L`utilisation d`échelles et d`échafaudages lors de la phase

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L`utilisation d`échelles et d`échafaudages lors de la phase
P U B L I C A T I O N
T R I M E S T R I E L L E
-
J U I L L E T - A O Û T - S E P T E M B R E
2 0 0 8
CNAC
Fascicule N° 119
L’utilisation d’échelles
et d’échafaudages
lors de la phase de finition
cnacdossier
Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Échelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Troisième trimestre 2008
Fascicule N° 119
L’utilisation d’échelles
et d’échafaudages lors
de la phase de finition
Exposé du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
La réglementation belge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
La politique d’achat en matière d’échelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Dispositions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Travailler sur une échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Transport d’échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Échafaudages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Les conséquences de l’AR du 31.08.2005 pour l’utilisation des échafaudages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Échafaudages roulants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Échafaudages sur tréteaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Annexe : Liste de contrôle pour les échelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Introduction
Au risque de se répéter, les chutes de hauteur constituent la cause principale d’accidents dans
le secteur de la construction (ainsi que dans d’autres secteurs). Quelque 45 % de la totalité des
accidents graves est causé par des chutes. Plus de 40 % de l’ensemble des manquements relevés par
les conseillers lors de leurs visites de chantiers porte sur le mauvais état ou l’utilisation incorrecte
d’échelles ou d’échafaudages.
Suite à la publication de l’arrêté royal (AR) du 31.08.2005 relatif à l’utilisation des équipements
de travail pour les travaux temporaires en hauteur, le législateur a résolument changé son fusil
d’épaule. Cet AR s’inscrit dans le cadre de la philosophie d’une réglementation d’objectifs qui
connaît un vif succès depuis une dizaine d’années. Cela signifie l’abandon progressif des dispositions techniques très strictes que nous retrouvons entre autres dans le Règlement Général pour
la Protection du Travail (RGPT). Selon cette réglementation, le législateur stipule que l’utilisateur
analyse lui-même les risques et doit pouvoir justifier pourquoi il choisit un certain équipement de
travail pour exécuter une certaine activité. Cette approche constitue une arme à double tranchant
avec d’un côté, davantage de liberté, et de l’autre, moins de repères.
Nous souhaitons examiner dans ce dossier les conséquences de cet AR pour les équipements de
travail courants utilisés pour les travaux en hauteur au cours de la phase de finition d’un ouvrage
de construction, à savoir d’une part les échelles et d’autre part les échafaudages.
Échelles
Exposé du problème
Chaque année, quelque 4.500 accidents occasionnés par des échelles et des escaliers se produisent
en Belgique, soit environ 14 % de l’ensemble des accidents déclarés. Dans le secteur de la construction, presqu’un accident sur trois est la conséquence d’une chute d’un escalier ou d’un escabeau.
L’utilisation d’échelles est très répandue. Une échelle permet en effet d’accéder à des plates-formes
de travail, à des échafaudages et autres niveaux élevés.
Une échelle est donc un instrument qui permet de compenser une différence de hauteur. Par
définition, une échelle n’est pas destinée à effectuer des travaux.
Les causes principales d’accidents avec des échelles sont au nombre de trois :
• L’utilisation d’une échelle en mauvais état (p. ex. montants d’échelles brisés ou endommagés,
charnières abîmées pour les échelles extensibles…)
• L’utilisation d’une échelle qui n’est pas adaptée au travail (échelle trop courte, surcharge due
à l’utilisation…)
• L’usage fautif d’une échelle (montage d’une échelle trop lourde)
Une échelle correcte se compose de montants et d’échelons solides. Le type d’échelle (matériau,
forme) dépend des conditions dans lesquelles vous utilisez l’échelle. La distance entre les échelons est comprise entre 25 et 30 cm et est la même sur toute la longueur de l’échelle. La largeur
de l’échelle doit être de 30 cm minimum.
Évitez le glissement de l’échelle en la fixant au sommet (voir illustration 1) et en l’équipant d’un
matériau antidérapant au sommet et/ou à la base.
Chaque échelle doit avoir son lieu de rangement fixe.
Illustration 1 : Possibilité de fixation d’une
échelle pour éviter son glissement
La réglementation belge
Les dispositions relatives à la fabrication et à l’utilisation d’échelles sont reprises dans les articles 8, 9 et 10 de l’arrêté royal (AR) du 31.08.2005 relatif à l’utilisation des équipements
de travail pour les travaux temporaires en hauteur. Cet AR est la transposition de la directive
européenne 2001/45/CE du 27 juin 2001.
La politique d’achat en matière d’échelles
Les échelles sont soumises à l’arrêté royal concernant l’utilisation des équipements de travail du
12 août 1993.
Lors de l’achat, il est préférable de rechercher des échelles qui répondent aux exigences de
construction pour échelles de la norme EN 131-1. Un marquage supplémentaire pour échelles peut
au besoin être exigé.
Marquage pour les échelles
Si le marquage VGS est apposé sur une échelle, cela prouve que l’échelle est construite conformément aux normes belges.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Illustration 2 : Exemple d’un label VGS
La procédure pour l’attribution d’un label VGS comprend les étapes suivantes :
• l’examen du dossier de l’échelle pour laquelle le label est demandé. Ce dossier est introduit par
le fabricant ou le fournisseur ;
• l’échelle doit être soumise à une série de tests d’acceptation de base ;
• le développement d’une procédure pour le contrôle de conformité pour garantir que toutes les
échelles fabriquées répondent aux mêmes critères que ceux définis dans le prototype.
La sécurité d’une échelle est garantie lorsque :
• le label VGS (voir illustration 2) est apposé sur l’échelle
ET
• que le fournisseur y joint un certificat dans lequel figurent les informations suivantes :
- le nom du fournisseur ;
- la dénomination du type d’échelle ;
- la confirmation selon laquelle le produit fourni correspond à l’exemplaire de référence pour
lequel le label a été attribué.
Remarque :
La marque VGS n’est pas destinée exclusivement aux échelles mais par exemple aussi aux jeux
installés sur une aire de jeux accessible au public.
