Cours d`Histoire Géographie de monsieur Moussa Djama Ali

Cours d'Histoire Géographie de monsieur Moussa Djama Ali
Cours de 1ères L/ES/S/SG
Géographie, Thème 1 : L’Afrique, un acteur dans la mondialisation
Introduction :
. Déjà dans la mondialisation1 depuis le XIVe siècle avec la vente de l’or du royaume du Mali, les traites négrières
du XVe au XIXe siècle, puis la colonisation, l’Afrique a toujours été un acteur de la mondialisation même s’il n’en
a pas toujours profité.
. Aujourd’hui, l’Afrique est un continent peu dynamique dans les échanges mondiaux et recevant peu d’IDE ; c’est
aussi un continent qui offre une image négative (guerre civile, épidémie, famine, …). Cependant, l’Afrique
change, se développe même si les défis à relever sont nombreux.
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Quels sont le processus et les acteurs de la mondialisation ?
Quelle est la place de l’Afrique dans la mondialisation ?
Comment s’exprime, dans les territoires, le décollage économique de l’Afrique et son intégration
dans l’économie-monde ?
 Étude de cas n°1 (pages 16 à 21) : « La Côte d’Ivoire dans la mondialisation » (devoir à la maison).
 Étude de cas n°2 (pages 28 à 33) : « Le port autonome de Djibouti, une porte de la Corne de l’Afrique sur
le monde » (devoir à la maison).
Leçon 1 : La mondialisation : processus et acteurs : (1èresL/ES/S/SG)
A. Le processus de la mondialisation :
. La mondialisation se caractérise par trois processus :
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un processus ancien qui commence entre le XVe et le XVIIIe siècle avec les Grandes découvertes et le
capitalisme marchand ;
puis, au XIXe siècle, en lien avec la colonisation et l’industrialisation européennes, débute la
mondialisation du capitalisme industriel ;
enfin, depuis 1945 mais surtout depuis la disparition de l’URSS en 1991, s’est développée une
mondialisation caractérisée par la libéralisation des échanges et le développement d’un capitalisme
financier.
B. Les acteurs de la mondialisation :
. La mondialisation est aussi l’interaction de trois types d’acteurs qui sont :
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-
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les Firmes multinationales (FMN) ou Firmes transnationales (FTN) constituent des acteurs essentiels
de la mondialisation. Elles sont environ 82 000 dans le monde et réalisent 20 % du PIB mondial ainsi que
les deux tiers du commerce mondial. Elles appartiennent à 81 % aux pays du Nord ;
les États doivent trouver leur place dans ce contexte de libéralisation des économies. Ils assurent une
stabilité monétaire, investissent dans l’amélioration des équipements et gardent un rôle de régulateur
économique et social ;
d’autres acteurs favorisent la mondialisation : les organisations internationales comme le Fond
monétaire international (FMI), la Banque mondiale, les sommets des grands chefs d’États (G8 et
G20), les organisations non gouvernementales, …
La mondialisation : processus économique qui étend le principe d’une économie libérale de marché à l’ensemble de la planète.
Blog : moussadjamaali.wordpress.com
Lycée d’Ali-sabieh (2014/2015)
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Leçon 2 : L’Afrique et la mondialisation : une géohistoire : (1èresL/ES)
A. L’Afrique au cœur de l’économie esclavagiste :
. Le commerce triangulaire désigne les échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Il a été mis en place
pour assurer la distribution d’esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde lors de la traite atlantique (ou traite
occidentale) et a duré quatre siècles (de 1441 à 1850).
. Pour la seule traite atlantique, on estime qu’au prix de 5 millions de morts, 22 millions d’africains ont été
capturés en Afrique. Parmi eux, 10 millions seront déportés aux Amériques et 7 millions seraient restés esclaves en
Afrique.
. La traite orientale est la plus longue en durée et la plus importante en nombre d’esclaves puisqu’on estime que
17 millions de noirs ont été mis en esclavage entre le IXe et la fin du XIXe siècle.
B. L’Afrique et la colonisation :
. La colonisation avait pour cause la recherche des débouchés pour vendre la production européenne mais aussi la
recherche de matières premières.
. La colonisation favorise le développement du secteur primaire (plantations, …). Ainsi, les matières premières
sont vendues à la métropole qui, à son tour, vend les produits manufacturés.
