. La vitesse
qu'avait prise Torin l'a collé en fond de réception et le
gamin s'est bien mis trois ou quatre tête-pieds bien violents.
Tout sourire, il s'exclamait « c'est mon premier Tommy !!! »
(diminutif de Tomahawk, le mot anglais pour notre tête-pieds).
Je suppose que c'est l'avantage d'avoir seize ans et le corps
très souple d'un enfant. Même le plus gaillard le plus
résistant d'une vingtaine d'années n'aurait pas demandé
son reste et se serait calmé pour la suite du trip… À la fin
de la journée, nous avons fini à l'hôtel, en sécurité, avec
un Salep fait maison réchauffé, une sorte de gâteau de riz
liquide, au lait de poule supérieur !
ATTRACTION
Rider un rail devant un hôtel, au beau milieu de la journée,
dans n'importe quelle station au monde, peut s'avérer
fortement problématique. Ahmet commençait tout juste à
mettre quelques coups de pelle lorsque le propriétaire de
l'hôtel est sorti pour lui faire remarquer assez violemment
que nous n'étions pas les bienvenus. Après une petite
discussion amicale avec l'aide de notre guide, qui nous
faisait clairement comprendre qu'il serait plus intelligent
de partir, le patron s'en est retourné dans son hôtel, pour
mieux revenir, et accompagné. Ses employés en chemise
blanche et pantalon noir nous apportaient du thé et
venaient nous aider à shaper, à grands coups de pelles
et de pics à glace, en nous faisant comprendre que ce rail
ne serait pas qu'un simple module, mais l'attraction de la
journée. Afin de nous encourager, le reste du personnel est
même arrivé pour nous aider davantage et le shape fut
beaucoup plus simple que le rail à rider…
Lorsque tout fut prêt pour rider ce rail aussi rouge que le
drapeau turc, Ahmet fut le premier à s'élancer mais pas le
premier à impressionner. Torin, le rideur de pipe, rentra un
nombre incroyable de tricks, avec notamment, un énorme
270 in 450 out. Tous ceux qui ont un jour pu penser que
Torin n'était qu'un rideur de demi-tube n'ont aucune idée
du talent du gamin. Sur ce trip, nous l'avons vu slasher la
poudre comme un ancien, détruire un handrail et un kicker
backcountry, avec un niveau de performance juste hallucinant.
« Je dois dire que je suis sur le cul, a même admis Ahmet.
Il n'est vraiment pas le gamin que j'imaginais. » Ahmet
est plus que critique envers tous ces compétiteurs, son
approbation envers Torin est donc tout à fait légitime…
Mais le meilleur spot du voyage revient à Ahmet et son gap
to wallride sur un ancien bunker en backcountry : un
décollage de face bien énervé, une réception de côté bien
rappeuse suivie d'un petit 360 pour le fun. C'était dément
et nous savions tous qu'il y avait quelque chose à faire ici.
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Ce mec-là sur le télésiège n'a bien entendu pas regardé
le film de Sherpas la saison passée, au cours de laquelle,
JP a mangé des tonnes de poudre en Alaska et au Canada,
tout en s'adjugeant le segment de street le plus créatif de
tous les temps en Colombie-Britannique. JP est l'un des
pères fondateurs de la discipline que certains qualifient de
freeski ou, plus simplement, la renaissance du ski. Il a
contribué à la création du ski twintip, au décollage et à
l'atterrissage en switch, au Cork 720, et a slidé le premier
handrail urbain à ce que je sache, à l'Université McGill au
Québec vers 1998. Maintenant, il passe une bonne partie
de son hiver à faire de la rando dans la vallée de Chamonix
et ride l'aiguille du Midi avec les meilleurs alpinistes
au monde…
JP a trente-quatre ans et a réussi à rester pertinent dans le
ski après presque deux décennies comme pro sponsorisé.
En Turquie, il a shreddé le park pendant une journée, s'est
mis des kickers en backcountry, a randonné pour quelques
virages en poudre et a même plaqué quelques handplants
sur le mini quarterpipe. Il n'y a pas beaucoup que JP ne
sache pas faire sur les skis et, son personnage facile à vivre
et abordable font de lui un pilier de ce genre de voyage.
Le système de remontées mécaniques d'Uludag est tout
simplement absurde. La montagne est un parc national,
mais tous les télésièges appartiennent aux hôtels. Ces
derniers bâtis au cours des années 70 et 80, ont tous
construit leur propre télésiège pour accéder à la montagne,
TURKISH
STYLE
PETIT GUIDE DE LA TURQUIE
ET PLUS, EN VRAC…
Ë
Le raki est un alcool de raisin à 50°,
aromatisé à l'anis qui ressemble beaucoup à
l'absinthe (et qui procure la même gueule
de bois…). Elle est généralement coupée avec
de l'eau et consommée après le dîner. À forte
dose, c'est le black-out assuré. Les Turcs la
surnomment le lait du lion.