Dispositions générales
Outre les dispositions réglementaires et les directives des normes, il y a lieu de tenir compte,
lors de l’achat et de l’utilisation d’échelles, des caractéristiques et exigences spécifiques pour
certains types d’échelles.
En ce qui concerne la forme, les échelles peuvent être réparties en quatre groupes principaux :
les échelles simples, les échelles doubles, les échelles coulissantes et les échelles transformables. Il
existe également des échelles spéciales comme les échelles suspendues et les échelles de toitures.
Le choix de l’échelle dépendra de la hauteur à atteindre, de la mobilité et des points d’appui
possibles.
La distance entre les échelons d’une échelle varie entre 25 et 30 cm (il s’agit de la distance d’axe
en axe, soit de la distance entre le milieu d’un échelon et le milieu de l’échelon suivant).
Comme mentionné ci-dessus, cette distance entre les échelons doit être la même sur toute la
longueur de l’échelle.
Répartition selon les propriétés du matériau
Vous trouverez ci-après quelques caractéristiques spécifiques, respectivement pour les échelles en
bois, les échelles métalliques et les échelles en matière synthétique.
Échelle en bois
Une échelle en bois de bonne qualité est solide et facile à réparer. Elle est toutefois relativement
lourde et doit être correctement rangée et entretenue.
Comme le bois est un mauvais conducteur de courant électrique, il faut préférer les échelles en bois
aux échelles métalliques pour travailler à proximité du courant électrique.
Les montants doivent être réalisés dans un bois à fibres longues, sans défaut. Ils doivent être
solides et offrir une résistance suffisante. Pour renforcer les montants, certains fabricants introduisent (sur demande) un fil ou un câble léger dans les deux montants pour éviter que ceux-ci ne
se rompent subitement en cas de cassure.
Échelle métallique
Illustration 3 : Échelon lisse avec bonnes
propriétés antidérapantes
Une échelle métallique est généralement réalisée avec des alliages en aluminium ou en acier.
Une échelle en aluminium présente l’avantage d’être légère et de présenter une résistance élevée
à la rupture.
L’inconvénient des échelles métalliques est qu’elles glissent, basculent ou se renversent plus facilement que les échelles en bois. C’est pourquoi il est conseillé de fixer l’échelle au sommet. Le
métal glissera par ailleurs facilement sur les sols et contre une paroi. Des patins antidérapants à
placer sous les montants de l’échelle sont par conséquent une nécessité. De nombreux montants
d’échelles métalliques sont recouverts d’un profil antidérapant au sommet.
Les longues échelles métalliques (surtout en aluminium) plient plus facilement que les échelles
en bois. A l’heure actuelle, il existe des échelles constituées d’un profilé en bois recouvert d’aluminium. L’avantage de ces échelles est qu’elles plient moins souvent et qu’elles demandent moins
d’entretien. Le poids plus élevé constitue néanmoins un inconvénient.
Les échelles métalliques sont soumises à des changements de température extrêmes et à la corrosion. Le métal est par ailleurs un bon conducteur de courant électrique. Ce type d’échelle ne peut
par conséquent pas être utilisé lors de travaux avec un contact électrique potentiel.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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La fixation solide des échelons aux montants est également importante pour les échelles métalliques. Ils ne peuvent se détacher ou pivoter. Les échelons arrondis doivent être évités au maximum
(voir illustration 3). Les échelons peuvent être rendus moins glissants en y réalisant des rainures
ou un léger relief.
Échelle en matière synthétique
Une échelle synthétique se compose de montants en polyester renforcé avec des fibres de verre. Les
échelons peuvent être réalisés en aluminium ou également en matière synthétique. Le poids de ces
échelles varie entre celui d’une échelle en bois et celui d’une échelle en aluminium. La résistance
à la flexion est supérieure à celle d’une échelle en aluminium. Une échelle synthétique est isolée
de tout contact électrique possible (voir illustration 4). Dans l’industrie chimique également, des
échelles synthétiques présentent des avantages étant donné qu’elles sont moins sujettes à la corrosion due aux produits agressifs. Un inconvénient important des échelles synthétiques reste leur
prix relativement élevé. Elles sont également difficiles à réparer.
Illustration 4 : Échelle isolée des contacts
électriques par des montants en matière
synthétique
Aperçu schématique
Comme déjà indiqué ci-dessus, chaque type d’échelle présente ses avantages et ses inconvénients. Les
caractéristiques des principaux types d’échelles sont une nouvelle fois résumées dans le tableau 1.
Propriétés
Échelles en bois
Échelles en aluminium Échelles en matière synthétique
Échelles en acier
Résistance au feu
aucune
mauvaise
aucune
très bonne
Résistance électrique
bonne
mauvaise
bonne
mauvaise
Résistance à la rouille
très bonne
moins bonne
très bonne
bonne
Résistance à l’usure
bonne
très bonne
rayonnement UV
bonne
Résistance chimique
très bonne
moins bonne
très bonne
moins bonne
Résistance à la pourriture
moins bonne
très bonne
très bonne
très bonne
Maniabilité
bonne
très bonne
bonne
mauvaise
Entretien
nombreux
peu
peu
nombreux
Durée de vie
courte
longue
longue
moins longue
Profils antidérapants
pas nécessaires
nécessaires
nécessaires
nécessaires
Prix de revient
100 %
min. 120 %
200 %
varie fortement
Tableau 1 : Résumé des caractéristiques des divers matériaux utilisés
Travailler sur une échelle
Les échelles sont en fait uniquement destinées à compenser une différence de hauteur. L’article 8
de l’AR du 31.08.2005 stipule :
“L’employeur limite l’utilisation d’échelles, d’escabeaux et de marchepieds comme poste de travail
en hauteur aux circonstances où tenant compte des dispositions de l’article 5, l’utilisation d’autres
équipements de travail plus sûrs ne se justifie pas en raison du faible niveau de risque et en raison,
soit de la courte durée d’utilisation, soit des caractéristiques existantes du site et des postes de travail
que l’employeur n’est pas en mesure de modifier.”
