Lisieux - Il était une fois l`histoire d`une tête et d`un corps
Transcription
Lisieux - Il était une fois l`histoire d`une tête et d`un corps
Lisieux Soulager le corps et l’esprit est devenu son métier Annick Levanneur a été victime, il y a vingt ans, d’un accident de la route qui a coûté la vie à toute sa famille. Après une longue reconstruction, elle est devenue praticienne de bien-être. La Témoignage « L’accident a eu lieu en 1993, alors que j’habitais la région parisienne, raconte Annick Levanneur. Un chauffard a percuté notre voiture. Dans la collision, j’ai perdu mon mari et mes deux filles, Elodie, 5 ans et Delphine, 2 ans. » Après le choc, tout a explosé. « J’étais mère au foyer depuis six mois, je m’occupais de mes enfants à temps plein. J’ai beaucoup culpabilisé d’être en vie. » Un drame atroce. La vie ne tient souvent qu’à un fil. À 36 ans, la jeune femme, qui a subi un traumatisme crânien, n’a plus envie de vivre. Elle ne rit plus, ne sent plus son corps. « J’avais perdu le sens du goût, du toucher. » Les médecins lui donnent des antidépresseurs qu’elle stoppe au bout d’un mois. « J’étais un vrai zombie. J’ai dit aux docteurs que je préférais faire des cauchemars, mais continuer à pouvoir aussi faire des rêves. » Expérience traumatisante Penser à sa fille Elodie lui évite de sombrer. « Elle me disait souvent Maman je n’aimerais pas que tu ailles au ciel ». Elle se bat, se lance dans une association qui dénonce la violence des accidents de la route. Une expérience traumatisante. « Lors des manifestations, tout le monde portait une affiche avec la photo de la personne qu’ils avaient perdue. J’étais la seule à en avoir trois. » Son histoire interpelle les médias. Paris-Match lui consacre un article. Elle témoigne aussi dans l’émission de Mireille Dumas « Bas les masques » sur les rescapés de la mort. Après l’acceptation, il lui faut Annick Levanneur, praticienne de bien-être, reçoit à domicile. retrouver les sensations de son corps. « J’ai dû affronter ma peur de la route, me remettre à conduire. » Elle travaille sur ses émotions, rencontre des bouddhistes, des prêtres… Analyse et psychothérapie l’aideront à poursuivre son chemin. « Mes sens sont revenus, mais de façon décuplée. » « Une vie après l’accident » Sur les conseils d’amis, elle quitte la région parisienne et ses souvenirs. « J’ai trouvé un emploi de comptable à Lisieux, mais j’ai été licenciée. J’ai alors cherché un métier en rapport avec mon expérience de vie. » Pendant dix mois elle se forme à l’écoute et aux techniques du massage émotionnel à l’école de massages psycho-somato-intuitifs de Lille. « J’aide la tête à mettre en mot là où le corps s’exprime avec ses maux. » Annick écoute les douleurs, puis réconcilie le corps avec son histoire grâce à un soin corporel aux huiles essentielles. « J’aime voir les visages se transformer. » La parole permet de débloquer certaines situations très difficiles. « J’ai voulu transformer la mort en faisant vivre ma famille d’une autre manière. Il y a une vie après un accident, confesse Annick, le sourire doux et apaisé. On a tous les ressources en nous. À travers ce métier, j’ai voulu rendre ce qu’on m’avait donné. » Renseignements : Annick Levanneur, praticienne de bien-être et de relaxation, 64, rue Marie-de-Besneray, 14100 Lisieux, tél. 02 31 61 09 01 ou 06 14 60 13 52 (sur rendez-vous). Site : www.annicklevanneur.fr Véronique MOSSER. Li