ce lien - Partage dans le monde
Transcription
ce lien - Partage dans le monde
Mission médicale de Partage Dans le Monde Népal 18 novembre - 13 décembre 2014 PARTAGE DANS LE MONDE Association loi 1901 enregistrée à la préfecture de police de Paris Le 11 octobre 1993 sous le n°93/3775 Parution au journal officiel du 27 octobre 1993 n° 1450 N° SIRET : 39428590200026 Siège social : 30 rue Claude Decaen, 75012 PARIS, Secrétariat général : 2369, route des taillades 8425 LE THOR, Tel : +33 (0)6 13 59 87 71 E-mail : [email protected] ; site web : www.partagedanslemonde.org 1 Sommaire Contexte ………………………………………………p 3 Bilan médical …………………………………………..p 4 I- Lieux et dates des Health CampII- Moyen humainsIII- Moyens matériels IV- Logistique V- Organisation des consultations VI- Les pathologies VII- La pharmacie VIII- Les lunettes Bilan social, sanitaire et éducatif ……………………….p 10 Conclusion ……………………………………………...p 16 2 Contexte Partage Dans le Monde ; association humanitaire à but non lucratif, est engagée depuis plus de 20 ans en Inde et depuis 15 ans au Népal. Des missions médicales ont débuté en 2000 au Népal, mais la situation politique instable pendant une longue période n’a pas permis d’envisager des actions pérennes. En novembre 2012, une mission médicale menée par 3 médecins et 2 logisticiens a eu pour but d’offrir des soins médicaux dans des villages reculés, à plusieurs heures de piste de la capitale, dans le district de Nuwakot où vit en majorité l’ethnie Tamang. Ces camps de santé, « Health Camp », sont des journées de consultation gratuites, proposées dans un village donné, une publicité orale et écrite (flyers, banderoles…) averti la population du jour et du lieu des consultations. Les soins sont gratuits de même que les médicaments délivrés. Aidés de médecins népalais et de traducteurs, soutenue par le Lion’s club de Katmandou, la mission de 2012 a connu un réel succès, raison pour laquelle une nouvelle mission a été programmée en novembre 2013 mais n’a pas pu avoir lieu puisqu’en août de nouvelles lois ont été votées, interdisant aux médecins étrangers exerçant aux seins d’ONG de venir pratiquer au Népal sans autorisations. Le partenariat de PDM avec l’association népalaise « Abilasha Nepal » a permis d’obtenir en novembre 2014 les autorisations d’exercice (work permit, visa non touristique, autorisation du New Medical Council …) Ainsi une équipe de 4 médecins et 4 logisticiens est venue en novembre pour effectuer une mission médicale dans 4 villages du district de Nuwakot : Fikhure, Kahule, Dandakarka et Taprek. Ces villages ont été choisis avec l’aide de Mr Bhim Tamang et des membres de « Abilasha Nepal » qui avaient fait un repérage avant notre arrivée des lieux. Le choix de ces 4 villages a été fait sur les critères suivants : insuffisance des infrastructures particulièrement école et accès à l’eau potable, premier health post à plus d’une heure de marche, pas de médecin et /ou de health assistant à proximité. De fait, dans les 4 villages, aucun médecin n’était venu depuis plus de 3 ans. Les objectifs de cette mission étaient : ü -médicaux : apporter des soins gratuits à des populations défavorisées, qui n’ont pas d’accès aisé à des Health post, distribuer des lunettes pour presbytie ou myopie, ü -Educatifs : éducation à l’hygiène par des panneaux en Népalais, diffusion de vidéos ludiques sur le lavage des mains, le brossage des dents, la désinfection de l’eau etc… ü -Sociaux : réunion de groupe de femmes et de groupes d’hommes dans chaque village pour des séances questions/réponses ü -Economiques : rencontrer les représentants du VDC (Village Development Community ) de chaque village, comprendre leurs besoins et leurs priorités et les aider financièrement sur des projets concernant prioritairement les enfants et l’accès à l’eau 3 Bilan médical Au total, 1780 patients de 15 jours pour le plus jeune à 90 ans pour le plus âgé ont été vus en consultation lors des Health Camps. Ces chiffres n’incluent pas les consultations effectuées par l’optométriste (dans 2 villages) ni les consultations médicales supplémentaires pour les problèmes de vision et prescription de