CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (15)

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CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (15)
CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (15)
- Donovan : Mellow Yellow (SP Epic 10098)
Ce disque faillit ne
pas paraître. Lorsque
Donovan
découvre
l’orchestration et les
arrangements concoctés par son producteur
Mickie Most, il est
un premier temps de
l’enregistrer. Most présente alors le titre à
Herman’s Hermits qui, emballé, souhaite le sortir
en 45 tours. Piqué au vif, Donovan se rétracte. Il
n’a pas eu à le regretter. Pour se faire pardonner
auprès de Herman’s Hermits, il écrit « Museum »
spécialement à leur intention. Continuant sa
percée sur le marché international, Donovan
obtient un énorme succès avec « Mellow
Yellow », séquelle de « Sunshine Superman ».
Ce tube, qui marche énormément en France, a
légèrement moins de succès en Angleterre (8e
seulement). Aux Etats-Unis, il se classe 2e, même
s’il est interdit sur certaines radios en raison de
ses paroles qui parlent de banane électrique
et d’une petite amie nommée Fourteen... que
l’on retrouvera deux ans plus tard dans un
autre morceau de Donovan (également interdit
d’antenne), « Superlungs My Supergirl » (repris
par Terry Reid) : She’s only fourteen but no more
innocent.
- Bob Dylan : Mixed Up Confusion (SP CBS 2476)
Une bombe à retardement : c’est le premier 45 tours de Bob
Dylan enregistré et publié confidentiellement cinq ans plus tôt,
en 1962. A l’époque,
Bob Dylan est un
chanteur folk et « Mixed Up Confusion »
représente sa première incursion dans le domaine pop-rock. Il est sur
la brêche : son premier album s’est si mal vendu
que Columbia est sur le point de lui rendre son
contrat. Le label l’aurait-il fait qu’il s’en serait
mordu les doigts car, dès son deuxième 33
tours, « Freewheelin’ », Bob Dylan écrit un tube
monumental, « Blowin’ In The Wind ».
- Anne Vanderlove : Ballade En Novembre (EP
Pathé EG 1012)
Cette belle chanson
évoque
immanquablement la Bretagne.
Pourtant son interprète est... hollandaise !
Bien que née à La
Haye en 1943, elle
découvre la Bretagne
à l’âge de huit ans,
et compose ses premières chansons à
douze ans. Passionnée de langue française,
elle obtient une licence de lettres. A 18 ans,
devenue professeur auxiliaire, Anne découvre le
charme de l’Espagne, de la vie des beatniks et
des hippies auxquels elle se joint. Un guitariste
est intéressant de remarquer que l’image d’une
personne qui pleure sous la pluie, confondant
ainsi ses larmes avec l’eau du ciel, se retrouvera
quelques mois plus tard dans les paroles, en
anglais, de Boris Bergman (« Rain And Tears »
des Aphrodites Child) et chez Françoise Hardy
(« Rendez-Vous D’Automne »). Par la suite,
Anne Vanderlove n’a plus retrouvé les chemins
encore, elle se lie avec un brigand, et manque
de se retrouver au banc des accusés pour
complicité dans l’attaque d’une banque. Heureusement, la chanteuse peut prouver son innocence, et évite la prison.
- Billy Joe Royal : Hush (SP CBS 3044)
Aux Etats-Unis, Joe South compose pour Billy
Joe Royal cet éclatant morceau que Georges
28
Divers
ouvrages proposent
des discothèques idéales...
sans parvenir à l’établir. Ces
livres se limitent à une centaine
d’albums, rarement des 45 tours, et
évitent de mélanger torchons et serviettes.
Trop conceptuels, ils omettent de présenter
simultanément le « Double Blanc », « Les
Copains D’Abord », « L’Ecole Est Finie » !
Pourtant, les trois font partie de la mémoire
des années 60. Sans nous restreindre, voici
des centaines de disques qui ont marqué
leur temps. Et il ne s’agit pas là des
sempiternels disques à emporter sur
une île déserte. Au contraire, il
faut les partager, les écouter
entre amis.
1967-68
Aber va adapter début
1968 pour Johnny
Hallyday sous le titre
« Mal ».
- James Royal : Call
My Name (SP CBS
2525)
Si Billy Joe Royal
nous vient des USA,
son homonyme James Royal est anglais et cartonne à
la même époque en
France, entraînant parfois une certaine confusion entre les deux
artistes dans les médias. « Call My Name »
est repris chez nous
début 1968 par l’excellent Gil Now sous
le titre « Condamné ».