On peut en déduire qu’il n’est pas interdit de travailler sur une échelle. Les échelles peuvent être
utilisées pour effectuer des travaux de courte durée ou lorsqu’il est impossible d’utiliser des équipements de travail plus sûrs. La réglementation ne stipule toutefois pas explicitement ce qu’est
‘un travail de courte durée’. Il est néanmoins stipulé qu’une analyse des risques doit être établie.
A ce propos, l’article 9 du même AR stipule :
“Sans préjudice des dispositions de l’article 7, 1°, l’employeur s’assure que les échelles, escabeaux
et marchepieds sont utilisés dans les limites imposées par leur conception et qu’ils sont équipés et
installés de manière à prévenir les chutes de hauteur.
Les échelles, escabeaux et marchepieds sont placés de manière que leur stabilité soit assurée en cours
d’accès et d’utilisation et que leurs échelons ou marches soient horizontales.
Les échelles portables sont appuyées et reposent sur des supports stables, résistants, de dimensions
adéquates afin, notamment, de demeurer immobiles.
Le glissement des pieds des échelles portables est empêché pendant leur utilisation, soit par la fixation de la partie supérieure ou inférieure des montants, soit par tout dispositif antidérapant ou par
toute autre solution d’efficacité équivalente.”
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Pour être concret, les cinq paramètres suivants peuvent être utilisés :
• La hauteur de travail : il s’agit de la distance comprise entre les pieds du travailleur sur l’échelle
et la plate-forme de travail. La hauteur de travail doit être limitée. Comme mentionné dans
l’article ci-dessus, l’échelle doit toujours être fixée à la base et au sommet.
• La durée de travail réelle : il s’agit de la durée totale de travail sur une échelle pour un seul
projet. Ce paramètre peut être utilisé comme critère pour définir un ‘travail de courte durée’. La
législation belge ne stipule toutefois pas ce qu’il y a lieu d’entendre par ‘travail de courte durée’.
A titre d’exemple, il est possible de se référer à une convention des Pays-Bas qui stipule que si
la durée de travail réelle est supérieure à 4 heures, l’utilisation d’une échelle est interdite.
• Les efforts dynamiques : ce paramètre tient compte des poussées et tractions exercées lors de
l’exécution du travail. A ce propos, on peut dire que seule l’utilisation d’outillage portatif et de
machines légères alimentées par batteries est autorisée sur une échelle. Si des machines équipées
de câbles d’alimentation sont utilisées pour l’exécution des travaux, il est interdit d’utiliser des
échelles.
• La portée : en cas de travail sur une échelle, la portée est égale à une longueur de bras. Si l’on
souhaite atteindre une portée supérieure, l’échelle doit être déplacée.
• La force du vent : si la vitesse du vent est supérieure à 6 Beaufort, il faut arrêter les travaux
en hauteur.
Le montage d’une échelle
L’équilibre d’une échelle dépend en grande partie de l’angle de placement. En cas de position
trop verticale, il existe un risque de renversement ou de glissement latéral. Par contre, en cas de
montage trop horizontal, une échelle glissera plus facilement au niveau des pieds de l’échelle ou
va se rompre plus rapidement.
Des tests et calculs ont démontré qu’une échelle est plus souvent stable et facile à utiliser lorsque
la distance entre les pieds de l’échelle et le mur est égale à ¼ de la longueur d’utilisation totale de
l’échelle. La longueur d’utilisation d’une échelle est la longueur entre le point de support inférieur
et le point supérieur d’appui de l’échelle.
Dans la pratique, cela correspond à un angle (angle de placement) de 75° entre l’échelle et le sol
sur lequel se trouve l’échelle. On dit généralement que l’angle de placement d’une échelle doit
varier entre 68° et 75°.
Il existe deux méthodes simples pour contrôler le bon angle de placement d’une échelle.
Première méthode
Illustration 5 : Une première méthode pour définir
l’angle exact de l’échelle
Une personne se positionne de côté contre une échelle avec le tibia contre l’échelon inférieur. Si
l’échelle est correctement montée, la personne doit pouvoir toucher le montant de l’échelle avec
le coude lorsqu’elle plie le bras (voir illustration 5).
Deuxième méthode
Une personne se positionne face à l’échelle et place le bout de ses chaussures contre les montants
de celle-ci. En cas de montage correct, la personne peut saisir l’échelon à hauteur du bras avec le
bras tendu (voir illustration 6).
Le bon angle de placement ne constitue pas une garantie efficace pour la stabilité d’une échelle.
La résistance de la surface sur laquelle repose l’échelle, le coefficient de frottement entre les pieds
de l’échelle et la surface, le coefficient de frottement entre le point d’appui de l’échelle et l’élément
contre lequel il repose sont d’autres facteurs déterminants de la stabilité.
La fixation d’une échelle au sommet et à la base est le moyen le plus efficace pour garantir la
stabilité.
La stabilité latérale
Illustration 6 : Une deuxième méthode pour
définir l’angle exact de l’échelle
Illustration 7 : Une poutre de stabilisation
augmente la stabilité latérale
Une échelle qui se trouve sur une surface sous-jacente résistante avec le bon angle de placement
peut basculer lorsque l’utilisateur se déporte trop latéralement. Le centre de gravité de son corps
ne peut dépasser le point de support de l’échelle.
Ce risque peut être minimalisé en élargissant les points d’appui de l’échelle. Cela peut se faire en
utilisant une poutre de stabilisation (voir illustration 7) ou une échelle avec des montants écartés.
La largeur minimale b de la base de l’échelle ou de la poutre de stabilisation est calculée à l’aide
de la formule suivante :
b = b1 + 0,15 l
où :
b = largeur minimale de la poutre de stabilisation ou de la base de l’échelle en m
b1 = largeur normale de l’échelle en m
l = longueur de l’échelle en m
Il est également possible de prévenir le glissement latéral en posant des bandes antidérapantes
aux points d’appui supérieurs de l’échelle.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Il existe par ailleurs des réalisations spéciales comme des crochets d’échelles, des colliers pour
poser des échelles contre des poteaux, des écarteurs (par exemple pour nettoyer des vitres).
