20 is immobilier 148
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Israël Israël Tel Aviv, l’Eldorado des start-up israéliennes ` Qui aurait cru que la ville fondée sur des dunes de sable en 1909 deviendrait un jour une métropole sophistiquée, dont le cœur bat au rythme accéléré des 600 start-up, qui y ont élu domicile ! Communauté nouvelle est parti à la découverte du monde tel avivien de la haute technologique bouillonnant d’idées et de succès qui, participe à la réputation d’Israël, comme nation start-up. Par Sandra Hanna Elgrabli urnommée la Silicon Wadi (qui signifie vallée en hébreu), tant elle ressemble à la Silicon Valley, le pôle d’industrie de pointe située en Californie, Tel Aviv a été également citée comme la 5e ville du monde qui enregistre la plus forte concentration de start-up, selon une étude menée par le projet Genome Start-up. Elle se place derrière la Silicon Valley qui, réunit notamment les villes de Palo Alto, San Francisco, San Jose et Oakland, mais aussi New York, qui prend la seconde place, Londres à la 3e place et Toronto, à la 4e. Récemment, le Wall Street Journal a également décrit Tel Aviv, comme l’un des principaux hubs technologiques internationaux et a pris le temps d’interviewer son maire Ron Huldaï, à l’initiative d’un espace conçu pour accueillir les start-up, « The Library », installé dans la tour Shalom au cœur de la city. S Tel Aviv, un écosystème parfait pour les start-up Pour l’ancien pilote de chasse, Tel Aviv est une ville parfaite à vivre pour les spécialistes de la high-tech, car elle offre un environnement adapté aux besoins des jeunes entrepreneurs. Pendant des années, les sociétés israéliennes pensaient que la meilleure adresse pour connaître la réussite était les Etats-Unis, aujourd’hui, elles s’installent sur le boulevard Rothschild, à Tel Aviv. En effet, les accélérateurs et incubateurs qui assistent les jeunes start-up ne cessent de croître dans la cité et on ne compte plus les initiatives privées, créées pour booster le secteur : citons notamment le Hub Tel Aviv, qui fait partie d’un réseau international, et est situé dans un vieil immeuble sur la rue Begin au centre de la cité : on y découvre un espace 70 août-septembre 12- Communauté Nouvelle n° 181 pour innover, où se rencontrent entrepreneurs, créateurs afin d’échanger les idées, trouver des aides concrètes entre deux cafés ou encore un espace pour travailler… Autre lieu de prédilection: le club TechAviv et ses 2 000 membres triés sur le volet, fondé par Yaron Samid. Chaque mois, des start-up israéliennes sont invitées à présenter leurs produits devant des centaines de leurs pairs en Israël, à Boston, New York et dans la Silicon Valley. Objectif: obtenir de précieux conseils et des sources d’investissements… Ajoutons, Tech Loft, qui offre également un lieu de travail, de conseils personnalisés, d’offres d’investissement, auprès des start-up spécialisées dans l’internet et la téléphonie mobile. Les sociétés peuvent également compter sur le soutien de StarTAU, le centre entrepreneurial de l’Université de Tel Aviv, le plus grand du pays, créé en 2010. Il a pour objectif d’offrir une palette de service aux entrepreneurs israéliens par le biais de conseils personnalisés (fournis par un réseau de 60 professionnels dans les différents secteurs de la high-tech), de séminaires, d’ateliers de travail encadrés par des experts et des leaders dans le monde des affaires. Elad Cohen, responsable du département « business developpement », au sein de StarTAU, explique que l’esprit qui règne au sein de la communauté entrepreneuriale tel avivienne est source d’émulation : « c’est une cité qui convient parfaitement à la création de nouvelles entreprises car même si vous échouez, les gens ici vont vous motiver et vous conseiller pour repartir ». Lors de la Convention Big Tent à Tel Aviv, Eric Schmidt, le président de Google, justifiait cette prolifération de start-up à Tel Aviv et plus largement en Israël en raison de la qualité des ingénieurs israéliens, des pôles d’excel- Israël Israël lence que représentent les universités, de la formation inédite qu’acquièrent les Israéliens au sein des unités technologiques de l’armée israélienne, autre pôle d’expertise. Mais ce tableau idyllique ne doit pas cacher les difficultés que rencontrent les sociétés high-tech : selon Elad Cohen, outre le problème de la levée de fonds indispensable au développement de la société, les start-up israéliennes doivent apprendre à penser « globalement » et s’astreindre à élaborer une stratégie à long terme et non pas se contenter d’être l’auteur d’une nouvelle technologie. Il faut poursuivre les recherches pour adapter le produit à l’utilisateur, puis construire un plan marketing pour le distribuer sur le marché, qui dépasse les compétences des ingénieurs à la base du projet. Les petites start-up montantes Ingénieur électronique, Udi, 27 ans, fondateur de la start-up Hoozin est sur le point de rencontrer un joli