lunettes (effectuées par quelques médecins dans les 2 premiers villages). I- Lieux et dates des Health Camp date lieu 24 au 28 nov Fikhure Nombre de personnes 450 personnes 28 au 30 nov Kahule 460 personnes 3 déc Thankot godam 155personnes 4 au 7 déc Dandakarka 365 personnes 7 au 10 déc Taprek 450 personnes Deux missions itinérantes de 7 jours ont eu lieu dans le district de Nuwakot. Entre les deux missions, un health camp d’une journée s’est tenu à Thankot godam, village à moins d’une heure de Katmandou ; dans ce village les femmes créent un artisanat équitable vendu dans Thamel, quartier touristique de Katmandou, ce qui leur procure un revenu non négligeable. II- Moyen humains o o o 4 médecins français Dr Byramjee, Dr Chaaban , Dr Durieux, Dr Israël 2 médecins népalais : orthopédiste (Dr Shah à la 1ere mission, Dr Timilsina à la 2eme) et une gynécologue de Katmandou Dr laxmi Un pharmacien népalais :laxman Un optométriste népalais : Safal 4 logisticiens de PDMfrance : Mr Galtieri, Mr Douche, Me Corille, Me Jacquelin o 4 traducteurs à la première mission, 5 traducteurs à la seconde mission o Le manager de « Mandala trekking » et membre du Lion’s club de Katmandou Mr Bhim Tamang a organisé avant, pendant et après la mission toute la partie logistique : 3 cuisiniers, les chauffeurs des 5 jeep à la 1ère mission, des 6 jeep à la 2ème mission o Equipe de 5 volontaires dans chaque village pour aider à gérer le flux des patients, faire l’enregistrement, aider à la traduction Tamang/ Nepali o o 4 • • • • • • III Moyens matériels Pharmacie :Le stock de médicaments nécessaires a été commandé avant notre arrivée à Laxman, pharmacien hospitalier. Les médicaments sont ceux de la liste OMS et conformes à la liste des médicaments disponibles au Népal. 1000 lunettes réglables pour myopes et presbytes (une petite molette sur chaque branche de la lunette permet de changer de dioptrie et donc d’adapter les lunettes à différents déficits) -un échographe portable -2 appareils d’auriculothérapie (acupuncture à l’oreille). Tous les médecins de PDM ont suivi une formation sur 3 ans pour s’initier puis se former à cette technique qui a prouvé son efficacité notamment dans les pathologies chroniques (douleurs, hypertension…etc…) -du matériel médical : appareil de lecture glycémique, bandelettes urinaires, stéthoscopes, tensiomètres, otoscopes, balance etc… -du matériel éducatif : planches d’anatomie, fiches d’éducation à la santé traduites en népalais, posters de planches anatomiques (corps humain, appareil reproducteur mâle et femelle, évolution du fœtus in utero, appareil digestif et respiratoire) Documents traduits en Népalais : -Carnet de santé pour les enfants (rempli par le médecin pendant la consultation, puis remis au directeur de l’école de chaque village) -Feuille de prescription en Népalais remise au patient -Feuille de recommandation : mal de dos, bonne utilisation de l’eau, bon usage des médicaments, allaitement maternel et diversification alimentaire … Vidéo éducatives (lavage des mains, brossage des dents, plaies et blessures…) ces vidéos ont été tournées en France par des membres de PDM. Ce sont des élèves de CM2 d’une école du Vaucluse qui ont été les protagonistes. IV - Logistique : 2 missions de 7 jours : du 24 au 30/11 puis du 4 au 10 /12, où ont participé plus de 20 personnes : médecins, logisticiens, traducteurs, cuisiniers, chauffeurs des 4x4 … Les villages sont à 6 à 8h de piste de Katmandou, 5 jeeps à la première mission, 6 jeeps à la seconde mission ont été nécessaires pour transporter tous les membres de l’équipe, la pharmacie et le matériel médical, mais aussi tout le matériel de camping , réchauds, gaz, batterie de cuisine, nourriture, eau potable …afin d’être autonome pendant les missions. V - Organisation des consultations a) organisation géographique o o o 5 A l’arrivée dans chaque village, l’équipe franco –népalaise décide de l’installation et de l’organisation du lieu en fonction des contraintes de place, du sens de circulation, file d’attente/consultation /pharmacie. Sont à trouver et organiser : 3 pièces de consultation (chaque pièce pouvant contenir 2 médecins, 