Une autre possibilité consiste à élargir les points d’appui au sommet.
Lorsque l’on tend le bras latéralement, la résistance de frottement contre le renversement latéral
diminue. Il est également possible qu’un montant se détache du mur. Ce problème peut être résolu
en élargissant les points d’appui au sommet. Pour pouvoir appliquer cette méthode, l’échelle doit
reposer au sommet contre une paroi lisse.
Longueur de l’échelle
L’article 9 de l’AR du 31.08.2005 stipule que les échelles d’accès sont d’une longueur telle qu’elles
dépassent suffisamment le niveau d’accès.
Il est souhaitable qu’une échelle menant à un niveau supérieur dépasse d’un mètre minimum la
surface à atteindre.
Contact avec le sol
Le sol sur lequel une échelle est dressée peut être renforcé en utilisant un plancher au sol. Les
forces de l’échelle sont ainsi réparties sur une surface beaucoup plus grande, évitant ainsi l’affaissement de l’échelle.
Le pied d’une échelle peut également être pourvu de patins antidérapants. Il existe plusieurs types
de tels patins, par exemple articulés ou arrondis (voir illustration 11), en caoutchouc ou en matière
synthétique rigide.
La pose d’échelles sur des sols lisses en béton peut occasionner de graves accidents étant donné
que l’échelle peut facilement glisser, même lorsque celle-ci est pourvue de patins (voir illustration
10). L’utilisation d’échelles doubles ou transformables est certes déconseillée dans ce cas.
Il existe des accessoires pour réaliser des travaux sur un sol non horizontal ou inégal (par exemple
une pente, un escalier).
Il existe également des accessoires pour poser des échelles à d’autres endroits difficiles (par
exemple à l’angle d’un bâtiment).
Illustration 10 : Accessoire pour poser
une échelle à l’angle d’un bâtiment
Illustration 8 : Utilisation d’accessoires pour
poser une échelle à un endroit avec une
différence de hauteur
Illustration 9 :
Utilisation d’accessoires
pour poser une échelle
sur un escalier
Illustration 12 : Les patins augmentent la stabilité de l’échelle
Illustration 11 : Poser une échelle sur un sol en béton lisse
peut occasionner de graves accidents
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Exigences spécifiques
Outre les exigences spécifiques déjà citées, des exigences supplémentaires peuvent être imposées
pour certains types d’échelles spécifiques.
Certaines d’entre eux sont analysées ci-dessous.
Échelle double
Une échelle double doit être fixée au sommet à l’aide de charnières. L’écartement de l’échelle
doit être assuré par des chaînes ou raccords fixes comme des brides ou des barres (voir illustration 13).
Pour les échelles doubles qui répondent à la norme EN-131-1, le mécanisme de raccordement doit
assurer l’écartement.
L’angle de placement est identique à celui d’une échelle simple, c’est-à-dire que chacune des deux
moitiés de l’échelle doit former un angle de 65° à 75° avec le sol. La distance maximale entre
les pieds des deux moitiés de l’échelle ne peut par conséquent jamais dépasser la moitié de la
longueur de l’échelle.
La partie supérieure des deux moitiés d’une échelle double ne peut pas être chanfreinée. Les forces doivent être supportées par les charnières et les raccords rigides et non par la partie supérieure
des montants. Les forces qui se produisent sur ceux-ci lors de l’ouverture de l’échelle seraient alors
beaucoup plus grandes, provoquant la déformation ou la déchirure des montants.
partie coulissante
garde-corps
m
échelon le plus élevé
pouvant être gravi
min
.1
hauteur
de montée
Illustration 13 : L’écartement d’une échelle
double, garanti avec des raccords rigides
lien rigide
lien souple
Illustration 14 : Échelle transformable en trois parties avec un chevauchement minimum
d’un mètre des éléments de l’échelle
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Échelle coulissante
Une échelle coulissante est utilisée pour atteindre des hauteurs plus élevées. Elle se compose
généralement de deux ou trois parties.
Le déploiement de longues échelles peut être facilité en pourvoyant de roues les points d’appui
les plus élevés. Les points d’appui peuvent ainsi être montés par roulement contre la paroi de
support.
Lors de l’utilisation d’échelles coulissantes, il faut toujours veiller à ce que les éléments de
l’échelle se chevauchent de deux ou trois échelons et ce, conformément aux instructions du fabricant (voir illustration 14). Certains constructeurs placent une broche sur les échelles coulissantes
pour limiter la longueur maximale de déploiement.
Il existe deux types d’échelles coulissantes :
• Des échelles coulissantes déployées manuellement avec des crochets fixés dans la partie coulissante, lesquels reposent au-dessus des échelons de la partie inférieure. Ce modèle d’échelle
coulissante se transforme facilement en une échelle double et les éléments peuvent également
être utilisés comme échelles simples.
• Des échelles coulissantes pourvues d’un dispositif de déploiement avec une corde. Ces échelles
doivent toujours être placées avec la corde de levage du côté de l’utilisateur. Si l’échelle est
placée à l’envers, les brides qui relient entre eux les éléments de l’échelle à hauteur des montants
subissent des forces trop importantes en cas d’utilisation de l’échelle.
Échelle fixe
Illustration 15 : Utilisation d’une échelle
coulissante
En cas d’utilisation d’une échelle fixe (par exemple dans des puits, des gaines, sur des chaudières,
des cheminées), une crinoline doit toujours être placée comme protection contre les chutes. Cette
crinoline peut uniquement se trouver à 2 mètres de hauteur afin de pouvoir accéder à l’échelle en
toute liberté. S’il est impossible d’installer une crinoline, il y a lieu d’utiliser un équipement de
protection individuelle contre les chutes. L’échelle fixe sera de préférence pourvue d’une glissière
sur laquelle vient coulisser un dispositif antichute auquel vient s’attacher le harnais antichute de
l’utilisateur.
Conformément à la norme EN 14122-4, des plates-formes de repos doivent être prévues lorsque la
hauteur minimale de l’échelle fixe est de 10 mètres. Une plate-forme de repos doit ensuite être
prévue tous les 6 mètres. Cette plate-forme, qui est fixe ou rabattable, permet de se reposer légèrement lors de la montée ou de la descente.
