les organismes gouvernementaux
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L’ÉTAT QUÉBÉCOIS EN PERSPECTIVE STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX L'Observatoire de l’administration publique - ENAP Automne 2006 Aucun élément du contenu du présent document ne peut être utilisé, reproduit ou transmis, en totalité ou en partie, sous quelque forme ou par quel moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite de L'Observatoire de l’administration publique – ENAP. Pour solliciter cette permission ou pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez vous adresser à : [email protected] Diffusion autorisée par Les Publications du Québec. Certaines données présentées dans ce document sont issues de Statistique Canada par extraction de la banque de données ESTAT, sousproduit de CANSIM. La publication sur ce site des séries chronologiques de CANSIM est partielle et l’équipe de recherche y a apporté une plus-value par le calcul d’indicateurs. Pour en savoir plus, visitez : http://www.statcan.ca/francais/Estat/intro_f.htm Dépôt légal Bibliothèque et Archives Canada, 2006 ISBN 978-2-923008-28-8 (PDF) © L'Observatoire de l’administration publique-ENAP, 2006 TABLE DES MATIÈRES 1 PROLOGUE : UNE DÉFINITION DES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX .......................................................................................1 2 LE NOMBRE « OFFICIEL » D’ORGANISMES AU QUÉBEC EN 2006 .....................................................................................................1 3 LES ORGANISMES PAR TYPE..................................................................................................................................................................2 3.1 3.2 UNE TYPOLOGIE DES ORGANISMES ................................................................................................................................................................................ 2 LES ORGANISMES DU GOUVERNEMENT PAR TYPE AU QUÉBEC EN 2006 ........................................................................................................................... 3 4 LES EFFECTIFS, UN INDICATEUR DE LA TAILLE DES ORGANISMES ................................................................................................3 5 L’ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX AU QUÉBEC ENTRE 1960 ET 2006 ......................................6 6 COMPARAISON DU NOMBRE D’ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX AU QUÉBEC, EN ONTARIO ET EN COLOMBIEBRITANNIQUE EN 2006 .............................................................................................................................................................................6 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................................................................8 LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX 1 PROLOGUE : UNE DÉFINITION DES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX Afin de le distinguer de l’appareil ministériel, des autres organismes publics décentralisés et des organisations relevant du droit privé, on reconnaît l’organisme gouvernemental par « la présence d’une pluralité des critères suivants1 » : − − − − − − − − il est une entité juridique distincte ayant un statut et des pouvoirs propres dont un ministre est responsable de l’application en vertu d’un décret d’attribution; il a une mission d’intérêt public; il est créé par le pouvoir législatif ou une autorité gouvernementale; le gouvernement est propriétaire des actifs [en totalité ou en partie]; il est financé directement ou indirectement par les fonds publics [en totalité ou en partie]; il est une entité autre, d’une part, que les municipalités, les commissions scolaires, les établissements publics de santé, de services sociaux ou d’éducation, et d’autre part, que les services ministériels déconcentrés et les « agences ministérielles » [nommées également au Québec « unités autonomes de service » ou « unités conventionnées »] qui sont, eux, soumis à l’autorité hiérarchique directe d’un ministre; leur personnel peut être composé d’employés ayant le statut de fonctionnaire (près de 30 % de leur personnel relève de la Loi sur la fonction publique) ou qui sont soumis aux « normes et barèmes » édictés par le Conseil du trésor; ses revenus et dépenses relèvent du périmètre comptable du gouvernement, à l’exception de quelques sociétés. Les organismes gouvernementaux jouissent d’une autonomie de décision et de gestion, qui est toutefois encadrée par plusieurs types de contrôle : − − − − un contrôle d’opportunité des actions conduites plus ou moins contraignant de la part du ministère de tutelle selon la nature du texte constitutif de l’organisme; un contrôle de conformité de l’administration et d’opportunité de la part d’une autorité relevant du pouvoir législatif (au Québec, le Vérificateur général notamment dans le cadre de ses vérifications dites « d’optimalisation des ressources »); un contrôle a priori, et parfois a posteriori, exercé par l’instance centrale de gestion de l’administration publique québécoise(le Conseil du trésor) lors, notamment, de l’allocation des ressources; un contrôle a posteriori par les parlementaires des activités et de la gestion. 