15 m2 de surface au moins), souvent les classes d’école ont fait office de salle d’examen 1 pièce pour l’optométriste 1 pièce pour la pharmacie et pour le stock o o 1 pièce pour la cuisine, lieu du campement. A Fikhure et à Dandakarka la pharmacie était sous tente, le HC du 3/12 a été organisé sous une grande tente où consultaient 4 médecins séparés par des tentures, enfin au village de Taprek en raison d’un espace trop petit ,2 médecins ont consulté sous la tente .Des tentures ont été mises afin que les examens gynéco soient effectués en préservant l’intimité des femmes. b) o o o o o o o o o répartition des postes de travail Dr Byramjee : pédiatrie Dr Laxmi : gynécologie Dr Chaaban, Durieux et Israël : médecine adulte Dr Shah et Timilsina : médecine adulte et de la petite chirurgie Laxman : pharmacie, aidé d’un logisticien de PDM 1 logisticien photo /video 1 logisticien gestion file d’attente 1 logisticien qui aide directement les médecins (pesée des bébés, lavage des oreilles etc…) A 6 reprises 1 logisticien a été détaché pour animer un atelier ludique avec les enfants VI- Les Pathologies A) ENFANTS : Au total environ 300 enfants ont été vus en consultation médicale lors des HC. Le plus jeune était un nouveau-né de 15jours, amené par sa mère et sa grand-mère pour un ictère. Une seule pathologie a été prise en compte par enfant dans le tableau suivant. En cas de présence de plusieurs symptômes relevant de systèmes différents, celui qui était le plus important (et considéré comme le plus sévère) a été comptabilisé. Pathologies enfants 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 6 répar11on des pathologies par tranche d'âge 40 35 30 25 20 15 10 5 0 -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ 0 à 6 ans 6 à 16 ans Les problèmes dentaires incluaient les carries, poussées dentaires, douleurs dentaires, etc. ORL incluait les otites, les angines, les stomatites, douleurs pharyngées, etc. Pulmonaire incluait les toux, ronchus, bronchite, etc. Digestif incluait les diarrhées, douleurs abdominales, ballonnement, etc. Dermatologie incluait la gale, impétigo, teigne, herpes, rash, démangeaisons, etc. Autres : carence vitaminique ( A et B ), retard de croissance, hydrocèle, phimosis, infection urinaire, anémie, hernie inguino-scrotale grave chez un nourrisson ( une somme de 10 000 Roupies a été offerte par PDM à la famille pour les frais de transport jusqu’à un hôpital de Katmandou en vue d’une intervention chirurgicale). B) ADULTES : Au total 1482 patients âgés entre 16 et 90 ans ont été vus en consultation lors des Health Camps dans les 4 villages visités. répar11on des âges 16 à 40 ans 41 à 60 ans > à 61 ans 7 Les hommes représentaient 36% et les femmes 64% de l’ensemble des patients. Les différentes pathologies ont été triées en fonction de leur fréquence. Une seule pathologie a été prise en compte pour chaque patient. En cas de présence de douleurs avec une autre plainte, cette dernière était prise en compte. pathologies adultes 700 600 500 400 300 200 100 0 douleurs cardio pulmonaire diges<f oreilles/Oph dermato gynéco autres Dans le tableau ci-dessus ; les pathologies ont été divisées de la manière suivante : -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ 8 Douleurs : plaintes articulaires/musculaires/ligamentaires douloureuses, subaiguës ou chroniques + céphalées. Pathologie respiratoire ou cardiaque : HTA, BPCO, asthme, bronchite, infection pulmonaire, toux, décompensation cardiaque Pathologie digestive : douleurs abdominales, diarrhée, brulures gastriques, hémorroïdes Pathologies de l’oreille et des yeux, hors lunettes : perforation tympanique, otite, cataracte Pathologies dermatologiques : candidose, allergies, lésions cutanées secondaires, démangeaisons diffuses Autres : infection urinaire, altération de l’état général, angine, hyperglycémie VII – Pharmacie Les 10 médicaments les plus utilisés ont été : -Amoxycilline (Antibiotique de la famille des Pénicillines) -Paracétamol -Diclofénac (Anti inflammatoire) -Multivitamines -fer et acide folique -vitamine B -vitamine C -calcium -anti acide -fluconazole ovule vaginal VIII- les lunettes Le