Protection individuelle contre les chutes
Les travailleurs exposés à une chute d’une hauteur de plus de deux mètres doivent utiliser un harnais de sécurité en cas d’impossibilité d’exclure le risque ou d’installer une protection collective.
Les harnais doivent être reliés par une longe souple avec un point d’ancrage ou un système de
fixation attaché à un ou plusieurs points d’ancrage. Le raccord entre l’élément de fixation du harnais et l’ancrage doit être tel que la hauteur de chute doit être réduite au minimum. Si la hauteur
de chute peut être réduite à moins d’un mètre, une ceinture de sécurité peut éventuellement être
utilisée en lieu et place d’un harnais. Il est toutefois recommandé de toujours utiliser un harnais
plutôt qu’une ceinture.
Remarque :
Conformément à la législation belge, les ceintures ventrales et les harnais doivent être contrôlés
chaque année par un service externe pour contrôles techniques sur le lieu de travail.
Les points d’ancrage mobiles sont également considérés comme équipements de protection individuelle contre les chutes et doivent par conséquent être contrôlés chaque année par un service
externe pour contrôles techniques sur le lieur de travail.
Escabeau
Dans le cas des escabeaux, il faut veiller à ce que la hauteur minimale de l’étrier de support soit de
60 cm. Il est préférable d’utiliser des escabeaux avec un étrier de support avec compartimentage
à outils (pratique pour les outils).
Lorsqu’on le replie, un escabeau ne peut occasionner de risque de coincement des doigts.
Les marches avec des butées en matière synthétique peuvent occasionner des blessures aux jambes.
Un escabeau qui doit être déplacé régulièrement est pourvu de préférence de roulettes montées sur
ressorts (voir illustration 16). Un escabeau non chargé peut être déplacé simplement tandis qu’en
cas de charge (c’est-à-dire lorsqu’une personne s’y trouve), les ressorts s’affaissent et l’escabeau
repose alors sur les patins.
Illustration 16 : Escabeau avec roulettes montées
sur ressorts
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Transport d’échelles
Lors du transport d’une échelle sur la voie publique, le code de la route
est d’application.
Dans ce cas (également dans les entreprises), le porteur doit avoir un
champ de vision suffisant pour ne blesser personne. Une échelle est
portée de manière telle qu’elle se trouve à 2 m minimum au-dessus du
sol (voir illustration 17).
Deux personnes qui portent une échelle la tiennent toujours le plus près
possible des extrémités.
En cas de transport sur le porte-bagages d’une voiture ou avec une
remorque, les échelles doivent être suffisamment soutenues et fixées.
Elles ne peuvent servir de surface d’appui pour de l’autre matériel.
Le code de la route doit bien évidemment être respecté. Pour les voituIllustration 17 : Le port d’une échelle par une seule personne
res et les remorques, les points suivants sont d’application :
• La largeur d’un véhicule chargé, éléments en saillie compris, ne peut excéder 2,5 mètres.
• La charge ne peut jamais dépasser le bord avant de la voiture.
• La charge ne peut dépasser plus d’un mètre à l’arrière du véhicule. Toutefois, si la charge se
compose de longs éléments indivisibles, la charge peut dépasser de 3 mètres maximum. Si la
charge dépasse de plus d’un mètre, celle-ci doit être signalée au moyen d’un panneau carré d’un
côté minimum de 0,5 mètre, strié en alternance de bandes rouges et blanches. Les bandes rouges
doivent par ailleurs être réfléchissantes. Si le véhicule doit également être éclairé, ce panneau
doit être pourvu d’une lumière rouge dirigée vers l’arrière et de catadioptres de couleur orange
sur les côtés.
• La hauteur maximale d’un véhicule chargé est fixée à 4 mètres.
Illustration 18 : Les échelles doivent être
correctement fixées lors du transport
Entretien
La qualité de l’échelle peut entre autres diminuer en raison de l’usure, de la vieillesse et de l’exposition à diverses conditions climatiques. Un contrôle régulier et un entretien sérieux de l’échelle
sont donc indispensables.
Pour permettre un entretien et un contrôle réguliers et aisés des échelles, il est recommandé de
numéroter les échelles et de tenir un registre à jour. Un bon contrôle systématique de toutes les
échelles dans l’entreprise a lieu au moins deux fois par an.
Quelques-uns des points de contrôle importants sont les suivants :
• la fixation des échelons dans les montants
• la déformation éventuelle des montants et des échelons
• l’état des échelons et des montants :
- corrosion pour échelles métalliques
- fissures dans les échelles en bois
- fissures dans les échelles en polyester
Une échelle défectueuse doit immédiatement être marquée et retirée de manière à ne plus
pouvoir être utilisée.
Une échelle est, de préférence, réparée par le fabricant même.
Si une échelle n’est plus réparable, elle doit être immédiatement détruite.
La nature de l’entretien et les points de contrôle spécifiques dépendent entre autres du matériau
dans lequel l’échelle est réalisée.
Échelle en bois
Illustration 19 : Une échelle en bois doit être bien soutenue lorsqu’elle est rangée à
l’horizontale
Les défauts possibles doivent toujours pouvoir être détectés en tout
temps sur une échelle en bois. C’est la raison pour laquelle une échelle
en bois ne peut pas être traitée avec des mastics ou des enduits qui
pourraient cacher ces défauts. Les échelles en bois doivent également
être protégées du soleil et de la pluie et sont de préférence rangées
en étant suspendues à l’horizontale ou en position droite (verticale)
et non déposées sur le sol. Elles peuvent être rangées à l’horizontale
en faisant reposer le montant inférieur sur trois crochets fixés au
mur tandis que le montant supérieur est retenu par un crochet (voir
illustration 19).
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Échelle métallique
Une échelle métallique est sujette à la corrosion. Elle doit par conséquent être peinte, galvanisée
ou protégée d’une autre manière contre la rouille. Les échelles en aluminium peuvent également
corroder sous l’influence de produits chimiques. Les échelons doivent être régulièrement nettoyés.