2 LE NOMBRE « OFFICIEL » D’ORGANISMES AU QUÉBEC EN 2006 Dans le cadre de leur mandat respectif, trois instances répertorient les organismes du gouvernement : le Secrétariat du Conseil du trésor, le ministère du Conseil exécutif et le Vérificateur général. Par ailleurs, il faut souligner que le portail du gouvernement liste sous l’intitulé « Or1 GÉLINAS, A. (2003). L’administration centrale et le cadre de gestion, PUL, p. 65 et s. Les définitions et les typologies qui suivent sont également issues de cet ouvrage. STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 1 LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX ganismes » plusieurs types d’entités décentralisées fonctionnellement susceptibles d’offrir des services au citoyen, ce qui ne constitue pas un relevé exhaustif des organismes gouvernementaux au sens formel du terme. Dans ce contexte, il n’existe pas un registre, et conséquemment, un seul nombre « officiel » d’organismes gouvernementaux qui soit fonction d’un mandat légal à cette fin. Les nombres évoqués périodiquement, notamment dans les débats politiques, réfèrent aux compilations d'une des instances susnommées qui les établit en fonction des limites de son mandat. La logique de classement des données utilisée par le Secrétariat aux emplois supérieurs du ministère du Conseil exécutif est privilégiée dans cette étude puisqu’elle est fondée sur l'existence d'un statut juridique qui habilite le gouvernement à exercer des prérogatives (nomination de dirigeants, adoption des règlements de régie internes) en conformité avec la définition de la notion d'organisme gouvernemental présentée plus haut. Selon les données recensées, qui, notamment excluent justement les établissements de santé et de services sociaux, les sous-organismes (ou « filiales ») et les organismes inopérants, on comptait 194 organismes au 6 novembre 2006. 3 LES ORGANISMES PAR TYPE 3.1 UNE TYPOLOGIE DES ORGANISMES La typologie suivante des organismes est la plus commune et la plus adéquate pour faire le suivi du nombre d’organismes par type : − − − − − − les organismes consultatifs (conseils ou comités) dont la fonction dominante est la consultation; les organismes d’intermédiation ou les commissions dont la fonction dominante est l'une ou l'autre des suivantes : l’étude, l’examen, l’enquête, l’évaluation, la conciliation, la concertation; les organismes décisionnels, soit les tribunaux administratifs, dont la fonction dominante est la fonction juridictionnelle et les régies, dont la fonction dominante est la régulation; les offices, dont la fonction dominante est la gestion de nature autre que commerciale, financière ou industrielle; les sociétés administratives dont la fonction dominante est la gestion de nature commerciale, financière ou industrielle, et ce, sans poursuivre un objectif d’autofinancement. Parmi celles-ci, on distingue : • les sociétés d'aménagement ou de gestion d'équipement; • les sociétés d'assistance financière ou technique; • les sociétés de gestion des régimes de retraite ou d'assurances; • les sociétés de services; les sociétés d'État, dont la fonction dominante est la gestion de nature commerciale, financière ou industrielle en poursuivant un objectif d’autofinancement. STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 2 LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX 3.2 LES ORGANISMES DU GOUVERNEMENT PAR TYPE AU QUÉBEC EN 2006 Au cours des trois dernières décennies, le ministère du Conseil exécutif a veillé à imposer lors de la création de ces entités décentralisées une typologie d’appellation des organismes gouvernementaux qui, respectueuse de critères fonctionnels et juridiques énumérés, aligne la réalité québécoise sur les paradigmes évolutifs de la science administrative du secteur public. Néanmoins, pour plusieurs organismes gouvernementaux, la discordance entre l’appellation officielle (légale) et la nature ou la mission de l’organisme rend difficile un classement respectueux de leur fonction dominante. L’examen de leur loi constitutive est alors nécessaire. Par exemple, la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) n’est pas en premier lieu une commission, mais une société administrative. De même, l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé n’est pas une société administrative