succès sur le marché de la high-tech. Il faut dire que son passage dans les rangs de Tsahal, lui a permis de recevoir une formidable expérience, au sein l’unité technologique de l’armée de l’air Shaldag, chargée Udi fondateur de Hoozin. d’opérer derrière les lignes ennemies pour localiser des cibles stratégiques ciblées. Avec cinq autres partenaires, il a mis au point un nouveau concept innovant: Hoozin, qui en train de bouleverser l’espace de communication sur les mobiles. « Il est possible grâce à cette application de voir vos interlocuteurs, pendant que vous communiquez sur votre mobile, sur iPhone et iPod comme si vous étiez assis à leur côté. L’idée est d’avoir carrément l’impression de se retrouver à discuter avec des amis dans son salon » explique Udi. Le jeune entrepreneur souligne que l’esprit d’entraide qui existe ici est unique. « Nous avons reçu de la part d’entrepreneurs plus expérimentés de précieux conseils. Tout le monde Yaron Tam. cherche à t’aider, c’est une communauté extraordinaire et c’est pour cela que la plupart des start-up souhaitent démarrer à Tel Aviv ». Les sites internet ne sont plus à l’abri d’attaque de virus par les hackers et autres pirates et jusqu’à aujourd’hui, la protection des sites était soit extrêmement complexe, soit excessivement coûteuse. Yaron Tal et son associé Nitsan ont donc créé 6Scan- Security for Everyone, une technologie révolutionnaire, destinée à la protection des sites Internet. Révolutionnaire, car facile à installer et peu onéreuse: 10 dollars par mois. La jeune pousse a reçu l’aide de l’accélérateur de Start-up israélien Venture Geeks (également installé à Tel Aviv), qui a offert notamment à l’équipe de 6Scan, une plateforme de travail pendant 6 mois. Quant au fonds de capital-risque européen Yl Ventures, il a parié sur la jeune start-up et accordé un Nitsan. investissement conséquent. L’équipe de la start-up Hoozin. Réussite francophone Yaacov Cohen a fait son alya en 1983. Depuis cet homme d’affaires de 46 ans, père de huit enfants est également à la tête de la société Harmon.ie, qui a révolutionné la collaboration d’entreprises avec la création d’un logiciel qui permet de visualiser depuis son e-mail, non seulement les collaborateurs, mais également les documents sur lesquels ils travaillent grâce à une barre d’outils intégrée dans Outlook. Aujourd’hui un million de personnes utilisent le produit gratuit. « Bien souvent, des personnes 72 août-septembre 12- Communauté Nouvelle n° 181 d’une même entreprise souhaitent élargir l’utilisation du logiciel à tous les membres de la société, alors nous leur vendons la version entreprise comme ce fut le cas par exemple avec la société Swissair », explique Yaacov. Harmon.ie compte sur une Yaacov Cohen. quarantaine d’employés et des bureaux à Londres, Düsseldorf et Washington. Yaacov souligne l’intérêt de créer sa société en Israël en raison de la mentalité start-up qui règne dans le pays, mentalité qui repose selon lui sur deux composantes : le souci constant de rechercher des opportunités et la faculté de remettre en cause l’ordre existant, ce qui rend les Israéliens si créatifs… Et de rajouter que l’une des plus grandes difficultés pour la start-up israélienne est de réussir à pénétrer le marché global. En Israël, les premiers clients sont des Américains ! Cela nécessite d’être particulièrement crédible : en effet, une start-up peut offrir une technologie formidable mais personne ne sait si la société est viable et jusqu’à quel point on peut lui faire confiance. Un incubateur francophone à Tel Aviv À l’origine, Gvahim est une association francophone qui a pour objectif de faciliter la réussite professionnelle des nouveaux immigrants francophones diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénierie et des universités. « La grande majorité des nouveaux immigrants ont trouvé une place dans le secteur de la high-tech », précise Michaël Bensadoune, le directeur de l’association. En 2009, Gvahim s’est ouvert aux olim du monde entier, venant de France, Australie, Belgique, Grande-Bretagne, États-Unis, Suisse, Turquie… Depuis le début de l’aventure, 550 personnes ont été placées. En 2010, l’association créait l’incubateur « La ruche », dirigée par deux francophones talentueuses, en partenariat avec la municipalité de Tel Aviv. L’incubateur francophone a accompagné à partir de novembre 2011, 8 start-up spécialisées dans l’internet, en leur fournissant une assistance pour lever des fonds, de conseils fiscaux et juridiques, une formation et l’encadrement de mentors. Au terme de six mois, l’opportunité leur a été donnée de présenter leur start-up devant un groupe d’investisseurs. Par ailleurs, deux entrepreneurs de la Ruche viennent de remporter le prix Israël Mobile challenge, subventionné par Google et qui mettait en compétition 80 start-up israéliennes. • La ruche, un incubateur francophone, a accompagné 8 start-up depuis novembre 2011. Communauté Nouvelle n° 181 - août-septembre 12 73