Dictée 2006 Le Cousin Géant

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Dictée 2006 Le Cousin Géant
Dictée 2006
Le Cousin Géant
- Le géant lillois Lydéric accueillait pour quelques jours un cousin d'un lointain
pays jadis découvert par Gulliver.
Après quelques effusions, ils allèrent tous deux prendre un léger en-cas dans un
estaminet voisin.
Ils s'assirent sur des barriques obligeamment mises à leur disposition.
- Un genièvre ! s'exclama le cousin.
- Oh là, c'est un peu tôt pour un genièvre, on est encore dans la partie junior !
Ils s'en tinrent donc à un café double accompagné de quelques amuse-gueule.
Pendant qu'ils se sustentaient, Lydéric évoqua ses passe-temps : il s'était mis à
la dentelle, mais avec ses gros doigts gourds, il n'avait pas accroché et avait fini
par caler.
On sollicitait parfois ses services : "Par exemple, prends les moulins. Quand il ne
souffle qu'un léger zéphyr, je vais piquer un roupillon juste à côté. Je ronfle
tellement fort que le moulin tourne à s'envoler ! Aller au charbon tout en
dormant, tel a toujours été mon rêve !
- Fin de la partie junior Requinqués, les deux géants sortirent. Lydéric proposa de visiter des courtilles,
de descendre au fond d'un puits de mine ou de musarder de-ci de-là.
Ils optèrent pour une balade en ville : c'était jour de foire.
Quelle agitation ! L'ahurissement du cousin fut à son acmé.
- C'est la braderie : un mélange de vide-greniers, de foire à l'encan, expliqua
Lydéric.
Une foule pléthorique grouillait, un remue-ménage indicible régnait, moult
échoppes et baraques bigarrées proposaient aux chalands de mirifiques bric-àbrac.
Las de déambuler, nos géants ressentirent un appétit d'ogre.
L'auberge des " Chevau-Légers " leur offrit une caudière, un hochepot, un
potjevleesch et, de surcroît, le maître queux leur suggéra un waterzooï et une
carbonnade ; le tout fut arrosé de bocks de lambic. Pour finir ces agapes en
apothéose, ils phagocytèrent une tarte au maroilles et s'en léchèrent les
badigoinces !
En sortant, le cousin se déclara déçu par la carte des poissons.
- Tu t'intéresses à l'ichtyologie, voire à l'halieutique ? ironisa Lydéric.
- Je me cantonne aux rougets, répondit-il.
- Demain, nous irons admirer le beffroi de Loos, dit Lydéric, alors qu'ils
prenaient à pas lents le chemin de leur pied-à-terre.
Le cousin avait l'air préoccupé.
- Mais... nous déjeunerons à Lille ? On m'avait tant vanté son rouget...