telle que devrait être désignés de nombreux organismes nommés « agences », mais un comité puisque sa mission première est de conseiller le ministre de la Santé et des Services sociaux. Ainsi, selon la typologie évoquée plus haut, et nonobstant les rares anachronismes d’appellation qui ont été pris en compte, la situation au 8 novembre 2006 était celle-ci : Les diverses entités par type juridique au Québec en 2006 Organismes et sous-organismes Sous-organismes Organismes inopérants Comités et conseils 55 - 3 Commissions 40 10 - Régies 38 16 - Tribunaux administratifs 14 - - Offices 43 16 1 Sociétés administratives 44 1 1 8 - - 242 43 5 Sociétés d’État Total Source : Ministère du Conseil exécutif, Secrétariat aux emplois supérieurs, au 8 novembre 2006. 4 LES EFFECTIFS, UN INDICATEUR DE LA TAILLE DES ORGANISMES Dans le tableau suivant, le poids des types d’organismes dans le groupe des 200 organismes de référence en 2004 est nuancé par le décompte du nombre d’employés qui leur sont affectés. Les organismes retenus sont ceux qui répondent aux critères suivants : STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 3 LES − − − ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX les organismes dont le rayonnement est national (et non strictement local ou régional). Les organismes à vocation touristique ou culturelle, que sont le Palais des congrès de Montréal ou encore le Musée national des beaux-arts du Québec sont ainsi considérés comme ayant une première zone d’impact plus locale que nationale; les organismes de nature permanente dont les dirigeants sont nommés par le gouvernement ou dont le financement est assuré en tout ou en partie par l'État, ou les deux à la fois; les organismes ayant un personnel affecté. À noter que la Sûreté du Québec n'est pas comptabilisée ici, bien qu'elle ait le statut d'organisme du gouvernement du fait de sa mission et de ses prérogatives particulières. Les comités consultatifs ad hoc, les commissions temporaires et les organismes inopérants, mais dont la loi n’a pas encore été abrogée sont également exclus de cette compilation. Au 31 mars 2004, les sociétés d'État et les sociétés de gestion des régimes de retraite ou d'assurances à vocation nationale employaient plus des deux tiers (67,8 %) des effectifs totaux des organismes gouvernementaux. À elle seule Hydro-Québec employait, avec ses 21 942 employés, 34,8 % des effectifs totaux des organismes du gouvernement. Par ailleurs, on remarque que les organismes consultatifs n’emploient qu’une très faible proportion des effectifs totaux des organismes, même s’il faut souligner que des employés des ministères, affectés de façon ponctuelle ou provisoire, et des individus bénévoles participant à leurs activités ne sont pas comptabilisés dans ces données. STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 4 L E S O R G A N I S M E S G O U V E R N E M E N T A U X Les organismes du gouvernement par type et leur effectif en ETC au 31 mars 2004 Organismes consultatifs Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé Commission consultative de l'enseignement privé ETC Organismes d’intermédiation Sociétés administratives Organismes décisionnels ETC Sociétés d'aménagement ou de gestion d'équipement Commission de la capitale nationale du Québec Sociétés d'État ETC 425 15 Agence de l'efficacité énergétique 33 Tribunaux administratifs 1 Bureau d'audiences publiques sur l'environnement 61 Comité de déontologie policière 18 Agence Québec/Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse 4 Bureau d'évaluation médicale 23 Commissaire de l'industrie de la construction 10 Bibliothèque nationale du Québec Corporation d'hébergement du Québec 105 Société des alcools du Québec 6 521 Commissaire à la déontologie policière 36 Commission de la fonction publique 38 Bureau du coroner 60 Société des traversiers du Québec 555 Société des établissements de plein air du Québec 1 649 4 Commissaire au lobbyisme* 23 Commission d'accès à l'information 48 Centre de référence des directeurs généraux et des cadres 11 Société immobilière du Québec 9 Commission de l'équité salariale 67 Commission des lésions professionnelles Commission des services juridiques 51 Conseil de la justice administrative 3 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse 163 Commission municipale du Québec Conseil de la santé et du bien-être 12 Commission des relations du travail 118 Tribunal administratif du Québec 29 Tribunal des droits de la personne 28 Régies Commission des biens culturels du Québec Commission des partenaires du marché du travail Conseil consultatif du travail et de la maind'œuvre Conseil de la famille et de l'enfance 13 Commission d'évaluation de l'enseignement collégial Commission québécoise des libérations conditionnelles Conseil de la science et de la