Matériel : Suite à un reportage sur une firme hollandaise qui fabrique des lunettes réglables pour les ONG, nous avons pris contact avec eux un mois et demi avant notre départ pour le Népal. Nous avons commandé des échantillons afin de voir à quoi ressemblaient ces lunettes et ce qu’elles corrigeaient. Deux types de lunettes sont proposés : les Minus et les Plus. L’une corrige la vision de près, la presbytie, l’autre la vision de loin et plus particulièrement la myopie. Il n’y a pas la possibilité de corriger l’astigmatisme. Eye Care Foundation à Kathmandu : Focus on Vision nous a donné un correspondant à Katmandu. Rendez-vous est pris avec Anil Gorkani, coordinateur Eye Care Foundation et de leur programme au Népal. Ils organisent des camps pour opérer des cataractes, soigner les pathologies oculaires. Deux rendez-vous ont 9 été pris avec Anil Gorkani pour comprendre leur méthodologie, organisation et voir ce que nous pourrions faire avec eux. Deux pistes sérieuses ont été évoquées lors de ces 2 rencontres : i. La formation des instituteurs des villages pour dépister les pathologies chez les enfants ii. La nécessité d’avoir un « Optometrist assistant » pour réaliser ce type de mission afin de faire les examens minimums pour prescrire les bonnes corrections oculaires. Plus de 200 paires de lunettes ont été distribuées après examen lors des consultations Bilan social, sanitaire et éducatif A- Bilan social : L’objectif de cette mission était de rencontrer dans chaque village les instances décisionnaires : VDC (Village Development Community ), afin de comprendre les enjeux politiques, économiques et administratifs du lieu, mais aussi de rencontrer la population, mieux les connaitre donc répondre de façon plus pertinente à leur besoin. Ainsi la première journée dans chaque village a été surtout consacrée à des réunions : VDC, groupe d’hommes, groupes de femmes, groupe de jeunes ; à des interviews de villageois à leur domicile pour apprécier leur mode de vie, leur source principale de revenu, leur régime alimentaire, le nombre d’enfants à charge …tout un recueil de données épidémiologiques nous ayant permis de noter qu’un grand nombre de jeunes gens quittent le village natal pour travailler dans les pays du golfe ou la Malaisie. Dans ce cas de figure, les femmes se retrouvent seules à assumer le travail des champs, à assurer l’entretien de la maison, à élever les enfants etc…elles n’ont pas pour autant de place dans les instances décisionnaires du village bien que la loi prévoit que le VDC doit être constitué pour 30% de femmes. Excepté pour Taprek, le dernier village de loin le plus évolué, les filles quittent l’école vers l’âge de 14 ans pour se marier, elles auront entre 4 et 5 enfants, et les grossesses seront plus nombreuses encore tant qu’un garçon n’est pas nait de l’union du couple. Si tel est le cas, bien souvent le mari prendra une autre femme, la polygamie, bien que légalement interdite au Népal est « tolérée » chez les Tamang . La violence conjugale n’est pas rare, l’alcoolisme (l’alcool de chanvre ou de riz est de fabrication locale dans tous les villages) est fréquent tant chez les hommes que chez les femmes, de même que le tabagisme. 10 Un nombre évidemment non défini car non contrôlé d’hommes reviendront de l’étranger porteur du virus du SIDA ou de la syphilis, la sous-évaluation des MST dans ces villages reculés nous est confirmée par le Dr Laxmi, gynécologue. Un autre objectif a été de rencontrer les chamanes de chaque village, ils sont entre 4 et 6 par village et sont venus avec intérêt (partagé !) à notre proposition de les rencontrer. Il nous importe de connaitre leur pratique, de respecter leur place dans le village, enfin de travailler sans s’opposer aux traditions et croyances de la population. Enfin, dès 2003, l’action de « Partage dans le Monde » s’est inscrite au Népal dans l’objectif d’aider des enfants à être scolarisés dans des lieux plus « décents ». En 2003, PDM a financé la réfection de l’école du village de Kagati Gan, à 1h de Katmandou. En 2013, c’est l’école de Kahule qui se dote de 2 classes supplémentaires grâce aux fonds PDM. Les VDC du