Ë Les routes turques sont excellentes, ce qui
n'est pas le cas des conducteurs.
Ë Le ski en Turquie s'apparente au ski des an-
nées 80. Les remontées, le matériel et la mentalité sont oldschool mais la dose de fun est là !
Ë Pour 80 dollars par jour (environ 60 euros),
vous aurez droit à l'hôtel en bord de piste, le
forfait, la pension complète avec bières et vins
locaux. Le voyage avec Turkish Airways reste
aussi bon marché
Ë Sans même s'intéresser au ski, les personnes
fortunées sont présentes en masse dans les
stations, surtout les Saoudiens.
Ë Le gouvernement turc a banni l'accès à plus
de neuf mille sites internet.
« LES GENS SONT HEUREUX, TELLEMENT EXCITÉS DE VOIR DES ÉTRANGERS
VENIR SUR LEURS TERRES POUR SKIER ET L'ACCUEIL Y EST
PLUS QUE CHALEUREUX… »
desservant à peu près tous le même endroit… La redondance au summum de l'inefficacité même si au milieu des
années 90, on s'est toutefois aperçu du non-sens de ce
système, des touristes ne pouvant profiter du domaine
qu'à partir de l'hôtel où ils résidaient. Le système
fonctionne encore aujourd'hui et, mine de rien, quel que
soit votre hébergement, vous pouvez claquer 25 dollars et
profiter tranquillement de toute la montagne grâce à toute
cette myriade de télésièges, chacun ayant son propre hôtel
au départ.
MISSION ACCOMPLIE
Kartalkaya est une nouvelle station de ski et, bien que les
télésièges soient toujours la propriété exclusive de chaque
hôtel, vous obtenez avec une seule remontée, une quantité
suffisante de ski. Nous avons d'ailleurs pu profiter de
nombreux runs de proximité, relativement plats mais fun
et gavés de poudre. Même une semaine après la tempête,
il restait encore largement de quoi se mettre sous les
spatules. La station possède même un débrayable quatre
places hyper rapide, le seul en Turquie. Il y avait, lorsque
nous étions sur place, un défilé de mode et une démonstration de big air sur une table de cinq mètres : les choses
avancent, et dans le bon sens !
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Ë
Une bombe contrôlée à distance a explosé
près du bureau du parti au pouvoir, quelques
jours avant notre arrivée. Je n'en ai parlé à
personne pour que cela ne les dissuade pas
de venir…
Ë Le pont du détroit du Bosphore sépare littéralement les cultures occidentales et orientales.
Au final, pour nous, skieurs occidentaux, il n'y a rien de
plus agréable que de venir rider en Turquie. Les gens sont
heureux, tellement excités de voir des étrangers venir sur
leurs terres pour skier et l'accueil y est plus que chaleureux :
le thé et les pâtisseries sont toujours de sortie, toute
comme la bonne humeur lorsqu'il y a un appareil photo
et beaucoup de raki dans la place…
Ë Il y a un réseau sous-terrain de tunnels à
travers Kartalkaya pour atteindre les différents
spots de vie nocturne.
Aucun des rideurs de notre trip en Turquie n'avait eu l'occasion
de partir ensemble, « c'est le crew le plus hétéroclite que
j'ai eu l'occasion de filmer », commente Josh Berman de
Level 1. Le but consistait à sortir les gens de leurs habitudes,
de leur univers de ride habituel et de voir ce qu'il se passe :
retirer le superpipe à Torin, sortir JP de son backcountry
chamoniard et forcer Ahmet à abandonner le shred urbain
le temps d'un voyage. C'était le parfait choc des cultures
dans un endroit qu'ils ne connaissaient pas et, qui ne les
connaissait pas ! Ces rideurs se sont réunis pour visiter une
petite partie d'un immense pays, pour rider là où aucun
de leurs pairs n'avait posé les spatules. Après une halte
touristique de quelques jours à Istanbul, chacun est reparti
de son côté pour retrouver ce qu'il sait faire de mieux avec,
dans un coin de leur tête, un petit état d'esprit turc.
Mission accomplie.
Ë
Ë Le nationalisme est impressionnant en Turquie,
avec d'énormes drapeaux turcs flottant tous les
deux cents mètres au bord des routes en ville.
La vie nocturne pour les jeunes est assez
proche des ambiances parisiennes et berlinoises : festive et sur fond de musique électronique progressive.
Ë Le style très « 1984 / Big Brother » du gouvernement ne rassure pas. Les jeunes ont peur
d'utiliser leurs téléphones portables pour communiquer à propos de certains sujets, il y a un
nombre impressionnant de journalistes blacklistés en prison, le « mouvement d'occupation »
de l'université d'Istanbul a été arrêté immédiatement et les étudiants ont été jetés en prison.
Ë Il y a plus de quatre mille commerces dans
le Grand Bazar, le plus grand marché couvert
au monde.

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