technologie 22 Conseil de surveillance des activités de la Sûreté du Québec 4 Conseil des aînés 6 Conseil de la magistrature Conseil des relations interculturelles 7 Conseil des services essentiels 29 Conseil du médicament 22 Protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux 38 Conseil du statut de la femme Conseil permanent de la jeunesse 61 8 4 Conseil supérieur de la langue française 17 Protecteur du citoyen* 102 Conseil supérieur de l'éducation 32 Vérificateur général* 235 Fonds central pour le bénéfice des personnes incarcérées Sous-total 2 Sous-total 220 1 011 Autorité des marchés financiers Bureau d'accréditation des pêcheurs et des aides-pêcheurs du Québec Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières Commission de la construction du Québec Commission de protection du territoire agricole du Québec Commission de reconnaissance d'artistes et des associations de producteurs Commission de toponymie du Québec ETC 441 12 275 5 ETC 483 Offices Conseil des arts et des lettres du Québec École nationale de police du Québec École nationale des pompiers du Québec Fonds d'aide aux recours collectifs Fonds de recherche en santé du Québec 5 Héma-Québec 9 Institut de la statistique du Québec 918 117 4 18 Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec Institut national de santé publique du Québec Office des personnes handicapées du Québec ETC 7 262 67 353 14 3 26 1 329 300 233 327 138 Office franco-québécois pour la jeunesse 29 Office Québec-Amériques pour la jeunesse 16 ETC Caisse de dépôt et placement 40 723 Sociétés d'assistance financière ou technique Centre de recherche industrielle du Québec Fondation de la faune du Québec Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologies Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture ETC 292 43 Total 57 888 30 378 La Financière agricole du Québec 700 105 998 392 Société d'habitation du Québec Société québécoise d’assainissement des eaux Sociétés de gestion des régimes de retraite ou d'assurances Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances Commission de la santé et de la sécurité au travail 3 ETC 540 167 Directeur général des élections* 242 Régie de l'assurance maladie du Québec 1 600 Office de la protection du consommateur 112 Régie des rentes du Québec 1 167 Office québécois de la langue française Régie de l'énergie Régie des alcools, des courses et des jeux Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec Régie du bâtiment du Québec Régie du cinéma Sociétés de services 75 Société québécoise d'information juridique 467 Télé-Québec 61 217 Registraire des entreprises 227 Sous-total 3 594 661 Société québécoise de récupération et de recyclage 42 567 4 206 ETC Curateur public 246 Régie du logement Sous-total Société de l'assurance automobile du Québec 241 2 Société nationale de l'amiante 31 600 Commission des transports du Québec 40 928 133 Sous-total Commission des normes du travail Office des professions du Québec Société des loteries du Québec Société générale de financement du Québec 18 Investissement-Québec Société de développement des entreprises culturelles Société de la faune et des parcs du Québec 21 942 Hydro-Québec 52 114 410 16 753 8 304 * Organismes relevant du parlement et considérés comme des organismes du gouvernement dans le cadre de gestion NB : La Sûreté du Québec n'est pas comptabilisée ici bien qu'elle ait le statut d'organisme du gouvernement Population d'organismes visée : Les organismes retenus sont ceux qui répondent aux critères suivants : - organismes dont le rayonnement est national (et non local ou régional); - organismes de nature permanente dont les dirigeants sont nommés par le gouvernement ou dont le financement est assuré en tout ou en partie par l'État, ou les deux à la fois. Les organismes sans personnel affecté et inopérants sont exclus de cette compilation. Source : Commission de la capitale nationale du Québec, Profil de localisation des effectifs au 31 mars 2004 , Annexes 4 et 6, janvier 2005. Mise à jour prévue en février 2007. (Tableau réalisé avec le concours de la Commission de la capitale nationale du Québec) STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 5 L E S O R G A N I S M E S G O U V E R N E M E N T A U X 5 L’ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX AU QUÉBEC ENTRE 1960 ET 2006 L’évolution du nombre d’organismes gouvernementaux au Québec entre 1960 et 2006 1960 1964 1975 1985 1990 1992 1995 1998 1999 2005¹ 2006 nd 14 56 55 nd nd 52 54 46 Comités et conseils 55 nd _ 12 25 nd nd 32 38 41 Commissions 31 nd 15 14 25 nd nd 21 14 22 Régies 22 nd 3 8 17 nd nd 21 14 15 Tribunaux administratifs 14 nd 1 12 19 nd nd 24 25 29 Offices 24 nd 9 9 48 nd nd 43 47 48 Sociétés administratives 43 nd 5 12 16 nd nd 14 9 6 Sociétés d’État 8 TOTAL 31 47 123 205 199 235 209 207 207 197 nd: non disponible Source : GÉLINAS A., L’intervention et le retrait de l’État, l’impact sur l’organisation gouvernementale , PUL, 2002, p. 69, 310 et 393; ¹ D'après le ministère du Conseil exécutif du Québec, Secrétariat aux emplois supérieurs. Ce chiffre ne comprend pas les sous-organismes et les organismes inopérants. 