village de Dandakarka et celui de Fikhure nous présentent un budget pour une extension d’école, PDM a pris des engagements pour financer une partie de la construction des nouveaux locaux. B- Bilan sanitaire : -1- L’eau Depuis la mission médicale de 2012, il nous a paru indispensable d’aider les villages à améliorer leur accès à l’eau potable, sans quoi les efforts sanitaires seraient voués à l’échec. Des analyses d’eau dans le village de Kahule ont été financées par PDM lors d’une mission exploratoire en avril 2013, ces analyses ont montré la présence de bactéries, coliformes fécaux (E. Coli). Par la suite des contacts ont été établis avec des entreprises de construction de matériels de filtration (ENPHO), afin de définir les solutions les plus appropriées aux spécificités de ces villages népalais. Une équipe composée de médecins et de logisticiens de PDM a suivi début 2014 une formation sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour les populations à risque (John Adams, Humacoop, Grenoble). Durant l’année 2014, plusieurs associations françaises et népalaises ayant développé des projets eau dans des villages au Népal ont été contactées. A notre arrivée à KTM, nous avons rencontré 2 associations françaises (Association HUBLO NEPAL et MANOJ) dont les projets étaient très similaires aux nôtres. L’objectif était d’étayer notre propre action sur la compétence de personnes ayant une connaissance de terrain, qui pouvaient nous renseigner sur les matériels utilisés, les budgets, les procédures administratives, les entreprises chargées des travaux, etc… Village de Fikhure : L’eau provient du village de Valche, situé à 2 km de Fikhure. 11 Problème : la population de Valche a augmenté et continue d’augmenter, il y a donc moins d’eau disponible pour Fikhure (parfois des coupures). Valche menace de couper l’eau à l’avenir. Le gouvernement népalais n’intervient pas encore sur ce problème. Proposition : Il existe une source, « Bithaakarka », à 4-5 km de Fikhure. Cette source n’appartient à aucun village et n’est pas encore utilisée. Le village prévoit la mise en place d’un réservoir à la source puis l’acheminement avec tuyaux jusqu'au village et construction d’un réservoir de 22 000 litres pour une population proche de 2200 personnes. Budget : 13 000 € Engagement de PDM : PDM s’engage à donner 5 000 € au VDC pour le water project si le village engage le reste du financement. Les 3 quartiers vont créer un comité pour gérer le projet. Une convention écrite devra être signée entre PDM et le VDC, nous tenons notamment que la convention spécifie que l’accès à l’eau soit gratuit et profite à tout le monde. Village de Kahule : L’eau provient de 2 sources : 1 pour le village et une pour l’école. L’installation date de plus de 15 ans. Cette source n’est pas protégée, les eaux ruissellent dans un réservoir avec présence d’une simple tôle. Proposition : le village nous a fait parvenir une proposition afin d’augmenter les quantités disponibles pour le village et protéger la source. Le village prévoit la mise en place d’un réservoir fermé à la source puis l’acheminement avec tuyaux jusqu'au village avec construction d’un réservoir de 25 000 litres pour une population proche de 2500 personnes. Budget : 12 500 €. Engagement de PDM : Aux vues des analyses qui ont été réalisées en 2013 et qui ont montré la présence Coliformes, PDM s’engage a aider le village de Kahule afin de protéger la source qui approvisionne l’école et de mettre en place un système de filtration, le budget sera fixé après un recueil de fonds par des actions de sponsoring. Village de Dandhakarka : . La source est située à 1800 m du village. Pas de réservoir, tuyau directement dans le sol. il y a de l’eau toute l’année mais en petite quantité et certains villageois doivent marcher parfois plus de 30 minutes pour recueillir de l’eau. L’eau pour l’irrigation vient d’une autre source située à 3 km. Cette source est pratiquement asséchée en période sèche (hiver). Propositions : le village fait deux proposition : l’une pour le village incluant l’école et l’autre pour l’irrigation. Pour le village, l’objectif est d’augmenter