Gros trafic de drogue démantelé grâce à Google Earth

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Gros trafic de drogue démantelé grâce à Google Earth
La police zurichoise démantèle un gros trafic de drogue grâce à Google Earth | Suisse | Actu | 24 heures
La police zurichoise démantèle un gros trafic de drogue grâce à Google Earth
CANNABIS | Alors qu’ils enquêtaient sur un réseau international de marijuana, les policiers ont localisé sur internet une zone de production en Thurgovie.
NADINE HALTINER / ZURICH / COLLABORATION: CÉDRIC WAELTI |
30.01.2009 | 00:01
Quelle ne fut pas la surprise des policiers zurichois en découvrant, par hasard, un énorme champ de cannabis sur Google Earth ! Alors qu’ils
enquêtaient depuis plus d’une année sur un trafic de marijuana entre les Pays-Bas, la Suisse alémanique et la Suisse romande, ils espéraient
tout juste trouver le domicile d’un des trafiquants sur le site internet de localisation géographique. Au lieu de cela, ils sont tombés sur le pot aux roses.
Ce coup de pouce leur a permis de démanteler l’un des plus importants trafics de cannabis jamais mis au jour en Suisse. Seize personnes ont
été inculpées, a indiqué la police zurichoise hier. Neuf Suisses, quatre Néerlandais, deux Serbes et un Italien sont accusés d’avoir commercialisé
jusqu’à sept tonnes de haschisch et de marijuana entre 2004 et 2008. Ils risquent plusieurs années de prison.
Tout est parti d’un tuyau de la police cantonale neuchâteloise au printemps 2007, selon lequel un Zurichois de 40 ans livrait des quantités
importantes de marijuana en Suisse romande. Arrêté en décembre, il a avoué avoir revendu plusieurs centaines de kilos de drogue. À la
mi-janvier 2008, ses fournisseurs, domiciliés aux Pays-Bas, étaient arrêtés. Un carnet de note, recensant toutes les ventes de drogue, a alors été
saisi. Début avril 2008, le démantèlement de la filière se poursuivait par l’arrestation à Berne d’un Suisse qui revendait la drogue à Bienne.
«Coup de chance»
C’est fin septembre que les enquêteurs sont tombés sur l’un des producteurs de marijuana en Suisse. «Nous cherchions à localiser le domicile
d’un des trafiquants dans le canton de Thurgovie grâce à Google Earth, explique Stefan Oberlin, porte-parole de la police cantonale zurichoise.
En observant la prise de vue, nous avons soudainement remarqué un champ étrange.»
Contrairement à ce que le paysan laissait croire, son champ de 150 mètres de long sur 50 mètres de large n’était pas une plantation de maïs.
«L’homme y cultivait du cannabis et avait fait pousser du maïs tout autour, poursuit l’agent. Comme les plantes de chanvre sont moins hautes,
on ne pouvait rien voir de la rue.» Cette découverte a permis aux agents d’arrêter l’un des deux paysans suisses.
La police zurichoise précise toutefois ne pas passer ses journées à rechercher de la drogue sur Google Earth. «Cela relève plus du coup de
chance que d’un procédé systématique», dit Stefan Oberlin.
L’expert en stratégie internet Stéphane Koch abonde: «Google Earth n’offre pas une représentation en temps réel. Tous les ans, ou tous les deux
ans, des avions survolent la S uisse avec des caméras. La mise à jour ne se fait qu’à ce moment-là. En plus, la résolution du logiciel ne permet
pas vraiment de distinguer les végétaux.»
VENDREDI 30 JANVIER 2009
TRIBUNE DE GENÈVE
Enjeux
7
Gros trafic de drogue démantelé grâce à Google Earth
CANNABIS
Alors qu’ils enquêtaient
sur un réseau international
de marijuana, les policiers
ont localisé sur Internet
une zone de production
en Thurgovie.
Quelle ne fut pas la surprise
des policiers zurichois en découvrant, par hasard, un
énorme champ de cannabis sur
Google Earth! Alors qu’ils enquêtaient depuis plus d’une année sur un trafic de marijuana
entre les Pays-Bas, la Suisse
alémanique et la Suisse romande, ils espéraient tout juste
trouver le domicile d’un des
trafiquants sur le site Internet
de localisation géographique.
Au lieu de cela, ils sont tombés
sur le pot aux roses.
Ce coup de pouce leur a
permis de démanteler l’un
des plus importants trafics de
cannabis jamais mis au jour en
Suisse.
Seize personnes ont été inculpées, a indiqué la police zurichoise hier. Neuf Suisses, quatre
Néerlandais, deux Serbes et
un Italien sont accusés d’avoir
commercialisé jusqu’à sept tonnes de haschisch et de marijuana entre 2004 et 2008. Ils
risquent plusieurs années de
prison.
Quantités importantes
Tout est parti d’un tuyau de
la police cantonale neuchâteloise au printemps 2007, selon
lequel un Zurichois de 40 ans
livrait des quantités importantes de marijuana en Suisse romande. Arrêté en décembre, il a
avoué avoir revendu plusieurs
centaines de kilos de drogue.
A la mi-janvier 2008, ses fournisseurs, domiciliés aux PaysBas, étaient arrêtés. Un carnet
de notes, recensant toutes les
ventes de drogue, a alors été
saisi. Début avril 2008, le démantèlement de la filière se
poursuivait par l’arrestation à
Berne d’un Suisse qui revendait
la drogue à Bienne.
«Un champ étrange»
C’est fin septembre que les
enquêteurs sont tombés sur
l’un des producteurs de marijuana en Suisse. «Nous cherchions à localiser le domicile
d’un des trafiquants dans le
canton de Thurgovie grâce à
Google Earth, explique Stefan
Oberlin, porte-parole de la police cantonale zurichoise. En
observant la prise de vue, nous
avons soudainement remarqué
un champ étrange.»
Contrairement à ce que le paysan laissait croire, son champ de
150 mètres de long sur 50 mètres
de large n’était pas une plantation de maïs. «L’homme y cultivait du cannabis et avait fait
pousser du maïs tout autour,
poursuit l’agent. Comme les
plantes de chanvre sont moins
hautes, on ne pouvait rien voir
de la rue.» Cette découverte a
permis aux agents d’arrêter l’un
des deux paysans suisses.
La police zurichoise précise
toutefois ne pas passer ses journées à rechercher de la drogue
sur Google Earth. «Cela relève
plus du coup de chance que
d’un procédé systématique», dit
Stefan Oberlin. L’expert en stratégie Internet Stéphane Koch
abonde: «Google Earth n’offre
pas une représentation en
temps réel. Tous les ans, ou tous
les deux ans, des avions survolent la Suisse avec des caméras.
La mise à jour ne se fait qu’à
ce moment-là. En plus, la résolution du logiciel ne permet
pas vraiment de distinguer les
végétaux.»
Nadine Haltiner, Zurich
en collaboration avec Cédric Waelti