52 30 22 14 26 42 8 194 Mise à part la forte diminution du nombre d’organismes entre 1992 et 1995, on peut conclure à une certaine stabilité du nombre d’organismes gouvernementaux depuis les années 1980. Il faut souligner la grande disparité entre les capacités organisationnelles et les biens ou services publics assurés par les entités comptabilisées dans ce tableau. Entre 1999 et 2005, on remarque une augmentation du nombre de comités et de conseils. Cette augmentation est essentiellement due à l’accroissement du nombre de comités consultatifs, ce qui signe une transformation de l’action de l’État au profit de pratiques plus participatives et négociées avec les composantes de la société civile. 6 COMPARAISON DU NOMBRE D’ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX AU QUÉBEC, EN ONTARIO ET EN COLOMBIE-BRITANNIQUE EN 2006 Pour faciliter la comparaison entre ces trois provinces, une typologie différente de celle présentée précédemment a été élaborée. Elle est constituée de cinq composantes : − − − les organismes consultatifs et d’intermédiation (les comités, les conseils, les commissions); les organismes à vocation adjudicative (les tribunaux administratifs); les organismes à vocation régulatrice (les régies); STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 6 L − − E S O R G A N I S M E S G O U V E R N E M E N T A U X les organismes opérationnels, les organismes de gestion de services non commerciaux et les organismes de gestion de services commerciaux, mais ne poursuivant pas un objectif d’autofinancement (les offices et les sociétés administratives); les sociétés d'État (c’est-à-dire des sociétés détenues par l’État et poursuivant un objectif d’autofinancement). Organismes (sans sous-organismes et inopérants) par type, Provinces, 2006 Province Québec* Ontario** 82 104 Organismes consultatifs et d’intermédiation 14 40 Organismes à vocation adjudicative 22 17 Organismes à vocation régulatrice Organismes opérationnels ou de gestion de 68 124 services non commerciaux 8 Sociétés d'État TOTAL 194 285 Sources : Ministère du Conseil exécutif du Québec, Secrétariat aux emplois supérieurs; Secrétariat du Conseil de gestion de l'Ontario. * au 8 novembre 2006 ** au 9 novembre 2006 *** au 1 avril 2006 C.-B.*** 52 29 0 30 7 118 Sur la base de cette comparaison, on peut conclure a priori à un phénomène de décentralisation fonctionnelle de plus grande ampleur en Ontario qu’au Québec. Toutefois, il faut rappeler d’abord que la population ontarienne est 40 % plus nombreuse que la population québécoise. Ensuite, la comparaison interprovinciale du nombre d’organismes gouvernementaux rencontre plusieurs difficultés d’ordre méthodologique. En effet, la décentralisation fonctionnelle en Ontario se distingue de celle au Québec sur deux points : − Les agences opérationnelles (operational agencies) désignent aussi bien des sociétés administratives que des sociétés d'État. On y distingue les operational services qui offrent des biens et des services au public à un prix minimum, voire gratuitement, et les operational entreprises, qui vendent des biens et des services au public en vue de s’autofinancer et en étant, généralement, en compétition, avec le secteur privé. L’appellation Crown corporation existe bien en droit, mais est différente de son acception au fédéral ou dans d’autres provinces. En effet, des agences opérationnelles, des operational entreprises, des operational services et des fonda- STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 7 L − E S O R G A N I S M E S G O U V E R N E M E N T A U X tions de la Couronne (Crown Foundations) ont ce statut qui donne certains droits exorbitants au droit commun des sociétés afin de leur permettre de prendre en considération certaines initiatives d’intérêt général; Certains fonds et fondations ont le statut d’organismes gouvernementaux (Crown agencies). On dénombre 5 fonds et 24 fondations, dont 5 relatifs à des fondations universitaires. En ce qui a trait à la comparaison entre le Québec et la Colombie-Britannique, il faut noter que la Colombie-Britannique nomme Service Delivery Crown Corporations ses organismes opérationnels ou de gestion de services non commerciaux. Sont par ailleurs inclus dans cette catégorie des organismes quasi-commerciaux tels le Royal BC Museum ou Tourism BC. BIBLIOGRAPHIE GÉLINAS A., L’administration centrale et le cadre de gestion, Presses de l’Université Laval, 2003. STRUCTURE ET TAILLE DE L’ÉTAT 8