les quantités disponibles et de mieux répartir l’eau dans le village y compris l’école. Le village prévoit la mise en place d’un réservoir fermé à la source puis l’acheminement avec des tuyaux jusqu'au village avec construction d’un réservoir en béton de 5000 litres et la mise en place de 4 réservoirs en polymère pour une population proche de 2500 personnes. Budget : 5500 € dont 25 % pris en charge par le village (1500 €). Concernant l’irrigation, durant la saison sèche (hiver), les villageois manquent d’eau pour irriguer leur culture ce qui conduit à des baisses de rendement. Le village prévoit la mise en place d’un réservoir fermé à la source puis l’acheminement avec des tuyaux jusqu’aux parcelles. Budget : 5000 € dont 25 % pris en charge par le village (1500 €). 12 Engagement de PDM : PDM s’engage a aider le village de Dandhakarka afin d’augmenter les quantités d’eau disponibles et de mettre en place plusieurs réservoirs répartis dans le village. le budget sera fixé après un recueil de fonds par des actions de sponsoring. Village de Thaprek : Ce village ne nous a pas transmis de proposition concernant le water project. Les visites dans le village ont permis de visualiser de nombreux points d’eau présents ainsi que des toilettes situées à l’extérieur des maisons. En revanche l’école est desservie uniquement par un point d’eau assez vétuste. Engagement de PDM : PDM s’engage a aider le village de Thaprek afin de protéger la source qui approvisionne l’école et de mettre en place un système de filtration. le budget sera fixé après un recueil de fonds par des actions de sponsoring. -2- Autres actions sanitaires : *distribution de brosses à dent, dentifrice, savons …à des enfants et des mères venus consulter * aide financière à la construction de toilettes à l’école de Dandakarka *health assistant : financement par PDM d’une formation à la santé pour 3 jeunes femmes volontaires dans les villages de Fikhure, Dandakarka et Kahule. Ces personnes ont bénéficié d’une première session de cours à l’hygiène et soins de santé primaire par Laxman , pharmacien. 2 autres sessions suivront, ces 3 personnes s’engagent à être assistant sanitaire dans leur village respectif. Une trousse complète de premiers secours leur a été offerte par PDM lors de la mission . C- Bilan éducation : Lors des journées de HC, des séances de workshop autour de thèmes préparés comme les premiers soins, l’hygiène…ont été proposés aux villageois des scénettes sans paroles ont été tournées en France par Dr Byramjee et Mr Douche dans une classe de CM2. L’institutrice, Me Galtieri, a sensibilisé les enfants de sa classe au Népal, aux difficultés des écoliers qui vivent dans un pays pauvre. Les scénettes concernaient les règles d’hygiène comme le lavage des mains, le brossage des dents, ne pas marcher pieds nus etc… ces films ont été projetés le soir, à la fin du HC et ont connu un vif succès tant auprès des enfants que des adultes. o 13 Women’s group Ces groupes de femmes, animés par le Dr Laxmi gynécologue, aidée du Dr Durieux et du Dr Israël, avaient 4 objectifs : Social : *donner la parole aux femmes et leur permettre de s’exprimer. *même illettrées, elles ont à décider de leur propre destin et à ne pas mettre leur vie en danger en ayant de nombreuses grossesses, rapprochées, et à un jeune âge. *remise en question de ces groupes de femmes qui sont présents dans tous les villages où nous avons fait des HC mais dans lesquels les femmes se réunissent 1x/mois pour parler de problèmes familiaux, se donner des nouvelles etc… : pas de véritable solidarité ni d’entraide marquée, pas d’esprit communautaire avec mise en commun de compétences et / ou de coopérative financièrement rentable. Seul village bien structuré au niveau women’s group : Taprek où il existe 2 groupes de femmes avec quelques-unes qui suivent une formation à la santé organisée par une ONG étrangère. o Médical : * bases de l’anatomie féminine et masculine, * schéma d’un rapport sexuel * explication du cycle menstruel * explication de la fécondation *développement du fœtus in utero *accouchement *allaitement et diversification alimentaire *les différents