C. Pourquoi l’Afrique ne s’est-elle pas développée ?
. Depuis la fin de la colonisation, pratiquement tous les pays africains sont dirigés par des dictateurs.
L’indépendance donne naissance au néocolonialisme.
. L’Afrique est touchée par l’instabilité sociopolitique, la corruption, l’analphabétisme, le manque de démocratie.
. Enfin, l’Afrique a fait de l’agriculture la base de son développement et est marquée par l’insécurité alimentaire.
Leçon 3 : Une Afrique encore en marge mais des potentialités considérables : (1èresL/ES)
A. Les causes et les conséquences de la marginalisation de l’Afrique :
. L’intégration de l’Afrique à la mondialisation est affaiblie par le mal-développement (avec un IDH faible de
0,475 en 2012). Ainsi, les FMN évitent d’investir dans les États mal développés.
. En 2011, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est faible (moins de 3 %). En Afrique, la majorité des
pays sont les pays les moins avancés (PMA) qui attirent seulement 2 % du total mondial des IDE
(Investissements directs à l’étranger)2.
B. Un continent aux potentialités immenses :
. La moitié des réserves mondiales de ressources minières se trouve en Afrique (comme l’or, l’uranium, le
phosphate, …) ; mais aussi 85 % du platine, 96 % des diamants et d’autres richesses en pétrole, en gaz
naturel et en fer.
. De nos jours, l’Afrique connaît une croissance de son PIB qui est passé de 3,5 % en 2011 à 6 % en 2012. Cette
croissance s’explique par l’augmentation des exportations de ressources naturelles africaines, des cours des
produits de base, …
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IDE (Investissement direct à l’étranger) : Investissement d’une firme étrangère dans un autre État par la création ou le rachat d’une
entreprise existante.
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Leçon 4 : Les territoires africains de la mondialisation : disparité : (1èresL/ES/S/SG)
A. L’impératif de développement :
. Avec un milliard d’habitants et un fort taux d’accroissement naturel (avec une fécondité de 7 à 8 enfants par
femme en Afrique subsaharienne), l’Afrique est toujours dans la transition démographique. C’est le continent
le plus jeune (41 % de la population a moins de 15 ans), l’espérance de vie est faible (55 ans en moyenne).
. D’un autre côté, l’urbanisation de l’Afrique est très rapide : avec 415 millions de citadins en 2010 (contre 32
millions en 1950). Cependant, l’Afrique connaît des inégalités en terme d’accès à l’eau potable, à l’alimentation, la
santé ou encore le travail, …
B. Les freins au développement :
. L’insécurité alimentaire touche presque tous les pays d’Afrique. Elle est causée par la malnutrition (230 millions
de personnes en 2010), le manque d’investissements pour les agricultures vivrières, …
. Les structures économiques restent fragiles : faiblesse des industries et des infrastructures, … Les conflits armés,
qui touchent 20 % de la population de l’Afrique, créent une instabilité défavorable au développement
économique et social.
C. Les « Afriques » entre intégration et marginalisation :
. Cependant, des puissances régionales apparaissent et réalisent les trois quarts du PIB de l’Afrique, il s’agit de :
l’Afrique du Sud (23 %) ; le Nigéria, l’Algérie et l’Égypte (environ 10 % chacun) ; ensuite la Libye, le Maroc,
l’Angola, l’Éthiopie et la Tunisie avec environ 5 %.
. L’Afrique du Sud est la seule puissance complète intégrée à la mondialisation. Alors que les États du golfe de
Guinée et ceux du Maghreb sont en phase d’intégration ; les États du Sahel restent affaibli par leur enclavement.
. L’Afrique subsaharienne concentre 34 des 48 pays les moins avancés (PMA) du monde. Leur intégration à la
mondialisation dépend toujours de l’économie de rente 3:
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d’une agriculture d’exportation (cacao en Côte d’Ivoire) ;
ou d’industries minières (RDC, Guinée) ou pétrolières (Sud Soudan, Angola). Cependant, les prix des
matières premières sont décidés par les pays du Nord.
Conclusion :
. Les défis restent nombreux à relever pour que l’Afrique sorte du sous-développement et s’intègre à la
mondialisation : maîtriser la croissance démographique et la croissance urbaine, répondre aux besoins alimentaires
et sanitaires des populations, surmonter l’instabilité politique et progresser dans la voie de l’intégration régionale,
etc.
3
L’économie de rente : économie faiblement diversifiée qui s’appuie surtout sur les ressources naturelles.
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