Les rayures antidérapantes dans les marches et les échelons sont généralement si petites qu’elles
deviennent rapidement glissantes en raison de l’accumulation de saletés. Il faut également y être
attentif lors de l’entretien.
Échelle en matière synthétique
Dans le cas d’une échelle en matière synthétique réalisée en polyester renforcé par des fibres de
verre, l’entretien est limité. Il est toutefois indiqué de nettoyer régulièrement l’échelle avec de
l’eau et du savon.
Contrôle
A l’heure actuelle, la loi belge stipule que les échelles doivent être régulièrement contrôlées par une
personne compétente. Cela signifie qu’une entreprise peut faire contrôler ses échelles par un service
externe pour les contrôles techniques mais il ne s’agit pas d’une nécessité absolue. Conformément à la législation belge, une échelle peut également être contrôlée par une personne désignée
par l’employeur et pour laquelle ce dernier est convaincu que cette personne possède suffisamment
de connaissances et d’expérience en matière d’échelles pour effectuer correctement le contrôle. La
personne qui contrôle une échelle établit également un rapport de ses constatations.
Illustration 20 : Les instructions d’utilisation
succinctes apposées par le fabricant sur l’échelle
sont utiles pour l’utilisateur
Liste de contrôle pour les échelles
Vous trouverez en pages 17 et 18 du présent dossier une liste de contrôle détachable pour les échelles.
Échafaudages
Les conséquences de l’AR du 31.08.2005 pour l’utilisation des
échafaudages
Cette réglementation apporte de nombreux changements par rapport aux dispositions reprises
dans le RGPT qui sont pour la plupart supprimées aujourd’hui. L’article 434 du RGPT reste toutefois
intégralement d’application, ce qui signifie que chaque plate-forme de travail de plus de 2 mètres
doit être pourvue d’un système de garde-corps composé de 3 éléments :
• une lisse supérieure à une hauteur de 1 m à 1,2 m
• une lisse intermédiaire à une hauteur de 40 à 50 cm
• une plinthe de 15 cm minimum de hauteur
En cas d’impossibilité de mettre en place un tel système de garde-corps, il y a lieu d’utiliser des
équipements de protection individuelle (par exemple lors du montage des échafaudages).
Remarque : il est stipulé dans la réglementation qu’à partir d’une hauteur de 2 mètres, un tel
système de garde-corps doit toujours être mis en place. Il n’y est toutefois pas mentionné qu’il
ne faut pas placer de garde-corps lorsque la hauteur est inférieure à 2 mètres. Si une plate-forme
de travail se trouve à une hauteur inférieure à 2 mètres, l’établissement d’une analyse des risques
doit permettre de définir s’il faut placer ou non un garde-corps.
Quelles sont maintenant les conséquences concrètes de la modification de la loi du mois d’août
2005 pour ce qui est de l’utilisation des échafaudages ? En résumé, on peut considérer qu’il existe
deux conditions principales concernant l’utilisation d’échafaudages :
• Il doit y avoir un document d’échafaudage pour chaque échafaudage. Ce document se compose de
2 parties. La première partie comprend les instructions de montage et d’utilisation, la deuxième est
la note de calcul qui doit être établie pour chaque échafaudage. Si l’échafaudage est conforme à la
norme EN 12810 pour les échafaudages de service constitués d’éléments préfabriqués ou à la norme
EN 1004 pour les échafaudages roulants constitués d’éléments préfabriqués, il est alors possible de
faire référence dans la note de calcul au certificat de conformité avec la norme en question. Cette
dernière possibilité vaut toutefois uniquement lorsque l’échafaudage est monté conformément à la
configuration renseignée par le constructeur dans les instructions de montage.
• Une deuxième nouveauté importante dans la réglementation est l’obligation pour l’employeur de
désigner des personnes compétentes. L’employeur qui monte, démonte ou transforme un échafaudage doit d’une part désigner une personne compétente pour le montage. L’AR susmentionné stipule
par ailleurs de manière explicite que cette personne compétente doit acquérir ses connaissances
par le biais d’une formation. L’employeur qui utilise un échafaudage doit par ailleurs désigner une
personne compétente pour l’utilisation. Tout comme c’est le cas pour la personne compétente pour le
montage, la personne compétente pour l’utilisation doit également acquérir ses connaissances par le
biais d’une formation. Il va de soi que dans un certain nombre de cas, la personne compétente pour
le montage et la personne compétente pour l’utilisation peuvent être une seule et même personne.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Lorsqu’une entreprise de finition (par exemple un peintre) utilise un échafaudage qui a été mis
en place par un monteur d’échafaudages ou par l’entrepreneur général, la personne compétente
pour le montage, qui est désignée par l’entrepreneur qui a monté l’échafaudage, doit transmettre
le document d’échafaudage à la personne compétente pour l’utilisation qui est désignée par l’employeur de la société de peinture. Dans ce cas, les deux employeurs doivent pouvoir démontrer
que les personnes compétentes ont suivi une formation suffisante. Cette obligation de formation
va par conséquent plus loin qu’auparavant, même si les termes finaux des formations ne sont pas
mentionnés dans la réglementation. Le législateur n’a pas non plus l’intention de reconnaître des
instituts de formation ou d’autres organismes pour donner ces formations. Ces divers éléments
ont pour conséquence que ces formations relatives aux échafaudages peuvent également être
données en interne au sein de l’entreprise. L’employeur doit toutefois pouvoir toujours démontrer
les aspects qui sont entrés en ligne de compte dans la formation et que la formation est conforme
avec la description reprise dans l’AR.
Échafaudages roulants
Les échafaudages sur roues sont généralement utilisés davantage lors de la phase de finition d’un
ouvrage. L’AR du 31.08.2005 ne fait aucune distinction entre les échafaudages de service, les
échafaudages roulants, les échafaudages sur tréteaux ou les échafaudages sur taquets d’échelles.
Cela signifie que toutes les dispositions d’application pour les échafaudages de service sont
également d’application pour les échafaudages roulants.