moyens de contraception, comment les utiliser, pourquoi les utiliser, où se les procurer *les pb gynéco les plus fréquents : prolapsus, pertes vaginales, infections type MST , SIDA *Pourquoi c’est anatomiquement grave d’avoir des enfants à l’adolescence, les risques et les conséquences de grossesses rapprochées et multiples Les supports de communication avec planches anatomiques (appareil génital masculin , féminin, développement du fœtus in utero) ont été très utiles. o Sanitaire : leur apprendre les règles d’hygiène de base pour elles, pour leurs enfants. Les femmes et leurs enfants ne se lavent que rarement, l’approvisionnement en eau n’est pas le problème, c’est bien un problème d’éducation sanitaire. La toilette est faite à la fontaine du village ou sur des tuyaux de captage : visage, cheveux, brossage des dents. Le reste est « oublié » … o Politique : contrairement à la législation qui prévoit que dans le VDC les femmes doivent être représentées à 30%, 3 villages sur les 4 où nous avons fait les HC n’ont pas de femmes dans les instances décisionnaires. Les engagements financiers de PDM avec les VDC ont tous été assujétis à la condition que des femmes fassent partie de ces instances, puissent exprimer leur voix, et que celleci compte au prorata. Men’s group au même moment où les femmes étaient réunies dans les « women’s group », le Dr Byramjee a proposé avec le Dr Shah de réunir les hommes du village pour discuter de sujets tels que les MST, le planning familial, l’alcool, la place des femmes dans la société et l’émigration. Les interactions étaient pauvres et laconiques au début mais petit à petit une parole a commencé à émerger notamment autour des perspectives de travail dans les villages et comment limiter l’émigration des jeunes, la place des femmes dans la vie quotidienne, les techniques d’agriculture etc… Expérience originale et forte car dans chaque village c’était la première fois que ces hommes parlaient entre eux de problèmes sérieux, intimes parfois, et qu’ils arrivaient peu à peu à vaincre leur appréhension ou leur pudeur dans une sincérité simple et vraie. Distribution de fournitures scolaires dans les 4 villages 14 Des centaines de cahiers, règles, crayons, gommes etc…ont été distribué aux directeurs d’école de chaque village. Ces fournitures scolaires ont été commandées et achetées par PDM dans la papeterie des villages correspondants afin de faire travailler l’économie locale. 15 Conclusion L’intervention des membres de « Partage Dans le Monde » en partenariat avec le Lion’s club de Katmandou et l’association Népalaise « Abhilasha Nepal » a eu à cœur d’accomplir la mission dans les 3 axes attendus : médical, social et éducatif. Il apparait clairement qu’une action médicale dans des villages reculés, visant des populations rurales pauvres, ne doit s’envisager qu’en étayant l’offre de soin par des actions éducatives et préventives. Le partenariat de l’équipe française avec des acteurs locaux permet d’apporter des réponses adaptées aux habitudes culturelles, religieuses et sociales ; sans heurter les systèmes et équilibres sociaux. Le travail de fond notamment avec les groupes de femmes et d’hommes a permis d’ouvrir un dialogue, d’inventer des interactions où les attentes de chacun peuvent se dire et s’entendre. Il n’était pas question d’opposer ou d’inverser des rapports de force, mais bien d’échange, de rencontre, seul terreau fertile à une créativité et une solidarité nouvelles et prometteuses. Les engagements financiers de « Partage Dans le Monde » auprès du VDC des villages tant au niveau de l’eau que de la construction de classes d’école supplémentaires font l’objet d’un suivi régulier, des actions de sponsoring sont activement menées en France pour collecter des fonds. Deux missions médicales se préparent en 2015- l’une en mai, la seconde en octobre- afin de poursuivre les actions engagées tant au niveau médical que social, afin aussi de suivre l’avancée des projets financièrement soutenus par l’association ; enfin ces missions permettent de renforcer les liens avec nos partenaires népalais sans qui ces actions ne seraient pas possibles. 16