- Nicoletta : Il Est Mort Le Soleil (EP Riviera 231
302)
Après « La Musique »,
elle enchaîne avec
« Il Est Mort Le Soleil »,
de Pierre Delanoë et
Hubert Giraud. Ce tube est couplé à « Je
Ne Pense Qu’A T’Aimer » (« How Can I
Be Sure » des Young
Rascals), adapté par
Ann Grégory qui signe
« J’En Aimais Un » avec Henri Bourtayre, et
« Tu M’Entendras Au Bout Du Monde » est de
Pierre Saka et Léo Missir. Le tout est supervisé
par Jean Bouchéty. Le promo a droit à une
Puis Nicoletta part à New York, passant ses
nuits à Greenwich Village et à Harlem, où elle
rencontre son idole Ray Charles, qui enregistrera en anglais « Il Est Mort Le Soleil » en tant que
« The Sun Died » en 1968.
- David McWilliams : The Days Of Pearly
Spencer (SP Maxi 17003)
Le premier 45 tours
(« Harlem Lady ») du
jeune Irlandais David
McWilliams est lancé à grand renfort de
publicité par Major
Minor. Dans l’hebdomadaire New Musical Express, plusieurs
pages vantent les mérites de son premier
album et de son premier simple, « Harlem
Lady
le public anglais, mais le 45 tours parvient sur
le bureau de l’animateur Gérard Klein, qui le
retourne, et matraque « The Days Of Pearly
Spencer » dans son émission 17-19 sur 18-29
(soit de 17 à 19 heures sur France-Inter, 1829
m). Traitée au mégaphone, appareil à la mode
en mai 68, la voix téléphonée de « The Days
Of Pearly Spencer » séduit le public français
et Frank Alamo le reprend en 1968 dans une
adaptation de Monty et Jean Albertini, « Je
Connais Une Chanson », qui passe inaperçue.
- Noël Deschamps : Qu’Est-Ce Qu’Ils Vont
Faire (EP RCA 87040)
Dans une veine sociale, Noël se montre
très convaincant sur
ce thème évoquant
les jeunes désœuvrés
des banlieues avec
une photo de pochette très explicite
le présentant devant
une barre de HLM en
- Scott Walker : Mathilde (EP Philips 438 402)
Mort Shuman a commencé à faire découvrir Jacques Brel aux
Américains, après avoir
littéralement craqué
sur son œuvre. Il traduit, met en scène et
interprète ses chansons (le spectacle Jacques Brel is alive, and
well, and living in Paris
sera l’événement de 1968 à New York au même
titre que Hair). De l’autre côté de l’Atlantique,
Scott Walker (des Walker Brothers) obtient un
succès avec sa reprise de « Mathilde » (22e GB).
Dans la foulée, il enregistre « Jackie », malgré
la censure exercée à l’encontre de sa traduction
du texte de Brel : authentic queers and phoney
virgins (de vrais pédés, de fausses vierges) !
- Frankie Valli : Can’t Take My Eyes Off You (SP
Philips 304 139)
Un tube qui a la peau
dure ! Composé par
deux membres des
son premier succès en
solo à Frankie Valli, leader du groupe (N°2
US en 1967), et, légèrement en retrait,
aux Lettermen (N°7
US). Au printemps
1968, c’est Andy Williams qui porte sa version
e
à la 5 place en Grande-Bretagne, tandis qu’en
France Line Renaud l’adapte en tant que « Une
Poussière Dans Le Cœur ». Avec l’avènement
des années 70, un hymne pour la communauté
Voyage au bout
de l’enfer (1978), tout le monde a la chanson
dans l’oreille. Elle revient dans les classements
en 1982 par le Boys Town Gang. Les Pet Shop
Boys, Lauryn Hill des Fugees et Muse l’ont
également enregistrée avec brio.
- Long John Baldry : Let The Heartaches Begin
(SP Pye PV 15281)
Après des années
de blues et de R&B
récompensées par un
fort modeste succès,
Long John Baldry
connaît un colossal
triomphe en Angleterre (mais pas ailleurs :
88e US) avec un morceau de variété...
mais d’excellente qualité. Il continue dans
cette voie, avec toutefois un peu moins de
bonheur. La séquelle, l’excellent « When
The Sun Comes Shinin’ Thru’ », n’a aucun
impact. Le succès revient avec « Mexico »
(qu’il enregistre en français), 15e GB en 1968,
bien aidé par la BBC qui l’utilise comme indicatif
lors des retransmissions des Jeux Olympiques.
- Beatles : Hello, Goodbye (SP Odéon FOS 106)
Tube de Noël 1967 pour les Beatles (à ne pas