En résumé, on peut dire que les dispositions suivantes sont également d’application pour les
échafaudages roulants :
• un document d’échafaudage doit être disponible pour l’échafaudage (c’est-à-dire une note de
calcul et des instructions de montage et d’utilisation) ;
• une personne compétente pour le montage et une personne compétente pour l’utilisation doivent être désignées (pour les échafaudages roulants, il s’agit généralement d’une seule et même
personne). Ces personnes compétentes doivent avoir suivi une formation adaptée.
Comme c’est le cas pour les échafaudages fixes, les échafaudages roulants doivent également être
entre autres pourvus de garde-corps et de plinthes.
L’accès à l’échafaudage se fait de préférence de l’intérieur.
Achat d’un échafaudage roulant
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une obligation légale, il est indiqué d’opter pour un échafaudage roulant
conforme à la norme EN 1004.
Utilisation d’un échafaudage roulant
Illustration 21 : Base suffisante
pour l’échafaudage roulant
Le RGPT stipulait jadis que la hauteur d’un échafaudage roulant devait rester limitée à 3 fois la
plus petite base. Cette disposition a été supprimée par l’AR du 31.08.2005.
Conformément à cet AR, la note d’instructions du fabricant ou la note de calcul doit indiquer à
partir de quelle hauteur des stabilisateurs doivent être mis en place.
La signification des éléments sur l’étiquette d’un échafaudage roulant qui répond
à la norme EN 1004
Exemple :
Échafaudage
roulant
Classe 2
Classe 2
Hauteur maximale :
8 m extérieur
12 m intérieur
Accès
Illustration 22 : Éléments figurant sur l’étiquette d’un échafaudage roulant
La classe de l'échafaudage et les codes lettrés relatifs à l’accès méritent un mot d’explication supplémentaire.
• La classe 2 signifie que la charge de l’échafaudage doit être limitée à 1,5 kN/m². Il existe également
des échafaudages roulants de la classe 3 ; dans ce cas, la charge maximale est de 2 kN/m².
• Les codes lettrés concernant l’accès renseignent les moyens autorisés pour accéder à l’échafaudage en question :
A : escalier
C : échelle inclinée
B : escalier avec marches raccourcies
D : échelle verticale
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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La lettre X indique qu’un certain moyen d’accès ne peut pas être utilisé pour accéder à
l’échafaudage roulant. L’accès à l’échafaudage pris en exemple peut donc uniquement se faire
par un escalier (A) ou par un escalier avec des marches raccourcies (B), et non par une échelle
inclinée ou verticale.
Exigences spécifiques lors de l’utilisation d’échafaudages roulants
Pour les échafaudages roulants, l’autorisation d’utiliser l’échafaudage doit aussi être donnée par la
personne compétente pour le montage.
Notice de
montage
s
ge
da
fau AVES
a
Ech UTR
C
SE
Les échafaudages doivent être montés conformément à la notice d’utilisation du fabricant. Une
note de calcul doit également être établie pour un échafaudage roulant. En cas d’utilisation d’un
échafaudage roulant conforme à la norme EN 1004, il est possible de faire référence au certificat
de conformité dans la note de calcul.
Les roues d’un échafaudage roulant doivent toujours être bloquées pendant le travail.
L’échafaudage doit être équipé de chaque côté ouvert d’une protection antichute (constituée d’une
lisse supérieure, d’une lisse intermédiaire et d’une plinthe).
15 cm de haut
Optez pour un échafaudage avec des trappes dans les planchers de travail pour pouvoir y accéder
par l’intérieur. N’accédez jamais à un échafaudage roulant par l’extérieur.
Le plancher de travail d’un échafaudage roulant ne peut jamais être utilisé comme recueil.
N’installez pas de passerelle entre deux échafaudages à moins que les 2 échafaudages roulants ne
puissent bouger et que la passerelle soit pourvue de garde-corps.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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N’utilisez pas d’échafaudages métalliques à proximité de conduites électriques sans faire isoler
celles-ci.
Ne bâchez pas votre échafaudage roulant à moins que le calcul n’ait été établi en tenant compte
d’une prise au vent plus élevée.
Protégez le passage autour de l’échafaudage au moyen d’une signalisation et d’un balisage
adéquats.
Assurez-vous qu’aucun objet ou qu’aucune personne ne puisse tomber de l’échafaudage lorsque
celui-ci est déplacé.
NON
Déplacez uniquement votre échafaudage roulant dans le sens longitudinal ou en diagonale mais
jamais dans le sens de la largeur.
NON
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Échafaudages sur tréteaux
Les échafaudages sur tréteaux sont le plus souvent utilisés pour des travaux à des petites hauteurs
comme la construction de murs par l’intérieur d’un bâtiment.
Les dispositions du RGPT relatives à l’utilisation d’échafaudages sur tréteaux ont été supprimées
par l’AR du 31.08.2005. Ces dispositions impliquent que la hauteur des échafaudages sur tréteaux
peut atteindre 3 m maximum et que 2 rangées maximum peuvent être superposées.
Cette suppression ne signifie toutefois certainement pas qu’il n’existe plus de limitations d’application pour les échafaudages sur tréteaux. Tout comme c’est le cas pour les échafaudages roulants, les
dispositions générales concernant les échafaudages de l’AR du 31.08.2005 sont d’application. En
résumé, on peut dire que les dispositions suivantes valent pour les échafaudages sur tréteaux :
• un document d’échafaudage doit être disponible pour l’échafaudage (c’est-à-dire une note de
calcul et des instructions de montage et d’utilisation) ;
• une personne compétente pour le montage et une personne compétente pour l’utilisation doivent
être désignées (il s’agit souvent pour les échafaudages sur tréteaux d’une seule et même personne). Ces personnes compétentes doivent avoir suivi une formation adaptée (voir ci-dessus).
Illustration 23 : Échafaudages sur tréteaux
Conclusion
La modification de la réglementation concernant l’utilisation des équipements de travail pour
les travaux en hauteur est lourde de conséquences, tant pour les entrepreneurs qui utilisent des
échelles que pour des entrepreneurs qui montent et utilisent des échafaudages.
Cet arrêté royal s’inscrit dans le cadre de la nouvelle approche pour l’établissement des directives
européennes qui doivent être reprises par les différents États membres dans leur législation nationale. Cette nouvelle approche implique que l’on renonce à des dispositions techniques très strictes
comme celles reprises à l’époque dans le RGPT. Le législateur stipule de plus en plus que l’employeur
doit lui-même, à l’aide d’une analyse des risques, définir les équipements de travail à utiliser pour
une certaine activité et les mesures de prévention à prendre. L’employeur est par conséquent tenu
de toujours choisir l’équipement de travail le mieux approprié à une certaine activité.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Annexe : Liste de contrôle pour les échelles
La liste suivante, reprenant les points importants, permet de dresser de manière simplifiée un schéma pour le contrôle des échelles :
Généralités
❒ Le matériau dans lequel l’échelle est fabriquée est-il adapté aux travaux à effectuer ? (pas d’échelles métalliques à proximité des conduites
électriques)
Construction
❒ L’échelle est-elle pourvue d’un label VGS ?
Si ce n’est pas le cas, contrôle-t-on si l’échelle répond à la norme EN 131-2 ?
Accessoires
❒ Les accessoires adéquats sont-ils disponibles sachant qu’il s’agit d’une échelle utilisée sur un sol lisse, un sol mou, une pente ou un escalier
(p. ex. des patins d’échelle, une poutre de support à la base…)
❒ Des accessoires adaptés sont-ils disponibles pour fixer si nécessaire l’échelle au sommet (p. ex. pose contre un pylône…)
Entretien
❒ Le fait que les échelles en bois ne peuvent pas être traitées avec des mastics ou des enduits qui pourraient cacher d’éventuels défauts est-il
pris en compte ?
❒ Les échelles et éléments métalliques sont-ils protégés contre la corrosion ?
❒ Les rainures antidérapantes des échelons et des marches sont-elles nettoyées ?
Rangement
❒ Les échelles sont-elles rangées dans des espaces bien ventilés avec un taux d’humidité relative élevé ? 75 à 85 % est idéal comme humidité
relative.
❒ Les échelles sont-elles protégées contre la dégradation mécanique et contre l’action de l’humidité et des produits mordants (acides,
bases…) ?
❒ Le montant inférieur de l’échelle repose-t-il en cas de suspension horizontale sur 3 points d’appui minimum et le montant supérieur est-il
maintenu en place par un nombre suffisant de crochets muraux ?
Contrôle périodique
❒ Les échelles sont-elles régulièrement (p. ex. tous les mois) contrôlées par une personne compétente ?
❒ Une échelle refusée lors du contrôle est-elle immédiatement réparée ou mise hors service ?
❒ Toutes les échelles sont-elles numérotées ?
❒ Un registre des échelles est-il tenu à jour ?
Les échelles sont-elles contrôlées au minimum deux fois par an pour vérification des points suivants ?
❒ Fxation des échelons dans les montants (rotation, jeu, détachement…) ?
❒ Déformation des échelons ou des montants ?
❒ Fissures dans les échelons ou les montants ?
❒ Taches de rouille sur les échelles en acier ?
❒ Endommagement des charnières, des étriers, de la corde, de la poulie, du système de déploiement ? (dépend du type d’échelle)
❒ Tous les boulons et écrous sont-ils bien fixés ?
❒ Tous les mécanismes fonctionnent-ils correctement ?
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Utilisation
Une bonne échelle avec les meilleurs dispositifs de protection n’est pas une garantie absolue qu’aucun accident ne peut ou ne devrait se
produire. Elle doit également être utilisée correctement. C’est pourquoi des instructions complémentaires doivent de toutes manières être
données.
Exemples :
❒ Ne placez jamais une échelle sur une base pouvant être instable comme des caisses ou des fûts.
❒ Ne posez jamais une échelle sur des supports de petites dimensions.
❒ Monter et descendre d’une échelle doit toujours se faire face à l’échelle.
❒ Lors de la descente ou de la montée, il y a lieu de se tenir aux échelons et non aux montants.
❒ Il faut uniquement retirer la main lorsque l’autre main a déjà saisi l’échelon suivant.
❒ Lorsque plusieurs personnes doivent monter et/ou descendre simultanément, deux échelles minimum doivent être utilisées.
❒ Ne sautez jamais d’une échelle, même lorsqu’il ne vous reste plus que quelques échelons.
❒ Si une échelle est montée devant une porte, celle-ci doit être fermée ou ouverte complètement. Il y a lieu de le signaler de manière
adéquate.
❒ Ne laissez jamais reposer une échelle contre une fenêtre. Elle peut en effet s’ouvrir et la vitre peut se briser.
❒ Si une échelle doit être utilisée pendant une longue période au même endroit, elle doit être convenablement attachée, de préférence au
sommet (même si elle compte moins de 25 échelons).
❒ Ne vous penchez pas trop sur le côté pour atteindre des endroits trop éloignés de l’échelle mais déplacez l’échelle.
❒ Lorsque vous descendez d’une échelle et avant de poser le pied sur le sol, vérifiez qu’aucun objet ne puisse occasionner une chute.
❒ Lorsque vous portez une échelle, soyez attentif aux personnes, aux conduites électriques et autres (surtout à l’angle des bâtiments ou en cas
de rotation).
❒ N’utilisez jamais une échelle comme passerelle.
❒ Lorsque vous utilisez une échelle double, ne vous positionnez jamais à cheval sur le sommet de l’échelle.
❒ Lorsque vous utilisez une échelle coulissante, placez la partie déployée du bon côté.
❒ Ne déplacez pas une échelle coulissante déployée ; ramenez-la en premier à sa plus petite longueur.
❒ Veillez à ce qu’une échelle ne soit pas utilisée simultanément par deux ou plusieurs personnes.
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L’utilisation d’échelles et d’échafaudages lors de la phase de finition
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Comité National d’Action pour la sécurité
et l’hygiène dans la Construction
Rue Saint-Jean 4
1000 Bruxelles
Tél. : 02/552 05 00
Fax : 02/552 05 05
E-mail : [email protected]
Site web : www.cnac.be